Il faut savoir que Lumo est d’abord une entreprise courageuse de la part des développeurs étant donné que le genre exploité ici, et ce même si le rétro a le vent en poupe depuis quelques temps, n’est pas forcément très vendeur. Et pour cause, pourquoi ressortir un jeu de plateforme 3D en vue isométrique quand on sait que la 3D moderne a rendu ce concept obsolète ? C’est tout simplement un pari fou motivé par la nostalgie et orchestré par l’équipe de Gareth Noyce.
Sommaire
ToggleAdventure Time
Il faut tout d’abord savoir que Lumo est fortement inspiré de « Head over Heels », un jeu d’aventure en 3D isométrique sorti en 1987. C’est avec des souvenirs provenant d’un de leurs jeux préférés (et d’autres du même genre) que Triple Eh ? a créé Lumo. Il s’agit donc également de voir si cette antiquité peut renaître de ses cendres grâce aux possibilités qu’offre le jeu vidéo moderne.
Lumo peut se vanter de proposer un genre que l’on ne voit pas souvent
Le titre ne propose pas de scénario mais une intrigue digne d’un film pour enfant des années 80, c’est d’ailleurs sans aucun doute dans cette époque où l’on est transporté au vu des nombreuses machines d’arcades ou des vieux ordinateurs. Nous incarnons un enfant (fille ou garçon selon votre choix) qui est transporté dans un monde virtuel à la manière du film Tron.
Les références aux films de la pop culture ne s’arrêtent pas là et nous vous laissons le soin de les trouver vous-même. On ne passera surement pas à côté de l’hommage à Gandalf et son « You shall not pass ». D’ailleurs notre héros a un look similaire au vieux magicien avec ses habits et son chapeau de sorcier. On se retrouve donc dans un énorme labyrinthe où le but est évidemment se trouver la sortie en résolvant les nombreux puzzles qui vous attendent dans les nombreuses pièces du jeu qui se chiffrent en plusieurs centaines.
Old School or not Old School
Pour votre aventure, vous avez le choix entre un mode classique, qui vous donne une infinité de vies, de nombreux points de sauvegarde, et une cartographie des lieux, et un mode Old School. Ce dernier ne vous laisse donc que peu de checkpoint, aucune carte, et seulement trois vies pour venir à bout du jeu. A moins d’être à la limite de la folie, on ne s’attaquera pas au mode Old School avant d’avoir au moins fini avec le mode aventure. Autant vous dire qu’avec seulement trois malheureuses vies, vous aurez vite fait de vous arracher les cheveux et d’abandonner au bout d’une heure à peine.
Car les nombreuses pièces regorgent d’énigmes en tout genre, la plupart se concentrent sur l’aspect plateforme du titre avec des sauts et déplacements simples. Les énigmes sont assez variées dans l’ensemble, nous avons rarement l’impression de résoudre la même chose à chaque fois. Par exemple, il faut éviter des obstacles en sautant au-dessus, ou bien se déplacer sur des surfaces empoisonnées sur une énorme pierre ronde. L’ingéniosité réside dans la multitude d’énigmes à compléter avec le peu de mécaniques de jeu à notre disposition. Toutefois, certaines sortent de l’ordinaire comme le passage en wagon sur des rails ou encore les « bonus stage » du sous-sol qui vous font gagner des lettres.
Les puzzles de Lumo sont ingénieux malgré une perspective parfois déstabilisante, et se ressemblent rarement
Malgré un réseau tentaculaire de couloirs et de salles, nous sommes rarement perdus. Il est paradoxal de constater qu’un tel dédale nous offre une progression plus linéaire que ce que l’on pensait. Et même si vous ne vous y retrouvez pas, chaque étage dispose d’une carte à ramasser. En sus de ces dernières, il y a de nombreuses clefs et outils à récupérer ponctuellement pour pouvoir avancer. D’autres items, plus rares, donnent de nouveaux pouvoirs à votre petit sorcier comme une baguette qui éloigne les araignées et qui fait apparaître des dalles cachées.
Cependant, on retrouve les défauts de la 3D isométrique et de la difficulté des jeux d’époques en général. La précision des sauts peut être affreusement rageante à certains passages (vous allez « apprécier » les niveaux sur la glace), mais c’est surtout la perspective qui pose problème dans beaucoup d’endroits. Si l’on peut donner un petit coup de joystick droit pour faire tourner la vue un tant soit peu pendant un petit instant, on pestera sur de nombreuses salles où l’on reste coincé parfois un long moment à cause d’une perspective qui nous embrouille. Il faut donc être habitué aux softs d’antan ou avoir une patience de moine tibétain, vous êtes prévenus.
La limite entre le calme et l’ennui
Au fait de ce que l’on vient de dire, Lumo est un jeu calme, à la limite de l’ennui même. Sans forcément être un fanatique exclusif des jeux d’action purs, on passera difficilement des heures d’affilées. Et pourtant le soft nous encourage à revisiter tout le complexe pour trouver les nombreux objets bonus comme des cassettes, des canards et des vielles cartouches de jeux. Sans oublier le challenge que rajoute le mode Old School si vous êtes assez courageux, avec une place dans le classement mondial à la clef si votre performance est suffisamment bonne.
La touche graphique participe indéniablement au charme du titre, le game design est sobre mais profite d’un style tout à fait plaisant. Les décors, les araignées, les jeux de lumière, …, Lumo profite réellement d’une qualité visuelle indéniable. En revanche, on ne peut pas en dire autant de sa bande son. Alors que l’ambiance est plutôt calme pendant l’exploration, entendre le même morceau en boucle nous tape rapidement sur le système. On coupe alors rapidement le son du jeu (les bruitages n’étant pas indispensables pour progresser) pour mettre sa propre musique.
Cet article peut contenir des liens affiliés