Plus de 18 ans plus tard, 2K Games décide de ressusciter le premier volet de Mafia, s’intitulant sobrement Mafia : Definitive Edition. Comme nous pouvions le craindre, le remake est hélas développé par les p’tits gars de Hangar 13, responsable de Mafia III. Le soft nous était sympathique certes, mais sans pour autant être un titre exceptionnel en raison de ses nombreux défauts lui portant préjudice.
Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, et le studio semble plus que jamais déterminé à gommer ses nombreuses lacunes sur ce remake de Mafia, restant marquant pour les joueurs qui l’avaient fait à l’époque. Disponible d’ici le 25 septembre sur PC, PS4 et Xbox One, il faut dire que Mafia : Definitive Edition a bénéficié d’un boulot remarquable par Hangar 13. Mais comme on pouvait s’y attendre, le studio traîne comme un boulet ses vieux démons.
Conditions de test : Nous avons terminé le mode histoire de Mafia : Definitive Edition en 10 heures de jeu en jonglant entre la difficulté intermédiaire – le mode normal du jeu -, ainsi que le mode classique – le mode de difficulté du Mafia original. Par la suite, nous avons passé une petite heure à tester le mode circulation libre, permettant de parcourir en toute impunité la magnifique ville de Lost Heaven. Le titre a été testé sur PS4 Pro.
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Pour la narration, Hangar 13 a clairement conservé l’esprit du matériau de base. Le soft se déroule dans les années 30, et nous met dans la peau de Tommy Angelo. Simple chauffeur de taxi à Lost Heaven, Tommy tombe un beau soir sur Paulie et Sam, deux mafieux à la solde de Don Salieri, et doit les conduire de force à l’abri de leurs poursuivants. A partir de là et du jour au lendemain, notre héros sera plus ou moins forcé de rejoindre la famille Salieri, alors qu’une rivalité fait rage contre le clan rival dirigé par un certain Morello.
Aucun doute, Hangar 13 a clairement fait honneur au titre original en proposant une narration identique certes, mais avec cependant de petites modifications qui n’influent en rien la qualité narrative du soft. Au contraire, ces petits détails ne font qu’embellir une histoire déjà passionnante et captivante 18 ans auparavant. Bien entendu, et comme la production originelle, le narration voit Tommy raconter ses années dans la pègre à l’inspecteur Norman, pour un résultat cohérent.
Là où les développeurs ont aussi excellés sur Mafia : Definitive Edition, c’est dans la mise en scène et les cinématiques. Nouveau moteur graphique oblige, il fallait bien tout refaire de A à Z. Et pour le coup, Hangar 13 nous gratifie qu’on se le dise d’une mise en scène soignée, stylée et infiniment meilleure que le jeu originel. Ce qui est loin d’être compliqué qu’on se le dise et pour les cinématiques, c’est la même chose.
On retrouve le souci du détail qui donne un certain charme à ce remake. Avec de nouveaux dialogues et une fin beaucoup plus étoffée qui parvient à boucler la boucle par rapport à Mafia 2, le soft est tout simplement une réussite. C’est aussi du même acabit pour les protagonistes qui gagnent logiquement plus en profondeur comparé au titre orignal, ce qui est un très bon point de pris. Également, on apprécie à juste titre les nombreux clins d’œil à la trilogie Le Parrain, comme aux films de mafieux en général.
Il n’y a pas à dire, le boulot achevé sur l’aspect narratif comme dans le moteur graphique et la mise en scène est juste gargantuesque. Mention spéciale à la ville de Lost Heaven, aussi crédible que magnifique, et nous immergeant surtout dans le côté sombre et mafieux des années 30 en proie aux extorsions de commerces par la mafia, la prohibition, mais aussi la fameuse grande dépression. Qui plus est, Lost Heaven est beaucoup plus vivant que dans le jeu original, avec un résultat particulièrement époustouflant.
Plus de modernité pour une progression archaïque
Mafia : Definitive Edition, remake oblige, se devait de moderniser son gameplay afin qu’il soit plus souple et accessible. Sans surprise, c’est chose faite dans un premier temps sur les gunfights. Le titre se dote désormais d’un système de couverture mieux calibré que Mafia III dans l’ensemble avec possibilité de changer de couverture facilement sans se prendre un pruneau de la part des ennemis. Nous aurons aussi une visée finalement acceptable, plus réaliste et mieux calibrée que le troisième opus de Mafia étant donné qu’il s’agit on le rappelle du même moteur graphique.
Toutefois, et même si on retrouve dans l’ensemble des gunfights très intenses qui ne laissent pas de tout repos, force est de constater que l’ensemble des armes manquent clairement de punch comme dans Mafia III. Chose hélas un peu préjudiciable, même si les combats avec armes à feu restent tout autant jouissifs comme les combats au corps-à-corps, excellemment chorégraphiés et avec des exécutions pour le moins stylées, quand il n’y a pas de bugs bien entendu.
Autre point noir à souligner en revanche, qui sont les imprécisions de notre personnage dans les déplacements. Une chose qui peut devenir un véritable problème lors de certaines séquences de gunfights tendues du slip. On n’oubliera pas aussi l’IA peu fûtée, parfois hésitante à venir vous chercher, et ayant un comportement par moments très étrange. On espère un patch pour corriger tout cela car en soi avec quelques corrections, l’IA de Mafia : Definitive Edition pourrait devenir un peu meilleure sur cet aspect.
Concernant la conduite et la difficulté globale du titre, c’est du tout bon avec un aspect personnalisable à souhait. Effectivement, dans un souci de rendre le jeu accessible, Hangar 13 a décidé de proposer dans un premier temps un mode standard ou simulation pour la conduite.
Et il faut le dire, avec les véhicules de l’époque, le feeling général dans la conduite est bougrement agréable avec ce côté lourdingue propre aux voitures d’époque. Pas vraiment de fausses notes à ce niveau-là en somme excepté sur le mode simulation, où les voitures font office de savonnette sur les virages. Cela ne concerne pas directement tous les véhicules, mais tout ceci devient vite agaçant. Au passage, on déplore quand même l’absence de cockpit sur les diverses vues du véhicule, ce qui aurait pu donner un plus non négligeable à l’immersion.
Pour ce qui est de surcroit la difficulté, sachez que vous pouvez retrouver la difficulté classique du jeu original. Les ennemis sont en gros plus résistants, vous perdez plus de vie et si vous rechargez votre arme alors que votre chargeur est plein, vous le perdez définitivement. Pour le reste sur les autres difficultés, il sera possible de mettre la conduite ou la police en mode simulation. Sur ce dernier, les flics peuvent vous mettre des amendes pour excès de vitesse ou à la moindre collision. Globalement, cette difficulté personnalisable ravira les joueurs confirmé comme les néophytes.
Côté progression, Mafia : Definitive Edition s’est grossièrement calqué sur le jeu original à quelques différences près. Concrètement, l’aspect ouvert de Mafia : Definitive Edition n’est finalement qu’illusoire, dans la mesure où vous enchaînez uniquement les missions principales du mode histoire, découpées en 20 chapitres. Car pour le reste, pas grand-chose à se mettre sous la dent. En effet, vous n’aurez hélas pas d’activités annexes à proprement parler, si ce n’est récupérer quelques collectibles de-ci de-là.
De fil en aiguille, cela donne au titre un côté assez vieillot dans la progression, en dépit d’un effort certain dans les missions du soft. En globalité, vous alternez entre course poursuite, gunfights, de l’infiltration légère mais peu intéressante ainsi que la fameuse course automobile qui reste dans toutes les têtes des joueurs, par sa difficulté ahurissante à l’époque. D’ailleurs, nous avons pu noter quelques missions modifiées sur ce remake, et rythmant finalement bien chaque chapitre pour une cohérence optimale.
En soi, difficile de dire que la progression est mauvaise dans le fond. Effectivement elle est juste datée, et nous regrettons que Hangar 13 n’ait pas vraiment proposé une poignée de missions secondaires avec une narration intéressante. Ce qui au passage n’aurait pas été de trop afin d’utiliser le côté monde ouvert, accessible plus librement via le mode circulation libre. Un mode qui d’ailleurs n’a que peu d’intérêts, étant donné qu’il n’y a finalement rien à faire sur la map…
Cela dit, on se contentera des dix heures de jeu de Mafia : Definitive Edition, qui est la durée de vie pour finir le jeu sans chercher le 100 % des collectibles. Soit une durée de vie qui reste dans les clous du jeu original, et qui reste très correct pour un titre se voulant semi-monde ouvert avec un fort aspect narratif.
Un fort beau remake non pas sans lacunes
Sur l’aspect technique, il y a de quoi tirer notre chapeau à Hangar 13. Qu’on se le dise, les cinématiques sont réellement de toute beauté au premier abord. Qui plus est en ingame, le titre jouit d’un aspect graphique global à tomber par terre, des reflets sur une flaque d’eau en passant par des jeux de lumière particulièrement saisissants. La plupart des buildings de la ville fictive de Lost Heaven donnent un cachet de toute beauté aux graphismes, franchement flatteur pour la rétine.
Par contre, moteur de Mafia III oblige, Hangar 13 semble encore avoir un mal fou à le maîtriser correctement. Certains passages sont beaucoup moins travaillés que d’autres au niveaux des textures, les expressions faciales bien qu’impressionnantes manquent justement d’un peu plus de vie pour être crédibles, et on passe évidemment tout ce qui est clipping, bugs de collisions et retards d’affichage sur PS4 Pro.
A boire et à manger sur certains aspects en somme mais il faut le reconnaître : le moteur graphique de Mafia : Definitive Edition en a encore sous le capot et arrive réellement à nous en mettre une petite baffe avec ses divers effets. On regrettera juste qu’Hangar 13 n’ait visiblement pas eu assez le temps de corriger certaines coquilles sur son moteur, qui a un potentiel fou et qui le prouve sans problème sur ce remake.
On finit avec l’ambiance sonore. Une fois encore, Hangar 13 a religieusement respecté et compris l’univers du premier Mafia. Le titre nous propose une atmosphère sonore digne des années 30 des musiques rythmant bien l’aventure, en passant par les bruitages vintages des véhicules. Et bien évidemment, le doublage français reste très bon, avec par contre des petits soucis de synchro labiale. Au-delà de ça, la bande-son de Mafia : Definitive Edition est divine, même si on peste sur une faible sélection de musique via les radios des voitures.
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