Mahokenshi est un deckbuilding stratégique au tour par tour dans lequel vous incarnez un mahokenshi, c’est-à-dire mage samouraï, qui a pour mission de défendre les îles célestes contre des démons. Le titre, que nous avons eu l’occasion de vous présenter dans le dernier l’AG French Direct, est édité par Iceberg Interactive et développé par le studio français Game Source Studio (qui a également travaillé sur Assassin’s Creed Liberation Remastered et Marvel’s Avengers).
Par son esthétique et son gameplay, Mohokenshi rappelle les jeux de plateau, domaine où le genre du deckbuilding a des représentants de qualité. Ce n’est pas très étonnant quand on est sait que derrière ce projet se trouve un certain David Cicurel, professionnel passionné du monde ludique et créateur de jeux de plateau (notamment de la série Chronicles crimes). D’après Cicurel, Mahokenshi serait une tentative de marier jeu de plateau et jeu vidéo. Ce projet est une belle surprise que nous sommes heureux de partager avec vous.
Conditions du test : Nous avons rédigé cette review après douze heures de jeu sur PC, ce qui nous a permis de découvrir la plupart des missions principales et les quêtes secondaires. Nous avons eu l’occasion de découvrir les quatre Maisons et de terminer plusieurs missions avec différents personnages. L’ordinateur que nous avons utilisé possède une RTX 3060, 16GB de RAM et un processeur i5-10500H.
Sommaire
ToggleDevenez maître samouraï
Après une brève cinématique qui plante efficacement le décor, vous voilà aux commandes d’Ayaka, la Mahokenshi de la maison du rubis qui a pour mission d’enquêter sur de mystérieux incidents au sein des îles célestes habituellement paisibles. Au départ, elle est le seul personnage disponible, mais au fur et à mesure de votre progression, vous allez débloquer trois autres Mahokenshi.
Le titre ne se perd pas en blabla inutile et vous plonge directement dans l’action. La prise en main est rapide mais il vous faudra probablement quelques heures avant de maîtriser pleinement les subtilités du jeu. Les textes sont bien écrits et agréables à lire. Dès les premières minutes, nous avons été séduits par la direction artistique, inspirée et maîtrisée, de Mahokenshi. La bande originale parvient à créer une ambiance martiale que nous avons appréciée.
Chaque Mahokenshi possède un deck de départ contenant des cartes basiques. Au cours des missions vous pourrez choisir de nouvelles cartes à intégrer à votre deck. Étant donné que ce dernier est réinitialisé entre chaque mission, il faudra vous adapter aux besoins de la mission. Les quatre personnages ont accès à des cartes différentes, possédant des effets qui leur sont propres. Au total, c’est plus de 200 cartes illustrées que vous pourrez découvrir. Cette diversité est très intéressante car elle apporte de la variété dans le gameplay et une rejouabilité intéressante.
Être comme un saule face au vent
L’essentiel de l’aventure de déroule sur de très jolies maps en 3D découpées en hexagones. C’est sur cette carte que les personnages vont voyager et affronter les créatures démoniaques. Les animations sont d’ailleurs tout à fait convaincantes. Chaque hexagone correspond à un type de terrain : plaines, collines, forêts, etc.. Ces terrains ont leurs spécificités : les plaines sont neutres tandis que les forêts confèrent un bonus de défense et les collines un bonus d’attaque. Les bonus ont une grande importance dans le jeu et apprendre à se placer correctement est indispensable pour progresser dans l’aventure.
Pour se déplacer ou utiliser des cartes de son deck, votre mahokenshi devra dépenser des points d’énergie. Une fois ces points tombés à zéro, votre tour s’achève et celui de vos adversaires commence. Au début, vous pourriez avoir l’impression que les déplacements sont très lents et que vos possibilités sont limitées mais c’est dans la création de combos que Mahokenshi dévoile son potentiel.
Plusieurs points d’intérêts sont présents à presque chaque partie : les villages vous permettent d’acheter de nouvelles cartes, grâce aux dojos, vous pourrez améliorer vos cartes et les sanctuaires offrent la possibilité de détruire des cartes. Cette option devient très intéressante lorsque vous commencez à progresser dans l’aventure car il devient rapidement indispensable d’optimiser un maximum son deck en de débarrassant des cartes trop faibles.
En dehors de ces lieux particuliers, vous trouverez parfois des événements symbolisés par des parchemins. La plupart du temps, il s’agit de brèves rencontres avec les habitants des îles flottantes qui, reconnaissants de l’aide que vous apportez, vous offrent un peu de soutien. Malheureusement, le jeu se renouvelle peu à ce niveau et ces rencontres ont tendance à se ressembler.
Du jeu de plateau au jeu vidéo
Les missions principales et secondaires comportent plusieurs défis (entre deux et quatre en moyenne). Ce sont des objectifs supplémentaires que vous n’êtes pas obligés de compléter pour avancer dans la trame narrative mais qui vous apportent de l’expérience si vous parvenez à les atteindre. Tout comme pour les missions principales, la difficulté est bien présente.
Mahokenshi, sans révolutionner le genre, se montre finalement assez complexe par moments. Certaines missions nous ont semblé vraiment difficiles à terminer, surtout lorsque l’on ne tombe pas sur les bonnes cartes pour améliorer son deck. C’est d’ailleurs une faiblesse que l’on pointe souvent dans les jeux de plateau de ce type : malgré le fait que Mahokenshi soit avant tout un jeu de tactique, l’aléatoire demeure présent bien que l’on puisse limiter son importance.
Heureusement, les Mahokenshis gagnent des points d’expérience même si vous ne parvenez pas à compléter la mission, ce qui permet de limiter la frustration en cas de défaite. En plus des points d’expérience qui accroissent la puissance de vos Mahokenshis, vous gagnez, au fur et à mesure des missions, des cristaux qui vous permettent de débloquer des améliorations permanentes dans trois arbres de spécialisations. Nous avons apprécié le fait de pouvoir, à tout moment, redistribuer les cristaux dans ces arbres ; cela permet d’essayer différentes tactiques sans se prendre la tête avec des choix définitifs.
Comptez entre 15 et 20 heures pour finir le jeu en prenant le temps d’explorer les missions secondaires et de recommencer les mêmes missions avec plusieurs personnages. Sur la fin, le titre semble s’essouffler un peu. Le bestiaire est assez limité et les objectifs sont souvent les mêmes : tuer tel démon, décimer un certain nombre d’ennemis, etc. Toutefois, ces quelques faiblesses n’entachent pas la belle expérience que propose Mahokenshi.
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