Petit à petit, Wales Interactive commence à se frayer un petit nom dans le milieu du jeu vidéo narratif. Après le film-interactif un tantinet nanardesque The Complex, le studio revient aujourd’hui avec un jeu de survival-horror au doux nom de Maid of Sker. Rarement le nom du studio n’aura été aussi bien porté car ce jeu vous emmènera… au Pays de Galles tient !
Conditions de test : Nous avons joué à Maid of Sker dans son intégralité en environ six heures. Il faut savoir qu’ici, l’histoire n’emprunte aucun autre chemin et pourra très clairement s’apparenter pour certains davantage à un walking simulator qu’un véritable jeu de survie horrifique. Nous avons joué au jeu sur un PC portable permettant de jouer au jeu dans une configuration moyenne sans aucun problème lors de notre session de jeu.
Bienvenue sur l’île
Maid of Sker vous propulse donc sur l’île de Sker se situant proche du littoral gallois. Une île peu peuplée, où on retrouve principalement l’hôtel de l’île et puis c’est tout. Nous sommes à la fin du XIXe siècle et nous incarnons Thomas Evans, un musicien qui suite à l’appel de sa chère et tendre, vient sur l’île afin de la retrouver pour l’aider à s’enfuir. Comme vous devez vous en doutez, – puisque, comme vous le savez, le jeu se dote d’une dimension horrifique – les choses vont mal tourner.
La très grande force et principal attrait de ce titre, c’est l’utilisation du folklore gallois. A la fois dans son scénario, son univers visuel bien entendu, mais aussi sonore. Le jeu se base d’ailleurs sur une série de romans du même nom, écrit par Richard Doddridge Blackmore. Et en cela, Maid of Sker tire très clairement son épingle du jeu. On pourra d’ores et déjà mettre très largement en avant la grande qualité en terme de design sonore et composition de l’ensemble du titre qui est une belle réussite.
Le jeu vous proposera donc durant son introduction une arrivée sur l’île lorgnant très clairement du côté d’un Bioshock dans sa volonté de retranscrire une ambiance de façon immédiate et Maid of Sker le fait très bien. Utilisation des documents textuels et audio, d’une musique liée à l’atmosphère globale du titre, et un véritable petit wow-effect lorsque l’on arrive sur l’île puis dans le fameux hôtel. Mais une fois que vous entrez, il sera difficile d’en sortir…
Au niveau d’ailleurs de la dimension artistique, Maid of Sker propose une patte pour le coup vraiment originale, souhaitant mettre en image l’époque victorienne, avec un travail assez prononcé sur les éclairages, qui pour certains pourront déplaire. Cela reste après une question de goût, mais toute l’imagerie de l’époque que l’on peut se faire s’y trouve.
Une progression pas par pas
Maid of Sker est un jeu dans lequel vous allez donc avancer de zone en zone, entrecoupée de séquences narratives et points de sauvegarde (se trouvant dans des pièces « sûres ») afin de voir l’ensemble du déroulé scénaristique de Wales Interactive. Le jeu fonctionne sur une progression très classique : on arrive dans une zone, on a des ennemis à contourner, on avance dans une nouvelle zone et on récupère un objet. Le gros avantage au final est que le jeu reste assez court, et sait tout de même bien rythmer sa progression en proposant un renouvellement de lieu assez fréquent et des scènes visuellement bien pensées.
Comme nous le disions, vous ne serez pas seul et des ennemis seront présents. Aveugle mais avec une ouïe très développée, vous devrez faire attention au moindre de vos pas. Il sera également possible par moments de créer du bruit pour les déplacer et vous permettre d’avancer. Dommage par contre, que le pathfinding des ennemis (leur trajectoire) soit un peu vue et revue, provoquant ainsi une IA pas assez travaillée pour un tel titre. Il aurait clairement été intéressant de partir sur une conception semi-aléatoire comme on pouvait trouver du côté de Alien Isolation, ce qui aurait énormément ajouté à la dimension horrifique du titre. Une fois passé l’effet de surprise, la peur est au final beaucoup moins présente.
Et c’est d’autant plus dommage qu’en terme de conception, Maid of Sker est plutôt soigné et a pensé à de nombreux petits aspects : la possibilité de se couvrir la bouche et le nez pour couper la respiration, mais aussi éviter de tousser par exemple, lorsque nous sommes dans une zone avec du pollen ou un feu de camp. Ne pensez pas non plus que vous pourrez courir tel un dératé dans les couloirs sans éveiller la colère de vos ennemis et notamment d’un certain Abraham, un véritable sonar sur pattes, qui est davantage frustrant qu’intéressant.
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