Avec Martha is Dead, le studio Toscan LKA n’en est pas à son premier coup d’essai. Les développeurs italiens nous avaient en effet pondu auparavant un certain The Town of Light, se déroulant dans un asile psychiatrique et ayant eu plus ou moins récolté un bon accueil.
Du coup, LKA a voulu ainsi retenter l’expérience de l’horreur psychologique avec Martha is Dead, prenant place à quelques années près à la même époque que The Town of Light, mais dans un contexte plus italien et plus Toscan, là où le studio indépendant est originaire. Une fois le décor placé, on ne peut pas dire que le titre ait véritablement convaincu et ce, malgré que nous ayons testé le soft dans sa version PC disposant de son contenu intégral contrairement à la version PlayStation, censurée.
Conditions de test : Nous avons terminé Martha is Dead en cinq heures de jeu et vu qu’une seule fin sur les quatre que propose le titre. Le soft a été testé sur la version PC, dans sa version évidemment non censurée. Le jeu a été testé avec 16 Go de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz. Il n’était du coup pas possible de tester le jeu avec la RTX ou le DLSS, étant donné que nous n’avions pas une configuration un peu plus puissante lors du test.
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ToggleEntre réel et irréel
Le contexte et la narration sont clairement les deux points qui nous accrochent directement dans Martha is Dead. Le soft prend place en 1944 soit encore en pleine Seconde Guerre mondiale, et l’histoire nous est narrée directement par Giulia la sœur de Martha, dans une première cinématique. C’est ainsi que l’on va forcément découvrir comment elle en est arrivée à être internée, et comment sa sœur Martha a été tuée.
Dans cette trame au début parfaitement générique, on se rend compte que cette dernière devient de plus en plus intéressante et captivante au fil du jeu. Nous suivons aussi cette descente aux enfers d’une Giulia parfaitement innocente, mais également le contexte de la guerre qui vient parfaitement s’implanter à l’histoire. Toutefois, l’horreur psychologique proposée dans certaines scènes qui ont d’ailleurs été censurées sur la version PlayStation, font beaucoup trop dans la surenchère.
En somme, celles-ci n’étaient pas forcément utiles, ou auraient pu être à minima beaucoup plus subtiles que ça. Par contre, force est de constater que l’ambiance morbide et malsaine proposée est efficace à chaque instant, afin de renforcer le sentiment de malaise vis à vis de Giulia. Bien entendu, il est évident que Martha is Dead ne sera pas un jeu à mettre entre toutes les mains, au risque de choquer de manière légitime. Néanmoins, et au-delà d’une conclusion trop expéditive qui aurait méritée un bien meilleur sort, le soft s’en sort quand même bien du point de vue de l’histoire.
Sachez par ailleurs que que le titre de LKA propose 4 fins. Cependant, ces dernières n’apportent guère grand-chose, mais auront au moins la décence de laisser libre cours à l’interprétation du joueur, qui pourra se faire un avis de ce qu’il s’est véritablement passé du début à la fin.
Qui plus est, Martha is Dead puise aussi sa force dans sa direction artistique. En effet, l’ambiance graphique de Martha is Dead est dépaysante. Dans des décors toscans qui en jettent, le bébé de LKA nous immerge directement dans une campagne italienne paisible certes, mais encore sous occupation allemande. Le tout, avec une pointe de surnaturel, et on obtient là une esthétique bougrement réussie dans son ensemble.
Un gameplay très bancal
Il faut bien l’admettre, on attendait beaucoup du gameplay de Martha is Dead. Et en définitive, il faut dire qu’en premier lieu, la maniabilité de notre protagoniste est concrètement des plus rigides. Une chose relativement décevante, d’autant que le soft continue dans ses erreurs de game design en nous gavant de QTE. Que ce soit pour réaliser des actions anodines voire assez gores pour faire le buzz, cette mécanique de jeu devient finalement trop envahissante, et nous laisse beaucoup plus spectateur, qu’acteur.
Ce n’est pas réellement ce que l’on attend d’un jeu d’horreur psychologique à la base. En sus, le titre tente en vain de proposer une certaine variété dans le gameplay. Il y a effectivement quelques phases où vous courez dans les bois, et devez choisir entre deux chemins menant à un bout de phrase. Ici, il n’y a pas de réel choix car tout ceci et dirigiste, et vous échouerez jusqu’à trouver la bonne phrase. Dans l’idée, cette mécanique de jeu est sympathique et renforce le côté torturé du soft, mais il n’en reste pas moins anecdotique.
La photo est aussi l’une des mécaniques de jeu au moins intéressante de Martha is Dead. Plus ou moins lié également aux objectifs de mission, cet appareil photo vous servira à prendre divers clichés avec la possibilité de gérer la netteté, le contraste, et même de lui apposer quelques accessoires en plus. Cela vous donnera la possibilité par exemple de capturer de belles images en infrarouge ou via le flash. Ensuite, vous devrez inévitablement allez à la chambre noire et y développer votre photo via une phase de gameplay monotone. A première vue l’idée est plaisante, mais cela devient vite répétitif et bougrement sous-exploité à souhait.
Clairement, LKA n’a pas fait les meilleurs choix du monde, mais il restera forcément le côté purement traditionnel d’un jeu d’horreur psychologique à base d’objectifs à remplir de jour comme de nuit. Le gameplay dans sa globalité, prendra finalement la forme d’un walking simulator avec très peu de jumpscares, des quêtes primaires ou secondaires à remplir avec souvent des objets à récupérer de ci de là, ou aller tout simplement d’un point A à un point B.
Rien de très original donc, et le peu d’énigmes présentes résident dans les quêtes secondaires, sans pour autant être inspirées voire vraiment intéressantes. En somme, le gameplay sera véritablement dirigiste, sans réelle liberté, et s’offrant qui plus est un système d’inventaire que l’on utilisera peu.
On ne va pas se mentir, le jeu parait ici assez vide et si l’ambiance et la narration n’étaient pas présentes, Martha is Dead serait une coquille vide sans âme. Reste que le titre est au moins jouable, et se dote parfois de petits choix à effectuer dans les dialogues, mais aussi des phases à base de marionnettes à manipuler. Concrètement, si cette dernière est au service de la narration afin de mieux la cerner, il faut bien avouer que les choix de dialogues n’apportent rien de plus à l’histoire, qui a l’air de vraiment de se décider que lors de la dernière scène via les choix qui amènent aux quatre fins.
Belle ambiance sonore au détriment d’une optimisation horrible
Si tout n’est pas parfait dans Martha is Dead, le titre a une bande-son maitrisée. La plupart des musiques composées sont excellentes, et nous plonge un peu plus dans l’esprit tourmenté de Giulia, tout en accentuant les quelques scènes morbides. On notera aussi la présence d’une V.O. anglaise soignée, bien que les doublages italiens soient plus efficaces pour l’immersion. Grosso modo, le sound design est ici parfaitement réussi.
En revanche, on ne pourra pas dire que le soft soit un exemple d’optimisation. En dépit de graphismes photoréaliste qui en jettent vraiment, Martha is Dead dispose d’une optimisation plus que discutable. Les freezes à répétitions rien qu’en tournant la caméra au bout de quelques heures est vraiment pénible, et des bugs de collisions viennent aussi jouer les troubles fêtes. En clair, si la production de LKA est vraiment agréable pour notre rétine avec ces panoramas Toscans soignés et photoréalistes, le titre paye ses errances techniques, mais aussi ses diverses animations et modèle 3D assez peu convaincants et manquant de détails.
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