L’annonce de ce Marvel’s Iron Man VR, c’était quand même il y a plus d’un an lors du tout premier State of Play de Sony. Il faut dire que cette annonce là n’avait convaincu personne, et ne laissait présager rien de bon concernant la qualité finale du soft. Et il y avait de quoi s’inquiéter, le titre étant confié à un tout jeune studio encore relativement méconnu basé à Seattle, Camouflaj.
Ce studio américain n’avait réalisé jusqu’à présent qu’un certain République, soit un titre orienté aventure et façonné de manière épisodique qui fut sorti également dans une mouture VR. Le résultat était correct, mais pas de quoi faire sauter quelqu’un au plafond.
Aujourd’hui, les voilà à l’oeuvre sur un jeu vidéo d’une très grosse licence cinématographique comme Iron Man, qui n’était plus apparu sur la scène vidéoludique depuis le naufrage de Iron Man 1 & 2, sorti en 2008 et 2010. Autant dire que Camouflaj s’attaque à un gros morceau pour un second jeu. Et après moult reports, force est de constater que Marvel’s Iron Man, disponible en ce 3 juillet sur le PlayStation VR, n’est pas une si mauvaise pioche en définitive même s’il n’est pas parfait, loin de là.
Conditions de test : Nous avons terminé Marvel’s Iron Man VR entre 7 et 8 heures de jeu en mode super-héroïque, soit le mode normal du jeu tout en ligne droite, sans chercher à faire tous les défis de vol et de combat. Le titre a été testé sur PlayStation VR via la PS4 Pro.
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Camouflaj avait été clair d’entrée de jeu au sujet de Marvel’s Iron Man VR : il s’agit là d’une histoire totalement inédite, qui ne reprend en aucun cas l’histoire des différents films. Après un prologue où l’on voit Tony Stark y faire en quelque sorte une retraite anticipée, le soft se déroule bien des années plus tard. A bord de son jet privé, notre héros se fait attaquer par de mystérieux drones que le bougre avait construits auparavant, et tous contrôlés désormais par un certain Fantôme.
Tout juste après avoir sauvé in extremis sa douce et tendre Peppers Potts, Tony Stark va devoir localiser et poursuivre Fantôme, et ainsi le mettre hors d’état de nuire tout en comprenant ses motivations. Concrètement, on retrouve dans la trame tous les codes d’un film de super-héros traditionnel, mais force est de constater que le fil rouge se laisse suivre sans réel déplaisir. Le fan service est également présent pour contenter le joueur avec l’apparition du Shield comme d’un autre super-vilain dont nous tairons le nom pour ne pas vous gâcher la surprise.
L’ajout également des IA Friday et Gunsmith confectionnés par Tony Stark apporte un plus non-négligeable et sont de ce fait au service d’une intrigue rondement menée. Bien entendu, la finalité du jeu est très prévisible comme vous vous en doutez, et surtout relativement classique à notre grand dam. Pour le reste, on retrouve au moins le trait d’humour de notre héros qui arrive à nous faire décrocher quelques sourires, comme la psychologie du bonhomme, assez habituelle au vu de sa mythologie.
On retiendra également la possibilité d’effectuer quelques choix de dialogues à certains moments. Effectivement, dans les séquences de jeu dans la peau de Tony Stark, vous aurez l’occasion de faire de petits choix de dialogues à certains moments. Seulement voilà, ces derniers ne servent finalement à rien, et ne modifient en aucun cas la trame du jeu. Dommage, car cette feature ne fait finalement qu’office de remplissage.
Je suis Iron Man
C’est incontestablement ce que vous ressentirez une fois les PlayStation Move et le casque VR sur votre tête. Car au-delà des phases de jeu en mode Tony Stark, le gameplay à la sauce Iron Man est tout simplement solide de bout en bout. Dans la peau de notre armure de fer, la jouabilité d’Iron Man est virevoltante à souhait avec une super bonne sensation de vitesse en utilisant les propulseurs de notre armure via les deux gâchettes arrière de notre PS Move, et les sensations de tir crédibles via les touches centrales des deux Move.
Qui plus est, gérer la caméra et le vol de notre super-héros n’est pas si compliqué, même s’il faudra tout de même un petit temps d’adaptation afin de dompter l’aspect aérien d’Iron Man en mimant les gestes via le PlayStation Move. Les diverses attaques d’Iron Man sont aussi diablement jubilatoires en combat entre le poings chargés pour défoncer les drones ou encore les missiles guidés, voire le fameux unibeam, le répulseur ultime d’Iron Man qui fait pas mal de dégâts sur son passage.
Bref, la maniabilité d’Iron Man est plutôt maîtrisée, pêchue, aérienne, lisible, et c’est tout ce que l’on demandait sur ce titre VR. En revanche, on pourra très souvent reprocher au soft de se doter d’énormes imprécisions quand il s’agit de voler en haute ou basse altitude. Car gérer la caméra de droite à gauche et voler en même temps, ce n’est pas très optimal et on pourra parfois s’y perdre.
En sus, le changement d’armes de notre héros est lui aussi un peu capricieux. Généralement, il faudra lever ses mains vers le haut pour utiliser le répulseur rapide, tandis qu’il faudra les baisser pour user de l’arme secondaire comme les missiles. Et le tout ne répond pas systématiquement au doigt et à l’oeil, et peut donc prendre parfois quelques secondes. Chose qui est rédhibitoire pour un titre où il s’agit d’arroser rapidement les nombreux drones et boss en face de nous, comme de rester en mouvement constamment pour ne pas se faire laminer.
Côté progression pure, hormis le gameplay d’Iron Man qui reste franchement surprenant dans le bon sens en dépit de quelques défauts, on ne peut pas dire que cela soit pour autant folichon. Tout le long de ces 12 chapitres, le titre est répétitif à souhait. Dans les combats, tout se répète inlassablement. On sent que les développeurs ont tenté d’apporter plus d’interactivité et de variété avec les phases en mode Tony Stark, mais ces dernières ne sont que purement narratives, et vous font avancer point par point comme dans un Blood & Truth.
Il y aura de quoi être frustré en somme, surtout que Camouflaj semble avoir fait exprès de rallonger le jeu artificiellement avec des chapitres parfaitement inutiles qui ne font pas avancer l’histoire d’un pouce. D’autre séquences de jeu sont de la partie avec des objectifs de mission légèrement différents mais rien n’y fait : la progression schématique de Marvel’s Iron Man VR restera identique à chaque fois, et vous retrouverez la plupart du temps des objectifs de mission comme détruire tous les drones, voire survivre à des vagues.
Personnalise ton Iron Man
Malgré cet aspect répétitif, Camouflaj a soigné l’aspect personnalisation d’Iron Man. Après chaque chapitre, vous vous retrouverez assez souvent dans votre garage où est entreposée votre armure de métal. C’est à partir de là que vous pourrez personnaliser votre armure en la changeant d’aspect, comme en lui rajoutant de nouvelles armes et améliorations. Via des points de recherches que vous obtenez après chaque fin de chapitre ou défis de vol et de combat, vous serez autorisé à fabriquer de nouvelles armes ou améliorations moyennant quelques points de recherche.
Grosso modo, vous pourrez pratiquement personnaliser pas mal de choses sur l’armure que ce soit du condensateur de répulseur, jusqu’aux bottes voire les avant-bras. Concrètement, la personnalisation de l’armure est complète, efficace et permet de placer de nombreuses pétoires pour être plus redoutable en combat. On aurait aimé un peu de profondeur sur cet aspect, même s’il faut reconnaître que Camouflaj a effectué un travail plutôt propre et cohérent à ce niveau-là.
Concernant la durée de vie de Marvel’s Iron Man VR, le titre est étonnamment surprenant. Si le soft se termine en 7-8 heures en mode héroïque soit le mode normal, il y a quand même pas mal d’à-côtés pour prolonger le plaisir. Effectivement, vous aurez encore divers défis de vol et de combat à finir, ou même traverser les niveaux en vol libre. De quoi en somme prolonger l’expérience de Marvel’s Iron Man VR pour quelques heures supplémentaires. Tarifé à 39,99 €, le prix du soft est plus qu’honnête, et avec une difficulté relativement équilibrée hormis sur la fin du jeu.
Immersif, dans le ton du jeu, mais famélique et limite techniquement
Dans l’immersivité maintenant, Marvel’s Iron Man VR réussit un sans faute, ou presque. Incarner Iron Man et Tony Stark vous immergera à fond dans la peau de notre héros de A à Z, avec l’ath de l’armure du héros, qui en jette. Le tout, sans le moindre motion sickness même en plein mouvement, et avec un calibrage qui est sans doute le meilleur du PlayStation VR à ce jour, nous faisant sentir que les développeurs ont trouvé la parade à la limitation technique du PSVR.
En revanche, même si le jeu semble acceptable graphiquement à première vue, le soft sera hélas à certains endroits particulièrement hideux sur les arrière-plans comme sur les diverses vues aériennes. Peu de bugs sont présents qui plus est, sauf peut-être pour les collisions douteuses car la localisation des dégâts n’est pas présente sur notre armure au moindre choc contre un rocher ou sur un immeuble.
Autant dire que le moteur graphique Unity n’a pas été bien optimisé par les équipes de Camouflaj, et on se retrouvera même avec des textures baveuses, et un niveau de Shanghai particulièrement moche. Bienheureusement, l’action reste cependant fluide et lisible, même si nous resterons d’ailleurs sur notre faim en matière de décors, plutôt faméliques et se comptant sur les doigts d’une seule main. On notera cela dit une modélisation des personnages particulièrement bonne, ce qui sera au moins ça de pris car pour les autres effets, c’est tout juste correct sans être transcendant.
On finit le test avec l’aspect sonore. Dans les doublages français comme les musiques, c’est étonnamment acceptable. Nous aurons quelques musiques épiques dans le ton super-héros du soft, et un acting qui passe encore en version française. Le travail des doubleurs reste propre en somme, comme les bruitages qui nous ont paru convaincants dans l’ensemble.
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