Le 22 septembre dernier, la PlayStation Vita avait l’occasion d’accueillir une nouvelle exclusivité avec le titre Mary Skelter: Nightmares. Pour cette occasion, nous avions même le droit à une belle petite édition collector qui est, vous vous en doutez vu la date de sortie du soft, malheureusement en rupture de stock. Le titre a été développé par Compile Heart qui, bien décidé à proposer du nouveau dans le genre Dungeon-RPG, revient avec un gameplay ponctué de nouvelles mécaniques tout en gardant des bases déjà bien ancrées dans le style.
Néanmoins, ce n’est pas parce que le studio japonais est un habitué des dungeon crawler qu’il faut se reposer sur ses lauriers, puisque le soft était attendu au tournant pour ses promesses de renouveau. Cette licence, qui met au centre de l’intrigue un univers sombre, sanglant et au chara-design plutôt proche du mignon, flirtant parfois, également, avec quelques éléments Ecchi, a beaucoup de travail à faire pour parvenir à se démarquer et c’est justement ce que les développeurs ont cherché à faire. Mais est-ce chose faite, la pâte a-t-elle prise ? En gros, est-ce que ce jeu vaut vraiment le coup ? Vous vous en doutez, c’est pour ça qu’on est là en ce moment, pour tenter de le découvrir.
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Bien entendu, quand on se lance dans un jeu de ce style, on s’attend à un minimum de scénarisation, et c’est de ça dont on va parler majoritairement dans cette première partie de test, ou pas, car il faut bien planter le décor pour chacun !
Quelle est l’intrigue de Mary Skelter Nightmares ?
L’intrigue se déroule dans ce que l’on peut appeler une ville, enfoncée dans le sol, à, comme par hasard, 666 mètres de profondeur. La provenance de tout cela est qu’une tour morbide est apparue et s’est mise à lâcher des hordes de monstres enlevant et torturant moult habitants innocents. Vous êtes de ces pauvres prisonniers qui doivent attendre que l’on décide quoi faire d’eux. Le seul espoir des humains est un groupe de jeunes filles nommé Keshiki Shôjo, qui possèdent une force suffisante pour éliminer lesdits monstres. Une fois ces dernières en présence d’Alice et Jack, l’équipe n’a plus qu’à tout faire pour remonter à la surface en passant par la prison, en éliminant le plus de monstres possibles sur leur passage.
Bon, puisque vous commencez à connaître ma façon d’être, vous vous doutez bien que je ne vais pas m’appesantir à monologuer sur la trame scénaristique durant de longues lignes, mais plutôt m’intéresser à d’autres éléments que je n’approcherai donc plus dans la suite de ce test, sauf si j’en ai envie en fait.
Et côté gameplay ?
Comme je l’ai sûrement déjà indiqué et je le ferai sans doute encore, Mary Skelter Nightmares est un dungeon crawler, ou dungeon-RPG, comme vous le préférez. Dans ce dernier, vous arpentez, en vue à la première personne, de nombreux donjons, ce qui est un peu déjà sous-entendu dans le nom du genre vidéoludique dont il est ici question. Le joueur avance case par case avec ses personnages en utilisant son pavé directionnel, comme tout amateur du genre l’a déjà si souvent fait. Pour vous orienter, une carte et votre expérience qui ne manquera pas de jouer un rôle de votre prise de décision en tout point de vue.
Assez rapidement, vous découvrirez ce que l’on présente comme étant la jauge de sang, mécanique qui, lorsque la jauge est complète, permet de faire passer la combattante dans un état comme un berserk, qui permet d’infliger de lourds dégâts. C’est assez courant comme façon de faire, mais vous y trouverez une petite subtilité, celle de pouvoir, si vous le désirez, lécher le sang d’une autre héroïne afin de déployer des techniques spéciales, le tout, avant que la jauge de sang ne soit remplie. Vous trouverez également, comme souvent, un mode de combat accéléré, ce qui permet de ne pas s’éterniser sur des combats qui deviennent vite assez inintéressants par moments.
Chaque personnage possède ses petites particularités, notamment des techniques qui pourront s’avérer nécessaires à votre progression, comme la possibilité, par exemple, de couper certaines parois avec grillage, pour s’ouvrir de nouvelles possibilités de déplacement et d’exploration.
Dans son genre, le soft nous propose sa version de certains personnages de contes, comme le petit chaperon rouge, qui est d’ailleurs le personnage capable de découper des grillages, tout en proposant un petit lifting graphique. A ce propos, le chara-design n’est vraiment pas mal dans son genre.
Une bande son qui colle à l’univers
Pour clôturer cette première moitié de test. Alors, il faut déjà savoir que le tout s’insère très bien au jeu, tellement bien qu’on en oublie son existence. Tout colle avec l’ambiance, mais rien ne ressort vraiment non plus, ce qui est bien dommage. Pour le doublage, le joueur pourra choisir entre le japonais et l’anglais, avec un sous-titrage entièrement Shakespearien, mais rien d’inaccessible pour qui que ce soit.
Du classique à la nouveauté, il n’y a qu’un pas … voire deux
Comme chaque jeu qui se veut appartenir à un genre quel qu’il soit, Mary Skelter : Nightmares reprend les fondements qui sont à la base des dungeon-RPG, le tout en ajoutant quelques petites nouveautés car Compile Heart se veut novateur sur le sujet. Vous allez donc pouvoir découvrir ici quelques petites mécaniques non-encore développées plus haut.
Tout d’abord, et comme c’est le cas par exemple pour « Stranger of Sword City », on retrouve un lieu, une base, ici une ville, qui sert à hub pour vos préparations. Vous pouvez donc y acheter des objets, discuter avec les autres personnages, dans ce cas-ci améliorer vos relations avec toutes les demoiselles qui vous accompagnent dans vos péripéties, mais également faire avancer le scénario, car il y en a un, comme dans tout jeu… ou presque. Une fois vos préparatifs terminés, vous pouvez quitter la ville et vous diriger vers une phase d’exploration de donjon en 3D plutôt grossière où vous avancez, comme c’est souvent le cas, case par case, en affrontant les divers adversaires qui viennent vous barrer la route, via des combats au tour par tour, tout ce qu’il y a de plus classique. Le système d’exploration se veut donc assez classique, c’est un fait.
De l’innovation au rendez-vous pour un énième dungeon crawler
Néanmoins, on est soulagé de voir que Mary Skelter Nightmares n’est pas une pâle copie, en termes de mécaniques, de ses prédécesseurs puisque l’on retrouve plusieurs éléments innovants, qui apportent cette touche de fraîcheur dont le genre avait bien besoin pour permettre d’attirer de nouveaux joueurs.
Les nightmares : le concept qui porte bien son nom
L’un desdits éléments est, comme le nom du jeu l’indique, le concept des nightmares, qui sont en fait des monstres qui pourront à tout moment faire leur apparition pendant votre périple et commencer à vous pourchasser. Ces monstres sont en fait des boss, d’une puissance phénoménale. Vous avez donc la possibilité de prendre vos jambes à votre cou, ce qui est l’option la plus viable durant une bonne moitié du jeu, si ce n’est plus, ou alors commencer à l’affronter pour tenter de l’assommer et ensuite… vous enfuir. En effet, ils sont, durant une bonne partie du jeu, insensibles à vos attaques, car vous n’êtes rien de plus qu’un vulgaire moustique à leurs yeux.
Vous retrouverez, forcément, le système de combat qui, comme déjà évoqué, est plutôt classique, si ce n’est que vous aurez la possibilité d’utiliser le personnage masculin Jack d’une manière un peu différente. En effet, ce dernier peut enlever la corruption des héroïnes, mais je préfère vous laisser découvrir cette fonctionnalité par vous-même, je n’ai pas envie que ce test plonge dans le spoil intégral. Vous retrouverez également ce que les développeurs ont appelé le jail bonus, à savoir une roue qui tournera pour vous offrir moult bonus à mesure que vous contenterez la prison vivante dans laquelle vous séjournez. Au menu de ces bonus, vous pourrez par exemple découvrir des recoins de la map qui étaient jusqu’alors invisibles ou simplement inaccessibles.
De la nouveauté qui s’allie à la répétitivité
Outre ces quelques ajouts qui sauront ravir les plus anciens adeptes comme les plus nouveaux intrigués, ce titre souffre de quelques tares qui ne manqueront pas d’irriter chaque personne qui posera les mains dessus. On pense notamment au système de classes ou encore la répétitivité menant parfois à l’ennui qui se dégage des combats. Nous allons d’ailleurs commencer par évoquer ces derniers.
Un système de combat pas au niveau
En effet, ces derniers sont la véritable faiblesse qui vous éclatera au visage à mesure que votre temps de jeu s’amassera. Les combats sont vite monotones et ne manqueront pas de vous faire soupirer d’ennui un certain moment venu. Cela se produira dès l’instant où chacune de vos héroïnes vous permettra, via la possession d’une pléthore de skills, de détruire les ennemis en deux temps trois mouvements. On passe très vite d’un aspect stratégique et de réflexion à chaque tour à une boucherie sans nom qui ne vous procurera aucune satisfaction face à la réussite. Après tout, comment tirer du plaisir d’une victoire aisée quand on sait que le genre est censé être d’une certaine difficulté ?
Comment est-ce d’ailleurs possible qu’une héroïne possède des skills en aussi grande quantité et dans des classes parfois aux antipodes les unes des autres ? Tout simplement parce qu’une fois tous les dix niveaux, vos personnages pourront changer de classe pour en acquérir une nouvelle. C’est plutôt bien pour ceux qui veulent varier les plaisirs et s’essayer à de nouvelles mécaniques. La grosse erreur, cependant, via probablement du fait qu’une fois une nouvelle classe débloquée, le personnage pourra continuer à acheter de nouvelles compétences dans sa classe actuelle, mais également dans celles débloquées précédemment.
De bonnes idées, de belles choses mises en place, mais toujours des problèmes à régler et qui, malheureusement, occupent une place importante dans le soft au point de, parfois, faire s’arracher les cheveux à certains joueurs qui finiront, probablement, par ne pas terminer le titre et passer leur chemin quand le prochain sortira, dégoûtés par les quelques faux pas que les développeurs ont pu faire cette fois-ci.
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