Le studio français Innerspace VR nous revient avec une nouvelle production VR, Maskmaker. Après un contexte maritime assez mitigé avec A Fisherman’s Tale, les développeurs partent cette fois-ci sur un registre beaucoup plus festif, et basé sur les masques. Du coup, ce nouveau récit en VR sous le signe des masques est-il complètement envoûtant ?
Conditions de test : Nous avons terminé Maskmaker en 5h de jeu. Le titre a été testé sur Oculus Rift S avec 16 Go de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
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ToggleUn apprenti à la recherche de Prospero
Un peu comme A Fisherman’s Tale, Maskmaker propose lui aussi une narration forte. Dès le début du jeu, et après avoir atterri dans une boutique de masques, vous êtes dans la peau d’un apprenti créateur de masques. En découvrant l’atelier de ces fameux masques en bois caché dans ce magasin mystique, vous serez ensuite plongé dans le royaume des masques en enfilant l’un d’eux après l’avoir confectionné, et partez à la recherche d’un certain Prospero, le roi de ce monde imaginaire.
Faisant presque penser à du The Unfinished Swan qui était lui beaucoup plus centré sur l’univers de la peinture, Maskmaker se dote quant à lui d’une fable qui a sa propre personnalité, en sus d’être très captivante. En effet, le titre a cette force d’impliquer directement le joueur dans son récit, et on se laisse assez facilement prendre au jeu. Qui plus est, le thème festif des masques est super bien traité et de manière métaphorique qui plus est, tout en envoyant un message assez fort sur le sujet du carnaval et l’importance de se déguiser.
Vous l’aurez compris, Maskmaker est terriblement prenant du début à la fin, et puise aussi dans de nombreuses références, comme l’art tribal en passant les masques vénitiens au niveau du design, accrocheur comme ensorcelant. Quelques révélations et rebondissements viennent également parachever d’une bien belle manière l’histoire de Maskmaker, qui fait finalement un sans faute tout en étant doté d’un acting réussi, et entièrement doublé en français de surcroît.
Cerise sur le gâteau, la production d’Innerspace VR combine toute cette narration avec une direction artistique des plus flamboyantes. En supplément d’être relativement beau pour un jeu VR, Maskmaker s’offre des décors pour le moins variés tout le long du jeu d’une grotte minière, en passant par une forêt, voire des environnements enneigés. Dans chaque biome du jeu, le dépaysement est donc de mise, et chapeau bas à Innerspace VR qui nous gratifie d’un titre coloré et d’une fluidité à toute épreuve.
Avec des masques, le gameplay est-il plus fou ?
Comme vous aurez pu le comprendre rien qu’au nom du jeu, Maskmaker, dans son gameplay, jouera énormément avec les masques. Et dans un premier temps, afin d’accéder aux divers biomes du jeu, vous serez forcés de créer un masque systématiquement. Pour ce faire, un atelier sera à votre disposition où il sera possible de réaliser cela. Vous trouverez au fil de votre progression des schémas de masques, du bois, et des outils afin de débuter la fabrication de votre masque.
Ensuite, vous pourrez à ce moment-là colorer votre masque via la bassine de peintures. De fil en aiguille, vous pourrez ajouter à ce dernier diverses ressources amassées au cours des niveaux du soft, ou bien encore lui donner quelques coups de pinceau afin d’activer automatiquement le masque si la réalisation est bonne par rapport au schéma, et ainsi l’utiliser en mimant le geste de le mettre. Ceci vous plongera ainsi dans l’un des niveaux du royaume des masques, et dans la peau des nombreux sujets du roi en fonction du masque confectionné. Concrètement, la mécanique d’atelier des masques et de leur fabrication est grisante, dans la mesure où l’élaboration des masques se fait de manière ludique, et dans le réalisme le plus pur.
En revanche, outre cette feature du jeu plaisante, la progression dans les biomes sera répétitive. Effectivement, sur les six niveaux du jeu, vous devrez toujours avancer dans votre portion du biome en mode exploration, récupérer des ressources de-ci de-là qui serviront pour votre prochain masque à créer, arriver au bout de votre portion de niveau, ainsi qu’utiliser votre longue-vue afin de « scanner » le prochain masque à confectionner, le fabriquer et ainsi posséder le prochain sujet en question qui est inaccessible de là où vous êtes.
En clair, c’est plutôt original certes, mais on tourne vite en rond sur la longueur. Cela dit, l’utilisation des masques fraichement créés est au service de la résolution des énigmes, particulièrement intelligentes. En effet, il n’est pas rare de devoir enfiler un premier masque puis un second, afin d’incarner les protagonistes le portant, et de ce fait résoudre la plupart des puzzles. Qui plus est, on apprécie également que la récolte des ressources chère à la confection des masques soit bien imbriquée dans des énigmes qui une fois résolues, procurent une bonne sensation de récompense.
Une récompense qui d’ailleurs peu paraitre parfois un poil fade. La faute à quoi ? A des puzzles justement un peu trop évidents et faciles pour la plupart, prouvant que les développeurs avaient du mal à trouver un juste milieu sur la difficulté des différentes énigmes. Cependant, la construction globale de celles-ci reste habile, et les trois derniers biomes parviennent malgré tout à proposer un challenge raisonnable.
Pour ce qui est de la durée de vie de Maskmaker, elle est des plus satisfaisantes. Pour un tarif respectif de 16,79 € sur Steam, et de 19,99 € sur Oculus Store et PlayStation Store, le soft offre tout de même 5h de jeu, si vous ne bloquez pas sur certains puzzles. Clairement, c’est largement plus qu’acceptable vu le prix, surtout quand on sait que des jeux VR plus chers se terminent parfois en moins de temps que ça. Par contre, attendez-vous à ce que la rejouabilité soit quasiment nulle, car il n’y a pas de collectibles à recueillir…
Maniabilité, interface, graphismes, bande-son… Le quatuor gagnant ?
Concernant la maniabilité pure soit dit en passant, Maskmaker fait clairement le boulot. Même si tourner la caméra est parfois un peu déroutant car beaucoup trop sensible, Maskmaker opte pour des déplacements hybrides en VR. Effectivement, il est possible de se déplacer normalement, mais aussi d’utiliser les déplacements en téléportation, qui est finalement utile quand il s’agit d’aller sur une plateforme pas accessible du tout en marchant.
Innerspace VR a donc trouvé la bonne formule en VR sur cette maniabilité intuitive, et s’est aussi particulièrement bien débrouillé sur l’interface du soft, plus précisément sur l’atelier des masques. Si les activités de confection sont clairement agréables comme nous l’avons expliqué plus haut, il est aussi possible de visualiser sa progression via un mécanisme à activer dans ce fameux atelier. En activant une manivelle, vous pouvez voir votre progression au niveau des masques récoltés sur chaque niveau, mais aussi les maps des niveaux, avec les ressources ramassées dans ces derniers.
Cela apporte un côté encore plus immersif non négligeable en VR. Le tout, avec une lisibilité irréprochable. On notera aussi dans chaque niveau le système d’inventaire des masques, vous permettant de passer très facilement d’un masque à l’autre. Une chose qui peut être vachement pratique lorsque la résolution des puzzles passe par la possession des personnages un à un.
Pour en venir aux graphismes, Maskmaker frappe fort. L’habillage graphique est fort joli dans chaque biome du jeu, et doté de textures relativement propres – du moins sur la mouture Oculus. Unreal Engine oblige, tout est donc aux petits oignons des effets graphiques, jusque dans les modèles 3D et les animations, vraiment soignées de bout en bout. On ne va pas se mentir, le soft est une réussite visuelle même si évidemment, nous ne sommes pas en face d’une baffe graphique pour autant, et que des bugs de collisions agaçants subsistent à certains moments du jeu.
Outre un acting de haute volée en en V.F. que nous avons évoqué plus haut, Maskmaker est également agréable dans ses thèmes musicaux. Oscillant entre l’énigmatique et parfois même le tribal, tout est en parfaite symbiose avec l’univers du jeu, déjà charmeur de base.
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