Après une trop longue attente pour les fans et une communication finalement assez discrète d’EA qui a longtemps tardé avant de dévoiler des images de son projet, Mass Effect Andromeda est arrivé et nous propose une toute nouvelle épopée ayant la double ambition de garder les amateurs de la série mais également d’attirer les néophytes sans les perdre en route. Il est donc temps de constater si oui ou non Mass Effect opère un retour gagnant avec son opus Andromeda, sorti à la fois sur PC, PS4 et Xbox One.
Sommaire
ToggleUn nouvel espoir : l’Initiative Andromède
Avec Mass Effect Andromeda, la série prend le risque d’opérer un nouveau départ et donc de trancher radicalement en s’éloignant du commandant Shepard, du Normandy, de tout son équipage et même… du lieu de l’action ! Exit donc la Voie Lactée, place à la galaxie d’Andromède et au système Héléus. Le point de départ de l’histoire prend place durant les événements de Mass Effect 2, alors que la Voie Lactée doit faire face à la menace des Moissonneurs. Une partie de l’humanité décide alors de quitter la Voie Lactée à la recherche d’un nouvel habitat, un « Monde en or », avec les espoirs d’une vie meilleure. C’est là le but de l’Initiative Andromède : trouver une nouvelle terre d’accueil. L’Initiative n’est bien sûr pas composée uniquement d’humains, mais aussi des autres races déjà rencontrées dans la trilogie originale : les Asari, les Krogan, les Turiens, les Galariens, etc.
Mais faire un tel voyage, cela prend du temps. Toutes les personnes participant à l’Initiative ont été placées en stase pendant… 600 ans. C’est après cette période que l’aventure commence véritablement. Évidemment, les choses ne vont pas se passer comme prévu et il faudra faire face à plusieurs problèmes majeurs. D’abord, Le Fléau. Celui-ci décime de nombreux vaisseaux et perturbe l’écosystème des planètes d’Andromède, rendant la colonisation difficile. Très vite, l’on découvre qu’une ancienne technologie alien, celle des reliquats, permet de rendre habitable certaines planètes. Mais une nouvelle race alien qui n’a rien d’amicale, est aussi intéressée par cette technologie reliquate et va se mettre sur le chemin de l’Initiative : il s’agit des Kert. Ceux-ci seront les principaux ennemis de nos protagonistes. Grossièrement, le but global de l’aventure sera donc de trouver une terre d’accueil pour l’Initiative, tout en venant à bout de la menace Kert.
Pour ce faire, on se retrouve aux commandes de Scott ou de Sara Ryder, selon le choix effectué en début de partie. Nous sommes alors le Pionnier de l’humanité, c’est-à-dire la personne responsable de sa propre race, de sa survie. C’est au Pionnier qu’incombe la tâche de trouver cette fameuse terre d’accueil. Comme dit précédemment, avant de débuter l’aventure spatiale, il convient d’abord de choisir si l’on souhaite contrôler Scott ou Sara, le frère ou la sœur de la famille Ryder. Le choix est également laissé au joueur de démarrer rapidement avec un personnage préfabriqué, dans son apparence comme dans ses compétences. Autrement, il est possible de personnaliser les deux personnages en détail. Il est à noter que si l’on doit choisir entre l’un des deux pour jouer, les deux personnages sont malgré tout présents au sein de l’histoire.
C’est là qu’entre en jeu l’éditeur de personnage. Malheureusement, nous sommes en face de quelque chose de relativement peu poussé. Si en apparence il est possible de s’occuper de chaque partie du visage avec minutie (lèvres, nez, pommettes…), il faut bien avouer que dans la réalité, les possibilités sont plutôt limitées. Il est en effet assez compliqué de s’éloigner des quelques modèles de bases proposés au début de la création. Et que dire du choix offert dans les coupes de cheveux ou les barbes ? C’est là aussi assez pauvre. Il est bien possible d’ajouter des cicatrices ou des tatouages à notre personnage, mais les cicatrices ressemblent à un maquillage d’Halloween fait à la va-vite par maman avant d’aller faire la chasse aux bonbons, tandis que les tatouages s’intègrent aussi bien que ceux des Malabar. Certes la création de personnages n’est pas la composante la plus importante, mais quand l’on se dit que l’on doit passer le reste de l’aventure avec ces personnages, l’on aurait aimé un éditeur un poil plus développé.
Une aventure qui toussote, surtout au début
Une fois vos personnages créés, l’aventure peut commencer ! Bien entendu, Ryder n’est pas seul(e) dans cette aventure. En tant que Pionnier de l’espèce humaine, nous sommes chargés de tout un équipage qui prend place au sein du Tempête, le vaisseau qui succède au Normandy des trois premiers épisodes de Mass Effect. Comme d’habitude, vous débutez avec un équipage composé de pilotes, d’infirmières, mécano… qui ont un rôle à jouer, même si ceux qui prennent la plus grande place dans l’histoire, ce sont les compagnons d’armes. Au départ, l’on ne dispose que d’une équipe réduite, composée de Cora Harper et de Liam Kosta (des humains) mais celle-ci va vite se remplir et voir arriver d’autres personnages comme Vétra la mercenaire Turienne, Drack le Krogan, ainsi que d’autres. L’équipage garde la même structure dans le sens où celui-ci reste aussi diversifié que dans la trilogie originale, ce qui est une bonne chose. Les races et les tempéraments se mélangent et aboutissent à un cocktail plutôt sympathique mais qui met néanmoins un peu de temps à prendre.
En effet, on sent immédiatement que Bioware a souhaité créer un équipage similaire à celui de la première trilogie. Ceci rend l’équipage moins intéressant, ou peut-être est-il simplement trop calqué sur l’ancien ? Quoi qu’il en soit, le studio aurait peut-être eu meilleur compte de se démarquer véritablement, en prenant un peu plus de risques. Les personnages semblent moins affirmés, moins « torturés » et cela rend l’attachement à ces derniers un peu plus compliqué. Ils ne sont finalement que des personnages archétypaux qui ne parviennent jamais vraiment à être autre chose que cela. Il n’y a certes rien de catastrophique, aucun d’eux n’est insupportable, mais tout le monde n’aura pas forcément plaisir à apprendre à connaître chacun d’entre eux via des conversations ou en effectuant les quêtes liées à leur histoire.
Et c’est globalement ce qui ressort du scénario de ce Mass Effect Andromeda, en tout cas au début : on suit l’histoire machinalement, avec tout de même un certain plaisir oui, mais sans non plus être happé avec une passion débordante. Et même si la deuxième moitié de la trame principale finit par s’emballer et parvient même à avoir quelques fulgurances, tout cela manque cruellement de profondeur. Certaines thématiques pourtant essentielles auraient mérité un traitement plus important. On se doute que Bioware en garde sous le pied histoire d’étendre son histoire sur plusieurs épisodes, mais cette dilution est plus frustrante qu’autre chose. Beaucoup de questions restent sans réponses, et même lorsque des personnages semblent souffrir de certaines situations, même graves, cela ne dure jamais très longtemps. Il suffit que Ryder sorte quelques mots réconfortants pour que la situation soit désamorcée quasi instantanément.
Bien entendu, Mass Effect Andromeda garde aussi ce qui fait la patte des jeux Bioware avec de nombreux dialogues et qui amènent souvent à faire des choix. Les trois quarts du temps, ceux-ci ne sont pas vraiment ultra déterminants et conditionnent plutôt les réactions des personnages à votre égard sur le moment. Mais il arrive également de devoir opérer des choix cruciaux et déchirants, sans bien entendu savoir quelles pourraient être les conséquences sur le long terme. Ces décisions cornéliennes sont assez peu nombreuses, ce qui est normal, mais elles sont en tout cas bienvenues, renforçant d’autant plus notre investissement au sein de l’aventure. On se sent concerné, et c’est ce qui constitue sans doute les moments les plus immersifs de l’aventure.
Plus c’est long, plus c’est bon ?
Autrement, les dialogues sont à la hauteur du scénario, bien qu’ils se laissent suivre, ces derniers souffrent d’un manque certain de relief, mais aussi de subtilité. Le parfait exemple réside dans le système de drague des personnages. Parce que oui, il est toujours possible de jouer les Dom Juan avec des personnages de votre équipage ou même certains autres, extérieurs au Tempête. La relation se construit certes petit à petit selon la progression dans l’aventure principale ou de certaines quêtes secondaires, mais les choix de dialogues sont rarement bien introduits. Les pires moments sont sans doute les points de départ : il peut arriver que vous discutiez de sujets profonds, parfois tragiques, et là vous avez la possibilité de lâcher un « Et sinon, vous avez quelqu’un ? » avec une subtilité digne d’un dragueur de boîte de nuit. Bref, là encore sans être complètement raté, rien de bien folichon.
Pour parler des quêtes en elles-mêmes, celles de la trame principale parviennent sans trop de soucis à se rendre intéressantes, comme ça a toujours été le cas de la première trilogie. Bioware avait en revanche particulièrement communiqué au sujet de ses quêtes secondaires, avançant qu’il comptait rendre ces quêtes aussi intéressantes que celles de The Witcher 3. Pari réussi ? Eh bien oui… et non. En effet, quelques quêtes facultatives ont été particulièrement soignées, que ce soit dans l’histoire ou la mise en scène, tant on pourrait se dire qu’elles font partie intégrante de la trame principale. C’est particulièrement le cas des quêtes liées aux membres de l’équipage. Par exemple, la quête de la récupération de l’arche Asari est particulièrement plaisante et a, en sus, un impact direct sur l’histoire principale. Mission réussie de ce côté-là donc. En revanche, certaines des quêtes secondaires restent souvent trop pénibles et ressemblent plus à des quêtes fedex qu’autre chose. Et que dire de certaines tâches qui nous sont confiées ? Scanner des minerais, des créatures… des cadavres ? Ces quêtes sont loin d’être essentielles, certes, mais qu’elles sont rébarbatives et sans intérêt… bon, il est vrai qu’il est souvent difficile pour un RPG d’être intéressant sur toute sa longueur, surtout sur des quêtes secondaires, mais c’est tout de même dommage. Malgré tout, les efforts qui ont été fait sont à saluer.
Heureusement la durée de vie d’Andromeda rattrape pas mal le coup. Il faut savoir que la trame principale peut aisément être bouclée au bout de 20 à 30 heures de jeu, une grande fourchette qui dépend fortement du niveau de difficulté choisi. Cela pourrait paraître maigre mais il faut tenir compte du fait que certaines quêtes secondaires, bien que facultatives, sont étroitement liées et il est donc fortement conseillé de les faire. De toute façon, il nous paraît peu probable que vous vous contentiez de faire uniquement les missions obligatoires, tant le jeu cherche régulièrement à vous faire faire autre chose, et ça fonctionne. En ajoutant les quêtes secondaires, on peut largement doubler la durée de vie. Et si ce n’est toujours pas assez, il faudra énormément de temps pour espérer explorer chaque planète de fond en comble et les rendre toutes viables à 100%. En comptant tout cela, on peut allègrement dépasser la centaine d’heures de jeu. Bref, si vous cherchez avant tout un jeu avec une bonne durée de vie et si vous êtes un complétionniste dans l’âme, Mass Effect Andromeda vous comblera sans aucun doute possible.
Coloniser, un objectif de tous les instants
Dans ses mécaniques, Mass Effect Andromeda joue les bons élèves en tentant de garder les codes de la saga, dans le sens où l’on retrouve dans cet opus des schémas très familiers : un vaisseau similaire au Normandy (le Tempête), un QG qui rappelle la Citadelle (le Nexus), etc. On note d’ailleurs qu’Andromeda hérite d’un successeur pour le véhicule tout-terrain du premier épisode : le Nomade, en lieu et place du Mako. Rassurez-vous, celui-ci s’avère bien plus maniable et perfectionné que son grand-frère. Il n’est pas possible de tirer avec lui mais on peut l’améliorer en boostant ses fonctionnalités et le customiser en changeant les couleurs. Ces modifications sont bienvenues car elles seront essentielles pour l’exploration des différentes planètes.
Et pour cause, si nous ne foulons finalement de nos pieds qu’un très petit nombre de planètes, celles-ci sont extrêmement vastes, et offrent un terrain de jeu plutôt immense et long à explorer dans ses moindres recoins. Le Nomade est donc essentiel, que ce soit pour l’exploration ou le minage qui permet de récupérer de nombreuses matière premières, indispensables aux développements de nombreux objets. Le véhicule a par ailleurs la possibilité de changer de mode suivant la topographie des lieux. Ainsi, l’on choisit de passer du mode normal pour les terrains plats, au mode six roues motrices pour les terrains en pente. Il faut régulièrement jongler entre ces deux modes, chacun étant adapté à une situation particulière.
Sur certaines planètes, l’une des choses primordiales sera surtout d’établir un avant-poste pour l’Initiative, afin de débuter la colonisation de celles-ci. Mais avant cela, il sera essentiel de se rendre dans le caveau reliquat propre à chaque planète, et verrouillé par un mécanisme spécial. Afin d’accéder à ce caveau, il faut préalablement l’ouvrir en se rendant dans trois petites bases reliquates qui disposent d’un mécanisme à bases de glyphes à découvrir dans la zone. Il faut ensuite venir à bout d’espèces de sudoku à résoudre, où les chiffres sont remplacés par des glyphes. L’idée sur le papier est plutôt sympathique, mais la tâche devient très vite répétitive et rébarbative, d’autant plus lorsque les glyphes à trouver sont difficiles d’accès et obligent à faire de gros allers-retours. Et une fois que ces derniers sont découverts, les sudokus sont pour certains pénibles à résoudre et finissent par couper le rythme de l’aventure. Les développeurs devaient pertinemment le savoir puisqu’il est possible d’obtenir des décodeurs reliquats à acheter dans les commerces afin de ne pas être forcé de résoudre chacun des « casse-tête ».
Des fonctionnalités à foison
Ainsi, l’activation d’un caveau aura un rôle primordial sur la viabilité des planètes. Certaines disposent en effet d’un pourcentage de viabilité qui augmente à chaque action importante effectuée (activation d’un caveau, découverte d’un avant-poste, accomplissement de missions, etc.). Augmenter cette viabilité augmente également la viabilité d’Andromède dans son ensemble. Celle-ci se compte en niveaux, ce qui veut dire que plus vous effectuez de missions (principales et/ou secondaires), plus elle augmente. Chaque niveau permet alors de gagner un point de viabilité d’Andromède (ou PVA), permettant de sortir de stase des groupes de personnes bien distincts (Scientifiques, militaires, commerciaux). Ces choix permettent d’obtenir des bonus directement liés au spécificité du groupe. Par exemple, sortir de stase un groupe de scientifiques permet de toucher à intervalles réguliers une certaine quantité de minerais grâce à leur capacité de recherche. Il convient donc de faire des choix selon ses besoins, ce qui est plutôt sympa, d’autant que cela encourage à faire le plus de missions secondaires possibles pour gagner toujours plus de PVA, et donc de bonus supplémentaires.
De plus, d’autres quelques spécificités du titre viennent pointer leur nez, notamment sur le vaisseau puisqu’est offerte au joueur la possibilité de se lancer dans la recherche et le développement. Pour ce faire, il y a plusieurs étapes. D’abord la récupération de points de recherche en scannant de nombreux artefacts reliquats, kert, etc. Ces points de recherche sont à utiliser afin de permettre le développement de différents objets (armes, pièces d’armure, mods d’armes, d’armures, etc.). Et enfin vient le moment du développement à proprement parler, qui coûte de la matière première ainsi que des crédits. Dans sa globalité, la R&D a l’avantage de vous permettre de fabriquer de nombreux objets irrécupérables autrement, mais avec en plus la possibilité de créer des armes similaires à ce que vous pourriez trouver en tuant des ennemis, tout en les améliorant via des modifications spéciales, elles aussi à développer. En somme, cette fonctionnalité est véritablement appréciable et possède, au contraire de certaines des nouveautés d’Andromeda, un véritable intérêt, en apportant une plus-value au système de loot.
La possibilité de diriger des groupes d’assaut depuis le Tempête est l’une des autres fonctionnalités qui montre à quel point Bioware a cherché à enrichir son bébé. En effet, notre héros peut recruter des groupes d’intervention qu’il peut choisir d’envoyer dans des missions directement reliées au mode online, et qui ne seront d’ailleurs pas accessibles sans internet. Chaque mission est plus ou moins difficile et une fois le groupe assigné à une mission, il faudra attendre plus ou moins de temps (un temps réel) pour voir le résultat, si la mission a échoué ou non et d’en tirer quelques crédits et autres bonus, sous forme d’objets divers. Certaines missions sont également faisables en coopération en ligne. Très franchement, cette fonctionnalité s’avère plutôt dispensable mais peut apporter quelques bonus bienvenus, et surtout permettre de jouer à Mass Effect à plusieurs.
De nouvelles mécaniques et un gameplay remis au goût du jour
Dans sa maniabilité, Mass Effect Andromeda reste dans les grandes lignes dans le sillage de ce que proposait Mass Effect 3, entre autres, avec quelques nouveautés bienvenues néanmoins. Nous sommes toujours dans du tir en vue à la troisième personne avec la possibilité de donner des directives à ses équipiers, se mettre à couvert et utiliser des compétences que l’on aura soigneusement pris soin de choisir pour son personnage. Avec un grand nombre de capacités disponibles, il est réellement possible de se faire plaisir en mélangeant des tonnes de compétences. Quel plaisir de pouvoir se cacher derrière une barricade que l’on a soi-même érigée, ou encore d’envoyer ses ennemis valser avec ses pouvoirs biotiques ! Les affrontements deviennent très rapidement jouissifs !
Côté nouveautés, on profite surtout de la présence des profils. Késako ? Eh bien c’est plutôt simple, suivant le domaine dans lequel l’on choisit de répartir les points gagnés lorsque l’on passe un niveau, soit dans les pouvoirs d’armes, les pouvoirs biotiques ou les pouvoirs techs, des profils se débloquent histoire d’avoir la possibilité d’obtenir des bonus liés au profil choisi. Rien n’est définitif puisque l’on a la possibilité d’en changer à tout moment, simplement en allant dans le menu. Sur le papier, cette possibilité est plutôt bienvenue et permet de jouer avec davantage de stratégie, en se spécialisant dans un domaine particulier selon la situation. Seulement voilà, l’utilité est tout de même assez limitée en difficulté normale, puisqu’on finit par choisir un profil et rester avec celui qui nous convient le mieux en général. Il faut donc envisager de jouer dans une difficulté plus haute pour espérer profiter de cette fonctionnalité à son plein potentiel.
Les phases de combat ont aussi droit à d’autres changements, comme le fait que l’équipement des armes et armures ne peut plus se faire à n’importe quel moment, mais uniquement dans le Tempête, avant le début d’une mission ou via une station avancée sur les planètes explorables. S’il y a sans doute l’ambition d’être un peu plus réaliste, on peut tout de même s’interroger sur les raisons de ce choix qui, sans être très gênant, s’avère souvent plus contraignant qu’autre chose, surtout lorsque l’on aime tester toutes les armes qui nous tombe entre les mimines. Et ce n’est pas le seul changement puisque, désormais, il n’est plus question de se soigner via les médigel que l’on récupérait autrefois dans des caisses ou sur les ennemis lors des affrontements.
Le seul moyen pour se soigner est désormais de trouver des réserves de soin disséminées un peu partout dans des lieux clés, propices aux affrontements. Là encore, on se demande pourquoi un tel changement, mais celui-ci a au moins le mérite de forcer le joueur à se déplacer pour chercher du soin, et donc à ne pas rester statique. On trouve d’ailleurs exactement le même principe concernant les munitions. Si ce n’est pas une révolution en termes de dynamisation des affrontements, l’on peut aussi apprécier une nouveauté de poids : le fait de pouvoir sauter haut à l’aide d’un jetpack directement attaché à son armure (ou via des pouvoirs biotiques) et d’esquiver rapidement via un déplacement rapide sur une courte distance. Les combats sont plus dynamiques que jamais et cela encourage d’autant plus à employer les attaques au corps à corps ou à se déplacer d’une planque à l’autre.
Une bonne réalisation qui manque de finition
En termes de réalisation, Mass Effect Andromeda est en demi-teinte, mélangeant le bon et le beaucoup moins bon… et c’est peu de le dire. Tout d’abord, force est de constater que de nombreux panoramas sont proprement à couper le souffle, que ce soit lorsque l’on se trouve sur la planète entièrement recouverte de glace, sur une planète tropicale, désertique, etc. Chaque paysage est différent mais il y a toujours un moment où l’on finit par s’arrêter pour admirer la vue. Bref, on sent le soin apporté au visuel de chaque planète. Tout ceci est bien aidé par un rendu superbe au niveau des lumières et de la gestion des couleurs. Globalement, même si Andromeda n’est pas à la pointe, il est visuellement réussi.
Malheureusement, c’est en se penchant davantage sur le côté technique que l’on se fâche nettement plus. Pour commencer, oui, comme cela a été dit et redit, les animations faciales sont d’un autre âge, et choquent avec un moteur graphique qui ambitionne d’approcher le photoréalisme. Les personnages ne dégagent alors aucune émotion : chaque sourire semble être une souffrance pour chaque personnage et certains dialogues pourtant tragiques sont complètement désamorcés par leur inexpressivité quasi permanente. L’on aurait pu se dire que seuls les personnages secondaires sont impactés par ce phénomène… mais non, même Ryder semble avoir un visage mécanique. Le patch proposé peu après la sortie du jeu n’a malheureusement pas arrangé grand-chose. Et que dire des nombreux bugs ? Personnages qui se téléportent en plein dialogues, ennemis qui passent au travers du décor et finissent par y rester bloqués, etc. Malheureusement ces problèmes, sans être permanents, sont trop fréquents pour un titre de cette envergure qui aurait pourtant mérité une meilleure finition. Bien heureusement, ces soucis n’impactent que rarement le gameplay, mais il ne rend clairement pas service à la mise en scène, et donc à l’immersion.
Test Mass Effect Legendary Edition – Un remaster à la hauteur de la légende ?
Malgré ces couacs techniques, nous pouvons tout de même saluer le fait que les portages consoles sont d’une qualité très correcte. Visuellement, on note assez peu de concessions mais surtout, les temps de chargement sont plus que raisonnables. Hormis le tout premier temps de chargement qui peut prendre une bonne trentaine de secondes, les autres sont plutôt courts… ouf ! Le seul regret à ce niveau serait plutôt à chercher du côté de la fluidité. Majoritairement très stable, Andromeda accuse néanmoins quelques ralentissements lors de trop grosses échauffourées incluant beaucoup d’ennemis et d’effets visuels.
Le doublage français quant à lui, ne souffre pas d’un mauvais casting, celui-ci étant plutôt de qualité dans le sens où nombre d’entre eux sont connus et jouissent d’une certaine expérience dans le domaine. La plupart du temps, notamment avec les personnages principaux, les doublages sont plutôt corrects et ne nous choquent pas particulièrement, mais ça ne va pas plus loin. Pire encore, certains passages sont proprement ratés, la faute sûrement à une mauvaise direction des comédiens. Dans le domaine sonore, la musique, sans être inoubliable, rattrape heureusement la donne et nous offre une composition agréable, en sachant se montrer discrète lorsque c’est nécessaire, tout en augmentant en intensité dans les moments les plus tendus.
Cet article peut contenir des liens affiliés