Il y a 10 ans sortait le premier Mass Effect exclusivement sur Xbox 360 pour ensuite arriver sur PC un an plus tard. Avec le temps, cette exclusivité sauta pour se retrouver chez la concurrence pour le plus grand bonheur des joueurs de PS3 à l’occasion de la sortie d’un pack incluant les deux suites en 2012. Dans Mass Effect vous y incarnez le commandant Shepard, talentueux militaire de l’Alliance qui va devoir faire face à un danger qui menace une galaxie plus ou moins solidaire. Pour contrer cette dernière, Shepard va devoir prouver sa valeur envers les autres races dominantes qui n’ont que peu d’égard envers l’humanité. Et surtout nous prouver à nous, joueurs, que cet univers vaut le coup de se faire explorer. Est-ce le cas ?
Comme tout bon RPG Bioware qui se respecte, vous allez devoir créer votre personnage avant de vous lancer dans l’aventure. Un choix de background vous sera proposé pour construire un passé à votre personnage ; et accessoirement vous offrir quelques dialogues liés à vos actions à certains moments du jeu. Ainsi vous pourrez choisir votre origine (terrien, colon, stellaire) et un exploit militaire ayant bâti votre réputation (impitoyable, héros de guerre ou rescapé). Le nombre de choix est assez mince et ne rivalise pas avec certains vrais RPG plus poussés ; mais ces choix suffisent à donner une dimension scénaristique vivante au titre sans pour autant chambouler le déroulé de l’histoire.
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ToggleJe suis le commandant Shepard
Vous pourrez ensuite personnaliser votre visage après avoir choisi le sexe de votre personnage. L’un comme l’autre propose un caractère digne des meilleurs personnages dans le monde du jeu vidéo. Cependant, la voix française de Shepard femme sonne un peu plus robotique que celui de l’homme qui est un peu plus convaincant lorsqu’il faut donner de l’émotion à sa réplique. Toutefois, il sera beaucoup plus difficile de personnaliser un visage masculin avec l’outil de création proposé. En effet, il est assez simple d’arriver à un résultat de « gueule cassée » et ressembler à n’importe quel PNJ masculin dans le jeu, majoritairement raté ou pas foufou comme dirait l’autre. Il est ainsi plus facile de créer une jolie femme qu’un homme dans ce premier opus. Si l’outil vous rebute, vous pourrez toujours vous rabattre sur les deux visages maintenant iconiques de la série. Pour la petite anecdote, il faut savoir que les traits de Shepard homme ont été créés à partir du mannequin Mark Vanderloo, un humain bien réel ! Alors certes, Shepard ressemble à un archétype du héro de jeu vidéo, mais quel archétype ! Dommage que Shepard femme n’ait pas bénéficié du même traitement médiatique à l’époque, mais les temps changent alors on reste positifs s’il vous plaît.
Pour terminer vous devrez aussi choisir votre classe de départ au nombre de 6 ; mais dont 3 sont des formes de mixes si vous n’arrivez pas à vous décider entre deux classes bien spécifiques à Mass Effect.
Ainsi vous aurez le choix entre :
- Soldat : un combattant qui pourra améliorer ses compétences par rapport à toutes les armes disponibles, pourra porter une armure lourde etc…
- Ingénieur : disposant d’un bac +5, et d’une expérience dans le secteur de l’aéronautique d’au moins 3 ans… Non plus sérieusement, l’ingénieur pour se spécialiser dans le maniement des technologies afin de pirater certains adversaires ou ouvrir certaines caisses impossibles à déceler pour les plus faibles esprits de cette galaxie.
- Adepte : cette classe est celle qui caractérise le plus l’esprit de Mass Effect, à l’image des Jedi dans Star Wars. Ils sont capables grâce à leurs capacités biotiques de faire appel à des pouvoirs mentaux puissants, comme propulser un adversaire dans les airs ou créer un mini trou noir sur le champ de bataille. Entre autre.
- Franc tireur : il n’est autre qu’un mélange d’un ingénieur qui pourra utiliser certaines capacités comme manier un fusil sniper.
- Porte-étendard : c’est un mélange de l’adepte et du soldat qui pourra se spécialiser dans le maniement du fusil à pompe.
- Sentinelle : classe qui mélange la technologie de l’ingénieur et certains pouvoirs biotiques.
Comme dit plus haut le tronc principal des classes se résume essentiellement aux trois premières. Elles sont assez différentes entre elles mais ça fait peu. Les 3 autres bien que bienvenues sonnent un peu comme un ajout artificiel ; toutefois elles peuvent faire le job si vous ne savez pas vraiment où donner de la tête.
Ça y est vous êtes prêts à affronter toute la galaxie ! Et croyez-nous, ça ne sera pas de trop au vu de ce qui vous attend. En effet suite à un attentat à l’encontre d’une colonie humaine, le commandant Shepard va devoir partir à la poursuite d’un agent spécial renégat (un Spectre), autrefois protégé par le conseil galactique. Pour accomplir cette tâche, Shepard se verra nommé à son tour Spectre afin d’être libéré de toute contrainte pour atteindre son but, il ne devra référer de ses actes qu’au conseil justifiant le fait que vous puissiez prendre des décisions morales… Ou pas ! Si la raison d’être du jeu peu paraître simple, sachez que le background du titre lui même donne un certain relief à ce synopsis. Vous ne débarquez pas dans univers où tout est bien installé, au contraire, l’humanité n’a fait son entrée auprès des autres races que très récemment suite à la découverte d’une technologie issue d’une civilisation disparue : les relais cosmodésiques des Prothéens. Une guerre a donc éclaté entre l’humanité et les Turiens il y a de ça 30 ans, laissant de belles séquelles qui ont toujours du mal à cicatriser entre les différentes espèces. C’est donc dans un contexte d’après guerre que vous évoluerez. Remettant en question parfois ce que l’humanité pensait avoir acquis durant son histoire : la tolérance et l’unification. * rire cynique *
Un héros bien accompagné
Pour mener à bien votre mission, un vaisseau un peu spécial sera mis à votre disposition. Nous vous laissons l’opportunité de le découvrir dans les détails afin de ne pas trop vous gâcher la découverte. Sachez seulement que ce vaisseau se rapproche d’une sorte de HUB, vous y choisirez votre destination sur une carte galactique et vous pourrez aussi et surtout parler à vos compagnons. Ces compagnons représentent une force non négligeable de Mass Effect car chacun d’eux (ou presque) a une histoire et un caractère bien travaillés, souvent liés à l’histoire de l’espèce. Mais là encore, nous préférons vous laisser la surprise. Sachez toutefois que ces compagnons ne seront pas de simples figurants. En effet vous pourrez/devrez toujours en prendre deux avec vous durant vos missions sur les 6 disponibles. Bien évidemment, chacun d’entre eux possède des caractéristiques se rapprochant des classes disponibles en début de jeu. Vous pourrez donc choisir des personnages complémentaires à votre classe en terme de pouvoir, ou au contraire accentuer une orientation particulière ; comme par exemple une équipe entièrement constituée de biotiques. Ou d’antibiotiques… Bref.
Tout comme vous, les coéquipiers pourront monter de niveau au fur et à mesure que vous progressiez dans l’aventure. Ainsi vous pourrez répartir des points dans une grille afin d’améliorer des capacités et statistiques en tout genre. Et pour le coup, c’est assez complet et diversifié pour que les amateurs de RPG puissent s’y retrouver. Mais ne vous en faites pas, si vous effectuez plusieurs quêtes annexes, il ne sera pas difficile de remplir une bonne partie de cette grille. Mais les points de compétences ne font pas tout, il vous faudra l’équipement qui suit derrière. Vous pourrez donc équiper tous les personnages d’une armure et d’armes en tout genre ; mais vous pourrez surtout leur implémenter des modules pour les personnaliser davantage. (exemple : des modules de munitions énergétiques/empoisonnés/inflammables etc etc…). Pour accomplir tout ça, la navigation dans les menus se fait tout simplement car assez bien adapté à la manette. Sur PC, seule l’interface de combat change dans le but de s’adapter au support pour un aspect plus stratégique.
Des combats à la ra-mass (effect)
D’ailleurs parlons-en des combats car il y a plusieurs choses à prendre en compte. Tout d’abord les armes : ces dernières n’ont pas de munitions ! Non, elles fonctionnent sur un principe de surchauffe. C’est-à-dire que si vous tirez trop avec une arme, une jauge va se remplir. Une fois arrivée au bout, l’arme va devenir inutilisable pendant quelques secondes, vous poussant à en utiliser une autre. Autant vous le dire, c’est assez perturbant au départ. La seule contrepartie pratique, c’est que vous n’avez jamais à vous soucier d’un manque de munitions si vous décidez de n’utiliser qu’une seule arme. Pour les pouvoirs, l’utilisation se fait par le biais d’une roue de pouvoirs activant une pause active (comme les armes d’ailleurs). Vous pourrez donc sélectionner l’un d’entre eux en fonction de vos besoins. Ce pouvoir sera indisponible ensuite pendant un moment le temps de se recharger, mais vous pourrez utiliser les autres qui ne sont pas encore épuisés. L’un des principaux soucis est qu’il faut vérifier assez régulièrement si le pouvoir est disponible en activant cette roue, ce qui coupe l’action assez régulièrement. De plus, vous ne disposez pas de beaucoup de raccourcis pour éviter de faire pause à tout bout de champ. Vous pourrez aussi donner l’ordre à vos compagnons d’utiliser leurs pouvoirs à condition d’avoir désactivé l’utilisation automatique de leurs capacités.
Car qu’est-ce qu’ils sont bêtes vos compagnons ! Enfin, disons que toutes les IA du jeu ne sont pas folichonnes. En effet, ces dernières se contenteront de foncer tête baissée vers vous sans aucune stratégie particulière. Non, elles courent dans tous les sens en vous tirant dessus. Le champ de bataille ressemble alors à une cour de récré où des maternelles jouent à la guerre. Vos compagnons eux balanceront leurs pouvoirs sans trop réfléchir et vous ne serez plus maître de leurs actions. C’est pour cela que l’on vous conseille de désactiver l’utilisation automatique de leurs capacités, surtout dans les modes de difficulté les plus élevés. Cependant cela n’empêchera pas vos collègues de crier « Je n’arrive pas à voir la cible ! » assez souvent quand vous déciderez quoi faire de leurs fichus pouvoir. Pendant que nous sommes sur les défauts, sachez que les combats ne sont pas des plus palpitants à cause de ce que nous venons d’écrire, mais aussi à cause de son système de couverture qui est « un peu rigide ». On est loin d’une souplesse à la Gears Of Wars. Surtout en ce qui concerne la course ! Shepard sprinte vraiment pendant une durée limitée, et remet un temps fou à récupérer son souffle. Donc pour le dynamisme on repassera.
We are freedom
Heureusement Mass Effect ne joue pas seulement sur l’action, Il joue aussi avec l’exploration ! À vous les planètes luxuriantes, les mondes encore vierges ! En fait non, pour la plupart des missions annexes vous serez aux commandes d’un véhicule : le Mako, une sorte de tank à 6 roues avec rétro-fusées. Vous explorez des mondes vides aux reliefs qui feront sans doute rager la plupart d’entre vous. En effet, le Mako bénéficie d’une physique assez particulière qui fait qu’il rebondira un peu partout pour le peu que vous ne maîtrisez pas l’engin. Le Mako dispose d’un armement qui vous permettra de dominer les autres véhicules et fantassins fournissant un sentiment de puissance indéniable, mais ces passages ne sont pas bien passionnants non plus car extrêmement redondants.
Ces planètes vides abriteront la plupart du temps une base à annihiler suite au suivi d’une quête annexe. Malheureusement, les environnements sont limités au nombre de 3 ou 4. La seule chose qui change, c’est la répartition des caisses qui vous servent de couverture à l’intérieur. Autant vous dire que suivre une quête secondaire lasse assez rapidement. Toutefois, le jeu vous encouragera inconsciemment à en faire un maximum pour maximiser vos chances de réussir certains dialogues. En effet tout le long du jeu vous serez amenés à choisir entre des répliques conciliantes et pragmatiques qui vous feront gagner des points et rempliront deux jauges (une bleue = conciliation, et rouge = pragmatisme). Si ces jauges sont suffisamment remplies, vous pourrez débloquer des répliques décisives au niveau de vos choix pour l’histoire. Toutefois, on ne saura que trop vous conseiller de vous tenir à une orientation (pragmatisme ou conciliation) sous peine de ne voir aucune de ces jauges suffisamment remplies pour choisir certaines répliques difficiles d’accès ; le jeu n’incitant pas le joueur à tenir une position « modérée » et c’est plutôt dommage. Mais loin de nous l’idée de dénoncer un système assez binaire. Le système de dialogue de Mass Effect est dynamique et attractif malgré tout. Ses choix et ses dialogues, sont une des plus grandes forces de ce titre.
Imparfait et magnifique
Avec tout ça on n’oublierait presque de parler visuel. Le jeu est beau, même 10 ans après. Alors certes la technique est un peu vieillissante, mais la direction artistique en impose sévèrement, puisant ses inspirations dans la SF des années 80 sans pour autant la rendre kitsch. Ce qui est dommage, c’est que la technique n’est pas optimale sur console. En effet, il y a du clipping, des ralentissements, de l’aliasing, et aussi du tearing (sur Xbox 360, absent sur One). La version qui s’en sort évidemment le mieux est le PC qui ne souffre d’aucun de ces défauts. La musique et le sound design rendent le jeu unique et expérimental. Certes, tout le monde n’accrochera pas au style musical ; mais ce qui est sûr c’est qu’elle ne manque pas de poésie et d’originalité tout en sachant être épique quand il le faut. Pour terminer, Mass Effect offre une durée de vie honnête pour un RPG. Comptez entre 20 et 30 heures pour le terminer une première fois en tâtonnant. Une fois les mécaniques maîtrisées et que vous aurez localisé les principales quêtes annexes intéressantes à parcourir, vous pourrez terminer le jeu en moins de 20 heures sans problème. Certes vu comme ça c’est un peu court, mais c’est largement suffisant pour que les défauts ne prennent pas le dessus sur l’immersion.
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