Principalement connu pour le shoot’em up Resogun et d’autres titres comme Alienation ou encore Nex Machina, le studio finlandais Housemarque revient sur le devant de la scène avec Matterfall, sorti sur PC et PlayStation 4. Dans la veine des run and gun de ces dernières années, le jeu compte bien se faire sa place au soleil avec une réalisation plutôt sympathique et un gameplay pêchu, mais peut-être confond-il un peu trop rapidité et précipitation…
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ToggleUn air de déjà-vu
Matterfall met en scène une certaine Avalon Darrow, une mercenaire aux faux airs de Samus Aran, armée comme cette dernière d’un canon plutôt efficace, prêt à nettoyer toutes les machines extra-terrestres qui se sont retournées contre la population humaine. Ces quelques lignes suffisent à résumer le scénario du jeu, qui n’est en fait qu’un contexte pour servir de décor à ce dernier. On ne lui en voudra pas réellement puisque c’est somme toute assez commun dans ce genre de jeu, mais un petit effort sur l’écriture et la mise en scène n’aurait pas été de trop.
Malgré de belles prouesses visuelles, le jeu manque clairement de diversité dans sa direction artistique.
Se déroulant dans une ville futuriste sur une autre planète, Matterfall nous livre des environnements assez peu variés et plutôt froids, mais qui restent tout de même agréables à l’œil. On regrette donc que la diversité des décors et le manque de créativité dans le level-design ne soient pas au rendez-vous, car le potentiel était bien présent avec une réalisation sans fautes, des animations travaillées et des effets de particules très réussis.
Tu pointes et tu tires
Mais entrons maintenant dans le cœur du sujet, à savoir le gameplay, qui compense aisément la patte artistique. Associant l’aspect shoot à un côté plateforme, le soft propose une progression rapide à travers les niveaux, quasiment sans temps morts et très exigeante. Se jouant principalement avec les gâchettes, Matterfall est quelque peu déroutant pour le joueur moyen ou le néophyte de ce genre de jeu, mais un tutoriel bien construit aidera les plus novices à rapidement s’y faire.
Si le jeu est assez agréable à prendre en main durant les premières heures, cela se complique très nettement lorsqu’il est question de faire face aux boss, bien plus rapides et dangereux, qui ne vous offriront aucun répit. Car même si le gameplay s’apprivoise effectivement relativement bien dans la plupart des niveaux, ces joutes se révèlent délicates lorsque la difficulté commence à grimper ne serait-ce qu’un peu. L’utilisation des gâchettes se révèle être finalement peu intuitive et demandera beaucoup de rigueur au joueur, qui devra savoir jongler rapidement entre les quatre boutons, occasionnant bien souvent un cafouillage instantanément punitif.
Chaque petite erreur est punie dans Matterfall, et il faudra bien faire attention à ne pas trop se précipiter.
Clairement, la traversée des différents niveaux n’est pas un long fleuve tranquille, puisque la difficulté est bien au rendez-vous, et ce même en mode normal. Heureusement, elle reste plutôt bien équilibrée, malgré quelques pics assez intenses qui en feront pester plus d’un. Avec le rythme des ennemis et de la musique, l’envie de traverser les niveaux d’une traite à toute vitesse peut être grande, mais fatale. Cela dit, dans l’ensemble, hormis le dernier boss atroce, n’importe quel joueur pourra venir à bout de Matterfall en quatre heures environ, du moins s’il fait preuve de beaucoup d’abnégation.
Pour parvenir à bout de vos ennemis, votre meilleur ami sera bien votre canon multifonction, véritable couteau suisse, qui dévoile ses pleines capacités au fur et à mesure que vous libérez les civils emprisonnés dans les différents niveaux. A l’aide de plusieurs upgrades, il vous sera possible de tirer des grenades, un rayon plus concentré ou encore de multiples missiles, mais ces améliorations peuvent aussi concerner votre armure en vous octroyant quelques bonus passifs. Ce canon est aussi un outil de création de plateformes, qui se matérialisent à l’aide de la matière bleue. C’est là la véritable composante platformer que Matterfall possède, car solidifier cette énergie sera parfois un véritable casse-tête pour progresser dans les niveaux. De plus, ces plateformes ne sont pas éternelles et il faudra bien faire attention au timing lorsque vous les activerez.
A part cette utilisation, cette mystérieuse énergie se présente sous d’autres formes lorsqu’elle est libérée par l’ennemi. A force d’occire les machines, vous amasserez des cristaux bleus qui vous permettront de libérer une surcharge, ce qui aura pour effet de ralentir considérablement le temps, vous laissant la joie de faire un véritable carnage autour de vous. L’utilisation de cette surcharge se révèle essentielle lorsque l’écran est pollué d’ennemis, et ce feu d’artifice est à user avec parcimonie si vous souhaitez rester en vie. La dernière forme de cette énergie se matérialise sous la forme de bombes de matière bleue qui restent en place lorsque certaines machines sont vaincues. Vous pouvez alors les activer avec votre canon pour les faire exploser au bon moment, ce qui résulte souvent par une jolie réaction en chaîne.
Nerveux et efficace
L’autre composante essentielle du jeu réside dans l’utilisation du dash. En plus d’augmenter grandement votre mobilité et de faire office de triple-saut, cette fonctionnalité a pour effet d’envoyer une onde autour de votre personnage, ce qui rend immobile toutes les machines présentes dans la zone du dash, mais supprime aussi les tirs ennemis avant qu’ils ne vous atteignent. Un mouvement vital, qui là encore est à utiliser avec soin et au bon moment, pour ralentir le plus d’ennemis possible et pour éviter soigneusement tout dégât. Avec ce dash, le jeu rend l’action frénétique mais aussi méticuleuse, en apportant une grande importance à la position et à la mobilité de votre héroïne.
Tout cela est agrémenté d’une bande-son rythmée, qui ne restera pas dans les mémoires mais malgré tout de bon aloi. Le thème principal est certainement le plus réussi, car il parvient à insuffler à Matterfall une ambiance typée jeu arcade des années 80-90 qui plaira aux joueurs de shoot’em up les plus nostalgiques. On regrette malgré tout le fait que la BO reste assez répétitive, à l’image du jeu dans sa globalité. Les amateurs de scoring et de speedrun trouveront certainement ce qu’ils étaient venus chercher avec Matterfall, mais pour les autres, le contenu famélique du jeu risque de déplaire.
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