Il aura quand même fallut attendre plus de huit ans pour avoir un nouveau Medal of Honor, qui se nomme Medal of Honor: Above and Beyond. En effet, le dernier jeu de la franchise éponyme n’était autre que le mauvais Medal of Honor: Warfighter, qui adoptait une approche beaucoup plus moderne à la Call of Duty ou Battlefield. Sauf que la transition pour Medal of Honor n’a tout simplement pas fonctionnée.
Du coup, Electronic Arts a finalement décidé de revenir à ses premiers amours, et de traiter à nouveau le contexte de la Seconde Guerre mondiale que nous avons vu un bon paquet de fois à travers ce Medal of Honor: Above and Beyond. Le soft est développé par les p’tits gars de Respawn Entertainment, studio qui a de la bouteille et qui est derrière les sympathiques Titanfall, le Battle Royale Apex Legends et plus récemment le splendide Star Wars: Jedi Fallen Order. Ce retour aux sources en VR pour cette licence mise au placard pendant huit ans porte-t-il ses fruits ?
Conditions de test : Nous avons joué et terminé la campagne solo de Medal of Honor : Above and Beyond en 11h de jeu en mode normal. Nous avons également passé quelques heures sur le mode multijoueur et le mode survie qu’offre le bébé de Respawn Entertainment. Le titre a été qui plus est installé sur un disque dur externe HDD, étant donné que nous n’avions pas forcément de SSD sous la main – fortement recommandé pour avoir des chargements plus rapides et une expérience de jeu légèrement plus agréable. Enfin, sachez que le jeu a été testé sur Oculus Rift S avec une GTX 1070, 16 Go de RAM et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
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ToggleAu cœur de l’OSS et de la lutte contre les nazis
Sans surprise, la narration de Medal of Honor: Above and Beyond prend place pendant la Seconde Guerre mondiale. Après une bataille féroce en Tunisie en tant qu’un lieutenant lambda, vous rejoignez l’OSS. Dans cette organisation secrète – qui se nommera plus tard la CIA bien entendu -, vous devrez accomplir diverses missions afin de contrecarrer les plans des nazis dans une Europe sens dessus dessous. Le titre vous fera notamment voyager en France, en passant par la Norvège ainsi que l’Allemagne afin de faire tomber le régime du III Reich.
En somme, le background est assez prévisible, même si nous retrouvons avec grand plaisir des têtes connues comme Manon Batiste, héroïne de Medal of Honor : Resistance ou encore le Doctor Gronek, apparu dans le premier Medal of Honor de 1999 sur PS One. Pour le reste, et même si le fil rouge nous fait penser à un bon film sur la Seconde Guerre mondiale avec quelques passages sympas dont le débarquement de Normandie, force est de constater que le tout est relativement générique au possible, et que nous avons déjà vu moult fois.
Néanmoins, au-delà d’une narration honnête et nous laissant finalement sur notre faim, la mise en scène vient relever le niveau. Effectivement, l’immersion en VR y étant pour beaucoup, nous avons pu noter quelques scènes relativement réussies et avec un rythme soutenu dont une certaine séquence en ski, vraiment bien foutue. Cela dit, tout n’est pas un sans faute, les divers bugs ou emplacements des PNJ venant parfois donner une certaine incohérence et nous sortant de l’immersion un moment.
Cependant, la direction artistique est loin d’être ridicule. Effectivement, le soft nous faisant voyager à droite et à gauche, on retrouve pour le coup des décors relativement variés, les armes d’époques, mais surtout une ambiance Seconde Guerre mondiale qui fait le café indéniablement.
C’est un pur plaisir de parcourir les six missions de ce Medal of Honor: Above and Beyond, et on sent clairement le savoir faire de Respawn Entertainment. La construction des niveaux est à ce propos cohérente et ingénieuse à certains passages, mémorables. Le seul bémol sera peut-être deux ou trois missions, qui auront tendance à se ressembler en matière de décors mais pour le reste, c’est rafraichissant.
Une campagne solo sympa, variée mais peuplée de défauts
Dans son gameplay pur et dur, Medal of Honor: Above and Beyond s’offre des contrôles des plus classiques sur Oculus Rift. Armé de vos Oculus Touch, Vous pourrez vous déplacer de manière traditionnelle avec le joystick gauche, tourner la caméra avec le droit, attraper vos armes avec les gâchettes arrière des Oculus Touch, et mimer la visée comme dans la réalité. En somme, le titre vous met dans une disposition déjà-vu dans énormément de jeux VR, et il faut dire que le feeling global est des plus agréables.
En parlant de sensations agréables, les gunfights de Medal of Honor sont fun et super nerveux. Effectivement, l’IA des ennemis est pour le moins agressive rien qu’en normal, les armes claquent super bien pour le coup, et quel plaisir non dissimulé de poutrer du nazi. D’ailleurs, le système de couverture est bien foutu car vous devrez vraiment vous baisser manuellement en mode debout, et il faut dire que le tout répond parfaitement au doigt et à l’œil jusque dans la visée en joue, vraiment réaliste et demandant un minimum de dextérité pour ajuster vos ennemis.
Au-delà de ça, Medal of Honor: Above and Beyond se paie même le luxe de s’offrir des séquences de jeu relativement variées dans ses six missions solo. Des phases d’infiltration, en passant par quelques séquences à bord d’un avion afin de liquider des avions ennemis, des passages en mode grimpette bien ficelés voire des phases en ski ou en char, le bébé de Respawn Entertainment ne lésine pas sur une certaine variété dans sa campagne solo.
Le rythme est à ce propos parfaitement équilibré entre moment calme et un peu plus agité, ce qui donne un résultat cohérent. A savoir également que vous pourrez aussi vous soigner en vous injectant des seringues à dénicher dans les niveaux et apparaissant sous le poigné de votre bras droit. Cela vous permettra de retrouver votre santé intégralement car en mode critique, après vous être pris d’énormes bastos, la santé ne remonte pas automatiquement. Pour le coup, cela ajoute un petit côté tendu qui n’est pas pour déplaire, loin de là.
Ceci dit, le titre n’est pas exempt de défauts. Effectivement, on pourra reprocher dans un premier temps au titre d’être assez long à démarrer, et peuplé de didacticiels pour la plupart dispensables. Ensuite, il y a aussi ces passages en infiltration qui ne sont hélas pas équilibrés, dans la mesure où vous pouvez parfois vous faire repérer pour rien à cause d’une IA mal réglée. De plus, les bugs sont de la partie et il peut vous arriver de rester coincé dans le décor après des cinématiques ou même vous taper un bug de script, vous forçant à relancer la mission pour régler le souci.
Tout n’est pas rose du côté de l’IA allié également. Les trois quart du temps, elle restera assez peu réactive et pas forcément des plus aidantes qu’on se le dise. C’est bien dommage mais toutefois, le titre aura le mérite d’être long du côté de sa campagne, se terminant en environ 10-11h en normal. Pour rallonger la durée de vie, vous aurez de surcroit un mode survie, les défis meurtriers du mode campagne, tester votre arsenal de-ci de-là dans le quartier-maître faisant la transition entre chaque mission de campagne, ainsi que le multijoueur en ligne.
En effet, un mode multijoueur est curieusement de la partie. On peut y choisir son personnage, son armement, et lancer une partie parmi cinq modes de jeu avec match à mort, match à mort en équipe, domination, bombardier fou ainsi que rayon d’élimination. Les deux derniers modes cités sont un peu plus originaux, et sachez que l’on arrive quand même à trouver une poignée de joueurs sur ce multijoueur.
Et chose relativement sympa, sachez qu’une partie se lance quand même contre l’IA si vous ne trouvez pas suffisamment de joueurs. Cependant, notez que l’IA sera des plus atroces car peu réactive dans l’ensemble… Tout ceci est clairement regrettable mais on ne crachera pas dans la soupe, le soft étant finalement un AAA en VR à part entière de par le contenu assez gargantuesque qu’il propose une fois la campagne solo finie. Pour un titre tarifé à 59,99 €, autant dire que vous en aurez pour votre argent mine de rien.
Immersion, technique et bande-son, est-ce si bon ?
Sur le côté purement immersif tout d’abord, c’est clairement du tout bon. L’immersion est comme toujours totale via l’oculus Rift S, et la calibration est impeccable et sans accrocs. Tout marche bien en somme, même si on pourra pester de passer parfois à travers certains personnages ou décors, ce qui casse clairement l’immersion à la longue.
Cela dit, le titre est bien optimisé, et tourne parfaitement même sur une GTX 1070. Bien entendu, on se doute que le jeu sera beaucoup plus qualitatif sur une RTX 2080, voire les dernières RTX 3070, 3080 voire 3090 si vous avez les moyens pour cette dernière.
Du côté des graphismes, Respawn Entertainment maîtrise son sujet. On retrouve une modélisation en VR vachement agréable à l’œil, doté d’arrière-plans franchement sympas, et d’une modélisation des modèles 3D est des textures, bien détaillés dans l’ensemble. Par contre, on pestera sur certains effets graphiques en deçà de ce qui se fait en VR, mais aussi ses nombreux bugs et divers clippings qui peuvent apparaître surtout si vous n’avez pas installé le jeu sur un SSD.
Pour le reste, nous avons pu noter quelques baisses de framerate à certains endroits. Cependant, il y a fort à parier que les joueurs devront se doter d’une très bonne carte graphique, comme nous l’avions évoqué plus haut afin d’avoir certainement une fluidité plus prononcée sur certains passages.
Vient enfin l’aspect sonore. Medal of Honor: Above and Beyond s’offre dans un premier temps des doublages somme toute de très bonne qualité, avec une V.O. qui vise juste. Le soft s’offre bien évidemment des sous-titres en français, mais a parfois des coquilles avec certains sous-titres pas traduits du tout. A part ça, les musiques restent aussi de bonnes factures, mais seront hélas bien loin de nous marquer.
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