Deux ans après son annonce au Playstation Expérience, le remake de Medievil est enfin disponible depuis le 25 octobre dernier sur PS4. Le soft est par ailleurs développé par Other Ocean, qui avait notamment travaillé sur le jeu VR Rick & Morty, qui n’était pas forcément des plus folichons. Du coup ce remake, issu du Medievil original de 1998, est finalement peut-être trop fidèle au matériau original, et donc bourré d’imperfections…
Conditions de test : Nous avons terminé Medievil entre 6 et 7 heures de jeu environ, en chopant la moitié des calices du jeu, au nombre de 20 à la base. Le jeu a été testé sur PS4 Pro.
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ToggleSir Daniel Fortesque contre Zarok le nécromancien
Si tous les joueurs de l’époque connaissent déjà l’histoire de Medievil, autant le rappeler pour les nouveaux gamers pas forcément familiers avec la franchise. Le soft nous fait prendre le contrôle de Sir Daniel Fortesque, un chevalier légendaire du royaume de Gallowmere ressuscité accidentellement par le nécromancien Zarok. Le bougre est de retour cent ans après sa défaite, avec pour dessein de faire régner la terreur et ainsi conquérir de nouveau le royaume avec son impitoyable armée démoniaque.
Concrètement, il y a finalement peu de surprise pour ceux qui connaissent le jeu original en somme. Au passage, le remake développé par Other Ocean dispose finalement d’une histoire fortement dispensable. Bien évidemment, le titre est doté d’une fin il faut le dire, particulièrement prévisible et peu intéressante. Néanmoins, on s’attache toujours à la ganache squelettique de ce sacré Sir Daniel Fortesque. De plus, le jeu s’offre un humour qui fait mouche à chaque dialogue, pour notre plus grand bonheur.
Au-delà de son histoire anecdotique, Medievil frappe très fort par sa direction artistique, tout simplement fabuleuse. En premier lieu, le bébé d’Other Ocean se dote de panoramas pour le moins variés. D’un cimetière basique, en passant par un village rempli de courges vivantes, un bateau fantôme peu commun ou encore des terres enchantées, Medievil ne lésine pas sur la variété dans les décors, avec un gros soupçon de Tim Burton dans l’habillage artistique.
Y’a pas à dire, Medievil a retranscrit à la perfection tous les environnements du jeu original, avec un cachet artistique il faut bien l’avouer, plutôt efficace. La construction des niveaux est également elle aussi intacte, mais tantôt un peu étriquée sur certains niveaux. On aurait vraiment aimé que les développeurs puissent moderniser un peu le level-design tout en conservant l’ADN de la licence. Mais hélas, ils ont préféré conserver entièrement l’ADN du jeu en retranscrivant tout de A à Z…
Quand Medievil est trop fidèle jusque dans les défauts…
Pour le gameplay, Medievil reste aussi fidèle au gameplay d’origine, peut-être un peu trop. Si le mélange de combats, plateformes et petites énigmes faciles varie incontestablement le gameplay, le jeu est terni par bon nombre d’imprécisions et approximations. En effet, si le feeling du jeu est intact à l’original entre frapper, parader ou faire un coup chargé, les déplacements et sauts imprécis et rigides impactent inévitablement les phases de plateformes ou combats, devenant parfois horribles.
Dans un second temps, les coups manqueront de précisions, avec une hitbox très discutable sur les armes de mêlée ou à distance. De quoi donner pas mal de frustrations aux joueurs… Le soft n’arrange pas son cas avec un système de verrouillage catastrophique rendant les combats brouillons. Le jeu ne s’arrête pas là dans les défauts. On sera surprise de voir qu’il y a aussi des bugs de collisions assez honteux, comme cette caméra tout aussi foireuse que l’original.
On retrouve globalement une caméra à maîtriser parfois soi-même, comme des angles de caméra fixes qui ne sont pas des plus pratiques pour avoir une vision claire des combats ou des rares séquences de plateformes. De plus la Dan Cam, mettant votre caméra en vue TPS en pressant une touche, n’apporte strictement rien. Effectivement, cela rendra les combats un peu plus confus, la caméra ne se verrouillant sur aucun ennemi en activant ce point de vue…
Malgré tout ces défauts, le jeu n’en reste pas moins jouable, ce qui est déjà ça de pris en clair. En sus, nous aurons tout le fun d’un Medievil, doté d’une progression à base de runes à trouver et à activer, d’objets à trouver à placer aux bons endroits, et surtout des combat dotés d’une difficulté équilibrée. Cependant, cette dernière est par contre facilitée par le fait de refaire les niveaux antérieurs pour se remplir toutes les fioles de santé avant d’affronter un nouveau niveau ou boss par exemple…
Car si vous mourrez, vous recommencerez le niveau en cours du tout début, avec les fioles de santé que vous aviez à l’origine. C’est dommage que les développeurs aient laissé également intacte cette progression, disposant d’indications trop minimes sur quels objets utiliser à certains endroits ou non. C’est donc aussi un côté assez frustrant, même si la variété dans les séquences de jeu n’est absolument pas à remettre en cause étant donné que le jeu trouve le parfait équilibre entre ces dernières.
Qu’on se le dise, tout n’est pas parfait dans ce remake. Et hélas, l’inventaire en fait partie. Vous disposerez de l’inventaire du jeu original en pressant le pavé tactile, qui vous permettra d’avoir une vue sur tous les armes ou objets, et équiper votre arme primaire ou secondaire. Malheureusement comme le jeu original, c’est confus et archaïque.
A contrario, nous aurons au moins à disposition une chouette tripotée d’armes, que l’on obtient via l’autel des héros et les calices. De la hache en passant par un gantelet électrique, on ressent un sacré sentiment de puissance assez jouissif. Un système de boutique basique mais efficace est aussi de la partie pour pouvoir acheter via des pièces d’or ramassées de nouvelles munitions pour arbalète, arc, couteau de lancer, voire pour enchanter votre épée.
Au passage, sur la durée de vie, sachez que le soft se finit en sept bonnes heures. Cela prend en compte les allers-retours entre les niveaux et la récupération d’au moins 10 calices sur les 20. On rappelle d’ailleurs que ces calices permettent de revenir à l’autel des héros à chaque fin de niveau, et dont les diverses statues animées vous conféreront majoritairement de nouvelles armes. Du coup, la durée de vie est relativement honnête pour 29,99 €, surtout qu’elle peut être prolongée un peu plus pour faire le 100 %.
Un beau remake jusque dans le sound design
Il y a à boire et à manger dans le gameplay, mais Medievil dépoussière joliment le titre original. Concrètement, le jeu est plaisant visuellement. On retrouve un aspect graphique à mi-chemin entre le glauque et cartoon, avec une touche Tim Burtonienne pour ne citer que lui. Le jeu dispose de beaux éclairages, et doté d’une patte graphique colorée et agréable pour la rétine. On apprécie grandement le travail réalisé sous toutes les coutures par Other Ocean, allant jusqu’à la carte du royaume légèrement revisitée pour naviguer entre les niveaux.
En plus, le soft est plutôt fluide dans l’ensemble, surtout sur PS4 Pro. Si on pestera sur la manque de finesse sur certains modèles ou textures, le jeu reste cependant propre et bien optimisé, hormis quelques baisses de framerate mais dans de très rares passages. En revanche, on aurait aimé que le titre soit clairement moins bugué sur l’IA ou la hitbox, franchement discutables et faisant tâche.
Pour terminer, le sound design est lui aussi exceptionnel. Nous aurons en globalité une VF bonne mais sans plus, la VO étant étonnamment un cran au-dessus, sans débat. Ceci dit, on appréciera tout particulièrement la réorchestration musicale de l’OST de Medievil, qui colle non seulement bien à l’ambiance de Medievil, mais qui arrivera à marquer une fois le jeu terminé. Clairement, Other Ocean a apporté un soin tout particulier à la bande-son de ce remake, et c’est réussi avec brio.
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