Les initiés le savent bien, le jeu vidéo japonais est tantôt difficile d’accès, tantôt absurde, tantôt très particulier, mais en tout cas rarement comparable à ce que l’on trouve ailleurs dans le monde. Une raison parmi d’autres qui a empêché de nombreuses grandes licences de nous parvenir en des temps reculés, on pense par exemple à Final Fantasy, et continue de nous priver de quelques titres typiquement nippons. Parmi ceux-ci, on trouve la série méconnue Metal Max, dont seul un opus aura franchi la frontière de l’archipel : Metal Saga. Un titre qui ne vous dira certainement rien, puisqu’il n’a jamais foulé le sol français, et n’a pas vraiment fait de vague dans la presse internationale, la faute à une qualité relativement moyenne, pour ne pas dire médiocre. Toutefois, cette année, les choses changent quelque peu avec Metal Max Xeno qui débarque chez nous le 28 septembre, et ce sur PlayStation 4 et PS Vita. Tâchons de voir si cela valait le coup que la série atteigne le vieux continent.
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Pour être parfaitement honnête, la première chose qui nous a marqué (et ce n’est pas positif) lorsque l’on a débuté ce test, c’est le poids totalement ridicule du titre sur PlayStation 4. Moins de 1,5 Go. Sans nul doute, Metal Max Xeno a été développé pour rentrer sur une cartouche de Vita (car oui, il y a encore quelques titres qui sortent sur la portable de Sony), et malheureusement cela ne joue absolument pas en sa faveur. Parce que si son concept de base a tout pour faire saliver, il faut reconnaître que le résultat accuse pléthore de limitations, et pas seulement graphiques.
Avec un poids aussi léger, pas étonnant que le titre soit aussi limité, et pas uniquement en terme de réalisation graphique
Mais parlons plutôt de concept pour commencer. Metal Max Xeno vous place aux commandes de l’un des derniers survivants de la race humaine, dans un Japon totalement dévasté où résident quantité de monstres étranges et surpuissants. Et bien entendu, il va être question de débarrasser la zone de ces créatures, qui sont évidemment à l’origine de cette extinction de masse. Pour se faire, il va falloir monter une équipe, récupérer des chars d’assaut, et partir à l’exploration d’une zone désertique censée représenter un Tokyo post-apocalypse.
Passons sur le scénario vide de sens et prévisible, les personnages clichés et sous-développés, et les dialogues parfois gênants tant ils sont mal écrits ou hors sujets. Japon oblige, beaucoup de scènes sont là pour rappeler à l’auditoire que la fille mignonne a une jupe un peu trop courte, ou pour montrer combien le protagoniste est badass et irréfléchi. Un fan service qui n’a pas lieu d’être dans ce genre de productions. Ça ne vole pas bien haut, et ça ne décolle jamais, alors autant dire qu’on finit tout bonnement par sauter l’histoire. D’autant que rien n’a été traduit de l’anglais, ce qui était, là encore, malheureusement prévisible malgré les efforts de localisation des dernières productions de NIS America. Enfin qu’importe, il ne faut pas plus d’un niveau troisième pour comprendre ce que le jeu raconte.
Passons sur le scénario vide de sens et prévisible, les personnages clichés et sous-développés, et les dialogues parfois gênants tant ils sont mal écrits
Quant à l’univers, vaste sur le papier, il n’est finalement qu’un maigre couloir de plusieurs kilomètres de long, vide et sans intérêt. Parfaitement moche par ailleurs, et pourvu d’un design générique au possible, saturé de sable et de restes de bâtiments copiés/collés. Il n’y a rien à y entreprendre si ce n’est avancer sans discontinuer en direction des prochains objectifs, toujours les mêmes de surcroît. Comble de l’ironie, il n’est pas même possible de partir à la recherche de trésors cachés, puisque chaque coffre ou objet à dénicher est très grossièrement indiqué sur la map…
De bonnes idées ?
Alors non, le titre de Kadokawa Games n’est pas totalement dénué d’intérêt, comme pourraient le faire croire les précédentes lignes, passablement pessimistes. Toutefois, trouver ses quelques qualités n’est pas forcément mince affaire. En premier lieu parce que l’aspect visuel rebute, évidemment, mais aussi parce que le titre ne fait aucun véritable effort pour donner envie d’arpenter ses couloirs fades. Par exemple, la mise en scène est bâclée, voire inexistante. Par ailleurs, le tutoriel laisse de suite entrevoir un gameplay qui manque cruellement de profondeur, et ça ne s’améliore pas avec le temps.
Metal Max Xeno est un jeu de rôle (ou RPG), qui prend le parti d’offrir deux types de séquences se voulant bien distinctes : les phases en tank, et les phases à pieds. Sur le papier, l’idée est plutôt sympathique, d’autant que les protagonistes tout comme les chars d’assaut peuvent être customisés et équipés de divers outils, afin d’améliorer leurs compétences. Cela pourrait laisser place à des combinaisons quelque peu stratégiques, et devrait au minimum permettre de varier un peu les plaisirs. Toutefois, le résultat est là encore particulièrement fade, et bien trop classique.
En y regardant de plus près, seuls les tanks ont bénéficié d’un traitement satisfaisant pendant le développement, un peu comme si le jeu s’adressait uniquement à des fétichistes de la mécanique militaire
Que ce soit clair, les phases contraignant à faire descendre votre équipe de leurs tanks n’ont rien de bien différent des phases en véhicule. À ceci près qu’il faudra faire beaucoup plus attention aux barres de vies dans le premier cas, évidemment. Les combats sont lents, et manquent cruellement d’intérêt. On se contente la plupart du temps de bourriner sans réfléchir, en espérant avoir un niveau suffisant pour écraser nos adversaires sans passer l’arme à gauche. En terme d’intérêt, on est à des années lumières de ce que propose tout bon RPG, même le dernier Dragon Quest XI qui se complet pourtant dans un grand classicisme. Et je pourrais vous en citer bien d’autres.
Heureusement, certains affrontements se révèlent un peu plus corsés, et apportent une dimension un peu plus stratégique grâce à l’ajout d’une barre de bouclier à faire céder, liée à l’affinité élémentaire de l’ennemi. Rien de bien extraordinaire ni d’original, mais pour le coup mieux vaudra se concentrer pleinement sur ses actions. Profitons-en pour aborder la difficulté du titre, qui oscille étonnamment entre un challenge totalement inexistant, et des ennemis qui nous roulent dessus sans sommation. De quoi contraindre, par moment, à du levelling un peu irritant.
La véritable dimension stratégique, bien qu’elle reste minime, provient du système d’équipement des tanks, qui offre pas mal de possibilités. On aurait aimé que celles-ci soient plus nombreuses encore, mais passons. Il faudra par exemple bien choisir ses moteurs, qui influent directement sur la défense et le nombre de points de vie de l’engin (ne me demandez pas pourquoi), et bien sûr déterminer la meilleure combinaison d’armements, afin de parer à toutes éventualités. D’autant qu’il faudra bien penser à prendre en compte la notion de munitions pour une fois.
Pour finir sur les « bonnes idées », le titre de Kadokawa propose un système de compétences un peu particulier. Il faudra en effet allouer à diverses caractéristiques des points durement gagnés en réalisant des petits challenges en jeu. Comme par exemple ouvrir un chiffre défini de coffres, ou tuer un certain nombre de boss optionnels (n’allez pas croire qu’ils sont nombreux malgré tout). Ce n’est pas révolutionnaire, nul besoin de le préciser je pense, toutefois l’idée ne manque pas d’intérêt et est plutôt addictive, pour peu que l’on rentre un minimum dans le jeu.
D’aucun dirait rachitique
Nous avons déjà fait un petit point sur le scénario inintéressant de Metal Max Xeno, sur ses personnages clichés et sur sa mise en scène bâclée. Et malheureusement, il faudra se contenter de ce savoureux mélange tout le long de l’aventure. Mais rassurez-vous, cela ne va pas durer bien longtemps. En effet, le scénario s’articule globalement autour de la découverte de points précis et de survivants sur la carte, et cette dernière est loin d’être vaste. En d’autres mots, voir le bout de l’aventure ne demandera pas plus d’une dizaine d’heures, dans le cas où vous vous refusez aux activités annexes.
Metal Max Xeno est très répétitif, et étrangement on ne s’amuse pas vraiment à y faire d’incessants allers-retours
Et celles-ci ne sont pas nombreuses, au cas où vous vous poseriez la question. Puisque, concrètement, hormis la chasse aux matériaux, l’exploration de donjons minuscules et corrosifs à la rétine, le recrutement de nouveaux partenaires et les rares combats de boss optionnels, le titre n’a pas grand-chose d’annexe à offrir. Et c’est peut-être tant mieux, parce que la recette est particulièrement répétitive, et le résultat n’est clairement pas assez ludique. Oui, cela signifie que l’on s’ennuie souvent sur Metal Max Xeno, la faute en trop grande partie à des allers-retours incessants pour récupérer de la vie et des munitions. Reste toujours la recherche de nouveaux tanks, mais bon… encore une fois, ils sont inscrits sur la map.
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