Pour la première fois de son histoire, la licence Metro arrive en réalité virtuelle avec Metro Awakening. Entièrement écrite par Dmitry Glukhovsky qui n’est autre que l’auteur originel des livres Metro, cette production VR est un préquel à la franchise, qui a débuté en jeux vidéo en 2010 avec Metro 2033. Nous y suivrons le fameux Serdar – Khan pour les intimes -, qui sera le héros de ce nouvel opus, à défaut d’Arthyom.
À noter que le soft n’est pas produit par 4A Games, contrairement au précédent, mais bien par Vertigo Games, qui possède un savoir faire dans la réalité virtuelle, comme nous le prouve le remake d’Arizona Sunshine, mais aussi le second volet. Autant dire qu’avec ça, Metro Awakening partait sur de bons rails, ce qui se confirme casque vissé sur la tête. Déjà très immersive auparavant, la licence revient en force avec un titre VR de haute volée, même s’il est peut-être sorti un peu trop tard de son métro…
Conditions de test : Nous avons terminé Metro Awakening dans son mode normal et en y jouant debout en 7h de jeu et en prenant notre temps. Le titre a été testé sur le Meta Quest 3.
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ToggleL’ascension tragique du légendaire Khan
Après un petit message d’introduction pour nous poser le contexte, Metro Awakening nous plonge en 2028, soit 5 ans avant les événements contés dans Metro 2033. Nous prenons ici le contrôle de Serdar, un jeune médecin qui va tout faire pour retrouver sa femme, Yana, mystérieusement disparue. Notre héros va non seulement devoir trouver des médicaments afin de la soigner, mais aussi partir à sa recherche dans un métro qui est sujet à des évènements paranormaux peu recommandables.
Comme tous les précédents volets, Metro Awakening parvient une nouvelle fois à nous délivrer une narration exceptionnelle, et pas avare en émotions. Dans un premier temps, le plaisir est instantané de retrouver notre bon vieux Serdar alias Khan, nous permettant d’en apprendre beaucoup plus sur son passé. De plus, les origines surnaturelles de ce métro moscovite prennent quant à elles un peu plus d’épaisseur. La trame est suffisamment captivante pour passer un super moment. Metro Awakening parvient à proposer un préquel de qualité, nous en apprenant un peu plus sur les factions sanguinaires qui existent dans ce métro pas comme les autres.
En plus de cette immersion sans faille, le titre de Vertigo Games propose également une aventure humaine, mais aussi très poignante du début à la fin, grâce à des rebondissements qui font monter l’émotion au maximum chez le joueur. S’il n’y a hélas qu’assez peu de références aux précédents volets de la franchise, il faut s’incliner devant l’intrigue de Metro Awakening. Elle est non seulement une très bonne porte d’entrée pour comprendre l’univers de Metro, mais aussi une excellente introduction au personnage complexe de Khan que les joueurs ont adopté et apprécié dès Metro 2033. En même temps, avec Dmity Glukhovsky à la barre, cela ne pouvait être que qualitatif et respecter le lore de la franchise.
Et même pour l’ambiance artistique, le soft ne fait pas les choses à moitié. Le plaisir de retrouver les métros glauques et poisseux de Moscou est plus que palpable, et son atmosphère entre post-apo et horrifique fait largement le boulot. Même si nous serons parfois sur notre faim avec l’absence de niveau en extérieur qui aurait pu apporter encore plus de tension, il faut dire que le climat posé dans Metro Awakening nous émerveille à chaque instant. L’habillage artistique de la licence reste donc intact et fera logiquement plaisir aux fans.
Metro Awakening n’a pas raté son arrêt en VR
Avec Vertigo Games aux commande, nous ressentons d’emblée un savoir faire dans la VR avec le gameplay de Metro Awakening, qui ne se départit toutefois pas des défauts inhérents au studio. On retrouve clairement le feeling basique d’un jeu VR dans les déplacements, mais avec des couacs et une certaine rigidité quand il s’agit d’interaction poussée avec le décor, comme descendre d’un pan de mur ou simplement faire quelques phases d’escalade. C’est d’ores et déjà un petit soucis qui fait un peu tiquer, surtout lorsqu’on voit ce que d’autres productions sont capables de faire en réalité virtuelle.
Néanmoins une fois cela passé, Metro Awakening arrive à exploiter le plein potentiel de la VR. Avec toute l’expérience de Vertigo Games, on sent le soucis du détail sur l’immersion avec une nouvelle fois l’utilisation du masque et des filtres à changer toutes les trois minutes pour ne pas mourir d’irradiation, mais également le rechargement manuel. Pionnier du genre dans cette mécanique de rechargement des armes depuis Arizona Sunshine, le développeur offre au titre une certaine tension lorsque nous sommes forcés de mimer le rechargement de nos pétoires face à des mutants sanguinaires, voire certaines factions voulant notre peau. Tout est bien ficelé, même si l’inventaire pour aller chercher nos armes ou nos divers objets, comme le dynamomètre pour lampe torche, reste trop austère pour s’y retrouver sous pression par exemple.
Ces quelques écueils frustrent parfois, même si les gunfights sont transcendants. Que ce soit face aux mutants ou aux humains, le feeling des armes reste ultra réaliste, super nerveux et offre un fun indéniable. Nous avons d’ailleurs bien appréciée l’une des nouvelles armes, la sarbacane, forçant le joueur à reproduire les gestes caractéristiques du manieur, en la portant à sa bouche afin de balancer une fléchette mortelle. Il n’y a pas à dire, la jouabilité du soft est amusante, avec un petit aspect survie grisant vous contraignant à compter vos armes, ramasser les chargeurs de vos ennemis pour vous refaire une santé en munitions, mais également fouiller l’environnement. On notera aussi le système de soin qui reste bien ficelé, et toujours plus dans le réalisme en VR.
Vous l’aurez compris, l’esprit de la licence Metro est intact dans sa jouabilité, même si le jeu aura parfois tendance à se répéter. De manière générale, en dehors de passages un peu walking simulator qui n’ont guère d’intérêt, les phases de jeu proposées ne varient guère. Entre des phases à bord d’un transport sur rails où vous devez dégommer des mutants vous cherchant des noises, des séquences où vous devez survivre face à des hordes de monstres ou des moments où il s’agit de s’infiltrer et de tuer les membres d’une faction pour continuer à progresser, cela finit logiquement par nous laisser un sentiment un peu amer.
Heureusement, quelques passages sympas avec quelques mini énigmes à résoudre sont là pour diversifier le gameplay, qui a parfois du mal à proposer quelque chose d’original ou de véritablement intéressant. Même l’interaction avec le décors est parfois un peu trop limitée. Mais rien de bien méchant car, le reste du temps, Metro Awakening est grisant avec son léger côté exploration et survie. A contrario, on regrettera une nouvelle fois des séquences d’infiltration ratées, et avec des mécaniques d’élimination silencieuse trop archaïques qui nous portent une fois sur deux préjudice.
C’est bien simple : vous vous ferez toujours gauler au moindre faux pas, et cela vous forcera à faire parler la poudre et à éliminer les ennemis en face de vous. C’est vraiment regrettable car avec toutes les productions VR sorties aujourd’hui, Metro Awakening avait sa carte à jouer pour proposer mieux. Les trois quarts du temps il y arrive, mais cela reste trop irrégulier pour que l’on puisse vraiment apprécier ces passages d’infiltration. On notera aussi de léger couacs dans le level-design parfois confus, mais dans l’ensemble le soft reste quand même droit dans ses bottes et suffisamment solide pour proposer quelque chose de cohérent, avec une mise en scène qui dépote, mais aussi un côté horrifique et une liberté de mouvement qui reste appréciable. Bien entendu on aurait aimé un peu plus de passages en extérieur, mais après tout, pour un jeu métro, cela fait sens de rester enfermé.
Techniquement sur de bons rails
Sur le plan graphique, Metro Awakening est sur un niveau vraiment bon. Avec une immersion et un habillage graphique fourmillant de détails, que ce soit dans l’ambiance comme la vie qui prend place dans les métros de Moscou, autant dire que Vertigo a réellement soigné cet aspect. Bien qu’il y ait quelques bugs qui fassent tâche, le jeu dispose d’une ambiance graphique des plus réussies. Les textures sont bel et bien de qualité, idem pour les animations ou les divers endroits que l’on visite dans ces métros bien cradingues. Il n’y a pas à dire, en plus d’une optimisation plus que décente sur Meta Quest 3, Vertigo Games maitrise son sujet, et offre ainsi une expérience visuelle immersive, mais également un moteur graphique qui dépote.
Pour la bande-son enfin, l’esprit de la licence est conservé, tout en apportant un peu de sang neuf. Les doublages sont de bonne qualité et parviennent à bien nous immerger grâce à un acting impeccable. Par ailleurs, les thèmes musicaux arrivent à marquer. En effet, même si le compositeur ukrainien Alexei Omelchuk n’est plus à la barre, la compositrice Anne-Kathrin Dern qui reprend le flambeau est clairement à la hauteur. Cette dernière, accompagnée d’autres personnes, arrive parfaitement à nous transporter avec des musiques équilibrées, et dans le ton de chaque moment. Chapeau à la compositrice Allemande pour la qualité de l’OST du soft, alors que c’est sa première fois dans le jeu vidéo, celle-ci ayant majoritairement travaillé sur la bande-son de productions cinématographiques.
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