La franchise Metro, cela fait bien des années qu’elle existe. Effectivement, cette dernière a tout d’abord débutée en romans avec Metro 2033 et Metro 2034, parus respectivement en 2005 et 2009, et écrit par un certain Dmitri Gloukhovski. Par la suite, les romans ont été adaptés en jeux vidéo avec tout d’abord Metro 2033 en 2010, puis Metro Last Light en 2013, développés par 4A Games. Désormais, Metro Exodus, le troisième volet de la licence, pointe le bout de son nez cinq ans après Metro Last Light, et quatre ans après les sympathiques versions Redux des deux softs. Se déroulant après les événements du roman Metro 2035 qui était sorti en 2015, le titre, qui en avait hypé et impressionné plus d’un sur les différents trailers, est-il aussi grisant à jouer ? Réponse dans ce test apocalyptique.
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ToggleArtyom à la poursuite de son rêve le plus fou
Comme indiqué plus haut, Metro Exodus prend place bien après les événements contés dans le roman Metro 2035. On y incarne toujours Artyom, et l’aventure commence forcément dans le métro à Moscou. Et c’est un simple appel radio qui va mettre Artyom dans la mission folle qui est de tenter de retrouver des survivants qui vivraient à la surface irradiée de la Russie. Le bougre voudra aussi tenter de trouver une endroit enfin habitable à la surface, loin du métro, des radiations et des dangereux mutants qui y rôdent. Bien évidemment, ce dernier sera accompagné de sa bien aimée Anna, mais également de tous ses frères d’armes de l’Ordre, sous la houlette du Colonel Melnik, déjà aperçu dans le précédent opus.
Difficile de ne pas spoiler l’intrigue de Metro Exodus, qui en fera clairement voir de toutes les couleurs à Artyom et toute sa bande. Le périple de notre équipe à bord de l’Aurora sera incontestablement semé d’embûches avec pas mal de rencontres tantôt sympatoches, tantôt très dangereuses. Nos protagonistes se frotteront à diverses factions peu communes, et montrant à quel point les différents survivants à la surface ont complètement sombré dans la folie, le désespoir voire la dictature. En somme, ce troisième volet, étalé sur 4 saisons on le rappelle – hiver, printemps, été, automne, s’offre une narration bien ficelée, cohérente, avec pas mal de rebondissements inattendus. On restera également assez pantois devant les dialogues furieusement bien écrits, et dont on peut sentir immédiatement la patte de Dmitri Gloukhovski, l’auteur des romans qui supervise logiquement le titre.
Côté protagonistes, ce sera là où le bât blesse en définitive. Outre Melnik, Artyom et à la rigueur Anna qui restent le porte-étendard de la narration de Metro Exodus, force est de constater que les personnages secondaires restent quant à eux, beaucoup trop en retrait. Pire même, la plupart des autres têtes que l’on croise durant notre périple ne restent pas longtemps en place, ce qui fait que l’on a finalement pas réellement le temps de connaître concrètement leur psychologie. Cela dit, on se contentera au moins d’apprécier les trois personnages principaux cités un peu plus haut, tout en oubliant ou expédiant hélas les trois quarts des autres personnages, pourtant dotés d’un chara design des plus classes et plaisants. En voulant trop nous en montrer, 4A Games en a donc oublié de faire évoluer un minimum les personnages secondaires, et c’est bien dommage. Au moins, on pourra se consoler en lisant les diverses notes, censées étoffer un peu plus l’univers de Metro.
Metro Exodus s’offre une narration diablement bien écrite bourrée de rebondissements, et plutôt bien mis en scène. On regrette par contre qu’en voulant trop en montrer, le soft fini par oublier de développer certains personnages secondaires.
Au niveau des fins, de quoi il en retourne dans Metro Exodus ? Indéniablement, le système est plus ou moins le même que les précédents opus. En effet, on rappelle que Metro 2033 et Metro Last Light se dotaient d’une fin bonne ou mauvaise dictée par nos choix, qui étaient linéaires. Dans Metro Exodus, on repart sur les mêmes bases, avec cette fois-ci un peu plus de liberté, forcément. Chaque niveau ouvert vous donne pas mal de possibilités d’approches, et chacune de vos actions seront commentées parfois par vos compagnons, ou d’autres personnages. Cela vous donnera plus ou moins un aperçu de ce que vous avez fait de bien ou de mal, comme avoir fait couler beaucoup de sang en combat ou non en l’occurrence. De ce fait, en fonction de vos nombreuses actions dans Metro Exodus, vous aurez droit à une fin plus ou moins différentes en fonction de vos actions. Du coup, il sera très difficile d’établir un nombre de fins précis, mais sachez qu’il y en a plusieurs. Cela permet un bon potentiel de rejouabilité, afin de découvrir lesdites fins, mais difficile de dire s’il y aura seulement deux fins comme les précédents opus, ou bien plus de deux. En tout cas, la fin que nous avons obtenue s’apparentait à une mauvaise fin étant donné nos actions des plus barbares. Maintenant, reste à voir si Metro Exodus est une conclusion à la licence, ou si Dmitri Gloukhovski aurait en tête de la continuer la licence en romans, ou toujours en jeux vidéo. Les fantasmes sont permis, et seul l’avenir nous le dira.
Qu’en est-il enfin de la direction artistique prise dans Metro Exodus ? Que les fans hardcore des précédents opus se rassurent, le bébé de 4A Games restent clairement dans la veine de Metro 2033 et Metro Last Light. Si en premier lieu, on retrouve indéniablement toute l’atmosphère désolée et poisseuse des métros de Moscou grouillant de sales araignées dégueulasses et autres mutants peu recommandables, Metro Exodus se paie le luxe de nous dépayser avec beaucoup plus de décors en extérieur et variés. On passe des environnements étriquées des métros, à une vallée aussi verdoyante que dangereuse, à un Bunker pas très accueillant, ou encore le désert aride où siégeait autrefois la mer Caspienne. La production de 4A Games jongle avec plusieurs paysages totalement différents, tout en respectant les codes de la licence Metro, ce qui est une très bonne chose car ça fonctionne à chaque instant.
Un respect incommensurable de l’ADN de la licence Metro
Metro Exodus apporte sans surprise quelques nouveautés non-négligeables, histoire de donner un coup de fraîcheur à ce nouveau volet. La première, ce sont tout bêtement les niveaux, légèrement plus ouverts que ses prédécesseurs, qui étaient largement linéaires de bout en bout. De manière plus concrète, sachez en premier lieu que les niveaux ouverts seront au nombre de trois à savoir la vallée verdoyante de Volga, l’atmosphère glaciale de Taiga, ainsi que le désert radioactif et très chaud de Caspienne. En somme, rien que ces niveaux semi-ouverts vous feront passer des heures et des heures à vous pousser à l’exploration, afin de notamment récupérer de précieuse ressources chimiques ou mécaniques, de nouveaux équipements, tout en suivant vos objectifs principaux, qui vous seront indiqués sur votre fameux calepin. Ce dernier est bel et bien de retour, et vous montrera la carte dudit niveau, comme votre objectif en cours.
En sus, il y aura évidemment des points d’intérêts secondaires à découvrir. Ce ne sera pas véritablement nécessaire d’y aller, mais il reste toutefois conseillé d’y faire un tour. En effet, vous pourrez tomber sur des camps ennemis certes, mais pas que. Effectivement, vous pourrez y trouver des Q.G. de repos – pour passer du jour à la nuit, utiliser un établi, avec la possibilité d’y récupérer beaucoup plus de ressources, ainsi que de nouveaux équipements comme un nouveau type de gilet pare-balles, masque à gaz et j’en passe. Cette partie semi-ouverte est en définitive très intéressante, dans la mesure où elle vous donne une certaine liberté d’explorer les lieux, tout en préparant bien entendu votre prochaine attaque contre un camp ennemi en l’occurrence, ou tout simplement votre prochain objectif. En clair, cet aspect semi-ouvert des niveaux n’invente rien certes, mais apporte cependant une certaine fraîcheur à la licence Metro, qui se résumait en général à parcourir des chapitres très linéaires. On soufflera en revanche sur le niveau Volga, faussement semi-ouvert et qui restera en définitive beaucoup en ligne droite, comparé aux deux autres.
Dans Metro Exodus, dites au revoir à cet horrible système de munitions de grade militaire pour acheter nos armes et autres accessoires. Désormais, soit on vous les donnera à chaque fois, soit il faudra les chercher directement sur les ennemis. De plus pour les munitions, vous devrez les crafter – ou en récupérer sur les ennemis, tout comme les filtres ainsi que les kits de soins – vous pouvez parfois en trouver par chance. Concernant ce système de crafting, il se fera avec ou sans établi. Effectivement, en utilisant l’établi vous aurez beaucoup plus de possibilités de crafting en munitions – munitions pour vos armes principales, cocktail molotov, grenades, munitions incendiaires…, équipements à installer sur votre personnage, mais servira aussi à réparer votre masque, ou nettoyer vos armes encrassées. En effet, si vous ne nettoyez pas vos armes, ces dernières pourront s’enrayer assez souvent, et vous mettront en position défavorable contre des mutants ou ennemis humains. Sans établi en revanche, vous serez limité. Pour faire simple, vous pourrez seulement crafter un seul type de munition pour le Tikhar, une arme à pression pneumatique. De plus, vous pourrez aussi personnaliser vos armes en fonction des pièces des armes ennemis que vous aurez démontées, et toujours crafter de nouveaux filtres, kits de soins, ainsi que des couteaux et boites de conserves vides servant de diversion. Les différents crafts vous demanderont systématiquement des ressources chimiques ou mécaniques, que l’on trouve en fouillant les différents niveaux linéaires ou semi-ouverts. Cet aspect crafting est finalement efficace, cohérent, complet, et accentue indéniablement tout ce côté survie contre les nombreux dangers qui vous attendent.
Il n’y a pas à dire, l’ADN de Metro est respecté, tout en étant amélioré dans ses nombreuses mécaniques, avec des nouveautés plus qu’appréciables et efficaces..
Au niveau des gunfights maintenant, il y a vraiment du mieux comparé notamment à Metro Last Light. La maniabilité de notre bon vieux Artyom est désormais beaucoup plus souple, et le feeling des armes s’offre plus de punch, avec des combats en globalité beaucoup plus nerveux et tendus. On peut enfin effectuer des attaques de mêlée directement avec nos pétoires, afin de repousser nos assaillants, dont les mutants et divers monstres. La lisibilité en pleine action est désormais bien meilleure, même contre les mutants. En revanche, force est de constater que les combats contre ces créatures sont encore un peu brouillons même avec cette mécanique implémentée. En revanche, ils restent cependant bien supérieurs aux précédents Metro au niveau de l’intensité, incontestablement.
L’infiltration n’est également pas en reste car elle a été améliorée elle aussi. Comparé aux précédents Metro, la formule est dans l’absolu la même à savoir couper tous les points de lumière, afin d’être invisible aux yeux des ennemis. Votre montre vous indique toujours via une lumière bleue si vous êtes visible ou non pour les ennemis, et il reste jouissif d’éliminer un à un nos adversaires sans se faire gauler. Au passage, la possibilité de passer du cycle jour au cycle nuit permet pas mal de possibilité d’approche en matière d’infiltration, pour éliminer plus facilement nos cibles. Malheureusement, en dépit d’une infiltration mieux rodée, elle reste malheureusement encore inégale, les ennemis nous repérant de manière beaucoup trop rapide, même si nous restons cachés dans la pénombre. De plus, ces derniers se doteront d’une I.A. qui manque encore de peaufinage, et qui arrive parfois à nous ajuster même si nous sommes en hauteur…
Outre ce petit aspect qui peut décevoir un peu, l’immersion est toujours à son comble, comme la durée de vie de Metro Exodus. On parle évidemment d’immersion par rapport à notre équipement que sont la fameuse lampe électrique à recharger tout le temps en électricité, le briquet brûlant les toiles d’araignées, le masque à gaz et le minutage du filtre, ou bien encore les nouveaux gadgets qui s’implémentant à votre avant bras. Effectivement, s’il est toujours excitant d’utiliser son masque afin de ne pas suffoquer à certaines zones irradiées, sachez que l’on peut maintenant équiper à notre Artyom national un radar, ou encore une boussole à son avant bras. Cela renforce complètement l’immersion du soft, et vous pourrez toujours checker en appuyant sur une touche l’avant bras de votre protagoniste, pour par exemple regarder le temps de filtre qu’il vous reste avant d’en changer, ou votre radar fraîchement installé via l’établi de crafting. On notera également qu’il est possible de réparer votre masque manuellement en plein gunfight si ce dernier se casse, en collant une sorte de tissu pour éviter que l’air irradié ne rentre. Tous ces petits détails donnent une fois de plus un gros sentiment d’immersion, qui faisait déjà mouche chez ses prédécesseurs, et cela fait du bien de revoir cet aspect efficace de la franchise. Pour terminer, concernant sa durée de vie, c’est un autre point fort car elle a été doublée. Quand un Metro Last Light ou un Metro 2033 se pliaient en facilement 6 à 7 heures de jeu, Metro Exodus vous prendra facilement plus de 15 heures de jeu, si vous débutez directement en mode normal. Pour rallonger la durée de vie, vous pourrez évidemment recommencer le jeu dans une difficulté supérieure, ou bien le refaire pour découvrir les autres fins du jeu en changeant vos actions. Il y a aura clairement de quoi faire si vous vous procurez Metro Exodus en somme.
Le dernier aspect à voir dans Metro Exodus, c’est son level-design hybride qui nous a vraiment plu. Car le titre ne se contente pas de nous balancer seulement trois pauvres niveaux ouverts, et revient à ses premiers amours en proposant également des chapitres plus linéaires, et continuant forcément l’histoire de la manière la plus sensée possible. Vous passerez tantôt dans l’Aurora, tantôt dans des niveaux semi-ouverts possédant une certaine verticalité plaisante, puis dans d’autres beaucoup plus linéaires, qui respectent clairement l’ADN des précédents Metro. Pour faire plus simple, vous revisiterez quelques décors un peu plus poisseux avec un soupçon de surnaturel, et surtout un aspect oppressant avec les mutants qui rodent aux alentours. Ce petit cocktail orchestré par 4A Games est détonnant car il offre une certaine variété dans les phases de jeu, et le tout semble bien maîtrisé de bout en bout, pour constituer une progression qui n’est finalement pas si incohérente que ça. On pourra pester en revanche sur des objectifs qui semblent parfois se répéter, mais cela n’est pas gênant pour autant en définitive.
Metro Exodus, une si grande claque visuelle qu’auditive ?
Le soft de 4A Games nous avait mis une sacrée baffe sur les premiers trailers. Maintenant, à sa sortie officielle, Metro Exodus nous fait-il toujours tendre la même joue ? Dans les faits oui, mais pas tout le temps qu’on se le dise. Sans langue de bois, le bébé de 4A Games en a sous le capot graphiquement parlant. A certains moments, il arrive même à être très joli à regarder. Les panoramas sont véritablement splendides, les effets de lumière le sont tout autant comme la météo, qui n’est autre qu’un véritable tour de force réussi par les équipes de 4A Games. Le rendu est juste sublime, et la plupart des arrières-plans sont plus que réussis. Mais, parce qu’il y a toujours un mais, le jeu redevient parfois juste joli, sans plus. La faute à des textures qui manquent parfois de finitions lorsque nous nous approchons de trop près mais au-delà de ça, et même dans la modélisation des mutants ou personnages humains, le soucis du détail est tout bonnement bluffant. Vous l’aurez compris, ce ne sera qu’une moitié de claque, même si la prouesse visuelle entre Metro Last Light et Metro Exodus crève les yeux, et c’est juste flatteur pour la rétine. Côté optimisation, sachez que le soft est très bien optimisé sur PC, l’action est fluide, et aucune véritable perte de FPS à signaler. Par contre, nous n’avons pas forcément pu voir ce que cela donnait avec le ray tracing, qui ne semble de toute manière qu’assez gadget à l’heure actuelle, étant donné qu’une poignée de jeux l’utilise seulement. De toute manière rassurez-vous, en intérieur comme en extérieur, Metro Exodus est tout bonnement beau, voire très beau.
Enfin, il y a le sound design. On est habitué maintenant, 4A Games a le savoir-faire pour créer une atmosphère sonore digne de ce nom. Entre les moments calmes, d’émotions ou les moments où ça bouge un peu plus, les musiques sont clairement de haute volée, et collent systématiquement à ce qu’il se passe à l’écran. Le thème principal est d’ailleurs encore plus marquant que chez ses prédécesseurs. Au niveau des doublages français qui plus est, la barre est mise très haute, car ces derniers sont relativement réussis dans le ton et l’acting. Concrètement, il n’y a franchement rien à redire sur le sound design tant le tout est finalement crédible et bien ficelé.
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