Metroid Dread aura fait languir les fans depuis son annonce avec une ferveur aussi surprenante que chaleureuse pour une licence bien moins flamboyante qu’auparavant. Le studio MercurySteam avait réussi à lui redonner ses lettres de noblesse en 2D sur 3DS, et il s’agit maintenant de montrer que Samus en a encore dans le canon pour nous impressionner. Voyons si les bonnes impressions de notre aperçu se concrétisent.
Conditions de test : Nous avons terminé le titre sur Switch OLED en oscillant entre mode docké et mode portable.
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ToggleSamus s’E.M.M.I dans de beaux draps
Petit rappel de l’histoire qui n’a pas bougé depuis : Dans Metroid Dread, Samus va devoir faire face aux parasites X, une menace que l’on croyait éradiquée. Cependant, la fédération galactique reçoit un jour une transmission inconnue indiquant qu’ils étaient de retour sur une planète appelée ZDR. 7 robots E.M.M.I sont dépêchés sur place pour vérifier d’où vient exactement cette transmission, mais l’unité entière disparait peu après leur arrivée sur place. Notre héroïne, la seule étant immunisée contre le parasite, est donc envoyée sur ZDR pour découvrir ce qu’il s’y passe vraiment.
Précisons que l’introduction du jeu nous octroie à la fois une bonne piqure de rappel et un résumé des événements pour ceux qui se lanceraient dans la première fois dans l’aventure. Effectivement, ce nouvel opus nous donne quelques réponses concernant le lore de la série même si nous n’en dirons pas plus pour éviter tout spoil. Il faut cependant souligner que les révélations et les éléments scénaristiques sont peu nombreux et sont surtout présent dans la dernière grosse partie du jeu. Notre héroïne reste aussi froide et silencieuse que son armure, mais cela fait clairement parti de son charme. En revanche, on n’en dira pas autant de la voix robotisé assez agaçante qui nous guide tout en nous répétant sans cesse que l’on est nul et que nos chances de survivre sont minces.
Au bout du compte l’aspect narratif reste décent et repose surtout sur notre capacité d’observation de certains événements qui nous paraissent énigmatiques de prime abord, mais qui prennent sens par la suite. Ce n’est pas un problème puisque Metroid Dread nous incite avant tout au dynamisme. Il faut avancer le plus vite et le plus efficacement possible avec un rendu excellent grâce aux nombreuses mécaniques de jeu.
La bonne ligne de Métroid
Le genre Metroidvania est désormais monnaie courante dans l’industrie et bon nombre de titres majeurs (Hollow Knight, Dead Cells) ont utilisé ce procédé que l’on doit avant tout à la licence de Nintendo. Metroid Dread peut donc se voir comme un morceau d’histoire tant la mise en œuvre diffère de ce que l’on connait actuellement. Pour faire court, Samus va parcourir plusieurs zones et acquérir de nouveaux pouvoirs le long du chemin qui vont lui permettre de débloquer de nouveaux passages dans des lieux qu’elle a déjà visités. Toutefois, dans la pratique, nous ne sommes pas exactement sur ce que l’on connait car malgré toutes les digressions que l’on peut faire ponctuellement pour acquérir des caisses d’énergie (qui augmentent la vie max de Samus) ou encore des missiles supplémentaires, la progression suit un certain fil conducteur le rendant linéaire d’une certaine façon.
La rudesse des allers-retours ne nous incite pas vraiment à dévier pour explorer sachant que l’on devra passer 20 minutes pour retrouver le bon chemin et reprendre la route qui nous amène à la suite de l’aventure. C’est véritablement le seul gros demi-reproche qu’on pourra lui faire car cet opus reste tout de même fidèle à la série en un sens.
Pour le reste, on ne peut qu’être bluffé par la maitrise du studio pour offrir de très bonnes sensations sur toute la longueur. Samus est rapide, forte, réactive, et la tonne de pouvoirs que l’on débloque nous offre une montée en puissance constante. Un sentiment grisant d’autant que la difficulté s’adapte toujours aux capacités que l’on reçoit. C’est d’ailleurs l’autre belle surprise de ce Metroid Dread, à savoir un titre qui ne fait aucune concession sur son challenge. Il est bon de voir que cela est assumé sans nous proposer une option d’invincibilité (ou autre) si l’on meurt plus de trois ou quatre fois d’affilé.
Sans être insurmontable, le tout est réellement bien dosé (de plus il est assez généreux en points de sauvegarde) même si certains boss pourront nous donner du fil à retordre. Là encore, aucune frustration tant ces affrontements à la David contre Goliath sont à chaque fois fouillés et pleins de bonnes sensations. Même si l’on reste majoritairement sur de la 2D, les contres de Samus face à ces grosses bêtes donnent lieu à des passages assez classes où l’on peut avoir la gâchette facile pour balancer des missiles en pleine tronche. Et on ne parle pas des nombreuses cut-scenes qui mettent notre guerrière en valeur dans le plus grand des calmes.
On Samus bien
Après avoir parcouru le jeu dans son entièreté, on prend conscience de la complexité, et du génie, des rouages du level design. Certes, comme énoncé précédemment, on ressent une certaine linéarité, mais on lui pardonne assez facilement grâce à une gestion sans faille du gampelay que ce soit pour les phases de plateformes, les combats, ou bien les très nombreux passages cachés que l’on peut débusquer. Comme on disait, Samus récolte énormément de pouvoirs qui sont à chaque fois une nouvelle façon de jouer dans les déplacements comme la célèbre « morph ball » que l’on va utiliser très souvent.
Malheureusement, certaines compétences passe rapidement au second plan à cause d’une utilisation trop limitée. Enfin, nous avons les E.M.M.i, des robots traqueurs qui font passer Mr. X de Resident Evil 2 pour une mamie en déambulateur. Pas de panique, ils ne nous traquent pas partout, ils évoluent uniquement dans des sections restreintes, mais que l’on doit obligatoirement franchir. Il faut alors user de ruse (avec le pouvoir du camouflage notamment) ou encore de fuites stressantes jusqu’à ce que l’on dispose du canon Omega qui va nous permettre de les terrasser une bonne fois pour toute. Il faudra répéter cette opération à chaque fois puisque le canon Omega s’estompe à chaque utilisation.
L’ambiance visuelle et sonore lorsque ces chasseurs sont actifs est d’ailleurs assez particulière avec un filtre granulé et des bruits de robots renforçant l’anxiété de ces moments. Plus généralement, même si l’on reste dans un cadre très classique de science-fiction, MercurySteam nous permet de profiter de décors un peu plus fouillés avec de la verdure, de la glace ou de lave. Metroid Dread ne sera pas le plus beau de la Switch mais il est sans doute l’un des plus solides. Il est à la fois beau et fluide que ce soit en portable ou docké avec les 60 FPS toujours au rendez-vous. La musique est correct, mais on retiendra surtout le sound-design bien plus impressionnant et qui nous aide même dans nos timings.
De notre côté on préfèrera une utilisation en mode portable vraiment confortable mais soyons honnête, le fait de jouer sur Switch OLED n’est pas un hasard.
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