Avec Microsoft Flight Simulator 2024, Asobo et Microsoft souhaitent repousser les limites du réalisme après le succès de l’édition 2020. Microsoft Flight Simulator a marqué un tournant dans le monde de la simulation aérienne grâce à son réalisme impressionnant et à son utilisation innovante de la photogrammétrie. Avec des paysages ultra-détaillés et l’accès à une flotte variée d’aéronefs, le titre a rapidement conquis les passionnés, mais aussi une frange de néophytes enthousiasmés par l’idée d’explorer le monde entier vu du ciel. Cependant, il souffrait tout de même de quelques manques à sa sortie. Cette édition 2024 semble donc corriger le tir, mais ces innovations suffisent-elles à justifier un nouvel achat ?
Conditions de test : Nous avons joué une vingtaine d’heures sur la version Steam sur PC avec la configuration suivante : AMD Ryzen 7 5800X3D, 16Go de RAM DDR4, AMD Radeon RX 6700 XT.
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ToggleUn meilleur confort de croisière malgré quelques turbulences
Malgré un lancement assez chaotique en raison de problèmes avec les serveurs, Microsoft Flight Simulator 2024 reflète une grande écoute de la communauté et des critiques émises à propos du précédent jeu. L’un des premiers points améliorés concerne l’espace occupé par le jeu sur votre console ou PC. Dans Microsoft Flight Simulator 2020, il fallait installer environ 150 Go de données avant de pouvoir lancer le jeu. Désormais, seulement une dizaine de gigaoctets sont nécessaires pour commencer à jouer. Bien que cela présente des avantages, il y a néanmoins quelques inconvénients.
Une grande partie des données (textures, paysages, trafic, météo, etc.) est désormais directement streamée depuis les serveurs de Microsoft, plutôt que stockée localement sur l’ordinateur. Cela est rendu possible grâce à la technologie Cloud Azure de Microsoft, qui peut transmettre des textures détaillées, des données géographiques et des paysages 3D directement aux joueurs. La photogrammétrie et les données cartographiques de Bing Maps, hébergées sur Azure, permettent de représenter le monde en haute définition et à une échelle 1:1. Cette technologie offre aux passionnés des données réalistes en temps réel, avec une météo dynamique et un trafic aérien correspondant fidèlement à la réalité.
Si votre connexion internet est lente ou instable, vous risquez de rencontrer un problème similaire à celui de télécharger un jeu très lourd, malgré l’économie d’espace. Même avec une bonne connexion fibre, nous avons nous-mêmes constaté des éléments comme des voitures ou des textures apparaissant avec un léger décalage. De plus, il n’est pas rare de recevoir un message d’erreur indiquant que le jeu n’a pas pu charger les données du trafic en temps réel. Il est donc regrettable de ne pas disposer d’une solution locale qui permettrait de choisir l’option la mieux adaptée à ses besoins.
Asobo Studio a voulu bien faire et contenter le plus grand nombre. D’un côté, les passionnés de simulation à la recherche d’une expérience ultra-poussée, et de l’autre, les joueurs classiques ou occasionnels souhaitant simplement voler librement avec une connaissance rudimentaire, mais tout de même suffisante, des mécaniques de vol. Cela se traduit, par exemple, par une personnalisation des avatars plus approfondie, ainsi que par un système de missions et de défis. Nous ne prétendons pas juger le jeu en tant que passionnés absolus de simulation, mais en tant que joueurs, cet éloignement de la simulation pure et dure est une bonne chose selon nous.
Un mode carrière bienvenu
L’ajout le plus intéressant, et surtout le plus réclamé depuis l’édition 2020, est le mode carrière, un autre exemple de cette orientation qui s’aligne avec nos habitudes, comme dans n’importe quel jeu de sport ou de course. Ce mode permet surtout de s’initier progressivement aux bases complexes du titre, en prenant le temps d’assimiler le minimum nécessaire. L’apprentissage débute avec le Cessna, qui couvre les fondamentaux tels que l’instrumentation, l’inspection au sol, le roulage, le décollage et la montée, l’approche standard, l’atterrissage…
Chaque étape est divisée en sessions courtes de quelques minutes, que l’on peut répéter autant de fois que nécessaire. Lorsque vous vous sentez prêt, vous pouvez tenter d’obtenir votre licence de pilote. Pour cela, il est nécessaire de dépenser des crédits gagnés en jeu. Précisons qu’il ne s’agit pas de microtransactions ou d’une monnaie achetable avec de l’argent réel. Une fois que vous avez payé pour passer l’épreuve, vous pouvez la retenter autant de fois que vous le souhaitez, sans avoir à dépenser à nouveau.
La progression reste néanmoins assez lente, car il faut compléter des missions pour chaque licence afin de débloquer les suivantes. Heureusement, si l’apprentissage devient trop lourd sur la durée, il est toujours possible de partir en vol libre et de vous balader tranquillement. Cependant, vous ne pourrez pas piloter tous les appareils sans avoir acquis les fondamentaux nécessaires pour comprendre leur fonctionnement. Ne vous attendez pas à pouvoir piloter un Airbus A380 après avoir simplement maîtrisé le Cessna.
Revenons à l’ambivalence de cet opus, qui se ressent également dans les contrôles. Comme pour le précédent, nous avons d’abord tenté une approche la plus fidèle possible, en manipulant directement les outils à bord des appareils. Cependant, cela se révèle très vite laborieux. Il est difficile de s’investir pleinement dans le jeu tant on se sent perdu, malgré des tutoriels assez complets. La configuration laborieuse des touches au clavier/souris n’aide pas non plus. Le problème vient surtout du fait que le jeu offre des assistances pour gérer certains paramètres, afin que vous puissiez vous concentrer sur une seule tâche. Toutefois, cela complique l’apprentissage, car on ne sait pas toujours exactement en quoi le jeu nous assiste durant un entraînement.
The World, le temps s’arrête pour une photo
Nous avons particulièrement ressenti cela lors de notre apprentissage en hélicoptère, où l’on se heurte à un énorme mur de difficulté lorsque les assistances sont retirées. Le titre souffre également de quelques bugs et de comportements parfois étranges. Le problème est que l’on ne sait pas toujours si cela vient de nous ou du jeu, ce qui nous place dans des situations inconfortables. Par exemple, lors d’une mission, il nous était demandé d’atterrir sur une piste minuscule entourée d’une forêt.
Finalement, on prend bien plus de plaisir à voler tranquillement à la manette avec le minimum syndical, bien que le mappage des touches permette tout de même de gérer de nombreux paramètres. Le mode Photographe du monde est sans doute celui où nous avons pris le plus de plaisir. Ce mode vous envoie dans les plus beaux endroits du monde pour prendre des photos, parfois en remplissant certaines conditions (intégrer un bâtiment spécifique dans le champ, respecter une heure précise de la journée…). Il y en a pour tous les goûts : les ponts, les châteaux d’Europe, les animaux, les sites emblématiques d’Asie… On note tout de même une petite difficulté à photographier des animaux, car cela nécessite de se poser dans des lieux sauvages et difficilement accessibles.
Dans l’ensemble, ce mode permet de profiter rapidement de l’incroyable degré de modélisation du jeu, qui offre des panoramas époustouflants. Certes, Microsoft Flight Simulator 2024 souffre parfois de textures baveuses, et il faut avouer que notre configuration n’est pas des plus poussées. Malgré tout, on savoure ces moments de grâce où l’on peut explorer des endroits inaccessibles dans la réalité, faute de temps ou de moyens. Cela reste indéniablement le gros point fort de la licence, un aspect que l’on ne retrouve nulle part ailleurs.
La dernière critique que l’on pourrait émettre concerne l’utilisation de voix générées par IA, qui n’est clairement pas à la hauteur du reste. Que ce soit pour les instructions de vol ou les commentaires des passagers, le ton est monotone et robotique, et les mêmes expressions reviennent sans cesse. Bien que notre test ait été réalisé quelque temps après le lancement, nous n’avons pas rencontré d’expérience aussi catastrophique que d’autres joueurs. Cependant, le titre nécessite encore des ajustements pour atteindre un niveau d’excellence.
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