Minit c’est aussi une surprenante association de talents comprenant Kitty Calis, productrice sur le mastodonte Horizon Zero Dawn, Jan Willem Nijman du (brillant) studio Vlambeer , Dominik Johann qui a notamment travaillé sur l’hilarant Accounting, et enfin Jukio Kallio, excellent compositeur pour les non moins excellents Nuclear Throne et Bleed II. Du beau monde qui se réunit pour nous proposer… un jeu monochrome façon Game Boy où on a 60 secondes pour se libérer d’une malédiction. Parfait.
Full-Minute Hero
C’est après avoir ramassé une épée qui semblait innocente que la grosse tête sur patte qui nous sert de héros se retrouve frappé d’une malédiction : il doit revivre en boucle la même minute tant qu’il n’aura pas brisé le sort. En tout cas c’est ce qui est indiqué sur le papier, mais la plupart de nos actions auront bel et bien un impact durable sur l’environnement. La mort est donc inévitable quoi que l’on fasse, mais il faudra être réactif pour tirer pleinement parti de chaque minute. La phase de découverte du jeu est une franche réussite, chaque rencontre réserve une surprise jouant habilement de votre temps. Par exemple ce vieil homme au pied du phare qui met pratiquement 50 secondes à terminer sa phrase qui pourrait contenir une information primordiale pour la suite. Si par frustration vous venait l’idée d’assener un coup au malheureux, ce dernier reprendra alors du tout début et hop, c’est une minute de perdue.
Avec chaque minute vient une nouvelle découverte, une zone, un objectif, un item, etc… Petit à petit on trouve de nouveau point de respawn qui font grappiller quelques précieuses secondes sur des trajets autrement trop longs, voire irréalisables. Toute la première partie du jeu est hautement satisfaisante car chaque réapparition donne le sentiment d’être encore un peu plus près de notre objectif. Elle est brillamment construite et exploite le concept du jeu à merveille en plus d’être portée par une très chouette OST malgré ce choix esthétique fade qui ne profite jamais vraiment de l’univers du jeu pour apporter une touche d’humour visuel.
Minit Papillon
On passe trente bonnes minutes franchement plaisantes avec ce Minit… avant de commencer à en voir les limites. Dès que l’intégralité de la map est accessible, on commence à tourner en rond et les minutes de jeu se résument à faire le tour du monde à la recherche d’un petit détail que l’on aurait raté pour faire avancer le jeu. C’est là que le concept s’écroule petit à petit, notamment parce que plus on avance et plus on se rend compte que les quelques bonnes idées des développeurs ont toutes été mises au début de l’aventure avant de progressivement laisser place à un simple Zelda-like. Sur l’heure et demi nécessaire pour aller au bout de l’aventure, on en passe facilement la moitié à tourner en rond.
Le charme de la découverte laisse rapidement place à la frustration de faire des trajets vains et de stagner irrémédiablement. Pire encore, cette fameuse minute de liberté perd totalement son alarmisme, devenant une simple routine de jeu que l’on remarquera à peine. On trouve d’ailleurs l’essentiel des collectibles en pensant avoir mis la main sur ce qui allait nous permettre d’avancer, désenchantant cruellement le plaisir de trouver un nouveau cœur ou une pièce pour laisser la place à toujours plus d’agacement.
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