Bombservice vient de sortir le successeur spirituel de Momodora, j’ai nommé Minoria. Ce metroidvania est disponible sur PC depuis le 27 août 2019, et PS4, Xbox One et Switch depuis le 10 septembre 2020.
Conditions de test : Nous avons pu tester Minoria durant au moins 6 heures de jeu. Le titre a été testé sur PC avec 16Go de ram, une GeForce GTX 800M et un processeur Intel Core i7-4860.
Sommaire
ToggleUn voyage magnifique mais un peu hasardeux
Durant la quatrième Guerre des Sorcières, l’Inquisition a envoyé une armée de nonnes afin de mater les hérétiques. Malheureusement, les choses ne tournent pas comme prévues. Vous incarnez Sœur Semilla, une nonne armée d’une épée qui, aux côtés de sa compagne Sœur Fran, doit parcourir les ruines du royaume de Ramezia pour libérer les princesses kidnappées des mains des sorcières hérétiques.
Le voyage est des plus plaisants. En effet, les visuels du jeu mélangent des arrière-plans en 2D réalisés à la main et des personnages modélisés en cel-shading. Vous aurez donc l’opportunité de traverser des paysages aux ambiances radicalement différentes, allant de ruines austères aux jardins enchanteurs, en passant par des bas-fonds lugubres. Une attention toute particulière – peut-être trop particulière – a été apportée à l’animation des seins des personnages. Nous pouvons toutefois noter un petit manque de variété au sein des différentes zones, ce qui peut perdre un peu le joueur au début.
En parlant de se perdre, la carte n’est pas très pratique et aurait mérité d’être un peu plus détaillée. En effet, elle ne représente les zones que sous forme de rectangles et n’indique que les changements de zones et les points de sauvegarde. Elle aurait par exemple pu signaler les portes verrouillées et les points d’accès à la librairie, qui est une zone sûre dotée d’un vendeur, afin de faciliter nos déambulations, et éviter de chercher à quel endroit auparavant bloqué il faut désormais se rendre.
Des combats dynamiques et punitifs
Les combats dans Minoria sont très agressifs. Au départ, vous ne possédez que des attaques assez basiques, avec un simple combo de trois coups, la parade, l’esquive et le saut simple. Le tout reste – et restera tout au long du jeu – très fluide. Le joueur débloque quelques mouvements par la suite, notamment via des armes qui modifient un peu les combos. Ainsi, au fur et à mesure qu’il progresse, le joueur gagne des capacités de combat supplémentaires, et même des attaques magiques pour l’aider.
Différents types d’encens peuvent être collectés tout au long des niveaux puis équipés. Ces objets de collection prennent la forme de sorts passifs ou actifs qui peuvent faire la différence entre la vie ou la mort durant un combat. Les capacités d’encens actives peuvent vous permettre de soigner ou d’invoquer des éclairs par exemple, tandis que les capacités passives augmenteront les dégâts de base ou amélioreront les fenêtres d’invincibilité. Malheureusement, les sorts sont à usage limité et ne sont restaurés qu’une fois un point de contrôle atteint, ce qui limite leur utilisation au combat.
Si les ennemis annoncent la plupart de leurs attaques, certains d’entre eux peuvent néanmoins vous tuer presque instantanément. Car s’il est fluide et juste, le système de combat ne pardonne pas et est très punitif. Lors d’un premier essai face à un ennemi un peu plus costaud ou face à un boss, Semilla meurt en quelques secondes. Pourtant, en réessayant, les schémas d’attaques commencent à se révéler, et vous finissez comme par magie par abattre le boss qui, jusque-là, semblait imbattable.
Les combats face à ces derniers sont particulièrement impressionnants et épiques. Les confrontations les plus jouissives sont celles en un contre un avec les sorcières. Ce sont des combats difficiles et vous devrez faire appel à toutes vos capacités pour triompher, y compris l’esquive, la capacité de parade et des doses limitées d’encens de guérison pour récupérer des dégâts.
Pour ceux qui en redemandent, un donjon et un boss secret sont disponibles après avoir fini le jeu. Ces derniers devraient satisfaire les joueurs les plus exigeants.
Une histoire plus riche qu’il n’y paraît
Il y a une histoire et un monde profonds et captivants, mais il faut les découvrir. Si les cinématiques et les dialogues vous livrent les principaux moments narratifs et donnent aux combats, la plupart de votre connaissance du monde viendra de la récolte de notes et d’archives cachées sur la carte tentaculaire.
Vous découvrirez que le monde est loin d’être tout noir ou tout blanc. Vous vous en doutez, l’Inquisition a des choses à se reprocher. Une certaine violence se dégage visuellement. Quand vous mourez, Semilla pousse un cri déchirant avant d’exploser en plein de pages, alors qu’un silence pesant s’installe. De même, lorsqu’ils approchent de la fin de leur barre de vie, les boss faiblissent, et vous vous retrouvez alors à avoir le sentiment de véritablement achever un être vivant. Une question, qui se fera de plus en plus présente, surgit alors : êtes-vous vraiment du bon côté ? Et c’est ce malaise qui fait que vous vous retrouvez véritablement investi dans l’histoire, investissement qui culminera à la fin du jeu par un choix.
Mais l’expérience ne serait pas ce qu’elle est sans la formidable bande-son du jeu. Armée de son piano et d’instruments à cordes, elle arrive à se faire tantôt mélancolique et puissante, tantôt douce et rafraîchissante alors que vous déambulez dans les couleurs. Lorsque vient le temps d’affrontements corsés, les instruments s’emballent pour donner vie à des mélodies épiques et graves. Sans elles, il est sûr que Minoria n’aurait pas la même saveur.
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