Chapeauté par Compile Heart, Moero Chronicle est un dungeon RPG sorti initialement sur la console portable de Sony en 2014. Il fallait alors passer par l’import pour se le procurer, tout du moins jusqu’à aujourd’hui : le soft est maintenant disponible sur PC via Steam, proposant par la même occasion quelques changements et améliorations.
Avant d’entamer ce test, sachez qu’il n’y a aucun spoil ni propos déplacé. Néanmoins, Moero Chronicle n’est pas destiné à un public de jeunes joueurs et peut comporter des éléments sensibles, notamment au niveau des images.
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ToggleIl faut attraper toutes les filles !
Issu de la série Genkai Tokki, Moero Chronicle est donc le nouveau venu de Compile Heart. Il est notamment édité et distribué par Idea Factory dans nos contrées, et ce sera ainsi une nouvelle expérience pour eux puisqu’ils nous avaient déjà proposé Monster Monpiece dernièrement. Cette localisation occidentale s’accompagne d’un lifting graphique adapté pour nos PC mais surtout, une traduction en anglais, ce qui nous permettra d’aborder le jeu pour les connaisseurs de la langue de Shakespeare. Pas de français néanmoins et bien que les textes sont assez faciles à appréhender, il faudra tout de même persévérer. Dungeon RPG oblige, on se retrouve avec parfois de très longs discours et des explications sans fin qui rebuteront sans doute les anglophobes. Vous êtes prévenus.
D’ailleurs, des dialogues, vous en aurez pas mal. Si l’on fait fi des nombreux didacticiels qui sont les bienvenus et qui sont vraiment bien expliqués, on se retrouvera avec de nombreux échanges entre les différents protagonistes. C’est sans doute un peu trop, surtout qu’ils parlent souvent pour ne rien dire. Pour sûr, on apprécie bien évidemment ces petits moments d’interlude mais les dialogues relèvent d’une réelle banalité et couplé à un scénario sans originalité, cela traîne en longueur à plusieurs reprises. Heureusement, l’ambiance sonore et la partie musicale sont réussies avec une bande-son plutôt correcte.
Moero Chronicle se situe dans un monde fantastique où les humains côtoient les Monster Girls, des créatures féminines à l’apparence humaine mais qui ont quelques particularités comme des facilités pour se battre ou quelques éléments visuels comme une queue ou des oreilles de chat. Io sera le personnage principal de l’aventure, un jeune humain particulièrement timide qui n’arrive pas à aborder des filles si ce n’est sa meilleure amie, Lillia. Sans véritable charisme, Io passe un peu pour le mec à côté de la plaque, qui ne sait pas comment appréhender les événements et a peur de passer pour quelqu’un qu’il n’est pas.
Rapidement, le scénario se met en place : les filles, ces Monster Girls, sont frappées par un fléau qui les rend étonnement bizarres. Elles deviennent alors agressives et ne ressentent plus aucune empathie notamment pour les humains. En tant que bon samaritain et sauveur du monde, il faudra alors aller à leur rencontre et s’en occuper. Pour cela, il suffira d’entrer en combat contre elles puis de les affaiblir de la manière la plus logique qu’il soit : les déshabiller. A l’instar des boss, on aura trois parties du corps à blesser, sous-entendu à déshabiller, et il faudra donc faire tomber entre autre, la jupe ou le haut de la mademoiselle. Bref, vous l’avez compris, la trame de fond bien clichée de la destruction du monde n’est qu’un prétexte pour déshabiller les Monster Girls. Une fois déshabillées, il faudra ensuite caresser leurs parties intimes et faire grimper une jauge dans un temps limité. Rarement réalisable du premier coup, il faut avouer que cette partie de gameplay était forcément plus adaptée sur Vita puisqu’il tirait profit du pavé tactile. Fan-service assuré, et assumé.
Oh non, je suis très vilaine, j’ai besoin d’une correction !
Les affrontements ne se limitent pas qu’à déshabiller les filles. Bien sûr, lorsque l’on se déplacera à travers les donjons, on croisera tout d’abord d’autres monstres, cette fois-ci sans aucun attrait spécialement féminin. Là, on aura un combat plus classique avec du tour par tour où il faudra descendre la vie des adversaires. Io, notre personnage principal, ne se bat pas directement mais peut venir stimuler les combattantes en augmentant une jauge de désir, puis une fois à un certain pallier atteint, il peut déverser ce désir sur une fille pour augmenter ses dégâts au prochain tour. Une particularité qui trouve rapidement ses limites mais qui apporte un léger côté tactique.
Néanmoins, les affrontements se résument très clairement à spammer la touche action. Il est possible d’utiliser des compétences spéciales et autres techniques que l’on acquiert avec le temps mais il faut avouer que le système de combat est assez simple en soi. On tape, on fait attention à sa vie, et c’est à peu près tout. Les monstres sont parfois insolites, on trouve notamment très rapidement un ennemi avec un slip sur la tête et d’autres fantaisies du genre. Mais malgré le sourire décroché, la répétitivité arrive vite : aucune folie en combat, si ce n’est qu’il faudra employer le bon élément pour prendre l’ascendant sur son assaillant. Finalement, le plus intéressant reste les combats de boss et donc des Monster Girls. C’est là vraiment qu’on pourra s’éclater puisque outre le petit changement au niveau des combats et les deux phases constatées, la difficulté est plus élevée et si vous n’y arrivez pas du premier coup, il faudra parcourir de nouveau le donjon pour retrouver la fille.
Moero Chronicle ne révolutionnera pas le genre, que ce soit sur ce plan-là ou tous les autres d’ailleurs. L’exploration peut d’ailleurs vite devenir pénible, les combats s’enchaînent à une vitesse folle et l’on n’a pas forcément le temps de souffler. A la manière d’un dungeon crawler, on avancera dans les différents niveaux à travers une vue à la première personne et le joueur devra trouver son chemin en parcourant le donjon. Plusieurs sont au programme et proposent des environnements plutôt variés et chouettes à parcourir avec des paysages enneigés et bien d’autres. Malgré tout, on regrette vraiment l’originalité de chaque donjon qui se répète inlassablement. Et c’est un peu dommage puisque avec ces graphismes colorés et ces différents environnements, on aurait pu avoir quelque chose de vraiment sympathique au niveau de l’architecture.
Moero Chronicle est un sympathique Dungeon RPG qui ne révolutionnera pas le genre
Du coup, votre but sera de retrouver toutes les Monster Girls après avoir complété votre groupe. Chaque fille de votre groupe est différente. Si l’on peut clairement noter un esthétique léché et un chara-design soigné pour chacune d’entre elles, il est bon de noter aussi qu’elles ont toutes des personnalités et compétences différentes. On pourra alors se rapprocher d’elles à travers le hub social du jeu et plus précisément, à l’auberge. C’est là que le protagoniste pourra passer du temps avec et leur parler tout comme leur donner des cadeaux. Il y a vraiment matière à faire et entre le casting complet et hétéroclite et le nombre d’actions à faire, c’est un régal niveau contenu à se mettre sous la dent. Il faut aussi compter sur tout cet aspect-là puisque la dimension tactique n’en reste pas moins importante.
Si l’on regrette la diversification des actions comme déjà expliqué plus haut, il faudra très clairement prévoir la stratégie adéquate pour avancer plus loin dans le jeu. Moero Chronicle peut vite devenir exigeant si vous n’avez pas formé le bon groupe de combattantes ou si vous n’avez pas encore les caractéristiques suffisantes. L’apprentissage est long et il faudra assurément enchaîner les combats pour augmenter votre niveau. Cela peut aussi bien être vu comme un moment pénible ou comme un défi, bien qu’avec le côté répétitif et assourdissant des combats, on se tourne malheureusement vers la première option.
Conclusion du test Moero Chronicle
Moero Chronicle est un Dungeon RPG aux bases bien solides. Sans révolutionner le genre, il sait utiliser ses mécaniques comme il faut. Derrière un scénario plutôt cliché et qui sert davantage de prétexte à déshabiller du regard les combattantes, Moero Chronicle propose tout de même une aventure sympathique, sexy sans être trop provocante et de l’humour bien dosé. Les combats, parfois trop nombreux et répétitifs, deviennent rapidement techniques lorsque la difficulté augmente et il faudra assurément prendre le temps de faire son équipe de rêve. Bref, il conviendra sans doute aux amateurs du genre.
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