Adaptation directe du film d’animation qui a cartonné en 2015, Monkey King Hero is Back propose une aventure pas forcément marquante mais plaisante à parcourir. A l’origine, il s’agit d’un long-métrage réalisé par Tian Xiaopeng et sorti en 2015 qui a su rassembler plus de 160 millions d’euros au box office. A l’époque, il était devenu le plus gros succès pour un film d’animation en Chine avant d’être dépassé par Kung Fu Panda 3 l’année d’après et Zootopie.
Le studio Oasis Games s’est décidé à adapter l’aventure en jeu vidéo. Le projet a d’abord été dévoilé au cours de la ChinaJoy avec un partenariat avec Sony Interactive Entertainment en tant que coproducteur. Le développement s’est bien passé et c’est sous la houlette de la distribution de THQ Nordic que le titre arrive dans le monde entier sur PC et PlayStation 4. On fait le point sur ce qu’il faut savoir.
Conditions de test : Nous avons terminé entièrement l’aventure en compagnie de Dasheng et de ses compagnons. Nous avons vu la fin du jeu et avons quasiment débloqué tous les trophées pour le platine. Le test a été réalisé sur une PlayStation 4 Pro.
Sommaire
ToggleUn point sur l’histoire
Dans les grandes lignes, le jeu vidéo Monkey King Hero is Back reprend l’histoire originale pensée dans le film d’animation. Il s’agit d’un jeu d’action/aventure où l’on y suit le voyage de Sun Wukong, un ancien sage qui a été emprisonné. Terriblement puissant, il a été gardé en captivité pendant plus de 500 ans dans une prison de glace. Un beau jour, un jeune garçon nommé Liuer qui était en train de fuir, a libéré le vieux singe par mégarde.
De nouveau libre, Sun Wukong va d’abord commencer par aider le jeune Liuer qui se faisait attaquer. Taciturne, pas franchement de bonne humeur, Sun Wukong (qui est d’ailleurs doublé par Jackie Chan dans la version originale), va remarquer qu’il ne peut utiliser pleinement sa force : il a encore des chaînes qui l’empêchent d’utiliser tous ses pouvoirs. S’en suit alors un voyage en quête de rédemption accompagné du garçon, d’une petite fille que ce dernier a sauvé et d’autres compagnons de route.
Tout comme le long-métrage, le scénario se base sur le roman Le Voyage en Occident de Wu Cheng’en. Il faut bien avouer que le conte qui est narré est très plaisant à suivre. On s’attache rapidement aux personnages et pour celles et ceux qui ne connaissent pas l’œuvre originale, l’histoire se suit sans déplaisir. Reste évidemment que le budget alloué n’étant pas très conséquent, il ne faut pas s’attendre à des cinématiques de haute volée.
On reste donc sur une narration couplée à quelques cutscenes sympathiques. Les développeurs ont pris évidemment quelques libertés, ne serait-ce que parce que l’on y incarne uniquement Sun Wukong dans un souci de cohérence avec les mécaniques de jeu. On aura également quelques nouvelles histoires et sous-intrigues et le studio a fait du bon boulot quant à la fidélité de l’œuvre de base en respectant l’univers imaginé par l’auteur.
Les dialogues sont bien écrits mais l’on regrette quelque chose qui peut nous agacer au fur et à mesure de l’aventure : les phrases redondantes. Qu’est-ce qu’il en devient pénible d’entendre le jeune Liuer crier à l’approche des monstres ou entendre nos compagnons répéter les mêmes phrases pendant que l’on explore et avance. C’est dommage et c’est l’un des démons du titre, son manque de moyens. On peut donc aisément comprendre les raisons de cette répétitivité qui se ressent aussi globalement sur l’épopée.
Une aventure classique mais plutôt bien amenée
Monkey King Hero is Back est classique. Très classique. Dans ses mécaniques ou ses graphismes, c’est un titre que l’on aurait très bien pu avoir sur des consoles de génération précédente. Pourtant, même si cela se ressentira sur ses visuels un peu datés et ses contrôles parfois un peu lourds et imprécis, cela ne fait pas de lui un mauvais jeu. C’est une expérience simple et qui relève d’un classicisme assez prépondérant mais qui vous fera passer un bon moment. Indéniablement, vous prendrez même du plaisir à finir le jeu et à parcourir les vastes contrées avec notre joyeuse troupe.
On va donc parcourir une dizaine de niveaux qui ressemblent à des zones où il faut aller d’un point A à un point B. L’exploration n’est pas vraiment de mise puisque même si l’on a parfois quelques embranchements, il suffit de suivre la carte. On a bien sûr quelques collectibles et objets à ramasser çà et là mais on avance, on regarde un peu sur son passage, et on arrive en fin de zone. On aura à la fois des collectibles qui serviront à améliorer notre personnage mais aussi des ressources que l’on pourra monnayer à une marchande pour avoir des potions de vie et autre élixir de mana. Comptez d’ailleurs environ 5 à 6 heures côté durée de vie pour voir le bout de l’histoire, une dizaine si vous voulez tout terminer.
Sur la route, on aura différents monstres qui nous bloqueront le passage. Une touche pour frapper, une autre pour donner un coup puissant, une dernière pour esquiver et vous savez quasiment tout du système de combat. Il ne faut donc clairement pas s’attendre à quelque chose de profond mais les coups ont un certain impact et il est grisant de mettre à terre les nombreux ennemis que l’on croisera. On a donc un système simple, sans réelle distinction mais qui fonctionne bien.
Tes compétences, tu développeras
Ajoutons tout de même quelques subtilités. Pour commencer, il est possible de se la jouer furtif. Dasheng, de son surnom, peut s’accroupir et marcher silencieusement. Cela lui permet d’esquiver et de passer à côté de certains combats, mais également d’éliminer les adversaires d’un seul coup. On pense notamment aux mini-boss qu’il est gratifiant de tuer de cette manière-ci. La parade permet quant à elle de rentrer dans une phase qui ressemble à un face à face, où il faut spammer la touche d’attaque pour en sortir vainqueur et l’on y retrouve également de la magie.
Celle-ci fonctionne sous la forme de compétences que l’on débloque. On pourra donc puiser dans notre barre de mana pour lancer un combo mortel de coups ou encore attaquer de loin (comme la technique du poil où l’on balance nos poils pour terrasser à distance). Mais cette magie sert également de technique hors des combats comme la possibilité de courir plus vite, se téléporter à un point de sauvegarde ou faire apparaître les objets autour de nous ou la barre de vie des ennemis. On peut aussi invoquer un banc par exemple, pour mettre à profit nos talents en kung-fu, ou alors user d’un objet du décor pour coller une rouste à un opposant.
Le fait que Dasheng évolue au fur et à mesure permet d’apporter une certaine motivation à la progression. Au départ, même s’il excellent au corps à corps, il ne dispose pas encore de tous ses pouvoirs. C’est à la fois en collectant des Dieux de la Terre que l’on augmente nos barres de vie, mana et force dans un premier temps mais aussi en franchissant certaines étapes que l’on obtient de nouvelles compétences, qui elles-mêmes peuvent être améliorées en fonction de notre expérience glanée.
Au fur et à mesure que l’on avance, Monkey King Hero is Back nous montre donc sa réelle identité, un jeu d’action/aventure sympathique que l’on fait en quelques sessions. Cependant, il nous dévoile également une facette un peu moins reluisante, son côté répétitif. Les combats de boss finissent par se ressembler, la boucle monotone pour finir les niveaux se ressent vers la fin et le dernier niveau n’est clairement pas au niveau des autres et ressemble plutôt en une folle course pour rusher la fin.
Reste que l’on peut tout de même noter un jeu qui tourne bien, et qui, même si graphiquement n’est pas digne de la PlayStation 4, a le mérite d’être fluide, sans bug notable et avec des décors sympathiques et des couleurs chatoyantes. Les retours sur PC sont moins élogieux si l’on regarde la fiche Steam qui fait office d’une adaptation moins réussie avec une résolution pas top et autres soucis techniques. Vous l’avez compris, si vous avez le choix du support, partez sur la PS4.
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