C’est en ce début de mois de février que Milestone nous propose Monster Energy Supercross, un nouveau jeu de course centré sur le supercross qui prendra place dans la compétition du même nom. Même pas un an après la sortie de MXGP3, les développeurs milanais reprennent le guidon en main pour partir à la conquête des tracés boueux en essayant de pousser un peu plus leurs mécaniques.
Sommaire
ToggleLe moteur graphique désormais maîtrisé
Bien conscient d’avoir poussé son moteur graphique dans ses derniers retranchements, Milestone a décidé de lâcher ce dernier pour passer au très réputé Unreal Engine 4, désormais connu de tous. Lui permettant à la fois d’approcher aisément la Switch puisque les derniers titres du studio sont aussi arrivés sur la nouvelle console de Nintendo, l’Unreal Engine 4 a surtout permis de passer un cap important sur le plan technique avec un aspect visuel plus poussé et un meilleur dynamisme.
Après un premier essai balbutiant et plutôt concluant avec MXGP3, Milestone remet donc le couvert sur Monster Energy Supercross avec l’utilisation du même moteur. Cela avait permis d’apporter pas mal d’améliorations notables et cela se confirme encore une fois ici. Et si l’on en parle dès le début du test, c’est parce que les avancées sont tout de même assez importantes pour les souligner d’emblée. L’équipe de développement a su apprivoiser encore un peu plus le moteur et concrétise les esquisses de l’année passée.
Même si cela ne sera pas la claque graphique que certains aficionados des jeux de course recherchent, les habitués des jeux du studio remarqueront tout de même les efforts prodigués ici. C’est on ne peut plus simple : celui-ci a su reprendre les bases acquises pour les perfectionner. On a là des graphismes plus respectables, une modélisation des pilotes et des motos convaincantes – tout comme le sound design de manière globale, une gestion de la météo et des décors améliorés tandis que la boue a un excellent rendu. Techniquement, on reproche quand même au titre d’être parsemé de quelques soucis surtout du côté du framerate. Il n’est pas rare que l’on rencontre de belles chutes lors du départ notamment lorsque le titre doit gérer la vingtaine de pilotes à l’écran en même temps. Difficile de faire un holeshot dans ces conditions me direz-vous.
Bien sûr, on suppose que les développeurs sont déjà sur le coup et l’on pourra espérer un patch pour corriger ces soucis d’optimisation mais au moment de la commercialisation, les baisses de FPS ne sont encore pas corrigées. Même constat aussi lorsqu’un groupe se retrouve à terre à cause d’une collision. S’il faudra tout de même un bon paquet de coureurs qui tombent pour causer une chute de framerate, le système n’a pas l’air de savoir gérer à la fois la course en elle-même et les collisions à l’écran. Dommage, parce qu’il faut quand même souligner et saluer les avancées techniques de manière globale avec des graphismes bien plus léchés qu’auparavant.
Devenons pilote pour de bon
Mais passons maintenant au cœur du jeu et laissons de côté la partie technique. Si Milestone est réputé pour avoir bossé sur l’asphalte bien chaud avec les séries MotoGP ou encore plus récemment RIDE, on a quand même senti le studio bien plus à l’aise depuis qu’ils se sont lancés sur MXGP et d’autres disciplines du genre. Une fois l’écran titre passé, on nous plonge rapidement dans une première course histoire d’évaluer notre niveau et nous familiariser avec les premières commandes. Puis, on nous laissera le choix de partir un peu à droite et à gauche, avec un mode carrière, du multijoueur en ligne, un éditeur de terrain et quelques courses supplémentaires comme la possibilité d’accéder à un championnat ou courir librement.
A première vue, le contenu semble des plus faméliques et l’on regrette déjà le manque de variété. Que du classique, du réchauffé, aucun mode qui pourrait éventuellement attirer le premier regard. Mais soit, tournons-nous vers le mode carrière. Après la création de son avatar – encore un peu plus poussée sans révolutionner l’éditeur, on file donc vers les différents menus pour découvrir un peu ce qui est proposé. Puis, on fonce vers notre première course, on se classe correctement et… très rapidement, on remarque que la carrière ne possède aucune profondeur. Une fois le constructeur choisi, il suffira d’accumuler les crédits pour passer à une autre moto et le choix des sponsors se fait sans aucune restriction, si ce n’est, bien se classer.
On enchaînera alors bêtement les courses et si au final, elle suit plus ou moins ce que l’on connaissait dans les précédentes productions du studio, cette carrière est encore plus dénuée d’intérêt. Une simple voix-off de temps à autre, des messages de fans et des commentaires cachés dans un coin de l’écran, aucun objectif secondaire, pas de véritable pression de la part des constructeurs, rien. Les contrats évoluent sans y toucher et c’est vraiment dommage de ne pas avoir des prérequis nécessaires pour évoluer dans une carrière qui ne porte son nom que pour faire joli.
Il faudra faire avancer notre avatar à travers de nombreux tracés en partant d’une 250SX puis l’on passera à la catégorie la plus importante, la 450. Il n’y a que les éléments de personnalisation et d’autres possibilités au niveau de la mécanique qui importeront vraiment votre périple. La récolte de crédits pour obtenir de nouvelles pièces pour sa moto donnera le seul véritable prétexte à boucler le mode carrière. Il sera possible de changer le guidon, la mousse du guidon, les poignées, les jantes, les pneus et bien d’autres parties de sa moto. Si certaines pièces sont purement cosmétiques, d’autres altéreront légèrement la vitesse, accélération, maniabilité ou puissance de freinage de votre bolide. On appréciera tout de même la présence de pas mal de marques du milieu.
Enfin, si l’on met de côté les autres modes classiques avec l’habituel contre-la-montre, le championnat ou la course unique, il reste une composante intéressante qu’il est capital d’aborder : l’éditeur de niveau. Monster Energy Supercross intègre un mode dans lequel il sera possible de créer vos propres circuits à partir d’un système vraiment abouti. S’il vous faudra du temps pour faire un tracé convenable, on se délectera tout de même sur les fonctionnalités proposées ici avec un éditeur vraiment très facile à prendre en main et plutôt complet. Certes, il manque clairement de quoi rendre le terrain plus joli surtout que l’on tourne rapidement en rond pour les décors mais c’est sans doute l’une des plus grandes forces du titre qui ne demande qu’à être peaufiné et perfectionner dans les hypothétiques nouvelles productions du studio. D’ailleurs, si l’on veut être un peu tatillon, l’outil pour la démarcation des limites est un peu fastidieux au début, mais cela se prend finalement en main avec moult réitérations. Créer, modifier, partager à la communauté, c’est fluide, intuitif et l’on appréciera vraiment cet aspect communautaire qui vient rehausser le niveau d’un multijoueur globalement plat, sans mode intéressant et qui ne possède même pas d’écran splitté.
Et sur le terrain ça donne quoi ?
Si le contenu reste assez léger dans l’ensemble, Monster Energy Supercross se rattrape tout de même sur le terrain et fort heureusement pour lui. Si l’on a déjà évoqué les avancées graphiques du soft, il reste tout de même à préciser que les sensations de vitesse sont vraiment bonifiées ici. Si bien sûr, on roulera pour la plupart du temps à petite allure au vu de la configuration des circuits, on ressent tout de même quelques sensations lorsqu’il est question d’accélérer en pleine ligne droite et cela donne un peu plus de crédit aux sauts à effectuer et comment les aborder. Ces derniers ont eux aussi profité d’une amélioration globale puisque le jeu aérien est plus agréable même s’il manque encore un peu de tonicité.
Mais le soft se joue tout de même assez différemment d’un MXGP puisque là, il n’est plus question de motocross mais de supercross. La différence est alors assez importante puisque l’on se retrouve avec une discipline typiquement américaine avec un véritable spectacle. Circuits techniques, virages serrés, courbes punitives, les tracés sont remplis de petites surprises pour les moins connaisseurs. Bien que davantage fermés avec des décors peut-être un peu moins variés, les circuits restent de belles découvertes qui demanderont aux pilotes de gérer efficacement les petites subtilités ci-et-là.
Fort de son savoir-faire avec les autres simulations sportives à deux roues que l’on a citées précédemment, Milestone nous fait parvenir un jeu toujours permissif dans son gameplay. Malgré tout, on ressent quelques ajustements effectués au niveau de la gestion de la physique et la répartition du poids, des ajustements pas toujours réussis et qui peinent à convaincre. Finalement, on a du mal à comprendre les différentes configurations avec un paramétrage pas toujours évident, cette répartition de poids n’étant pas vraiment ressentie par le pilote se traduisant notamment dans sa façon de se placer sur sa moto lors des virages et des sauts.
Du coup, malgré des tracés qui auraient dû être plus techniques, Monster Energy Supercross n’arrive pas toujours à traduire cette complexité, la faute à un rapport non pas mal calibré, mais pas assez profond pour le coup. Heureusement qu’il faudra doser comme il faut son accélération lors des sauts pour retomber là où il faut et anticiper les virages avec un élan bien ajusté. En améliorant ses sensations de vitesse, ses mécaniques en profitent également et il faudra se placer correctement pour passer des chemins plus techniques et encore plus tortueux qu’à l’accoutumée. Bref, les habitués des jeux du genre devraient s’y retrouver sans bien mal et prendre tout de même pas mal de plaisir à piloter ces deux roues.
Cet article peut contenir des liens affiliés