Seulement quelques mois après Monster Hunter Rise, Capcom tente à nouveau de décliner son jeu de chasse avec la suite de l’opus sortie à l’époque sur 3DS, Monster Hunter Stories 2 : Wings of Ruin. Le premier n’ayant pas répondu aux attentes malgré un spin-off plutôt bon dans l’ensemble, Capcom a parfaitement rodé sa communication en profitant astucieusement de l’aura des Monster Hunter (et surtout Rise ici) qui n’a pas cessé de prendre de l’ampleur depuis Monster Hunter World. Plusieurs questions se posent alors. Est-ce que Monster Hunter Stories 2 est une bonne suite ? Une bonne alternative pour les fans de chasse ? Ou encore une bonne porte d’entrée ?
Conditions de test : Nous avons terminé le titre sur Switch en oscillant entre le mode docké et le mode portable. Nous avons également tâté de nombreuses quêtes annexes ainsi que du Endgame. Nous n’avons malheureusement pas pu essayer les modes en ligne, les serveurs étant vides au moment de notre test. Nous mettrons l’article à jour une fois que ce sera le cas.
Mise à jour : Nous avons pu tester les fonctionnalités en ligne et Capcom montre encore une fois la maitrise du système. Bien que l’on puisse participer à des matchs en PVP et des matchs en arène contre des monstres coriaces à vaincre en quelques tours, on retiendra surtout les expéditions qui permettent d’obtenir des monstres rares. Comme attendu, la dimension farming propre à la licence est encore une fois de mise, mais elle représente ici un petit plus. Rien a signaler au niveau de la stabilité malgré quelques latences durant les matchs mais sans gravité (nous avons surtout rencontré des japonais en ligne cela dit).
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ToggleLe pouvoir de l’amitié enfin matérialisé
Normalement, quand on pense à Monster Hunter, on a immédiatement en tête des chasses endiablées contre d’énormes bêtes féroces. Mais pourquoi pas capitaliser sur la force de cette licence, à savoir les monstres, pour en faire un Pokémon-like plus accessible ? Dans l’idée, le concept peut se résumer à ça. En effet, on troque ici la rudesse du gameplay en temps réel pour du tour par tour. De plus, dans Monster Hunter Stories 2 : Wings of Ruin, on se lie d’amitié avec les monstres (appelés Monsties) pour en combattre d’autres. C’est ce qui définit le rider par rapport au chasseur.
Ce spin-off est en plus l’occasion de s’immerger dans cet univers avec une narration plus fournie et surtout des personnages hauts en couleur qui nous accompagnent tout du long de notre parcours. On retrouve d’ailleurs quelques têtes connues du premier opus comme le felyne Navirou ou encore Reverto qui viendront donner des petits clins d’œil aux joueurs de l’opus précédent mais rassurez-vous, pas besoin de l’avoir fait pour apprécier celui-ci. Même si l’on reste sur quelque chose de très « anime shonen » dans l’ensemble, ne serait-ce que dans le design par rapport à la série principale, Capcom a tout même rendu la chose moins enfantine qu’auparavant.
D’ailleurs, en parlant de shonen, on aura rarement autant justifié le pouvoir de l’amitié qui se matérialise dans la pierre du héros ou de l’héroïne léguée par votre grand-père Red (qui n’est pas le protagoniste) du premier opus au cas où vous vous poseriez la question), une légende dans le monde des riders. Cet artefact permet non seulement de vous lier d’amitié avec les monstres mais aussi d’activer leur pouvoir caché.
L’histoire va nous emporter à travers tout un continent où l’on devra enquêter sur une mystérieuse lumière faisant enrager les monstres. Cette menace serait en plus liée au Rathalos légendaire avec lequel vous nouez rapidement un lien fort, mais qui sera également considéré comme une menace d’après certains écrits anciens. Des chasseurs et de mystérieux riders s’ajoutent ainsi aux dangers qui pèseront sur vous et votre nouveau meilleur ami monstie.
L’esprit de la licence très (trop ?) fidèle
Ce que l’on apprécie dans Monster Hunter en général, c’est son approche de la nature. On ne tue pas les monstres par plaisir, il s’agit surtout de survie et de restaurer l’équilibre d’un écosystème fragile. C’est principalement à travers cette thématique que l’on va progresser dans le scénario. On mêle ça à une petite dose d’humour (grâce à Navirou qui n’est pas la mascotte insupportable auquel on pourrait penser) et de camaraderie pour obtenir l’ambiance de ce Monster Hunter Stories 2 : Wings of Ruin.
Et nous sommes effectivement devant une belle porte d’entrée aux codes de la licence dont ceux qui rebutent certains novices. Car il est vrai que les quêtes et les objectifs ne varient pas beaucoup puisque cela se restreint à de la cueillette de ressources et bien sûr de la chasse aux monstres. Ainsi, le scénario avance assez doucement et il est surtout question de trouver tous les prétextes pour zigouiller la créature suivante. Mieux encore (ou pire encore selon le point du vue) on retrouve cette dimension de farming afin de rassembler les matériaux nécessaires à la confession d’armes et d’armures.
Le pinacle étant la récolte d’œufs afin de recruter le plus de Monsties possibles. En fouillant les nids, vous pouvez tomber parfois sur des œufs plus rares que d’autres, un trait signifiant que le monstie à l’intérieur aura un ou plusieurs gènes rares. Eh oui, comme pour les Pokéfans hardcore cherchant les meilleurs statistiques possibles via l’élevage, ce système de gênes vous permet de personnaliser vos monsties en utilisant la transmissions de gène d’un monstie à l’autre. Le processus fait disparaitre le donneur et ainsi il vous faudra plus que l’équivalent d’une bonne omelette pour composer l’équipe de vos rêves.
Qu’on aime ou non cette dimension de farming, elle apporte une certaine profondeur au gameplay et fait bien sûr le sel de la série. Toutefois, si vous souhaitez compléter le mode histoire, il ne sera pas nécessaire de plonger trop profondément dans les gènes. Ce seront surtout les amateurs de défis en mulitjoueur avec ou contre d’autres riders qui s’amuseront à faire les combinaisons plus poussées. Pour ceux voulant rester en solo, la partie Endgame du titre pourra justifier les montées en puissance et les synergies même si nous n’en dirons pas plus là-dessus pour vous laisser la surprise.
Pierre/ticket/lames doubles
Monster Hunter Stories 2 : Wings of Ruin sera sans doute la première expérience de beaucoup de joueurs, mais il est bon de noter que Capcom a également amélioré un concept qui n’a pas presque pas bougé. On retrouve ainsi des combats au tour par tour où l’on se bat aux côtés de nos monsties avec des types d’attaques rappelant le pierre/papier/ciseaux (force, vitesse, technique). Cependant, le principe est bien moins aléatoire qu’auparavant puisque les monstres sont souvent plus enclin à utiliser un élément en particulier même si cela peut changer au cours du combat lorsque qu’ils deviennent enragés ou tout simplement lorsque qu’ils utilisent des compétences spéciales non liées à ce système.
En outre, les développeurs ont eu la bonne idée de rendre le système plus flexible puisque l’on peut changer de monstie et d’arme une fois par tour pour adapter sa stratégie. Votre équipement sera d’ailleurs déterminant pour éliminer rapidement les parties importantes d’un monstre comme une queue empoisonnée. Encore une fois, il est plaisant de voir à quel point l’ADN du jeu d’origine est retranscrit dans ce RPG puisque notre connaissance des monstres sera notre plus grand atout. Par ailleurs chaque arme et armure dispose de talents propres qui vous permettent d’affiner encore plus vos approches (miser sur les attaques foudre, les coups critiques…).
En plus des monsties vous serez régulièrement accompagné par un équipier qui vous épaulera lors des joutes. Bien que l’on ne puisse pas contrôler leurs actions, ils sont relativement solides pour ne pas être des boulets. Cela nous amène justement aux combats contre d’autres riders. Ici, le game over se déclenche si vous ou votre coéquipier perdez 3 cœurs sachant que vous en perdez un à chaque KO sur vous ou un monstie. Même si le challenge n’est pas au rendez-vous de ce côté-là, c’est au moins une bonne introduction à ce qui vous attend en ligne. Comptez donc une durée de vie colossale si vous vous immergez à fond.
Mieux en mode portable sur Switch ?
En plus des mécaniques, les combats sont dynamisés par toutes sortes d’interactions comme des duels aériens, l’exploitation de talents d’armes ou de Monsties, mais surtout les talents d’amitié. Ces techniques ultimes sont l’occasion d’observer des mises en scène impressionnantes et souvent loufoques, ce qui nous fait voir les monstres sous un autre jour. Ces derniers sont d’ailleurs les vraies stars du jeu puisque Capcom en a implanté une bonne partie et d’autres arriveront via des mises à jour gratuites par la suite.
Clairement, le temps a fait du bien à la licence Monster Hunter Stories puisque l’on a vu apparaitre beaucoup de nouveaux monstres inédits depuis le premier titre. Ils ont en plus un rôles crucial dans l’exploration puisqu’ils disposent également d’actions en selle pour notamment franchir des obstacles ou trouver plus facilement des ressources. Globalement, l’exploration est plutôt agréable et l’on retrouve différents biomes, antres et donjons à explorer. Même si Pokémon Epée/ Bouclier nous fait relativiser quand à ce que peu offrir la Switch avec un RPG de ce calibre, Monster Hunter Stories 2 : Wings of Ruin reste indéniablement un très beau jeu dans l’ensemble.
Il n’atteint pas malheureusement la qualité d’un Monster Hunter Rise, surtout techniquement vu que le soft se révèle assez limite lorsque l’on parcours certains lieux, et surtout les vastes zones. Rien qui vient perturber grandement l’expérience, mais il faut cependant le signaler. Par contre, les chutes de FPS semblent être moins présentes en mode portable, ce qui est sans doute du à la résolution plus faible. Les possesseurs de Switch lite seront donc rassurés puisque le jeu s’apprécie bien plus de cette façon sans que l’on perde énormément en qualité. Si vous souhaitez une technique irréprochable, il faudra vous tournez vers la version PC si vous le pouvez.
Pour finir, sachez que Monster Hunter Stories 2 : Wings of Ruin propose des doublages en anglais et en japonais plus que corrects. En ce qui concerne les musiques, le côte à côte permanent avec Monster Hunter Rise ne lui rend pas service. La bande-son reste agréable mais on n’atteint pas les merveilles sonores qu’a pu offrir le dernier jeu de chasse.
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