Depuis ses débuts en 2004, personne n’aurait imaginé qu’un Monster Hunter serait aussi attendu dans le monde entier. Avec Monster Hunter: World en 2018, la licence de Capcom n’a cessé de gagner en popularité pour devenir le géant qu’il est aujourd’hui dans l’industrie. Après le succès de Monster Hunter Rise, Capcom revient avec Monster Hunter Wilds, un épisode qui s’annonce comme une véritable révolution. Ce nouvel opus promet d’explorer des environnements plus vastes et dynamiques. Face aux attentes immenses des joueurs, le titre a la lourde tâche de redéfinir une formule qui a déjà conquis des millions de chasseurs. Reste à voir si Capcom réussit une nouvelle fois à frapper fort avec cette nouvelle génération de chasse.
Conditions de test : Nous avons joué une soixantaine d’heures à la version PC du titre avec la configuration suivante : AMD Ryzen 7 5800X3D, 16 Go de RAM DDR4 et AMD Radeon RX 6700 XT. Nous avons joué en résolution 1440p en performances « élevées » et avec le FS3 activé en mode équilibré. Nous avons complété l’entièreté du mode histoire et de la partie endgame, ainsi que toutes les quêtes annexes. Nous avons joué en ligne avec d’autres joueurs (PC et consoles) et nous avons également pu prendre en mains la version PS5 sous tous ses modes graphiques. Du fait des restrictions définies par Capcom (et aussi pour ne pas divulgâcher les surprises), nous ne sommes pas en mesure de parler de l’entièreté du contenu du jeu. Enfin, sachez que le testeur est un grand habitué de la série, ayant fait la quasi-totalité des jeux existants depuis plus de 15 ans.
Sommaire
ToggleLa délicieuse sauce Seikret de Monster Hunter
Si la série Monster Hunter a su captiver des millions de joueurs à travers le monde, c’est grâce à son gameplay exigeant, sa coopération en ligne immersive et son univers foisonnant, peuplé de créatures impressionnantes. À la croisée du RPG et du jeu d’action, Monster Hunter repose sur un cycle simple mais redoutablement efficace : traquer, chasser, récolter, améliorer son équipement, puis recommencer face à des adversaires toujours plus redoutables. Ce qui rend la franchise si unique, c’est cette boucle de progression gratifiante où chaque arme et chaque pièce d’armure se méritent au terme d’un combat épique.
De plus, le multijoueur en ligne renforce considérablement l’expérience, en créant une véritable communauté de chasseurs prêts à affronter ensemble des monstres toujours plus impressionnants. Sans oublier que la licence s’est illustrée comme l’une des plus bienveillantes du jeu vidéo, grâce à un système misant sur la coopération et à l’attitude exemplaire de ses vétérans, toujours enclins à épauler les nouveaux venus.
Mais si la saga s’est imposée, c’est aussi parce qu’elle a su évoluer dans la bonne direction. Avec Monster Hunter: World, Capcom a modernisé la formule en rendant les environnements plus dynamiques et interconnectés, tout en offrant un meilleur confort de jeu. Monster Hunter Wilds pousse cet élan encore plus loin, en introduisant des écosystèmes plus vivants que jamais et des biomes en évolution constante, où le climat et la faune influent directement sur les chasses. Les créatures ne se contentent plus d’attendre le joueur : elles interagissent entre elles, migrent en fonction des conditions météorologiques et adoptent des comportements encore plus réalistes.
Nous avons ainsi droit à de nouveaux monstres au design très inspiré, mais surtout à une meilleure manière de les mettre en valeur, en intégrant des environnements dédiés qui reflètent leurs spécificités. L’un de nos exemples favoris est la Lalabarina, avec son nid de toile rouge, à la fois élégant et mortel. Parfois, ces environnements sont même liés aux conditions météo, comme pour le Rey Dau, accompagné d’un gigantesque orage.
Une histoire qui Nata pas
L’aventure prend place dans une région inexplorée appelée les Terres interdites. Non loin de la frontière de cette contrée sauvage, la Guilde des chasseurs porte secours à un jeune garçon nommé Nata, dont le village a été attaqué par une créature énigmatique, surnommée le « Spectre Blanc ». Face à cette nouvelle menace, la Guilde décide d’organiser une expédition pour enquêter sur ces terres et venir en aide à leurs habitants.
Si la série Monster Hunter a toujours privilégié le gameplay à l’histoire, ce nouvel opus ambitionne de mieux immerger le joueur dans son univers. Capcom a ainsi souhaité donner plus de poids au récit, en faisant intervenir davantage de personnages humains et en densifiant les interactions. Le chasseur est dorénavant doublé, on dispose de choix de dialogues annexes, et on profite de phases plus contemplatives où l’on chemine aux côtés de PNJ, discutant de la faune et de la flore — sans oublier quelques bonnes idées en matière de lore. La petite touche d’humour est assurée par les Wudwuds, sympathiques créatures forestières au langage singulier.
Malgré ces efforts, les développeurs conservent un schéma narratif relativement condensé : on enchaîne les chasses à un rythme soutenu pour protéger l’écosystème. En un sens, le jeu nous pousse à achever rapidement la quête principale, afin d’accéder au contenu post-game et de commencer à farmer armes et équipements de Haut Rang. C’est à ce stade que l’on peut vraiment profiter du jeu dans son ensemble, notamment en matière d’exploration. On se balade alors pour récolter des ressources, dénicher des zones cachées, pêcher ou même déclencher spontanément des chasses en attaquant une cible au hasard.
Capcom a toutefois effectué un gros travail pour rendre les personnages plus attachants. Ils participent activement aux événements (surtout Alma) et les évènements de la trame principale bénéficient d’une mise en scène plus soignée, ce qui valorise encore davantage les monstres. Monster Hunter Wilds profite en prime d’un doublage français de bonne facture, même si l’on déplore l’absence de la fameuse « langue Monster Hunter » traditionnelle.
Le bal des Focus
Côté gameplay, Monster Hunter Wilds cultive ses points forts et atteint presque la perfection, en fusionnant le côté méthodique de World et la dynamique de Rise. Contrairement à d’autres jeux d’action plus nerveux, la licence prône un rythme plus posé et stratégique, où chaque coup compte et où il faut anticiper les mouvements des monstres pour éviter un K.O. en quelques assauts. Le système est exigeant mais incroyablement gratifiant, notamment grâce à l’excellent impact des coups, particulièrement sensible lors des blocages ou des contres, comme ceux que nous faisons régulièrement avec la morphohache.
Le style de jeu dépend aussi du choix de l’arme. Avec les 14 types à disposition (armes à distance, armes lourdes, armes rapides, etc.), chacun trouvera forcément son bonheur. Cet éventail varié atténue la rigidité qui pourrait déplaire à certains, certaines armes ayant des animations assez lourdes. De plus, la monture Seikret, qui rappelle un Chocobo, fluidifie les déplacements et ne sert pas uniquement de moyen de transport rapide. Elle facilite grandement le repositionnement en combat et permet de transporter une deuxième arme, l’une des principales nouveautés de cet épisode.
Bien qu’il soit toujours plaisant de se concentrer sur un seul type d’arme pour la maîtriser à la perfection, la possibilité d’en embarquer deux offre davantage de flexibilité et enrichit les stratégies. C’est notamment utile pour cibler différentes parties d’un monstre. On peut, par exemple, utiliser un katana pour sectionner la queue, puis un marteau pour asséner des dégâts contondants sur des zones plus solides. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Comme d’habitude, la fabrication d’armures et d’armes va vous permettre de personnaliser votre style grâce aux talents liés à chacune d’elles ainsi qu’aux éléments et afflictions infligés par les armes afin de créer un arsenal spécifiquement utile pour un type de monstre en particulier.
L’introduction du mode Focus est également une addition particulièrement ingénieuse de Capcom. Il permet de cibler avec précision les points faibles et les blessures des monstres en maintenant une touche. Suivant le type d’arme, cela permet d’effectuer des combos assez spectaculaires tout en infligeant de très gros dégâts. Ce n’est pas forcément très intuitif au début, surtout pour les vétérans, mais la mécanique s’apprécie assez rapidement et devient incontournable.
Un multi encore plus sauvage
On ne vous cache pas qu’il y a aussi une part de magie dans ce Monster Hunter. Après plus de soixante heures de jeu à manier presque exclusivement la Morphohache, nous sommes loin de nous lasser de nos sessions de chasse répétées. De plus, on redécouvre presque le gameplay lorsque l’on s’essaye à de nouvelles armes, en particulier celles nécessitant un peu plus de technique comme l’insectoglaive ou une arme à distance qui demande des habitudes de jeu différentes.
Le titre parvient également à rendre les chasses en solo très agréables, grâce à un Palico extrêmement polyvalent, toujours présent pour aider au bon moment, mais sans jamais trop en faire. Le plaisir est cependant encore plus grand lorsque l’on part en chasse avec d’autres joueurs en ligne. Cet opus marque d’ailleurs un tournant pour la série en intégrant enfin le crossplay. Au niveau de la stabilité des serveurs, nous avons connu une expérience en ligne plutôt solide, malgré une poignée de déconnexions survenues au camp. Si les ajouts en termes d’environnements nous laissent parfois sur notre faim, certains éléments restent particulièrement réussis. Les biomes variés affichent une direction artistique soignée et des changements météorologiques en temps réel saisissants. Les cartes sont riches en possibilités d’interaction, permettant de faciliter la traque et d’infliger de lourds dégâts aux monstres. Le comportement des monstres est encore plus réaliste : on peut les voir chasser et, bien sûr, se battre entre eux dans des duels de territoire épiques.
Le monde ouvert promis, sans transition, est effectivement au rendez-vous et relie la plupart des zones entre elles. Néanmoins, cela se fait sous forme de circuit, elles ne sont pas vraiment interconnectées de manière plus tentaculaire. De plus, la toute première zone (celle de la bêta) est assez unique en son genre, proposant des étendues ouvertes très vastes, alors que nous espérions un peu plus d’espace dans les autres zones pour mieux mettre en avant les mécaniques de meute, assez anecdotiques au bout du compte.
Malgré tout, on trouve une multitude de ressources à récolter, principalement destinées à fabriquer des objets de chasse particulièrement utiles, comme des potions, des barils ou encore des munitions pour la fronde. La collecte est d’ailleurs considérablement facilitée grâce au grappin, qui permet de ramasser presque tout sans même descendre de Seikret. Malgré tout, Capcom jette ici des bases solides pour soutenir le jeu via des mises à jour gratuites et, pourquoi pas, une éventuelle extension à la Iceborne/Sunbreak. Cela reste spéculatif, mais au vu du passé de la franchise, Monster Hunter Wilds représente sans doute un excellent investissement sur le long terme.
Les performances sur PC et PS5
Les camps de base sont un autre moyen de récolter bon nombre de ressources en dépensant de l’argent et via d’autres services de collecte qui s’activent périodiquement. Chaque zone majeure en dispose et offre souvent un service unique. Les camps sont toutefois moins importants que dans les précédents jeux étant donné qu’ils n’ont plus ce rôle d’énorme HUB. Ils servent surtout de point de chute, de même que les camps provisoires. Ils peuvent être installés temporairement dans divers emplacements uniques. Ces camps offrent des fonctionnalités similaires aux camps de base, telles que la gestion de l’équipement et des objets, et permettent aux chasseurs de se reposer et de récupérer en pleine expédition. De plus, les camps provisoires peuvent être personnalisés visuellement. Cependant, la plupart de ces camps seront souvent dans des zones dangereuses et détruits aléatoirement par des monstres.
Bien que le RE Engine reste globalement performant, il commence à accuser un certain retard. Ne vous méprenez pas, Monster Hunter Wilds arbore une belle patte graphique et, comparé à Monster Hunter World (alors que Rise était d’abord sorti sur Switch), il propose un rendu visuel supérieur et un écosystème particulièrement immersif. Toutefois, à l’instar de Dragon’s Dogma 2, on sent que le moteur montre ses limites dans des environnements ouverts.
Sur PC, l’optimisation demande encore un peu de travail. Le jeu s’en tire assez bien grâce à l’option de « génération de trames » (une technologie d’intelligence artificielle permettant d’accroître le nombre d’images par seconde). Malgré quelques rares bugs visuels isolés, cette fonctionnalité offre une fluidité appréciable. On passe ainsi d’un framerate moyen allant de 40 à 60 FPS (pour une moyenne de 50) à une plage de 70 à 100 FPS grâce à cette technologie, le tout en maintenant un rendu élevé grâce au FSR en mode équilibré.
Concernant la version PS5 standard, notre ressenti s’avère globalement très positif. Par rapport à la bêta, la stabilité du framerate est nettement améliorée et le rendu visuel plus propre. Les trois modes proposés constituent un excellent compromis, selon ce que vous souhaitez privilégier.
Un endgame en mode Alpha
Bien que nous n’avions initialement pas le droit d’en parler dans ce test, l’événement Play! Play! Play!, diffusé le 22 février au Japon par PlayStation, a levé le voile sur une partie du contenu endgame. On peut donc évoquer quelques éléments de fin de partie, bien que nous ne puissions pas rentrer dans les détails pour éviter de gâcher certaines surprises. Parmi les nouveautés, on retrouve notamment l’existence des monstres Alpha, des créatures ayant survécu à de nombreuses batailles et devenues bien plus puissantes que leurs homologues classiques. Les traquer permet d’obtenir des ressources uniques, indispensables pour la fabrication des armes Artian, une catégorie inédite en dehors de l’arbre habituel et pouvant être améliorée avec des matériaux spécifiques.
De plus, les amateurs de Monster Hunter 4 seront ravis d’apprendre le retour des monstres Furie, même si nous ne pouvons pas en dire davantage. Autre ajout notable, le grand retour des décorations, ces joyaux que l’on peut insérer dans les armes et armures pour ajouter de nouveaux talents. Ils s’obtiennent au fil des quêtes de Haut Rang, tandis que les monstres Alpha peuvent fournir des joyaux multi-talents. Pour accumuler des ressources en masse et fabriquer l’équipement de vos rêves, les investigations font également leur retour : vous pourrez repérer des monstres sur la carte et transformer ces rencontres en quêtes d’Investigation, rejouables par la suite.
Nous avons également pu découvrir l’arène, un espace fermé où vous devrez affronter différents monstres. Inutile de préciser que le endgame est particulièrement solide et nécessitera de longues heures de farming pour forger les sets d’équipement les plus puissants.
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