Dans les jeux vidéo de manière générale, il est toujours important d’y inclure le fun à l’intérieur, production indépendante ou pas. Et c’est là qu’arriva Mosaic. Le titre est développé au passage par le studio norvégien Krillbite Studio, qui avait notamment sorti le sympathique Among the Sleep, abordant les cauchemars d’un enfant. Cette fois-ci, Mosaic traite de la solitude, l’ennui et surtout la dépression. Vous allez d’ailleurs vite comprendre que le soft, pétri de bonnes intentions, se révèle finalement décevant et très fade.
Conditions de test : Nous avons terminé Mosaic en trois heures de jeu. Le jeu a été testé sur PC avec 16 Go de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
Des jours qui se suivent et se ressemblent…
Mosaic ne commence certainement pas sur une note très reluisante. Le titre nous place dans la peau d’un employé de l’entreprise Mosaic. Ce dernier vit une routine relativement ennuyeuse car les jours se suivent et se ressemblent pour lui. De plus, on y aperçoit très vite une certaine morosité dans sa vie le tout, dans un monde pour le moins assez tristounet, et reflétant par la même occasion la triste réalité du monde d’aujourd’hui.
Il est vraiment tarabiscoté d’expliquer l’histoire correctement sans véritablement spoiler. Cela dit, on pourra juste dire que le soft traite évidemment du thème de la solitude, la dépression et l’ennui. Un message qui reste au demeurant assez peu exploité à son summum. En effet, la plupart des situations restent relativement clichées, peu subtiles, et dont le titre s’offre une fin particulièrement indigeste, pas travaillée et que l’on oubliera vite.
Autrement dit, Mosaic n’a rien pour lui, surtout que l’on a finalement beaucoup de mal à ressentir une quelconque empathie envers notre personnage tout du long. Quant à la patte artistique de Mosaic, il y a de l’idée, mais elle devient elle aussi vite répétitive.
Si l’aspect grisâtre et donc tristounet est là pour nous rappeler que le jeu est basé sur la dépression entre autres, les décors n’en deviennent que vite répétitifs et surtout sans inspiration. En clair, c’est absolument pas original pour un sou et cela manque de variétés. Malgré également quelques plans bougrement intéressants, Mosaic n’arrive jamais à sortir la moindre once d’innovation, et surtout à nous épater… Le studio nous avait habitué à bien mieux avec Among the Sleep par le passé.
Quand la dépression finit par atteindre aussi la jouabilité
Sans grosse surprise, la production de Krillbite Studio dispose d’un gameplay narratif et ultra linéaire au possible, si on peut l’appeler comme ça. Le jeu nous fait directement comprendre que nous allons vivre la routine d’un employé d’une entreprise. Vous effectuerez les mêmes tâches tout en vivant d’autres moments de la journée du bougre de manière séquencée.
Du coup, attendez-vous dans le gameplay à marcher énormément pour vivre les journées pénibles de notre personnage, qui dispose d’une maniabilité à la manette ou au combo clavier/souris peu convaincante et lourdingue. Vous subirez donc la trame narrative de Mosaic de cette manière, tout en interagissant parfois avec quelques objets. Autant dire que le gameplay frôle le néant absolu, comme les choix de dialogue qui ne sont finalement qu’artificiels car ils n’ont aucun impact sur la progression…
Néanmoins, tout n’est pas noir – ou gris ? – dans Mosaic, car il y a des séquences tout en mini-jeux pas si vilaines à effectuer. En effet, votre travail consistera à créer des cases et vous devrez atteindre le jalon final avec ces dernières, tout en enfermant quelques « virus » de-ci de-là. Cela permet de donner un peu de fraîcheur et un soupçon de réflexion à la jouabilité, mais le souci c’est que ce mini-jeu reste éternellement le même à chaque fois…
Cela n’arrange pas le côté répétitif du soft, qui devient vite morose car il n’y a en définitive aucun challenge, avec aucune possibilité de mourir. En voulant créer un univers singulier, Krillbite Studio en a oublié de proposer un gameplay. Le fun résidera à la limite de parfois checker notre téléphone en lisant les divers messages propagandistes clichés, et de tripoter quelques applications étant de fausses imitations de Tinder voire du trade de bitcoins. Et encore, cette feature est elle aussi tout autant ennuyeuse à la longue.
Rien n’est à sauver dans la jouabilité de Mosaic à part les quelques passages surréalistes plutôt chouettes. On ne va pas forcément vous les spoiler mais il faut bien avouer que sur ce côté-là, Krillbite Studio sait y faire et parvient à nous sortir de notre léthargie un moment avec ces quelques séquences purement métaphoriques qui font vachement plaisir. Au moins, il y a quelque chose de pas trop mal dans le gameplay de Mosaic, qui aurait pu à la limite faire office d’un simple court-métrage plutôt que d’un véritable jeu vidéo.
On finit cette critique par le bande-son et les graphismes. Dans ce titre n’excédant pas les trois heures et dénué de rejouabilité, son sound-design est pauvre. Pas de dialogues en vue, juste quelques bruitages corrects et des notes de musique qui nous font ressentir une certaine dépression, soit le thème de jeu. Autrement dit, rien n’est intéressant dans la bande sonore de Mosaic, devenant vite anecdotique et oubliable.
Pour les graphismes le style graphique du soft est intéressant au premier abord. Mais bien évidemment, on se heurte rapidement à ce gris dominant redondant, et un aspect graphique en cel-shading vachement faiblard en définitive. Les bugs sont aussi légions, les textures sont bougrement faibles et pas trop détaillées comme les modèles 3D, hideux. On ne compte pas les ralentissements ou freezes que le jeu se tape pour ne rien arranger. Comme quoi, même le jeu en lui-même est dépressif et n’arrive pas à être fluide à cause de ça…
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