Le bébé de Polyarc a surpris son monde lorsqu’il a été annoncé à l’E3 2017 car personne ne s’attendait réellement à un titre assez coloré, et dès le premier coup d’œil à une souris des plus attachantes qu’est Quill. D’ailleurs, on pourra quand même regretter que Moss n’ait pas bénéficié d’une campagne marketing beaucoup plus conséquente pour donner envie aux joueurs de s’intéresser au soft, soit une chose assez surprenante de la part de Sony. Mais qu’à cela ne tienne, Moss sort tout de même aujourd’hui de manière un peu trop discrète à notre goût sur le PlayStation VR. Du coup, Moss est-il justement la production totalement mignonne et féerique que nous avaient promis les trailers ?
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ToggleQuill et la relique de verre !
Quand on commence Moss, on ne pourra être qu’impressionné par le côté toujours aussi immersif de la réalité virtuelle. On arrive dans une sorte de cathédrale en face d’un bouquin que l’on s’empresse d’ouvrir, comme si nous étions un enfant à la recherche d’une histoire ou d’un conte de fée. C’est du moins l’impression que nous donne Moss au premier abord, et il faut bien avouer que cela fonctionne du feu de dieu comme les cinématiques, directement intégrées sur les pages du livre, et que l’on feuillette pour passer à la cinématique suivante en illustration ou de manière animée, et ainsi de suite.
Sinon pour l’histoire, on reste sur quelque chose d’un peu basique et parfois un poil brouillon, avec quelques bonnes trouvailles néanmoins. Le titre nous plonge dans le monde imaginaire de Moss, où vivent bon nombre d’animaux, mais aussi des lutins. Tout le monde vit paisiblement, jusqu’au jour où un serpent géant du nom de Sarffog et son armée de fer surgissent et y sèment la pagaille en tuant le roi. Ces derniers tentent aussi de s’emparer d’une relique de verre, qui donne à son possesseur des pouvoirs qui dépassent l’entendement. Bienheureusement, l’armée de fer de Sarffog n’arrive pas à y mettre la main dessus, et les habitants du village trouvent refuge dans une clairière. Vous incarnez par la suite Quill, une jeune souris qui en traversant la clairière, le lieu de refuge des habitants désormais, tombe sur l’une des reliques de verre, laissées par l’un des lutins mort au combat.
Cette interaction entre le joueur et Quill nous fait sentir encore plus d’empathie envers la protagoniste, déjà attachante de base. La narration n’est pas en reste, car elle transpire d’ingéniosité !
On ne va pas se mentir, l’intrigue est dans un premier temps tirée par les cheveux, jusqu’à ce qu’elle reprenne un peu du poil de la bête. En effet, le scénario est travaillé de façon intelligente avec en premier lieu Quill, cette petite souris sans défense attachante qui pourrait bien être littéralement l’une des nouvelles mascottes de Sony pour le PlayStation VR. Aussi, la narration est taillée également de façon à briser le quatrième mur entre le joueur et Quill, car la protagoniste interagira directement avec vous en vous parlant en tant que lecteur dans les cinématiques, ou même dans le jeu quand vous réussissez un puzzle pour progresser. Le concept de faire participer le joueur dans la trame scénaristique est une très bonne idée plutôt bien exploitée. Bien évidemment et vous vous en doutez, quand les développeurs avaient affirmé jadis qu’ils exploiteraient l’univers de Moss, ce n’est pas des paroles en l’air, dans la mesure où la fin laisse la porte très grande ouverte à une suite.
Côté artistique, Moss en met également plein les mirettes. C’est tout simplement hallucinant comment la réalité virtuelle arrive à sublimer les nombreux panoramas de Moss, qui sont tout simplement beaux à en pleurer. On sera aussi pantois devant ce level-design taillé pour notre petite souris, tout en admirant les décors gigantesques qui s’offrent à nous. On se sent vraiment tout petit avec notre petite souris, mais aussi terriblement grand en contrôlant « le lecteur » – notre entité en guise de personnage faisant penser aux monstres dans Le Voyage de Chihiro -, qui fait quatre fois la taille de Quill. En résumé, les p’tits gars de Polyarc gèrent d’une bien belle manière la notion de taille entre le monde de Quill et des humains, avec des arrière-plans dynamiques plutôt fabuleux et enchanteurs. Il n’y a pas à dire, le studio a mis le paquet sur la direction artistique, et cela se ressent avec le soucis du détail, et des environnements pour le coup assez variés.
Un gameplay varié, et énormément d’interactions avec Quill
Avant toute chose, sachez que Moss ne se joue que d’une seule façon, c’est-à-dire à la manette de façon traditionnelle. Vous allez en fait contrôler votre souris entièrement à la manette, et la bougresse pourra sauter, esquiver les attaques ennemies, et attaquer avec sa petite épée. Quill se contrôle de manière ultra simpliste avec un gameplay assez souple, et le tout se manie sans fioriture. Ensuite, en même temps, on contrôle le lecteur. Vous le contrôlerez via une petite aura bleue, et avec la gyroscopie de la manette. Vous pourrez donc déplacer cette aura un peu partout, et vous pourrez directement interagir avec le décor pour résoudre des énigmes, contrôler les ennemis pour les empêcher d’attaquer Quill, ou bien encore d’interagir directement avec votre petite souris pour la soigner par exemple.
Ce petite côté interaction avec le décor et Quill est vraiment bien foutu en somme, avec au passage un calibrage totalement bien pensé. Au niveau des phases de jeu, vous alternerez assez souvent entre de la plateforme, des puzzles à résoudre avec l’aide du lecteur pour progresser, ainsi que des combats. Il y a d’ailleurs dans un premier temps un bémol sur les phases de plateformes. Si ces dernières sont assez plaisantes avec la souplesse de notre valeureuse souris, on pourra légèrement pester sur l’imprécision des sauts, ce qui fait que vous allez parfois glisser ou même bloquer sur les textures, ce qui vous empêchera d’atterrir en bonne et due forme sur la plateforme en question. Au-delà de ça, les phases de plateformes ne sont pas pour autant horribles, elles restent cela dit plaisantes malgré une caméra qui peut parfois agacer… Heureusement que l’on peut voir Quill à travers les murs, c’est déjà ça.
Moss est incontestablement LE jeu d’aventure sur le PlayStation VR qui dispose d’un gameplay vraiment varié, complet, et plaisant tout le long !
Viennent ensuite les phases de puzzles, vraiment bien pensées. Déjà, il faut savoir que bien souvent, Quill évoluera de zones en zones étant donné les limitations techniques de la VR, ce qui aura peut-être un peu le don de casser un peu le rythme du jeu. Mais qu’à cela ne tienne, Moss parvient à se rattraper en proposant à chaque tableau de la variété, avec notamment ces phases de puzzles où il faudra un minimum réfléchir pour passer à la zone suivante. Il s’agira donc d’observer l’environnement, d’utiliser notre bon vieux lecteur pour interagir avec certains objets et ennemis pour tenter de résoudre les diverses énigmes qui se dresseront sur votre chemin. Ces dernières sont par ailleurs pensées de façon intelligentes, restent variées et nous force surtout à utiliser notre matière grise.
Enfin, nous avons également les combats, assez fun qu’on se le dise. La plupart du temps, ce sera du combat en arène, où vous devrez battre des vagues d’ennemis, et ainsi avoir le droit de passer à la zone suivante. Les attaques de Quill comme ses esquives s’enchaînent de manière dynamique, et il est également agréable de pouvoir utiliser le lecteur pour interagir avec les ennemis, et les contrôler pour attaquer les autres adversaires quand c’est possible, ou les empêcher d’attaquer simplement Quill. On pourra parfois peut-être un peu regretter que le tout soit un chouïa brouillon mais cela dit, les mécaniques fonctionnent assez bien, donc rien à reprocher de ce côté-là.
Ce qui frappe donc dans Moss, c’est sa variété qui nous empêche de nous faire tomber dans la répétitivité, mais on pourra souffler en ce qui concerne sa durée de vie, un peu faible. En effet, vendu quand même pour la somme onéreuse de 29.99 €, Moss se boucle entre trois et quatre heures de jeu, si vous prenez vraiment votre temps. Pour rallonger légèrement la durée de vie artificiellement, vous aurez à la limite la possibilité de récupérer tous les parchemins dans le soft, mais cela ne restera que vraiment accessoire, même si retourner dans l’univers de Moss fait à chaque fois sont petit effet. En sus, concernant la difficulté de Moss, elle restera équilibrée et montera un peu crescendo par moment, ce qui n’est pas un mal.
Une bande-son tellement charmante !
Avant d’aborder la bande-son car je sais que vous attendez mon avis à ce sujet, il y a la partie graphique à aborder. Déjà pas vilaine sur les trailers, Moss dégage vraiment quelque chose de magique. Bon on est d’accord, les limitations techniques de la réalité virtuelle ne permettent pas réellement d’afficher des arrière-plans de dingue car la distance d’affichage est limitée, mais on pourra néanmoins tirer notre chapeau sur ces derniers, qui restent néanmoins plaisants et dépaysants. La PS4 standard n’a qui plus est pas à rougir de sa consœur, tant elle arrive à afficher correctement un jeu propre, coloré, et plutôt appréciable au niveau des textures, pas foncièrement vilaines. Très honnêtement, et même si nous sommes conscients que ce n’est pas un bête graphique, l’aspect coloré du soft rattrape le tout, avec un soucis du détail vraiment bienvenu et des décors assez fouillés. Moss est donc envoûtant techniquement parlant, même s’il y a quelques accrocs avec quelques bugs par ci par là, mais rien de bien méchant si on le compare à un certain Apex Construct, qui en était bourré à sa sortie. De plus, notez que le titre est bien évidemment ultra fluide, et il n’y a aucun ralentissement, ni de motion sickness en vue. Cela prouve par ailleurs que cela fait depuis belle lurette que les développeurs maîtrisent parfaitement le PlayStation VR de Sony.
La bande-son est le dernier point que vous attendiez non ? Et bien, c’est juste une tuerie pour l’ouïe ni plus, ni moins. Le mélange entre des musiques typées médiévales, épiques et féeriques prennent franchement bien pour se marier parfaitement avec l’univers totalement charmant et mignon de Moss. Le doublage français est lui aussi de qualité, même si nous pourrons soupçonner la doubleuse du soft de faire plusieurs doublages de plusieurs personnages, ce qui sera la pointe de déception de ce côté-là. Néanmoins, c’est la seule petite chose que l’on reprochera à Moss qui du côté de son sound design, reste de haut niveau tout le long du jeu.
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