Encore un Beat Them Up ?! C’est comme ça que l’on aurait surement commencé notre test si nous étions dans les années 90, sauf que nous sommes en 2016, et ce genre, à la croisée de la plateforme et du combat a presque disparu. Les anciens représentants ont loupé le coche des nouvelles générations de consoles, et on se souvient de quelques productions sympathiques telles que Castle Crashers ou encore Scott Pilgrim Contre le Monde (disparu du jour au lendemain du PSN) sans toutefois marquer durablement les esprits.
C’est dans cette configuration actuelle que Le Cartel s’est créé et qu’il a mis en production Mother Russia Bleeds, un Beat Them Up s’inspirant des grand noms du genre : Street of Rage, Double Dragon ou encore Final Fight. Les développeurs assument totalement leurs inspirations en proposant par exemple de jouer au jeu avec un filtre d’affichage nous faisant directement penser à des écrans cathodiques. Si le rendu est plutôt sympathique sur les niveaux sombres, il devient rapidement illisible sur les niveaux plus lumineux. Il n’empêche que c’est une bonne idée d’avoir incorporée une telle feature.
Avant de continuer Je veux tout d’abord prévenir que Mother Russia Bleeds est un jeu déconseillé aux moins de 18 ans, de par son ultra-violence, sa présence de sexe ainsi que de consommation de drogue. Les images que vous verrez proviennent du jeu et ne sont pas à mettre entre tous les yeux.
Sommaire
ToggleWelcome to Russia
Dans Mother Russia Bleeds, vous commencez l’aventure en Russie, en incarnant l’un des quatre personnages disponibles du jeu : Sergei, Natasha, Ivan ou encore Boris. Chacun de ces personnages est doté de capacités uniques, en se basant sur quatre capacités : la force, la vitesse, la portée et le saut. Toute ces capacités permettront ainsi à l’un de vos héros d’être plus ou moins spécialisé dans un domaine.
Votre protagoniste se retrouve ainsi dans une version alternative de l’URSS où la Bratva, mafia locale à créé une drogue un peu spéciale : la nekro. Cette drogue permet à la Bratva d’asservir totalement la population et cette dernière fera plutôt l’effet inverse pour nos héros et vous allez donc donc lutter contre le pouvoir en place et libérer la populace.
Mother Russia Bleeds est un véritable hommage à la megadrive
Si le scénario dans un jeu du genre est souvent oubliable, on peut dire que Le Cartel l’a réellement soigné afin que l’univers soit au top. D’ailleurs et pour cette ambiance, exit les grands boulevards américains et bonjour les prisons, les squats ou encore un train. Les décors sont plutôt variés et on retrouve au sein d’un même chapitre plusieurs zones différentes.
On pourra donc passer des douches aux cellules d’une prison par exemple. J’ai eu pour ma part un gros coup de cœur pour le club qui est un niveau complètement morbide d’autant que son sadisme et sa tendance au sadomasochisme sont très élevés ! Par ailleurs, ce niveau-là se conclut aussi d’une bien belle façon.
Que des bonnes choses
Si l’univers est aussi bien soigné, c’est aussi grâce à une ambiance assez folle. Les graphismes rendent hommage à la Megadrive avec des pixels nous explosant la rétine et ce, même pour les phases où notre personnage principal mettra des coups de tronçonneuse ! Bref, clairement, le soucis du détail est bien présent.
Les animations sont d’ailleurs très réussies, notamment celles des personnages principaux. On a vraiment l’impression que l’on porte un véritable coup à l’ennemi et cela donne un feeling de violence assez impressionnant et rare dans un jeu vidéo. Vous pourrez par exemple exécuter des Fatalities sur vos adversaires, comme dans un certain Mortal Kombat.
Cette violence est accentuée par les différents effets visuels mais également par la musique. Effectivement, les diverses compositions utilisent le sous genre Synthwave de la musique électronique que l’on retrouve bien entendu dans Hotline Miami pour ne citer qu’eux. La musique, lorsqu’elle est présente, rentre instinctivement dans votre cerveau et guide vos actions, vous rythme dans les bourre-pifs que vous enchaînez jusqu’à ce que l’ensemble devienne malsain a vos yeux. Cet aspect malsain se retrouve bien entendu dans certains passages où la musique est totalement absente. Ainsi vous entendrez seulement le bruit des poings tapant sur un autre personnage.
Ce côté dérangeant est le bienvenu dans un jeu de ce genre car il permet de créer de façon volontaire une distance entre le joueur et le jeu et par la même occasion, il accroît le fait de relativiser l’ensemble. Ce procédé de distanciation est notamment utilisé dans Hotline Miami mais aussi énormément dans le cinéma, avec un film comme Orange Mécanique de Stanley kubrick où l’ultra-violence combinée à la musique classique crée cette « zone dérangeante » qui va faire en sorte de provoquer un questionnement au spectateur par rapport à ce qu’il voit.
Un Beat Them Up complet
Mother Russia Bleeds, quand il ne se contemple pas, se joue. Lorsque l’on parle de Beat Them Up, on parle souvent de répétitivité. En effet, le gameplay reste simple et il se contente comme tout jeu du genre de proposer un coup simple, un coup puissant, un bouton de saut, un bouton d’esquive ainsi qu’un bouton de chope.
L’originalité du titre dans son gameplay arrive donc de par sa gestion de la seringue de drogue. La drogue aura ainsi deux utilisations : la première vous permettra de vous soigner, la seconde vous fera entrer en transe, où tout vos coups seront plus puissants et où vous pourrez effectuer une Fatalities sur un adversaire récalcitrant. Chaque seringue à un pouvoir différent que vous découvrirez en les débloquant. La seringue possède trois barres d’utilisation et pour la recharger, il faudra piquer certains ennemis lorsqu’ils seront au sol !
Pour les débloquer, il vous faudra aller dans le second mode de jeu, appelé arène, où il vous faudra enchaîner les vagues d’ennemis et ainsi survivre jusqu’à la dixième vague. Additionné aux huit niveaux du jeu principal, vous passerez ainsi cinq à six petites heures pour faire le tour de Mother Russia Bleeds seul, mais vous pourrez refaire le jeu sans trop de problème avec un ou plusieurs potes. Le soft étant prévu pour être joué jusqu’à 4 joueurs en coopératif sur l’ensemble du titre. Il est de plus possible de jouer à l’aventure avec des intelligences artificielles au lieu de vos amis. La différence se ressentira dans une IA qui n’effectuera que quelques coups mais par contre, vous ferez face à des ennemis beaucoup plus récalcitrants.
On peut noter de plus la présence de trois niveaux de difficulté à la base et de deux fins différentes. De plus, vous ne vous lasserez pas trop de votre expérience devant Mother Russia Bleeds d’autant plus que Le Cartel a pensé à apporter de la variété dans son titre avec des phases plutôt variées et différentes de ce qu’on voit habituellement dans le genre.
Vous retrouverez donc des phases de boss après chaque niveau qui mettront votre cerveau en fonctionnement pour comprendre comment le boss doit être vaincu. On peut par contre regretter un certain déséquilibre dans le jeu… En effet, certaines phases peuvent s’avérer plutôt faciles alors que vous allez rager devant une douzaine de mobs trop puissants.
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