Avec les Quake, Unreal Tournament ou encore DOOM, autant dire qu’il y a eu à l’époque un véritable âge d’or au niveau des Fast-FPS. Depuis, mis à part à la rigueur Quake Champions ou encore l’excellent reboot DOOM qui nous avait fait retrouver ces sensations, ce fut le calme plat. Mais en ce mois de juillet, voilà que sort un certain Mothergunship. Le titre se présente comme un Fast-FPS avec du crafting de pétoires, et il faut dire que la recette prend curieusement bien !
Sommaire
ToggleDétruire le Mothergunship… en livrant des pizzas !
Première ombre au tableau et on s’y attendait, c’est son histoire. Mothergunship nous place dans la peau d’une jeune recrue, qui rejoint une résistance. Cette dernière lutte sans relâche contre une invasion extraterrestre. Pour y mettre un terme définitif, notre héros, en compagnie de toute la résistance réunie, auront pour objectif de détruire une bonne fois pour toute le Mothergunship. Ce sera concrètement le seul et unique objectif qui vous sera donné avec évidemment, tout un cheminement pour arriver jusqu’à ce dernier.
En globalité, toute l’histoire de Mothergunship sera de toute façon très en retrait du début à la fin. A contrario, le soft de Terrible Posture Games tire son épingle du jeu dans son écriture, et la plupart de ses personnages. Effectivement, le soft est particulièrement drôle, et on ne pourra s’empêcher parfois de pouffer de rire sur le ridicule de certaines situations. Car qu’on se le dise, se faire passer pour un livreur de pizzas aux yeux d’un vaisseau mère extraterrestre qui ne pige pas qu’il s’agit de la résistance prête clairement à sourire.
Au-delà de son histoire totalement dénuée d’intérêts, Mothergunship s’offre des dialogues bien écrits, drôles, et surtout un level-design procédural relativement solide.
Le soft est donc particulièrement déjanté dans son approche vous l’aurez compris, et le tout fait mouche systématiquement. On appréciera donc également les personnages. Du colonel, en passant par le docteur Dove Simona ou encore le robot Jasper, ces derniers sont bien écrits. Ils sont clichés certes, mais il semblerait que ce soit totalement assumé par les développeurs. Très franchement, la plupart des répliques dans le soft pourraient en soi devenir déjà cultes, et on y rejouera souvent avec plaisir pour réécouter ces dialogues clairement savoureux.
Mothergunship puise également toute sa force dans son level-design, plutôt intelligent et cohérent. Son architecture verticale et plaisante, et son côté full procédural est au passage une très bonne idée pour ne pas faire ressentir aux joueurs une certaine lassitude à chaque niveau. Chaque arène est générée procéduralement, ce qui fait que l’on ne parcourra jamais la même pièce peuplée d’ennemis à chaque fois. Seule ombre au tableau ce sera certainement les décors et le bestiaire des ennemis, qui reste assez famélique. On aurait aimé également poutrer quelques ennemis organiques, car vous ne combattrez que des aliens robotiques, et c’est franchement malheureux.
Le retour du Fast-FPS
Dès les premiers instants où nous prenons en main Mothergunship pas de doute, cela a bien la carrure d’un Fast-FPS à la Quake ou Unreal, définitivement. Si vous avez déjà joué un tant soit peu à un FPS ou Fast-FPS, vous retrouvez les contrôles habituels au niveau des déplacements. Ces derniers sont au passage plutôt dynamiques, tout en nous faisant ressentir toute cette tension dans les affrontements. L’approche de Mothergunship est également old-school, avec une interface gauche indiquant votre vie. Pour récupérer de la santé, il faudra évidemment en chopper sur les ennemis qui en lâchent, ou encore via des boutiques prévues à cet effet dans les diverses salles.
Concernant la progression dans les niveaux, le concept est plus ou moins toujours le même. Vous progresserez systématiquement de salle en salle, jusqu’à arriver dans l’arène finale pour terminer le niveau. Il n’est d’ailleurs pas nécessaire de poutrer tous les ennemis qui vous arrivent sur la tronche, car vous pouvez très bien emprunter l’une des nombreuses portes, passer à la salle suivante et ainsi de suite. Evidemment, vous tomberez souvent devant des portes spéciales, ornées d’un dé, ou bien de deux épées. La première est en quelque sorte une salle joker vous permettant d’éviter les affrontements précédents, tandis que la dernière sera une salle challenge. Celle-ci comme son nom l’indique, vous obligera à réussir un challenge, afin d’emprunter la porte suivante. Si vous loupez ledit challenge – ne pas tuer d’ennemis, survivre pendant 50 secondes, tuer 5 ennemis en 15 secondes etc., vous serez contraint de tuer tous les ennemis dans l’arène pour ensuite pouvoir continuer votre bonhomme de chemin.
Motergunship est un Fast-FPS qui en vaut clairement la chandelle, rien que pour son côté crafting d’armes, doté d’une tripotée de possibilités !
Le concept est sympathique au début, mais s’essouffle un peu à la longue il est vrai. En revanche, c’est globalement tout ce côté procédural qui sauve la mise à ce concept, qui est ultra séduisant à la base. En sus, concernant les gunfights à proprement parler, ils sont tout simplement fun, nerveux et tarabiscotés. On cite justement le terme tarabiscoté pour son côté old shcool. Donc pas de vie qui remonte automatiquement, et cela vous fera ressentir tout cette tension lors des combats contre des ennemis basiques, comme contre des boss gigantesques où les tirs fusent dans tous les sens. Il n’y a d’ailleurs aucune difficulté de base dans le soft, mais on sent qu’elle montre crescendo au fur et à mesure que l’on avance dans le soft. Cela ravira les amateurs de Fast-FPS un peu corsé, mais un peu moins les néophytes, c’est certain.
Vous l’aurez compris, les combats ne sont à aucun moment illisibles, peut-être sauf quand il y a vraiment trop de tirs qui fusent par-ci par-là mais cela reste parfaitement jouable, et jouissif. Pour le reste, il faut savoir que Mothergunship n’en oublie pas d’être punitif. Effectivement, en tuant des ennemis vous récoltez des pièces, et ces dernières vous donnent la possibilité d’acheter via des salles spéciales, des équipements. Elles sont disséminées dans quelques arènes, et vous pouvez acheter de la vie, des capsules upgradant vos armes, des connecteurs, ou encore des armes à ancrer dans le système de crafting – on y reviendra un peu plus tard. Et justement si vous mourrez, vous perdrez instantanément tous vos équipements durement acquis ou acheté lors de la mission en cours. Le côté punitif est bien présent, mais devrait en revanche être un peu plus équilibré. Effectivement, un système de choix pour les équipements à supprimer aurait été vachement plus pertinent. Car qu’on se le dise, le système actuel est bien trop punitif. C’est un peu du tout ou rien en somme.
Hé, on s’craft des armes ?
On arrive à la partie la plus croustillante et intéressante de Mothergunship, c’est sa propre création d’armes les plus loufoques, rien que ça ! En effet, et avant de partir sur cette spécifité ô combien bien foutue dans sa conception, sachez que vous pouvez vous balader librement dans le QG de la résistance en dehors de vos missions. Que pouvez-vous y faire ? Vous pouvez dans un premier temps améliorer votre fameux mécha dans lequel vous êtes. En tuant des ennemis vous récupérez de l’expérience, et une fois que vous franchissez un niveau, vous glanez un point de compétences. Vous pouvez le répartir sur plusieurs domaines comme avoir un peu plus de santé, être un peu plus résistant aux dégâts environnementaux, faire plus de dégâts avec vos poings mécaniques basiques, et j’en passe. Ce système de compétences est encore une fois vu et revu, mais s’offre le luxe d’être efficace et pas vraiment encombrant. Au contraire, il est carrément complémentaire.
Qui plus est, il y a donc la possibilité de crafter ses armes. Comme nous l’avons évoqué plus haut, les composants à ramasser se découpent en trois domaines à savoir connecteurs, canons et capsules. Le premier vous permet de poser un connecteur, qui vous servira par la suite à poser vos divers canons, donc vos armes. Par la suite, les capsules sont des petits ajouts à poser aussi sur les connecteurs. Cela boostera la capacité de vos armes au niveau de sa gravité, du ricochet des balles, ou bien augmentera les dégâts de vos armes. Pas mal de choses sont prises en compte, ce qui rend malgré tout le gameplay assez technique mine de rien. Il est d’ailleurs possible de faire des combinaisons folles au niveau des armes, car vous pouvez clairement en poser un nombre pratiquement illimité dans chaque main. Cependant attention, il faudra faire gaffe à votre jauge d’énergie car en utilisant trop d’armes sur une seule main en même temps, cela peut vous bouffer beaucoup trop rapidement votre jauge d’énergie. Et du coup, il faudra attendre logiquement que le tout se recharge. Cette feature va donc vous forcer à trouver un équilibre, tout en créant vos armes ultimes dans chaque main.
Cette phase de création est une sacré bonne idée et enfin, mis à part le contrebandier dans le QG qui vous permettra d’acheter des connecteurs, armes ou capsules moyennant quelques pièces, vous aurez l’interface de missions. Vous y trouverez vos missions principales, mais aussi des missions annexes. Il y en aura systématiquement trois ou quatre en sus de la mission principale mais lorsque vous en terminez une, une nouvelle se générera de manière aléatoire, avec une récompense random que ce soit des pièces, de l’expérience, ou encore divers équipements comme des capsules, connecteurs ou diverses pétoires. L’ensemble est ultra complet, et la durée de vie sera pour le coup difficilement estimable. En effet, vous pourrez peut-être passer sans problème plus d’une dizaine d’heures dessus pour finir le mode solo en ligne droite, voire bien plus en voulant farmer un maximum d’équipements, avant de vous plonger dans la prochaine mission principale. Un mode infini sera également disponible sur l’interface de missions pour prolonger le plaisir. Pour 24.99 €, la durée de vie est clairement plus qu’honorable pour le coup.
Une pure bombe graphique et un sound design d’enfer
L’une des choses qui nous avaient déjà marqués lorsque nous l’avions testé à la Gamescom 2017, c’est son habillage graphique. En effet, et il faut le dire, Mothergunship est un titre vraiment joli visuellement. Pas une trace d’aliasing sur PC, et les textures sont d’une propreté ahurissante pour un titre indépendant. La plupart des effets visuels sont même soignés tout comme les animations, parfaitement exemplaires et dans le ton de l’univers du jeu. On retrouve même une très légère teinte de Cel-Shading qui rend franchement bien. Seule ombre au tableau, c’est que malgré sa fluidité, Mothergunship aura la désagréable habitude de se doter de légères saccades, mais aussi de temps de chargements assez longs quand il s’agit de passer à l’arène suivante… Au-delà de ça, son esthétique artistique comme graphique est vraiment de haute volée. Concernant les version PS4 et One, nous n’avons pas pu les tester, et nous ne pouvons donc pas déterminer la qualité graphique du titre. Cela dit, on se doute que le soft sera peut-être légèrement moins beau sur consoles.
Pour la bande-son, Mothergunship se révèle être aussi propre de ce côté-là. En dépit d’une traduction française affreusement grossière et bourrée de fautes, le doublage V.O. est incontestablement de grande qualité. Pour rythmer les affrontements, on retrouve un léger fond de métal, et quelques musiques entraînantes d’assez bonnes factures. Mothergunship devrait donc être un régal pour les oreilles de bon nombre de joueurs.
Cet article peut contenir des liens affiliés