Comme quasiment chaque année depuis 2000, les fans de MotoGP ont droit à leur propre jeu vidéo et 2021 ne déroge pas à cette règle. Disponible depuis le 22 avril sur PC et consoles et toujours entre les mains de Milestone, MotoGP 21 est-il un épisode aussi convaincant que ceux de 2019 et de 2020 ? Réponse dans ce test.
Conditions de test : Test réalisé à la manette sur PlayStation 5 et un téléviseur 4K pendant environ 16h, temps nécessaire pour faire le tour de ce que le titre a à proposer tout en jouant avec les nombreux paramètres et en courant dans les différentes catégories disponibles. Ne possédant pas le PS Plus, le rédacteur de cet article n’a pas pu essayer le mode multijoueur.
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ToggleUne nouvelle génération toujours plus réaliste
Comme annoncé en février dernier, MotoGP 21 souhaite être « l’expérience MotoGP la plus authentique jamais créée » qui ne jure que par le réalisme et il réussit cette performance avec brio. En plus d’intégrer pour la première fois un système de gestion des freins où leur température a un véritable impact sur le pilotage, le gameplay se veut encore plus exigeant et punitif que dans MotoGP 20.
Vitesse trop excessive, inclinaison trop lente ou rapide, freinage manqué, accélération précoce, pneus qui surchauffent, réglages de la bécane pas complètement optimisés, la moindre erreur de jugement en piste et dans les stands vous sera fatale que ce soit durant les essais libres, les qualifications ou la course. Un vrai bonheur pour les fans ardus de la série, un calvaire pour les néophytes qui, même en faisant preuve de beaucoup de patience, en usant d’un maximum d’aides à la conduite et en suivant consciencieusement les différents tutoriels mis à leur disposition, auront bien des difficultés à prendre du plaisir en jeu.
Cet épisode signe aussi l’arrivée de la licence sur les consoles de nouvelle génération. Pour l’occasion, la simulation gagne grandement en fluidité et bénéficie de temps de chargement quasiment inexistants ainsi que d’une vraie plus-value visuelle, notamment lorsqu’on roule de nuit ou en journée par temps sec sur piste humide. Un régal pour les yeux.
Notez également que les sensations de pilotage gagnent considérablement en réalisme grâce aux gâchettes adaptatives de la DualSense. Malheureusement, l’exploitation de cette fonctionnalité n’est pas parfaitement au point car l’intensité du retour de force peut s’avérer trop faible ou trop forte. Dans le second cas, cela peut provoquer des crampes aux mains chez certaines personnes lors des longues sessions. C’est dommage.
A.N.N.A., tu nous fais quoi là ?
Figure de proue de la saga depuis son apparition dans MotoGP 19, A.N.N.A. fait son grand retour pour le meilleur… et surtout pour le pire. En effet, pour une raison qui nous échappe encore, la version 2021 de l’intelligence artificielle neuronale a affiché un comportement plutôt inquiétant au cours de notre test. Rassurez-vous, ce n’est pas la catastrophe absolue mais il faut bien avouer qu’elle nous avait habitués à bien mieux par le passé.
Malgré de rares moments de lucidité, vos adversaires ont un peu trop tendance à se croire seuls sur la piste. Une attitude qui provoquera à plusieurs reprises des contacts et accidents évitables, aussi bien dans les virages que dans les lignes droites. Plus vous baisserez la jauge de difficulté, plus elle agira stupidement en venant se placer bêtement sous vos roues ou en ne cherchant pas à éviter un crash devant elle. Plus vous l’augmenterez, plus elle sera agressive au point de venir parfois vous faucher sans ménagement quitte à vous envoyer dans le décor.
La course risque donc de se transformer en tournoi d’autos-tamponneuses dès le premier tour. Cela devient rapidement agaçant d’autant plus que le système des pénalités, qui accueille cette année la règle du tour long, n’inflige une sanction que lorsqu’on sort des limites du circuit ou quand on effectue un faux départ. Oui, vous avez bien entendu, le joueur, la joueuse ou l’IA peut parfaitement provoquer un gigantesque carambolage en essayant d’endommager le moins possible sa moto sans être pénalisé ni disqualifié. Un comble pour une simulation sortant en 2021 !
Vous en voulez plus ? Toujours dans le but de proposer une expérience réaliste, il est désormais possible de désactiver l’option « Réapparition automatique » afin de déclencher une séquence qui vous obligera à courir jusqu’à votre véhicule pour le relever et reprendre la piste après une chute. Un ajout sympathique dont vous vous passerez très vite quand vous constaterez que vos adversaires, eux, n’ont pas la même contrainte que vous puisqu’ils peuvent rouler à nouveau à peine une ou deux secondes après avoir été victime d’un accident. Ce n’est pas juste !
Une mise à jour manquant de peaufinage et vendue au prix fort
Pour ses premiers pas dans la next-gen, MotoGP 21 propose certes quelques ajustements mais finalement aucune véritable nouveauté. Malgré l’intégration des équipes juniors dans le mode Carrière, le remplacement des programmes d’entraînement par une liste d’objectifs de week-end offrant plus de liberté lors des essais libres ainsi que la présence d’une cinquantaine de motos qui ont marqué l’histoire de la discipline, de trois circuits historiques (Brno, Donington Park et Laguna Seca) et d’un éditeur de personnalisation toujours aussi complet, les développeurs ont fait preuve de suffisance.
Le mode historique a complètement disparu de la circulation. La catégorie MotoE est de nouveau absente au lancement. La réalisation générale se contente du minimum syndical avec une modélisation des visages tout juste correcte, une mise en scène simpliste, des commentaires audios ne dégageant aucune passion et des menus à la fois épurés et austères. Quant à la météo dynamique et au multijoueur en écran splitté, on pourra encore faire une croix dessus cette année.
Mais le pire, c’est que Milestone n’a même pas daigné soigner parfaitement la finition de son jeu. Entre les quelques bugs visuels rencontrés, l’impossibilité de faire usage du flashback par moments, le fait qu’effectuer des réglages sur la moto ne fait pas perdre de temps lors des essais libres et des qualifications mais recommencer un tour lancé si, le pilotage automatique qui peut conduire à la chute de notre pilote ou encore la trajectoire dynamique qui est parfois illisible ou imprécise, la liste des défauts grandit vite, trop vite. Et pour rappel, ce titre est vendu 50€ sur PC et Switch et 70€ sur les plateformes PlayStation et Xbox. Il coûte cher le patch next-gen de MotoGP 20, vous ne trouvez pas ?
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