Développé par l’équipe suisse de chez Hidden Fields, que l’on connait notamment pour avoir été à l’origine de deux petites aventures avec The Colony et ELSE, le jeu horrifique en haute altitude Mundaun vient tout juste de débarquer ce 16 mars sur PC, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One et Xbox Series X. Une version pour Nintendo Switch débarquera mais plus tardivement. Inspiré de la légende du Pont du Diable, Mundaun propose une direction artistique originale avec des graphismes provenant de dessins au crayon, modélisés ensuite en 3D, que l’on doit à Michel Ziegler.
L’univers, tout en noir et blanc, virant très souvent vers le sépia, vous promet des heures d’angoisse et d’enquête dans un petit village niché dans une vallée des Alpes suisses, où tout devrait n’être que calme et bonheur. Malheureusement, la mort du grand-père du protagoniste sera l’occasion pour ce dernier de plonger dans l’horreur et l’angoisse avec, en fond, un potentiel pacte avec le diable. Oui, rien que cela !
Alors que les jeux horrifiques sont légions, est-ce que le jeu indépendant du studio suisse arrive à tirer son épingle du jeu ? Est-ce que l’expérience Mundaun vaut bien la peine d’être vécue ? Nous allons tenter de répondre à cette question par l’intermédiaire de ce test.
Conditions de test : Nous avons pu tester Mundaun sur un PC possédant la configuration suivante : une carte graphique GeForce RTX 2060, 16Go de RAM et un processeur AMD Ryzen 5 3600X. Nous avons joué 6 heures afin de terminer l’histoire principale. Nous avons exploré de fond en comble les différentes zones pour découvrir la plupart des secrets du jeu.
Une aventure en huis clos… Ou presque !
À peine arrivé en bus dans le petit village de montagne, vous voilà plongé dans cette histoire rocambolesque où votre grand-père a mystérieusement disparu durant l’incendie de sa grange. Mais vous vous rendrez vite compte que sa tombe est… vide ! De ce premier mystère en découlera bien d’autres et il semblerait bien qu’un être diabolique y soit pour quelque chose. Comment réagiriez-vous si vous appreniez que votre grand-père a conclu un pacte avec le diable lors de la guerre pour triompher de ses ennemis ? Et que l’entité maléfique soit bien décidée à faire payer les générations suivantes ? Vous tenez là le fil rouge de l’aventure et, même après avoir appris tout cela, le mystère restera entier.
Grâce à des mécaniques de puzzle-game, où vous pourrez ramasser tout un tas d’objets qui vous seront utiles, vous allez devoir remplir une liste de missions qui s’affichera dans votre carnet au fur et à mesure de votre aventure. Ces objets pourront être associés ou donnés à d’autres personnages pour avancer dans l’histoire. En plus des différentes énigmes, plutôt recherchées et toujours logiques, l’exploration sera au cœur du gameplay dans Mundaun.
Des vastes étendues enneigées au petit village, vous allez devoir fouiller de fond en comble tout l’environnement pour tenter de débusquer une clef cachée, qui vous sera utile plus tardivement, ou de découvrir un secret qui pourrait vous être utile à la fin de la trame narrative. Et, honnêtement, pouvoir déambuler dans des décors dessinés au crayon, bien que re-modélisés ensuite, ça n’est pas désagréable. Si l’on omet, bien entendu, les ennemis qui vagabonderont de-ci de-là, surtout la nuit ! Si le monde à explorer est vaste, et que les endroits clos seront peu nombreux, vous ne pourrez pas vous empêcher de vous sentir à l’étroit : observé, scruté et espionné… Un coup de maître de la part de Hidden Fields d’arriver à angoisser le joueur dans un monde ouvert comme celui-ci, en pleine nature, comme s’il était coincé au fin fond d’un placard, acculé de toutes parts.
Parce que, oui, il ne s’agit pas là d’une aventure uniquement narrative mais bien entendu d’une épopée à l’ambiance horrifique. Bien que les ennemis n’apparaîtront pas dès le début du jeu, une fois en place, vous les aurez jusqu’au bout ! Que les amateurs de sang et d’horreur pure et dure soit avisés : il n’y aura presque pas de goutte d’hémoglobine dans Mundaun. L’horreur est plutôt présente du côté de l’ambiance et de l’angoisse que pourrait vous procurer certaines situations. C’est là que réside la qualité du jeu : l’ambiance vous prend aux tripes et la bande-son y sera également pour quelque chose. Mais, rassurez-vous, les ennemis ne seront pas si dangereux que prévu…
Des ennemis flippants mais inoffensifs ?
Et c’est bien là un des points noirs de Mundaun, qui en compte finalement assez peu : les mécaniques des ennemis et leur relative non-dangerosité. Alors, oui, en début de partie, vous éviterez à tout prix ces grands êtres de paille, vagabondant sans véritable but. Du moins, tant qu’ils ne vous voient pas. Une fois en visuel, en plus de la petite musique angoissante façon Les Dents de la Mer, votre peur prendra rapidement le dessus et risque de vous ralentir et de vous empêcher de vous défendre si vous restez trop longtemps à proximité de ces derniers. Ce sentiment de peur, ressenti par le personnage, rend extrêmement bien et vous permet de ressentir à votre tour ce sentiment d’angoisse à leur approche.
Mais, une fois le premier combat engagé contre l’un d’eux, avec une arme à feu ou bien une fourche, vous déchanterez. Même sans avoir amélioré vos dégâts d’arme, car oui, c’est possible dans Mundaun, vous ne ferez qu’une bouchée des différents monstres qui se mettront en travers de votre route, notamment les hommes de paille et les soldats. Quelques coups et ils trépasseront assez vite, si tant est que vous ne restez pas trop longtemps collé à eux sans les attaquer.
Ajoutez à cela un manque de variété au niveau du bestiaire des ennemis (au final, vous ne rencontrerez qu’une poignée d’ennemis différents), qui possèdent quasiment tous les mêmes mécaniques de gameplay, hormis les apiculteurs, et vous pointerez le défaut du jeu. Malgré une histoire palpitante et des mystères à n’en plus finir, l’IA pêche. Il vous suffira très souvent de contourner l’ennemi ou de courir rapidement vers votre objectif pour éviter le combat.
Malgré ce défaut, qui pourrait rebuter certains amateurs de challenge, Mundaun reste malgré tout un titre d’une qualité rare, tant par sa direction artistique que par son histoire. La rejouabilité est également encouragée puisque différentes fins seront disponibles, en fonction des choix que vous effectuerez durant l’aventure. Bien que presque cantonnés uniquement à la fin du jeu, ces choix auront un impact direct sur le grand final du jeu. Et, même si vous pensez prendre les meilleures décisions possibles, le diable a plus d’un tour dans son sac…
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