D’abord sorti sur smartphones puis sur Vita (au Japon), Musynx est ensuite arrivé sur Switch cet été avant de faire son apparition en cette fin d’année sur PC. C’est à l’occasion de sa sortie sur Steam que l’on fait le point sur ce jeu de rythme et que l’on vous partage nos impressions plus qu’enjouées.
Sea, sun & music
Il faut le dire, Musynx n’a pas fait grand bruit lors de ses sorties respectives. Malgré une petite mise en avant sur l’eShop le jour de sa sortie sur Switch, le titre de I-Inferno n’a sans doute pas eu la visibilité qu’il mérite. Fort de son succès sur mobiles, le jeu de rythme a ensuite connu le même chemin que Voez en son temps et a déboulé sur la machine de Nintendo. Puis, c’est sur PC qu’il a atterri il y a peu et l’on vous parlera des spécificités propres à chaque version en fin de test.
A peine lancé, le titre fait comprendre qu’on est là pour jouer : un écran de sélection des musiques, une touche pour les options et c’est tout. Musynx ne s’embête pas à proposer de scénario, de fil directeur ou d’introduction en grandes pompes. On a donc accès à l’intégralité de la playlist sans avoir à débloquer la moindre musique et il suffira de lancer celle qui vous tente pour commencer à jouer. Un morceau sert de tutoriel pour vous apprendre les bases et vous montrer les touches et c’est à peu près tout.
Le fait d’avoir toutes les musiques directement n’est pas forcément une qualité : si cela plaira à certains de pouvoir choisir d’emblée, là où certains jeux du genre ont une courbe de progression parfois fastidieuse, d’autres regretteront le manque de récompenses. Pouvoir débloquer les morceaux chacun leur tour donne un certain objectif à remplir, sauf qu’ici, en nous proposant tout directement, on ne se sent pas incité à continuer et à tester certaines mélodies qui ne nous inspirent pas à première vue.
C’est sans aucun doute la décision la plus regrettable dans la direction du jeu, cette absence de toute trace de progression. Cela ne se limite pas à ce fil directeur inexistant, il n’y a rien à côté. Pas d’élément à débloquer, de niveau à atteindre et ne comptez pas non plus sur des cosmétiques comme certains le font avec des décors à acheter. Il n’y a pas de réelle motivation à enchaîner les musiques si ce n’est le plaisir de jouer et découvrir certains morceaux. On a donc la gamme complète d’entrée de jeu et il sera possible de les lire dans l’ordre qu’on le souhaite.
Une playlist délicieuse
On se retrouve donc propulsé sur un écran de sélection, certes, plutôt lisible et agréable, mais sans option de tri. Hormis un filtre qui permet d’enlever les musiques en DLC (notamment sur la version PC), il n’y a pas de tri par difficulté ou de filtre. Il faudra alors faire défiler une à une les musiques pour trouver celle que l’on cherche et cela aurait été sympathique d’avoir une interface un peu plus facile à naviguer, elle qui est pourtant claire et fluide.
Ceci dit, rassurez-vous, hormis ces deux défauts, Musynx transpire de bonnes qualités, à commencer par la qualité de sa playlist. Si cela relève évidemment du goût de chacun, ses musiques pop asiatiques sont un régal et devraient plaire à bon nombre de personnes qui sont un tant soit peu sensibles à ce genre musical. Des solos en piano, des musiques chantées par des vocaloids, des morceaux electro parfois teintés de dubstep, du j-pop, bref, il y a assez de variété pour trouver son morceau favori et jongler entre plusieurs mélodies sans jamais retrouver un genre similaire.
Au niveau des commandes, on se retrouve sur quelque chose de très simpliste : des notes courtes et des notes longues, c’est tout. Pas de stretch ou d’autres fantaisies comme on peut le retrouver dans certains jeux de rythme. On retrouve bien sûr quelques enchaînements audacieux, surtout en difficulté élevée et des doubles notes peuvent apparaître mais on reste sur des bases simplistes, mais redoutables. A vous de prendre le bon tempo pour réussir les notes qui s’enchaînent parfaitement. Le rythme est maîtrisé, les touches intelligemment pensées, les contrôles intuitifs, bref, un sans faute pour ce qui est du gameplay.
A cela s’ajoutent plusieurs modes de difficulté. Si l’on vous conseille évidemment de partir en facile, il sera possible de personnaliser ses parties selon plusieurs options. La première est simple, il s’agit de la difficulté : Facile, Difficile. Voilà. Ce sont les enchaînements et le nombre de notes qui viendront influer ici. Seconde option, c’est le rythme. On pourra alors régler la vitesse à laquelle s’affichent les notes à l’écran et plus le chiffre sera élevé, plus il sera ardu de réussir les enchaînements sans connaître parfaitement ses placements.
Enfin, la dernière option, quelque peu originale, est l’apparition d’un mode « 4K » et d’un mode « 6K ». Non, on ne parle pas de résolution mais de nombre de touches qui pourront être demandées. Par exemple, sur Switch, ce sont deux touches directionnelles et deux boutons qui sont demandés en 4K. Là, on aura désormais 3 touches de chaque côté. Même constat sur PC où l’on passe à un total de six touches. Même si deux contrôles en plus peuvent paraître anecdotiques pour les néophytes, cela se corse très rapidement et vous allez vite comprendre que sans maîtriser le mode 4K, le 6K est clairement impossible. Bref, avec ces trois options, il y a de quoi trouver ce qui nous correspond, ce qui fait de Musynx un jeu aussi accessible que profond. Et les joueurs les plus exigeants pourront clairement se faire plaisir en essayant des musiques en 6K, en Hard et en vitesse rapide.
Pourtant très minimaliste au premier abord, Musynx maîtrise parfaitement son sujet et sait que les effets visuels comptent beaucoup sur la dynamique du jeu. On se retrouve avec des décors parfois forts colorés, d’autres fois peuplés de fantaisies, mais dans tous les cas, ils sont d’une justesse exemplaire. Jolis sans être dominants, les arrière-plans collent parfaitement avec les morceaux et l’on y déniche même quelques illustrations vraiment magnifiques. Même constat pour l’interface en jeu qui fait ce qu’il faut : on voit distinctement les touches arriver, les combos s’affichent nettement et l’aspect simple ne vient pas ternir le tableau, simplement le rendre clair et visible.
D’ailleurs, réaliser des combos a quelque chose de très gratifiant. Ils s’affichent en haut de l’écran et on comprend vite quand on réalise un joli enchaînement. Les gros chiffres sont aussi là, notamment lors des notes appuyées où le score grimpe en flèche. Et c’est particulièrement grisant de terminer une musique en réalisant que des notes parfaites. A noter que l’on jonglera entre plusieurs appréciations quand on tapote la note : Exact, Great et Right. Il est très facile d’obtenir des Right, si bien que les moins habitués termineront quand même sur une bonne note. Cela peut paraître frustrant de tout de même réussir un enchaînement malgré un retard de quelques dixièmes de secondes, la précision est assez large et il est facile d’avoir des notes. Cela permet aux débutants de se motiver à faire mieux. Mais d’un autre côté, réussir les notes exactes est plus complexe, et il faudra presque toute la musique en exact pour obtenir un rang « EX ». Le scoring est un élément majeur et nul doute que vous trouverez toujours une excuse pour dire « Allez je recommence, je veux faire mieux ! ». Par contre, dommage qu’il n’y ait aucun classement en ligne.
Comme mentionné en début de test, voyons ce qui différencie les deux portages qui possèdent évidemment leurs propres caractéristiques. Sur Switch, le portage s’y prête parfaitement. En mode nomade, le jeu est un délice et l’on est vite plongé dessus, les visuels sont très beaux et il faut admettre que la machine est un support parfait pour un jeu tel que Musynx. On aura même l’écran tactile à disposition pour s’adonner à une autre façon de jouer. Sur PC, c’est le prix qui est un élément fort. Les développeurs ont opté par la case DLC pour proposer l’entièreté du jeu, ce qui fait que Musynx est listé à 3,99 € sur Steam avec déjà une playlist très conséquente et il faudra débourser 21,99 € pour mettre la main sur les autres musiques. Excellente idée puisque cela permet d’avoir un aperçu des mécaniques de gameplay sur un échantillon qui reflète bien l’intégralité du jeu. Sur Switch, tout est inclus dans le prix de base, donc aucune possibilité d’essayer avant de payer le prix fort. Notons tout de même que les touches du clavier peuvent être reconfigurées sur PC.
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