Difficile de trouver une véritable simulation sportive pour les aficionados de la moto aujourd’hui, plus particulièrement sur les terrains boueux et tracés adaptés pour les motocross. Mais si vous cherchez l’une des meilleures adaptations de la discipline en question, aujourd’hui, notre regard se tourne du côté de la création du studio italien Milestone avec MXGP2 : The Official Motocross Videogame.
Fort d’un système de contrôle et d’une physique qui cherchera à favoriser vos avancées sur les circuits, le titre sorti le 7 avril sur PC, PS4 et Xbox One semble proposer de bonnes heures de divertissement. Alors, prêt à arpenter les routes sinueuses et chemins boueux à bord d’une deux roues ?
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Deux ans après le début de la série, les p’tits gars de chez Milestone, à qui l’on doit notamment les derniers MotoGP et Ride, nous proposent une nouvelle itération de MXGP, le jeu vidéo officiel du Championnat du Monde de Motocross, qui, comme son prédécesseur, se concentre sur les licences phares et ce qui compose cette fameuse compétition. Mais à l’époque, le premier opus n’était pas forcément très poussé et avait du mal techniquement, ne profitant pas pleinement de la puissance nouvelle génération en jouant sur les plateformes anciennes et récentes. Malgré tout, le studio milanais semble bien déterminé à corriger ce qui faisait de la peine à son jeu et tente de nous proposer une aventure bien plus intéressante, et surtout, à l’écoute des fans.
Cela faisait un petit moment que nous n’avions pas touché à un titre du genre, et si nous avions eu l’occasion de profiter de MXGP, premier du nom, les premières minutes ont été un peu fastidieuses, le temps de reprendre nos marques. Cependant, et très rapidement, la maniabilité est bien présente, les contrôles s’adaptent facilement et l’on prends rapidement son pieds sur le terrain. Mais avant même de se plonger en course, faisons un peu le tour du contenu disponible. Et force est de constater que celui-ci est l’un des gros points forts du soft.
- Un mode MXGP, où l’on pourra faire son Grand Prix ou son Championnat en plusieurs manches, avec ses propres règles définies. Un Contre la Montre est en toute logique également présent
- Un mode carrière, plutôt simple au premier abord. Si l’on regrette un peu la linéarité de celui-ci (enchaîner les courses, répondre aux propositions de contrats), il reste néanmoins intéressant et il faudra toujours jeter un œil sur sa réputation et sa place en compétition pour grimper dans l’estime de nos sponsors et de nos concurrents.
- Le fameux Monster Energy FIM MXON, où l’on devra représenter en équipe sa nation. Le mode reprend ainsi le Motocross des Nations, né en 1947.
- Un mode Stadium Series, où l’on pourra parcourir des tracés couverts en stade et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on prend un plaisir certain à découvrir ces différents circuits.
- Un mode Evénements Réels, qui, comme son nom l’indique, reprendra les meilleurs moments de la Saison 2015. Nouveauté de cet opus au passage.
- Une partie Circuit d’essai
- Et enfin, le Multijoueur, qui, malgré son manque de potentiel et ses maigres possibilités, à le mérite d’exister et nous permettra d’affronter d’autres talents mondiaux
On regrette cependant l’absence de mode local, là où un split-screen n’aurait pas été de refus pour jouer avec un ami. Dommage, c’est pourtant une fonctionnalité souvent réclamée et qui manque clairement au jour d’aujourd’hui dans les jeux du genre.
Vole petit oiseau !
Si l’on remarque assez rapidement que les temps de chargement sont un peu longuets, une fois que l’on commence notre aventure, nous avons le droit de personnaliser comme bon nous semble notre pilote. Si les possibilités sont peu nombreuses, elles sont tout de même bien présentes et sont suffisantes pour customiser notre allure. Couleurs de peau – bien que vous vous en doutez, elle est peu apparente, casque, numéro de pilote, police, prénom, nom, surnom, nationalité, on passe un peu par toutes les cases. On ne pourra critiquer la faible profondeur de la personnalisation, puisqu’elle reste présente, mais cette légèreté se retrouvera tout au long de notre épopée en mode carrière.
Comme sous-entendu plus haut, celui-ci n’a pas énormément évolué depuis la première itération de la franchise. On se laissera guider dans un couloir plus ou moins linéaire où les seules véritables actions seront de sillonner et d’enchaîner les étapes de course. On choisira notre marque, notre écurie, notre sponsor et hop, on part en course. On lit un petit message d’encouragements entre chaque étape, parfois on comprends que la réputation gagnée permettra d’avoir un nouveau coup marketing sur notre bécane puis l’on pourra évoluer chez des constructeurs un peu mieux fournis. Mais le tout manque clairement de relief et l’on est loin de ce que peut proposer le studio avec MotoGP 15 et la comparaison serait encore plus futile si l’on parle de ce que l’on a du côté de chez Codemasters…
Cependant, si ce mode carrière est un peu ledge, il ne dénature en rien le contenu du titre en lui-même. Tous les modes que l’on aime dans un jeu de course sont bien là, et Milestone nous a également fait la surprise d’y apporter bon nombre d’éléments de personnalisations pour notre bécane. Si je vous ai fait part plus haut d’un manque cruel niveau customisation du pilote, les accessoires quant à eux sont bien plus fournis, et vous proposeront, une fois dans le menu adéquat – et surtout, après y avoir pensé, des possibilités pour changer vos gants, casques, couleurs, stickers et j’en passe.
Du côté des tracés, on en a tout de même pas mal. Et si ceux présents en Stadium sont particulièrement intéressants, certains ont la fâcheuse manie de nous impressionner. Bien que l’on reste dans du basique et tiré de l’officiel pour la plupart d’entre eux, quelques uns nous donnent clairement l’envie d’en faire le tour bon nombre de fois et nous feront passer d’agréables moments de découvertes.
« La technique au service des deux roues »
Une fois guidon en main et lancé sur le circuit, on prendra facilement le coup pour avancer et sillonner ces sentiers boueux. MXGP2 propose une bonne physique et des contrôles riches, où l’on devra doser comme il se doit notre freinage et notre accélération pour bien prendre les tournants. Et si à défaut de faire bien lors des passages aériens – souvent difficiles à manipuler et sans véritable profondeur, la technique au sol est bien évaluée. Avec toutes les options possibles, comme la gestion de sa physique, du poids du pilote et de sa répartition et la résistance selon la nature du terrain, on peut dire que le studio milanais a su prouver son savoir faire à ce niveau-là.
Ainsi, les néophytes arriveront à prendre la première place lors de leurs premiers essais, là où les joueurs plus avancés devront faire face à une difficulté croissante en fonction des aides enlevées. Et si certains aspects sont perfectibles, on souligne que la technique pourra vous faire gagner de précieuses secondes et que l’approche de chaque bosse pourra souvent faire la différence au chronomètre.
Néanmoins, si l’on ne peut qu’applaudir le gameplay bien ficelé et une bonne approche du terrain, on regrette clairement une IA à la ramasse, qui suit son chemin comme si de rien n’était. Elle n’anticipera que très rarement votre trajectoire et ne semble ni défensive ni agressive selon l’évolution de la course. Elle court, elle roule, et c’est à peu prêt tout. Et c’est fort dommage, surtout que les collisions sont souvent mal dosées, le tout soutenu par des réceptions aériennes mal alambiquées. Il ne sera pas rare d’insulter les coureurs qui nous mettent fesses à terre ou un dérapage imprécis et mal calculé après s’être pris une butée.
On terminera sur une note partagée, entre une modélisation des motos et des pilotes bien faite. L’environnement est bien retranscrit et si ce n’est pas la claque graphique, on ne peut en aucun cas dire que le studio a chômé sur ce point là, le rendu étant plus que potable. Par contre, on sera déçu de la bande-son, particulièrement des bruits des moteurs ronronnants, plus redondants qu’autre chose et des bruitages plus que léger. A force, et s’il n’y a aucun adversaire, on s’ennuierait presque sur le terrain, avec une foule présente, certes, mais sans animation et vide de toute âme, ne criant pas à votre passage.
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