My Friend Pedro est un titre développé par DeadToast Entertainment. Et ce studio n’est tenu que par une seule et unique personne, Victor Agren. Ce dernier faisait parti à l’époque du studio Media Molecule, et avait travaillé notamment sur Littlebigplanet 1 & 2, ainsi que sur le sympathique Tearaway. Ce n’est qu’en 2013, soit après 5 ans de bons et loyaux services chez Media Molécule, qu’il a fondé ce studio. Ce bon vieux Victor avait d’ailleurs sorti un jeu web en 2014, ayant pour nom MFP : My Friend Pedro. Depuis, le prototype a abouti pour en devenir un vrai jeu se nommant tout simplement My Friend Pedro, disponible depuis le 20 juin dernier sur PC et Switch.
Conditions du test : Nous avons joué au jeu dans sa totalité, et nous avons testé le jeu sur PC à la manette, comme au clavier/souris. Curieusement, le jeu est bien plus jouable à la manette, même si la précision des tirs à la souris est quand même bien pratique au demeurant.
Sommaire
ToggleMy friend Pedro a la banane
Le soft développé par une seule personne va nous plonger dans un univers tout bonnement particulier. Vous incarnez un personnage à l’allure d’un deadpool. Vous vous réveillez dans un endroit inconnu, où une banane nommée Pedro vient vous parler Vous ne savez pas vraiment qui vous êtes et vous ne savez pas qui est cette banane non plus. Ce sera à vous de découvrir tout bonnement le pourquoi du coup.
Pour ce faire, vous devrez traverser les divers niveaux en dessoudant des ennemis par paquet de vingt, afin de découvrir ce qu’il s’est passé dans ce background vraiment sorti des sentiers battus. L’univers proposé est à la fois complètement barré, et surtout doté de quelques dialogues savoureux de Pedro bourrés de références, dont au monde d’internet en général. Le tout est vraiment efficace tout comme le twist de fin, qui reste dans le ton décalé du jeu. Par contre niveau narration dans l’ensemble, le tout tient hélas sur un post-it, et reste pour le moins anecdotique et faiblard sur toute la longueur du soft. En effet, on regrettera également quelques zones d’ombres, que l’on aurait voulu que Victor Agren approfondisse, ce qui n’est pas le cas ici hélas.
En sus, au niveau de sa direction artistique, My Friend Pedro n’est en revanche pas si grisante que ça. Hormis le chapitre 3 qui ose changer un peu la donne et qui lui donne un petit bol d’air frais qu’on se le dise, le titre est affreusement terne. La plupart des décors finissent malheureusement par pratiquement tous se ressembler, surtout à cause des teintes grisâtres employées, et des environnements un peu trop industriels voire classiques. Du coup, cela accentue encore plus le côté répétitif du jeu, et puis très honnêtement, il faut reconnaître que le soft date un peu côté graphismes, avec des animations un peu rigides et étranges…
Vous reprendrez bien un peu de banane flambée ?
Pour définir concrètement le gameplay de My Friend Pedro, la production de Deadtoast Entertainment prend la forme d’un shooter aussi intense que survolté, avec une pointe de scoring. Notre protagoniste ira parcourir pas moins d’une quarantaine de niveaux avec une tripotée d’ennemis à dézinguer. Vous aurez évidemment un multiplicateur de score qu’il faudra gonfler, et qui va fatalement augmenter de manière exponentielle votre score final du niveau en question.
Notre héros sera armé bien évidemment d’une belle panoplie de pétoires, et aura même la faculté d’activer un bullet time, ce qui rend pour le coup nos actions stylées, et pourra vous permettre en même temps de vous sortir de situations bien chaudes. Les gunfights sont d’ailleurs d’une nervosité sans faille, et à la difficulté qui montre crescendo de niveaux en nivaux. Bon il y a quelques petits accrocs sur la visée cependant, mais rien de bien méchant.
Le protagoniste sous son faux air de deadpool aura également à sa disposition une esquive. Cette dernière verra notre personnage tournoyer sur lui-même pour éviter les balles ennemies, en sus de tirer en même temps. Le bougre pourra même tirer séparément avec certaines armes en akimbo, afin d’ajuster un ennemi sur la droite et la gauche, offrant une nouvelle fois un certain style, une certaine jouissance dans le gameplay, mais surtout son lot de fun. Encore une fois en revanche, cette petite feature manque elle aussi de précision, ce qui est franchement regrettable.
Outre sa répétitivité flagrante et qui finira par agacer certains joueurs avides de variétés, le titre de Deadtoast Entertainment se révèle être relativement amusant de bout en bout, avec des boss sympas à combattre.
L’environnement sera aussi une arme pour notre héros car vous pourrez balancer des membres déchiqueté d’un ennemi défunt, des poêles voire même un skate sur vos adversaires pour les tuer instantanément. Les poêles ou divers panneaux pourront même servir de ricochet pour atteindre directement vos cibles, et faire toujours plus gonfler le score du niveau. On appréciera également notre petite banane Pedro faire quelques smileys rigolos lorsque vous effectuez des actions de dingue entre autres. Concrètement, rien que ces petites mécaniques de gameplay parviennent sans soucis à varier un tant soit peu notre manière de jouer au fil des niveaux, ce qui n’est pas plus mal.
Côté level-design, My Friend Pedro offre également un peu de plateforme et du puzzle. Lors de certains niveaux, vous serez tantôt amenés à activer des mécanismes en tirant dessus, éviter quelques pièges, voire sauter de mur en mur pour atteindre certains endroits. Globalement, le soft alterne bien entre gunfights et quelques phases très légères de plateformes, mais on pourra parfois lui reprocher de se la jouer un peu trop expérimental sur certains éléments de gameplay, qui passent au final un peu trop à la trappe car on ne les utilisera pas véritablement. Mais dans l’ensemble, outre sa répétitivité flagrante et qui finira par agacer certains joueurs avides de variétés, le titre de Deadtoast Entertainment se révèle être relativement amusant de bout en bout, avec des boss sympas à combattre, même si la technique pour les éliminer n’est pas des plus travaillée, c’est un fait.
Graphismes, durée de vie bande-son… C’est plutôt la pêche ou la banane ?
On ne va pas se mentir, My Friend Pedro n’est pas si moche que ça graphiquement parlant, surtout pour un titre développé par une seule et unique personne. Le soft bénéficie d’un soin tout particulier sur la plupart des décors et mine de rien, la plupart des textures en général sont plus qu’honnête. Mais comme nous l’avions expliqué plus haut, le jeu manque de couleurs chatoyantes, avec des animations qui frôlent l’étrange. Ceci dit, la fluidité de l’action est au rendez-vous, et les nombreux effets dont le bullet time rendent plutôt bien en définitive. Grosso modo pour un titre développé par une personne, le résultat est en soit plutôt bluffant, mais bien évidemment qu’on est loin de la claque graphique, c’est un fait. On se consolera sur une optimisation aux petits oignons, surtout sur la version PC.
En revanche, la durée de vie du soft n’est pas géniale non plus. My Friend Pedro se boucle entre trois et quatre heures en normal sur une première run. C’est peu pour un titre vendu 16,79 € sur PC et Switch, et seul les amateurs de scoring ne verront qu’un véritable intérêt de revenir sur le soft. Effectivement, il ne semble pas que le soft se dotera de DLC par la suite, ce qui est franchement dommage car on aurait vu d’un bon œil un petit contenu téléchargeable pour augmenter un peu plus la durée de vie. Car au delà de sa difficulté progressive tantôt grisante, le contenu du soft reste chiche.
Pour finir avec le sound design, My Friend Pedro est finalement inégal. Si on retrouve forcément quelques thèmes musicaux électro/synthé relativement sympas contre certains boss, il faut admettre que les autres musiques sont vite oubliables. C’est le plus grand regret que pourra avoir My Friend Pedro, dont la bande-son n’est pas foncièrement mauvaise de base. Sinon vous vous en doutez, il n’y a aucun doublage lors des cinématique, et la plupart des bruitages dans le jeu restent cela dit dans la moyenne, c’est à dire de bonne facture.
Cet article peut contenir des liens affiliés