En choisissant de sortir son My Hero One’s Justice le même jour que Red Dead Redemption 2, Bandai Namco a été assez clair sur ses ambitions. L’éditeur a d’ailleurs publié un autre jeu de combat, SoulCalibur VI, la semaine précédente. Le jeu ne prend même pas la peine d’indiquer le nom complet du manga qu’il adapte dans son titre. Mais il ne faut pas forcément prendre cela comme un signe d’un manque de respect. En effet, il faut plus y voir une volonté de s’adresser seulement aux vrais fans de l’œuvre de Kōhei Horikoshi. L’intention n’est clairement pas d’apporter un nouveau public mais bien de permettre aux lecteurs de se plonger un peu plus dans cet univers. Il reste donc désormais à savoir si le fan service est fait correctement dans sa version PlayStation 4.
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ToggleBoku no qu’est-ce que c’est ?
La logique voudrait que l’on débute par le gameplay mais un minimum de contexte sur le manga s’impose. My Hero Academia (Boku no Hero Academia en version originale) est un manga de type Shonen. Concrètement, cela signifie qu’il appartient à la catégorie des Dragon Ball, One Piece et autres Naruto. Son originalité est qu’il se déroule dans un futur où les mutants façon X-Men seraient devenus la norme. Il y a donc des criminels aux pouvoirs effrayants et les super-héros pour les stopper. Le protagoniste s’appelle Midoriya Izuku et c’est un peu un anti-élu puisqu’il fait partie des très rares personnes qui n’ont pas d’Alter, la fameuse mutation. Heureusement pour lui, il croise son idole, All Might, le plus grand de tous les héros qui va lui confier ses pouvoirs mais également ses ennemis.
On suit donc le quotidien de Midoriya qui étudie au Lycée Yuei en compagnie des futurs héros les plus prometteurs du Japon. Certains diront que c’est un peu lourd d’autant remettre en contexte le manga pour cette critique mais ce n’est pas anodin. Premièrement, il le vaut bien et on vous encourage fortement à le lire et/ou à regarder l’anime si ce n’est pas fait fait. Deuxièmement, ce n’est pas le jeu qui va le faire. Si My Hero One’s Justice propose un mode Histoire, sachez qu’il démarre à la rencontre avec Gran Torino. Cela correspond au volume 6 du manga ou au milieu de la saison 2 de l’animé. Autant dire que cela ne sert à rien de se lancer dans ce mode si on ne connait pas déjà l’intrigue. À part bien sûr si l’on souhaite volontairement se gâcher certains des meilleurs passages.
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Dans les faits, My Hero One’s Justice calque son gameplay sur les autres adaptations du genre telles que les Naruto Storm ou les Dragon Ball Budokai. Il s’agit d’affrontements 3D en 1 contre 1. Un bouton d’attaque normale, deux pour les attaques Alter, le tout avec très peu de variantes. Autant le dire, l’amateur de Versus Fighting se sentira réellement à l’étroit avec les outils mis à sa disposition. On peut tout de même compter sur les super attaques qui utilisent la jauge et sur les soutiens. S’il n’y a pas de système de tag pour changer de combattant en plein affrontement, deux personnages habituellement jouables peuvent quand même venir placer une technique (pas forcément d’attaque) pour vous donner l’avantage ou vous sortir d’une mauvaise situation.
Le développeur Byking mise surtout sur le spectacle. On est loin de la claque graphique et cela rame un peu parfois. Mais visuellement, c’est très fidèle au style de My Hero Academia et le jeu multiplie les effets. On retrouve donc les effets visuels des attaques et les onomatopées qui s’écrivent sur l’écran façon comics. Il faut en plus y rajouter la plupart des éléments de décors qui se détruisent sous les impacts (parfois au moindre éternuement) pour rendre le résultat toujours un peu brouillon. Et la caméra rapprochée, dans le dos, n’aime vraiment pas, surtout quand elle suit l’ennemi et qu’on ne se voit pas à l’écran. De quoi faire ragequit le 2ème joueur puisqu’il n’y a pas d’écran partagé. Mais il faut reconnaître qu’il est toujours jouissif d’assister à un beau combo aérien, surtout s’il se prolonge en courant sur les murs.
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Là où on commence à pardonner le gameplay très simpliste, c’est devant la générosité du contenu solo. Si le mode Histoire couvre une période très précise (du stage chez Gran Torino au combat contre All for One), on ne peut qu’avoir le sourire en revoyant certains des moments les plus mémorables. Trois campagnes sont proposées : les héros, les vilains et une troisième très courte sur un grand événement ayant lieu plus tôt. De quoi s’occuper quelques heures, surtout si l’on tente d’obtenir le rang S sur chaque combat ainsi que de réussir la mission secrète. Pour éviter une 100 % Midoriya, la ligne temporelle propose quelques embranchements pour jouer un peu le reste des personnages.
L’autre gros morceau du solo est le mode Missions. On pourrait croire qu’il s’agit juste d’une liste de défis mais c’est en réalité plus complexe que ça. Le jeu propose plusieurs cartes. Sur chacune des cartes, il faut constituer une équipe de trois personnages et aller de case en case pour atteindre la fin. La particularité est que les barres de vie des personnages sont conservées d’un combat à l’autre. Il faut donc gérer cela tout en choisissant bien son chemin. Les embranchements ont en effet une incidence sur le nombre de combats, leur difficulté et leurs conditions. Les personnages y gagnent des niveaux mais on reste très loin d’un mode RPG. On salue tout de même la volonté d’offrir un mode plus stratégique. Un mode Arcade très classique a également fait son apparition avec une mise à jour gratuite.
Est-ce que les gens vont faire des cosplays des cosplays du jeu ?
L’intérêt de tout ce solo c’est la collection. My Hero One’s Justice pousse réellement la customisation de ses personnages (visuelle et dans les dialogues). Si les personnages ont leur costume classique et leur tenue d’écoliers, on peut en revanche se faire plaisir au niveau des accessoires pour faire ressembler les uns aux autres ou à des personnages absents du jeu. Parlons d’ailleurs un peu du casting. On a droit à une majorité d’élèves de la seconde A, All Might, Aizawa, Gran Torino et une poignée de méchants. Chacun est assez fidèle, quitte à ne même pas tenter d’équilibrer un peu les forces. On en vient donc à apprécier l’absence de personnages gag tels que Aoyama ou Mineta qui se feraient réellement humilier.
Les arènes sont bien les lieux emblématiques. Les voix japonaises de l’anime sont présentes ce qui est toujours bon à prendre, mais on n’a pas toujours droit à des sous-titres. En revanche, les combats du mode histoire ont droit à leur traduction écrite et on se retrouve donc à avoir des textes de trois lignes à lire en plein combat acharné. Pour les musiques, on reste encore dans le cliché du genre puisqu’on retrouve des musiques totalement génériques qui ne choquent pas mais ne sont pas celles que l’on a l’habitude d’entendre lors de ces combats. On termine avec le online qui propose le minimum avec les parties classées ou non et un système de salons.
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