La dernière fois que l’on a aperçu My Memory of Us, c’était il y a un an lors de la Poznan Game Arena. Depuis, le développement du soft de Juggler Games a avancé, et est donc finalement sorti le 9 octobre dernier sur PC, PS4 et Xbox One. Maintenant, penchons nous de plus près sur ce jeu indépendant polonais, qui est bien loin d’être ridicule.
Sommaire
ToggleL’invasion des Robots !
Tout d’abord, My Memory of Us prend place de nos jours, via une cinématique tout en illustration. On y voit une jeune fille se rendant à une librairie tenu par un vieil homme, afin d’y chercher un nouveau livre. Elle y trouve finalement un livre au fin fond de la libraire, et la rapporte au vieil homme. Ce dernier y découvre quelques photos, qui lui font remonter les souvenirs à la surface d’une grande guerre avec des robots et sa rencontre avec une jeune fille, ayant bizarrement les mêmes trains que celle qui se trouve en face de lui. Le bougre décide par la suite de lui raconter son périple jadis, lorsqu’il était jeune.
C’est là que commence l’histoire du soft, narrée par le vieil homme. Et très franchement, ce récit centré sur la guerre mais aussi l’amitié, est aussi émouvant que mignon tout le long du soft. On sera aussi surpris de s’attacher très vite à nos deux personnages, qui s’offrent un chara design directement accrocheur, et dont on éprouve assez vite de l’empathie pour ceux-ci, qui vivent des choses pas forcément très joyeuses tout le long de cette aventure totalement poignante. Alors certes, il y n’aura pas de quoi être très surpris par le fil rouge du jeu, vraiment prévisible dès les premières minutes mais qu’importe, les émotions sont au rendez-vous sur la narration de My Memory of Us.
Si la narration est prévisible, My Memory of Us aura le mérite de raconter un récit poignant, avec une direction artistique envoûtante.
L’une des plus grandes forces du soft outre sa narration que l’on voit venir, c’est son background, saisissant. My Memory of Us s’offre un côté Seconde Guerre mondiale et steampunk à fois, et ce mélange prend franchement bien. Mais, il n’y a pas que ça qui est génial. Effectivement, on retrouve aussi cet aspect métaphorique de la Seconde Guerre mondiale dans le soft, qui fait penser à toutes les choses horribles de celle-ci qui se sont produites avec l’occupation du régime nazi, les déportations, les camps de concentration, et j’en passe. Tout est raconté sous forme de métaphore, et c’est tout cela qui rend finalement le récit tout bonnement déchirant lorsque nous comprenons ce qu’ont voulu raconter les développeurs à travers My Memory of Us.
En sus du background, My Memory of Us s’offre une autre qualité indéniable qui n’est autre que son style graphique. On ne va pas se mentir, ce sera tout bonnement la première chose qui attirera l’œil, avec cette direction artistique tout en noir et blanc teintée d’un rouge sang. Les différents panoramas sont également époustouflants comme les divers décors nous mettant dans l’ambiance de l’occupation du régime robotique sans scrupule, et les résistants qui se battent jusqu’à leur dernier souffle contre ces immondes tas de ferraille. Sans contestation, le titre de Juggler Games excelle dans son orientation artistique, efficace jusqu’au bout.
Un jeu d’aventure sous le signe de la variété
My Memory of Us prendra logiquement vous l’aurez compris l’apparence d’un jeu d’aventure avec une particularité, soit celle de prendre le contrôle de deux personnages. Il sera possible de switcher instantanément entre la jeune fille et le jeune garçon. La première pourra courir, utiliser un lance-pierre ou aider son ami à progresser, tandis que le bougre pourra se la jouer discret en marchant à pas de loup, utiliser un miroir pour aveugler certaines personnes et avancer, ou bien se faufiler dans des conduits. En soi, les capacités différentes de nos deux personnages sont plutôt bien exploitées, et il y aura même des passages où les personnages devront s’entraider, et vous devrez donc changer constamment de personnages. Cet aspect coopération est totalement réussi, et notez que les deux protagonistes pourront progresser à deux dans le soft en se tenant la main. Il sera d’ailleurs possible de changer l’ordre de nos deux personnages et soit ils pourront courir instantanément ou avancer à pas de loup pour passer à côté d’ennemis endormis ou ayant le dos tourné pour leur piquer un objet en particulier sur lui.
Le gameplay est classique mais efficace donc, et le soft arrive brillamment à varier les plaisirs. En supplément de ces petites phases en coopération, vous aurez également des passages où nos deux héros devront se la jouer fine en se cachant aux yeux des ennemis, et éviter de se faire gauler. Dans l’ensemble, ces phases là ne sont pas déplaisantes comme les scènes de course poursuite dans le soft, qui demandent un certain doigté pour les réussir avec brio. Evidemment ce n’est pas tout, car le titre sera également jonché de quelques puzzles et énigmes à faire. Entre des énigmes environnementales pour trouver un code, ou bien quelques puzzles relativement variés à réaliser pour continuer notre progression à travers les 18 chapitres du soft tout est bien huilés, et ne nous lasse jamais car le gameplay arrive systématiquement à se réinventer dans les énigmes et puzzles. Il y a même des chapitres où il faudra trouver certains objets à placer aux endroits ou à donner à des personnes indiquées pour progresser. Le tout est pour le coup parfaitement cohérent, avec une construction des niveaux finale et intelligente.
My Memory of Us a l’intelligence de proposer un jeu d’aventure avec des phases de jeu variées, et surtout quelques énigmes et puzzles cohérents.
Dans l’ensemble, My Memory of Us n’est jamais véritablement répétitif à chaque chapitre, mais s’offre néanmoins quelques défauts évitables. D’ores et déjà, il est parfois assez hallucinant de voir certaines énigmes d’une facilité déconcertante. Par dessus le marché, et même si le soft parvient à proposer quelques passages qui demandent de la réflexion pour avancer dans notre progression, les autres phases de jeu ne sont pas nécessairement difficiles en revanche. Enfin, on pourra aussi regretter un certain manque de précision sur les déplacements quelque peu rigides, mais également quelques bugs de collisions entre nos personnages, qui ne sont pas fréquents en l’occurrence, mais un peu gênants sur quelques chapitres.
Hormis ces petits accrocs, en combien se termine My Memory of Us, développé par Juggler Games ? Cinq heures, c’est ce qu’il faudra pour venir à bout des 18 chapitres de My Memory of Us. La rejouabilité peut être assurée de manière purement artificielle, si vous décidez d’aller récupérer les divers souvenirs, disséminés dans le jeu. Très honnêtement pour 14,99 €, le prix est plus qu’honnête pour cinq heures de jeu, et encore plus pour une petite pépite indépendante qu’est le bébé de Juggler Games.
Une technique avec quelques accrocs…
Techniquement parlant, que valent véritablement les graphismes de My Memory of Us excepté son style graphique à la Sin City relativement charmeur ? Eh bien, franchement, que dire si ce n’est que le soft s’offre des textures relativement détaillées, des animations sympathiques et une modélisation globale sûrement dessinée à la main qui force le respect. Le souci du détail est globalement présent à chaque environnement que nous apercevons, avec un bel effet de profondeur sur chaque arrière-plans, complètement envoûtants. Seul bémol, ce seront les quelques bugs de son qui viendront parfois ternir l’expérience, mais on espère grandement que le tout sera corrigé plus tard via un patch.
On finit justement avec la bande-son. Là encore, pour un petit studio indépendant polonais, Juggler Games nous propose un travail de qualité. Le seul doublage que l’on entend est celui du narrateur qu’est Patrick Stewart, ayant joué notamment dans les X-Men, Logan, ou encore Star Trek. Il faut bien admettre que sa performance est plus que remarquable pour raconter cette histoire un peu tristounette. Pour les autres personnages qui parleront dans le soft, ces derniers s’exprimeront avec un langage totalement inventé. Les musiques sont également dans le ton du jeu, et se laissent écouter sans soucis. Par contre, les sous-titres français sont à moitié traduits, avec des caractères polonais qui traînent encore dans ces derniers… Une fois encore, on prie pour que le tir soit rectifié dans une prochaine mise à jour.
Cet article peut contenir des liens affiliés