MySims : Collection Cosy est une compilation regroupant les portages des jeux MySims (2017) et MySims Kingdom (2018) sortis à l’époque sur Nintendo DS et Wii, il y a maintenant plus de seize ans. Ces derniers avaient bénéficié de retours assez mitigés voire mauvais sur la version DS, mais sont pourtant restés dans les mémoires de nombreux joueurs. Curieux devant un tel portage et n’ayant jamais joué aux versions d’origine, nous avons voulu voir si cette compilation avait sa place encore aujourd’hui. La réponse n’est pas très positive…
Conditions de test : Nous avons passé environ quatre heures sur chaque titre, de quoi largement faire le tour de chaque proposition.
Sommaire
ToggleMySims : un Animal Crossing like peu séduisant
Dans MySims, notre personnage arrive dans une ville totalement désertée de ses habitants en dehors de la maire. Notre mission est simple, redonner à cette ville tout son charme d’antan et y accueillir à nouveaux de futurs résidents.
On commence par une création de personnage plutôt sommaire, où l’on peut sélectionner différents types de coiffures, de visages et de vêtements ainsi que la couleur des cheveux ou de la peau et le timbre de la voix. Notez qu’il n’y a pas de distinction claire entre les éléments plutôt masculins et ceux féminins. Mais le détail le plus frustrant réside dans le fait que, pour retrouver un élément que l’on apprécie et souhaite utiliser, mais que l’on aurait passé pour voir le suivant, il faut alors parcourir l’ensemble des choix disponibles pour revenir sur celui souhaité.
Une fois fait, la maire nous explique brièvement comment construire des bâtiments et des meubles, ce que l’on va pouvoir appliquer pour bâtir sa propre maison. La construction est assez simple à prendre en main, sur un terrain quadrillé, on vient placer différents blocs (base de la maison, toit, porte, fenêtres, décorations extérieures, etc.) pour assembler tels des Lego le bâtiment tel que l’on veut l’imaginer. Dommage cependant que peu importe la forme du bâtiment, la structure des pièces une fois rentré soit identique et non représentative de l’aspect ou de la taille extérieure.
Pour la construction des meubles, c’est plus ou moins la même chose. Selon l’objet que l’on veut construire, un patron est affiché sous forme de blocs fantomatiques et on peut alors venir y placer les différents blocs à notre disposition. Certains blocs sont obligatoires pour valider la création du meuble sélectionné, mais il demeure possible de lui ajouter des blocs supplémentaires et de laisser libre cours à son imagination pour concevoir du mobilier totalement personnalisé.
Une fois l’apprentissage de ces mécaniques réalisé, la maire nous explique qu’il va falloir faire connaissance avec les visiteurs de l’hôtel, sympathiser avec et les convaincre de venir emménager en ville. Toute la boucle de gameplay du jeu va venir reposer sur cet objectif.
On se rend à l’hôtel, on discute avec les deux ou trois Sims présents et on leur propose de s’installer. La première étape consiste à leur construire leur maison ou commerce (selon le Sims). Différents terrains sont disponibles dans la zone de départ et une fois sélectionné, on peut passer à la création du bâtiment. Malheureusement, aucune consigne ou contrainte ne sont vraiment données et on peut tout simplement se satisfaire d’une base, d’une porte et d’une enseigne pour valider la construction.
Ensuite, en discutant avec les Sims tenant un commerce (pizzeria, musée, glacier, etc.), ces derniers vont nous confier des missions dans lesquelles il faudra construire certains meubles spécifiques afin d’aménager les lieux. Si la construction du meuble en lui-même ne pose aucune difficulté, c’est sur les conditions de matériaux à utiliser que ces commandes vont se complexifier. Ces matériaux, appelés « essences », sont à récupérer au sein du monde et peuvent être des fruits à récupérer dans les arbres, des poissons à pécher, des objets à trouver en fouillant le sol ou encore des émotions en interagissant avec les Sims. Une fois les bonnes essences en poche, on pourra les utiliser pour peindre les meubles à construire, puis les livrer pour accomplir les missions.
Au fur et à mesure de l’accomplissement de ces missions, notre ville monte en renommée, ce qui permet, à chaque niveau atteint, d’obtenir un outil ouvrant l’accès à un nouveau quartier tel qu’une forêt ou un paysage désertique par exemple, et dans lequel on pourra obtenir de nouvelles essences.
Malheureusement, cette boucle de gameplay est assez courte et on se retrouve très vite à faire inlassablement la même chose. Il n’y a pas d’éléments annexes particulièrement intéressants à faire puisque même les interactions avec les autres habitants n’ont que très peu d’intérêt. La durée de vie pourra évidemment varier selon les joueurs et l’envie de tout compléter ou non. Vous pourrez compter une dizaine d’heures pour atteindre le niveau de renommée maximum et l’obtention de tous les quartiers, sous réserve de ne pas se lasser avant.
Difficile de voir une vraie plus-value au titre quand un concurrent comme Animal Crossing New Horizons existe et propose bien plus aux joueurs.
MySims Kingdom, un formule déjà plus intéressante
MySims Kingdom reprend en partie la recette de son aîné, mais en y ajoutant quelques améliorations bienvenues.
Après une création de personnage sensiblement identique à celle présente dans MySims, on démarre notre aventure dans une porcherie où notre première mission sera de rassembler les trois cochons égarés non loin.
Si MySims nous donnait l’objectif de faire croître la popularité d’une ville en y faisant venir de nouveaux résidents ici le propos est tout autre. Nous allons devenir le nouveau « bâtonnier » du roi, c’est-à-dire un individu ayant le pouvoir de manier un bâton magique permettant de construire bâtiments et meubles.
Plutôt qu’une ville divisée en quartiers, MySims Kingdom nous propose de parcourir différentes îles aux thèmes bien différents (Far West, Laboratoire SF, Parc Animalier et bien d’autres encore). Sur chacune de ces îles, nous allons faire la rencontre de plusieurs Sims (certains déjà présents dans MySims d’ailleurs) que nous allons aider au travers d’un petit scénario.
On va ainsi retrouver la création de meubles ou de bâtiments, mais cette fois accompagnés de puzzles logiques bienvenus. On devra par exemple construire un réseau de canalisations pour irriguer tous les plants de tomates d’un champ ou réaliser un système de courroies et d’engrenages pour faire fonctionner une machine.
Nous avions regretté que dans MySims les demandes de création de bâtiments ne soient pas régies par des contraintes afin de varier et complexifier l’aventure. C’est chose faite ici puisqu’il faudra remplir certaines conditions lors de la construction en utilisant des éléments d’un type bien défini.
Les essences présentes dans le jeu précédent font également leur retour et s’obtiennent de la même façon qu’auparavant. La différence réside dans leur utilisation. Dans MySims, elles étaient utilisées pour « peindre » les objets construits, alors qu’ici elles vont être nécessaires pour valider un plan de construction, déverrouillant alors un ensemble de meubles ou blocs à utiliser ensuite.
Chaque mission complétée permet de gagner en notoriété ce qui, pour chaque palier atteint, nous récompense par de nouvelles îles à visiter. Malheureusement, même si le titre demeure plus varié que son aîné, la boucle de gameplay tourne très vite en rond et la lassitude ne tarde pas à pointer le bout de son nez après quelques heures. Comptez une dizaine d’heures pour terminer les différents scénarios et bien plus si vous souhaitez partir à la recherche des essences nécessaires pour valider tous les plans de construction.
On regrette que les interactions avec les Sims soient toujours aussi pauvres, n’invitant pas à leur parler sauf pour accomplir leurs quêtes ou récolter certaines essences.
Un portage feignant
Vous l’aurez compris, cette compilation ne nous a pas vraiment enchanté d’un point de vue ludique. Malheureusement, ce n’est pas la qualité visuelle des titres qui va changer notre constat.
Il n’est pas question de remake ou de remaster, mais d’un simple portage des versions Wii. Conséquence ? MySims et MySims Kingdom gardent ici la même apparence qu’il y a 16 ans. On se retrouve ainsi avec deux titres techniquement très pauvres face à la concurrence. Textures baveuses, peu de détails sur les modèles 3D, environnements vides, bref si tout cela était acceptable sur Wii, on a du mal à le justifier ici.
Heureusement que les titres jouissent d’une direction artistique mignonne avec des personnages modélisés dans un style kawaii à grosses têtes pour sauver un peu la face.
Côté musique, c’est tristement assez anecdotique. Aucune piste ne sort vraiment du lot, elles servent plutôt de musiques d’ambiance pour éviter de nous laisser face à notre solitude. Les fans de l’univers des Sims pourront être contents de retrouver du Simlish dans les quelques interactions avec les autres Sims, mais c’est à peu près tout.
Cet article peut contenir des liens affiliés