A l’origine, N est un projet gratuit sorti en mars 2004. Il se fait vite remarquer grâce à un gameplay précis et addictif. Il remporte même le vote du public à l’Independent Games Festival en 2005. Très vite il devient un incontournable des jeux flashs, et fera le bonheur de nombreux élèves jouant pendant les cours d’informatique. N++ est une nouvelle édition, payante cette fois, ayant pour but d’aller jusqu’au bout du concept de base. Le passage à la caisse est-il intéressant ? Réponse un peu plus bas.
Sommaire
ToggleDie and Retry, encore et encore.
Avec son statut d’ancêtre dans le monde des platformers basés sur le die and retry, la série N se démarque en apparence, mais aussi dans son contenu. Vous contrôlez un petit personnage au design simpliste, un ninja qui serait tout droit sorti d’un dessin d’enfant. Votre objectif : atteindre la sortie du niveau, et, évidemment, éviter de tomber dans l’un des nombreux pièges qui sont dans les niveaux. N’ayez craintes, les débuts seront simples. Un didacticiel plutôt long, voire trop long, vous enseignera les bases du jeu. L’occasion de s’habituer à la physique et à l’inertie propre au titre.
Ce moteur physique qui a fait le succès de la franchise est une grande réussite. Les sauts gigantesques, les wall-jump, ou encore la course, tout est parfaitement maîtrisé. Il faudra bien sur un temps d’adaptation pour s’y faire, mais on intègre vite les spécificités. Une chose très importante à garder à l’esprit est le momentum, l’élan du personnage. Il faut ajuster sa course et sa vitesse en fonction du saut à réaliser, et tout cela se fait de manière presque intuitive. Une preuve de la précision du gameplay mis en place par les développeurs.
Le mort vous rendra visite régulièrement sans que çela en soit frustrant. Tout d’abord, car avant de commencer un niveau, on vous laisse appréhender sa configuration. On voit le point de départ du personnage, la porte à atteindre, et les éventuels interrupteurs à activer pour l’ouvrir. Les différents ennemis et pièges sont également visibles, de quoi anticiper votre trajectoire avant le départ du chronomètre. L’absence de frustration est un énorme point positif, le jeu étant honnête avec le joueur, ne le prenant jamais en traître.
Un contenu gargantuesque
Mais le plus gros point fort de N++ est sans nul doute son contenu extrêmement généreux. Accrochez-vous à votre siège parce que le titre vous propose pas moins de 2360 niveaux créés à la main par l’équipe de développement. Un chiffre vertigineux, sachant qu’une partie de ceux-ci sont des versions remastérisées des opus précédents. Dans tous les cas, vous n’en ferez pas le tour rapidement.
En plus du nombre conséquent de niveau, le jeu intègre un mode multijoueur local. On déplore l’absence d’une fonction en ligne, impossible donc d’inviter un ami à distance, dommage. Le multijoueur se découpe en deux modes de jeu distinct. Tout d’abord le mode coopératif, vous laissant parcourir les niveaux à deux, en s’entraidant pour réaliser le meilleur score possible. Ensuite un mode compétitif, ou chaque joueur bataillera pour sortir vainqueur de ces niveaux tortueux. Quelque soit votre choix, jusqu’à quatre joueurs peuvent jouer simultanément. Bien que jouable avec le clavier, on vous conseillera tout de même de prévoir des manettes, pour une expérience optimale.
Enfin, un éditeur de niveau est présent. Cerise sur le gâteau, celui-ci pourra faire vivre le titre à très long terme. Déjà fort de son contenu de base, le jeu se voit là doté d’une durée de vie quasiment infinie. Tous les outils de base sont présents pour que vous puissiez laisser libre court à votre imagination. Il ne fait pas de doute que dans les mois à venir, le contenu proposé par les utilisateurs s’étoffera, sous réserve que le jeu trouve son public bien sûr.
Un jour je serais au sommet des leaderboards !
Comme tout jeu de plateforme accès compétitif, N++ accueil des leaderbords. Il est ainsi possible de comparer ses performances avec le reste du monde, et de frimer quand votre nom arrive en tête de liste. Tous les cinq niveaux, le jeu vous indique votre performance. Ce découpage en cinq permet de rattraper des erreurs commises sur un stage que l’on maîtrise mal, en profitant de notre connaissance d’un autre.
Mais comment le score marche me demanderez-vous ? D’une manière assez particulière comparée à la concurrence. Un compte à rebours en seconde est affiché en haut de l’écran. Plus vous finissez le niveau rapidement, plus il vous restera de secondes sur celui-ci. Ces secondes restantes représentent votre score. Simple à comprendre et facilement visualisable en jeu, le système fonctionne très bien. Mais en plus de la rapidité vous trouverez également un moyen d’augmenter ce compte à rebours, et c’est là que les choses sérieuses commencent.
En effet, dans tous les niveaux du jeu sont disséminés des petits carrés jaunes. Chaque fois que vous récupérez l’un d’eux, le temps qu’il vous reste augmente. En les ramassant tous on arrive à doubler, voire tripler, le temps qui nous était alloué au départ. Toute la dimension haut niveau se trouve donc là. À vous de trouver le chemin le plus rapide vers la sortie, tout en récupérant le maximum de temps sur la route. Et si vous en avez raté un, vous pouvez relancer le niveau d’une simple pression sur un bouton, sans temps de chargement pour notre plus grand plaisir.
Simplicité rime avec lisibilité
La première chose qui saute aux yeux, quand on lance pour la première fois N++, c’est les graphismes très dépouillés dont il est doté. On a en effet droit à une apparence très sobre et simpliste, que ce soit pour les décors ou les ennemis. Il faut donc s’y aventurer en connaissance de cause. Non il n’y aura pas d’effets spéciaux dernière génération, non il n’y aura pas de textures ultras détaillées. Et pourtant, ce qui peut passer pour une absence d’ambition se révèle être un choix tout à fait convainquant de la part des développeurs.
Car tout l’objectif a été de privilégier la lisibilité de l’action à la débauche d’effets spéciaux. Résultat on reconnait immédiatement les différents pièges. Le choix de ne pas utiliser de zoom, mais au contraire de toujours afficher les niveaux dans leur intégralité va également dans ce sens. De ces choix découlent un sentiment très rare dans un die and retry, la confiance. On n’a jamais l’impression d’être trompé par le jeu, il est honnête avec le joueur du début à la fin. Encore une fois le sentiment de frustration en sort amoindri, et le plaisir de jeu décuplé. Pour varier les plaisirs on a droit à cinquante palettes de couleurs différentes, sans perdre en clarté.
La bande originale du titre répond entièrement au thème du jeu. La soixantaine de pistes qui la compose, axée électro, n’est jamais agressive. C’est plutôt des musiques d’ambiance, relativement calmes et favorables à la concentration. Parfait pour jouer sérieusement, même si on finira par ne pas retenir un seul morceau. Pas mémorable donc, mais efficace.
Cet article peut contenir des liens affiliés