Il y a une vingtaine d’années, voir débarquer en Europe des jeux adaptés de manga était difficilement concevable, à l’exception du géant Dragon Ball, et encore. Depuis de l’eau a fort heureusement coulé sous les ponts, l’Occident s’est très largement ouvert à la culture japonaise, et bien entendu à sa bande dessinée. Ainsi, on ne compte désormais plus les adaptations de One Piece, Bleach, ou encore, évidemment, Naruto. Ce dernier nous a d’ailleurs offert, par l’intermédiaire de Bandai Namco, l’excellente série des Ninja Storm, qui fait matière de référence dans le genre. Mais saviez-vous qu’avant cela, en 2007, la Xbox 360 accueillait un autre très bon jeu tiré de la licence ? Il se nomme Naruto : Rise of a Ninja, et il mérite toute votre attention si vous aimez le manga de Masashi Kishimoto.
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ToggleUne adaptation qui ne renouvelle pas le genre
Qu’on se le dise, la majeure partie des titres issus de Shonen sont des jeux de combat, rien de plus. C’est vrai pour les Ultimate Ninja de la PlayStation 2 en ce qui concerne Naruto, et les adaptations de Dragon Ball ne sont pas en reste, notamment avec Budokai. Et si ces titres disposent bien de modes histoires, il leur arrive trop souvent d’être superficiels, se cantonnant parfois à de basiques bulles de dialogue qu’on sauterait volontiers. Rise of a Ninja ne révolutionne pas le genre, puisqu’il s’agit d’un jeu d’aventure mâtiné de bon nombre de combats, et pourvu d’une narration à base d’extraits de l’animé et de discussions inintéressantes en plan fixe. Toutefois, il faut reconnaître qu’Ubisoft fait preuve de beaucoup de bonne volonté, en reprenant notamment les musiques de l’animé, ce qui excusera certaines maladresses.
Rise of a Ninja ne révolutionne pas le genre, puisqu’il s’agit d’un jeu d’aventure mâtiné de bon nombre de combats, et pourvu d’une narration à base d’extraits de l’animé et de discussions inintéressantes en plan fixe.
Naruto : Rise of a Ninja traite du début du manga, des premiers pas du héros dans le milieu shinobi, jusqu’à son combat dantesque contre Gara du désert, le tout malheureusement affublé de quelques minuscules incohérences. Une partie que les fans connaissent bien, d’autant qu’elle est souvent l’objet de flashbacks dans l’animé Shippuden. La progression dans l’aventure passe par des missions ninja, dont le centre névralgique se trouve à Konoha. Il est d’ailleurs possible, et nécessaire, d’explorer ce petit village pour avancer dans l’histoire, puisque beaucoup de quêtes s’y déroulent. Ne vous laissez toutefois pas avoir par sa taille nullement impressionnante, cette zone de jeu regorge de choses à voir et à faire. Malgré tout, autant être clair tout de suite, le titre n’est pas très long, et ne vous prendra que six à huit heures en ligne droite, contre un peu plus du double pour tout débloquer.
Le village caché des feuilles, plutôt joli soit dit en passant, sera donc le point de départ de chacune des quêtes du jeu. Certaines d’entre elles nécessiteront par ailleurs de partir vers d’autres contrées, notamment le Pays des Vagues. Pour ce faire, il faudra arpenter la campagne, dans des zones à l’aspect malheureusement très couloir, et voyager en sautant d’arbre en arbre dans un mini-jeu sympathique, mais redondant. Quant aux missions, elles se regroupent en trois types bien distincts : les courses d’orientation (où il faudra passer à travers un certain nombre de checkpoints dans un temps limité), la recherche de plantes dans une zone définie, et la baston. Cette dernière étant la plus répandue. Et ça tombe bien, parce que le système de combat, assez proche d’un Budokai ou d’un Tekken (le Ninjutsu en plus) est plutôt complet, et son évolutivité est très plaisante.
Peu de finesse, beaucoup de baston
La prise en main n’est pas immédiate, et rebutera sans doute les inconditionnels de la croix directionnelle dans le jeu de baston. Parce qu’il faut bien l’avouer, celle de la manette de Xbox 360 manque pas mal d’ergonomie, nous poussant malheureusement à préférer le joystick. Pour autant, après le petit temps d’adaptation dont auront besoin certains, on enchaîne assez vite les combats. Les combos ne sont pas difficiles à sortir, et donnent parfois quelque chose d’assez spectaculaire visuellement, ce qui se révèle grisant. Un peu comme chez Budokai en somme. Reste l’utilisation des jutsus, pas particulièrement intuitive là encore. Toutefois, on saluera cette belle tentative jouant pas mal sur l’immersion, même s’il est vrai que ce système est beaucoup trop exigeant, et ne conviendra certainement pas aux plus jeunes joueurs.
Si l’on débute l’aventure relativement démuni en terme d’attaques et de jutsus, on ne tardera toutefois pas à pouvoir faire évoluer notre personnage. En effet, le titre intègre quelques notions de jeu de rôle, en nous permettant de faire grimper les jauges de chakra et de vie de Naruto, ou en l’équipant de divers parchemins lui conférant des bonus variés. Il sera en outre possible d’apprendre un certain nombre de combos en dépensant des points de compétence via les professeurs ninja, notamment Kakashi et Jiraiya. Le système est classique mais diablement efficace, et il est vrai que l’on se prend vite au jeu, à faire grimper les différentes jauges de notre personnage en effectuant les missions annexes, qui sentent malheureusement le remplissage. Petit bémol, contrairement à sa suite, Rise of a Ninja ne permet que d’incarner Naruto au cours de son aventure.
Le système est classique mais diablement efficace, et il est vrai que l’on se prend vite au jeu, à faire grimper les différentes jauges de notre personnage.
Qu’à cela ne tienne, à l’instar d’un véritable jeu de baston, le titre dispose d’un mode combat classique sur son menu principal, permettant bien entendu de s’affronter en multijoueur en un contre un. Dommage que le nombre de combattants soit faiblard, et qu’il y ait de grands absents ; mais surtout que les différents personnages jouables ne proposent pas de gameplay très démarqués. Ceux-ci ont en effet un panel de coups similaire, pas des plus variés, et ce ne sont pas les trois jutsus (voire moins) de chacun d’entre eux qui changent grandement la donne. Par ailleurs, tous les combattants sont doublés par leurs voix officielles de l’animé, en français. Certains hurleront peut-être au blasphème, mais il faut reconnaître qu’Ubisoft fait une nouvelle fois preuve d’une bonne volonté appréciable.
Joliment habillé
Terminons sur l’aspect graphique de cet opus exclusif à la Xbox 360. Là encore, Ubisoft, le développeur, ne s’est pas moqué des joueurs, en optant pour un style en Cel Shading du plus bel effet. Les personnages sont très beaux, et particulièrement fidèles à leurs modèles originaux. Quant à ses décors, Naruto : Rise of a Ninja manque beaucoup de variété, mais dispose toutefois d’un level design plutôt convaincant, tout particulièrement dans Konoha. Bien que l’on aurait aimé que les différentes zones extérieures au village donnent un peu moins cette désagréable impression d’avancer dans un couloir bête et méchant. Enfin, il est peut-être paru seulement en 2007, et n’a certes pas fait un bruit monstrueux, mais ce jeu d’aventure rivalise visuellement avec les premiers épisodes de la série Ninja Storm, qui débuta l’année suivante.
Quant à ses décors, Naruto : Rise of a Ninja manque beaucoup de variété, mais dispose toutefois d’un level design plutôt convaincant, tout particulièrement dans Konoha.
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