Certaines choses sont exclusives aux Etats-Unis, comme par exemple le fromage en bonbonne sous pression, les bons films de morts vivants, ou encore la Nascar. Quant à ce dernier point, il est vrai que l’on trouve certaines pistes en dehors du pays de l’oncle Sam, mais il n’y a que là-bas que la compétition revêt une importance pareille. À l’instar du Superbowl, ce sport automobile un peu particulier a en effet droit à de véritables shows, et les meilleurs pilotes sont acclamés comme des héros nationaux, à l’image des footballeurs lorsqu’ils rapportent la coupe à la maison. Bien évidemment, la Nascar a aussi droit à ses adaptations vidéoludiques, qui nous parviennent le plus souvent, malgré une médiatisation absente dans nos contrées. Le cru 2018, Nascar Heat 3, débarquait sur nos PC, Xbox One et PlayStation 4 le 7 septembre dernier.
Quelques limitations évidentes
Comme tous les autres jeux du genre, Nascar Heat 3 ne se destine pas, en premier lieu, à une commercialisation internationale, le premier public visé étant bien entendu les ricains. Évidemment, cela signifie que le budget lui étant alloué n’est pas aussi conséquent que celui d’un V-Rally 4 ou DiRT Rally 2.0 par exemple, ne serait-ce qu’en terme de communication. Clairement, si vous avez entendu parler du dernier jeu de Monster Games avant sa sortie, c’est que vous êtes tombés par hasard sur son annonce, ou que vous vous intéressez de près ou de loin à ce sport automobile retranscrit sur certaines chaînes câblées. En bref, cela explique le pourquoi de certaines limitations, que nous excuserons plus aisément.
À commencer par une réalisation graphique qui s’est améliorée depuis l’opus précédent, paru en 2017, mais qui reste malgré tout bien en deçà de la majeure partie des jeux de course automobile actuels. Pour contrebalancer ce petit défaut qui pourrait nuire à l’expérience de certains joueurs pointilleux, le titre bénéficie toutefois d’une très bonne impression de vitesse. De quoi oublier rapidement ce détail, qui deviendrait presque insignifiant. Bien que l’on regrettera tout de même une vue du cockpit peu lisible, et aux sensations, à l’inverse, fort décevantes. Dans le même ordre d’idée, le titre se dote d’un mode campagne long et sympathique au demeurant, mais dont l’interface et les interactivités se révèlent malheureusement superficielles (pour ne pas dire inexistantes).
L’impression de vitesse est étonnamment saisissante, tant que l’on ne s’attaque pas à la vue du cockpit, qui est quant à elle plutôt décevante.
Le plus gros souci découlera toutefois de l’absence totale de traduction depuis l’anglais. Certes, dans tout autre jeu de course automobile sur circuit, cela n’aurait pas été un problème de taille. Il n’aurait pas fallu beaucoup de jugeote aux moins à l’aise dans la langue de Shakespeare pour vite trouver leurs marques. Mais ici, comme dans un jeu de rallye vous aurez droit à un copilote (bien qu’il ne se situe pas dans le véhicule) ayant pour but de vous indiquer les meilleures marches à suivre en pleine course. De précieux conseils qui ne sont, vous l’aurez compris, dispensés qu’en anglais, comme chez Dakar 18. Et mieux vaut être clair, si la nécessité d’un copilote ne se fait pas sentir lors des premières courses, au challenge inexistant, plus loin dans le jeu son aide n’est pas de refus ; ne serait-ce que pour parvenir à s’extirper de certains pelotons un peu trop serrés sans y perdre des plumes.
On ne se moque pas de nous
Mais la comparaison avec le détestable Dakar 18 s’arrête là, fort heureusement. D’autant que Nascar Heat 3 dispose, à l’inverse du jeu de Bigmoon Entertainment, d’une conduite réussie, offrant de bonnes sensations, auxquelles s’ajoute l’impression de vitesse tout aussi sympathique. N’y allons pas par quatre chemins, sur de nombreux aspects le titre de Monster Games est une franche réussite, et se révèle bien plus abouti que ses prédécesseurs. L’équipe s’est par exemple attelée à perfectionner de petits points de détails, notamment coté bande sonore, pourvue d’une playlist rock plutôt vaste et qualitative ; tout en occultant encore certains défauts, malheureusement. On regrettera par exemple des bruits de moteur plutôt dégueulasses, et des menus austères. Ou encore, dans un autre registre, le fait que la campagne solo ne soit qu’un vaste enchaînement de courses.
On a beau tourner en rond sur des circuits qui n’offrent aucun rebondissement aux courses, la conduite offre de très chouettes sensations.
Mais revenons en à la conduite, qui a le bon goût de proposer, nativement, un style orienté arcade, et fun au demeurant, tout en n’omettant pas de disposer d’options pour se rapprocher de la véritable simulation. Dans le premier cas, la difficulté mettra un certain temps avant de pointer le bout de son nez, en grande partie parce que l’IA n’est pas particulièrement agressive ni intelligente (ce qui peut toutefois être paramétré). Dans le second, il faudra s’accrocher assez vite, parce que malgré une certaine générosité dans le comportement des bolides, le titre ne fait que rarement de cadeau en cas d’erreur de parcours. Le petit bémol, mais il reste un point de détail, c’est que les divers accidents manquent d’être spectaculaires, là où la compétition dans le monde réel offre parfois de jolis carambolages à se mettre sous la rétine.
Le titre a le bon goût de proposer deux styles de conduite distincts : Arcade et Simulation.
Généreux, le titre l’est aussi en terme de contenu. Monster Games ne s’est pas moqué de nous, loin de là, en proposant toujours un grand nombre de visages et sponsors connus du milieu de la Nascar, ainsi qu’un paquet de circuits. Mieux, au lieu de se cantonner à des courses basiques sur tracés en goudron, la partie mondialement connue de la compétition, Nascar Heat 3 nous propose quatre championnats distincts. Deux sur goudron, en effet, au volant de bolides puissants, et deux sur terre battue. Autant être clair : la durée de vie du titre en solo, avec ses quatre campagnes, est particulièrement conséquente. Plus que chez de nombreux titres du genre. Reste un multijoueur qui ne révolutionne absolument rien, mais qui a le mérite d’exister. La cerise sur le gâteau étant un mode split-screen, permettant de s’affronter à deux sur le même écran. C’est assez rare pour être souligné.
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