Qu’on se le dise, la Nascar est un sport automobile plutôt confidentiel en Europe, seulement relayé par certaines chaînes câblées pas forcément aisées à dénicher. Pourtant, cela n’empêche pas la série NASCAR Heat de nous parvenir chaque année via une nouvelle itération. Une licence que l’on connaît peu, cela va de soi.
Il y a deux ans nous vous parlions de NASCAR Heat 3, un épisode qui soufflait un vent de fraîcheur sur la série qui, jusque-là, peinait à décoller. Gameplay au top, contenu honnête et habillage sympathique, le titre avait de chouettes arguments à faire valoir. Après avoir raté le coche en 2019, revenons aujourd’hui sur l’opus de 2020 : NASCAR Heat 5.
Disponible le 10 juillet sur nos PC, PlayStation 4 et Xbox One, cette nouvelle itération s’est très peu illustrée par chez nous avant sa sortie. Ainsi, à l’image de chacun de ses prédécesseurs, sa sortie en Europe est passée totalement inaperçue. Était-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Tâchons de répondre à cette questions en quelques lignes.
Conditions du test : Nous avons joué une douzaine d’heures au titre dans sa version Xbox One, principalement dans le mode carrière. Nous avons aussi testé à plusieurs reprises le multijoueur, notamment en écran splitté.
Une sortie confidentielle
Dire que NASCAR Heat 5 était attendu dans nos contrées relèverait du mensonge pur et simple. Le sport automobile qu’il représente a une visibilité très réduite en Europe, ce qui est probablement dû à son concept même. Il faut dire que des voitures tournant en rond sur un circuit pendant plusieurs heures, ça n’est pas vendeur. Et malheureusement, la discrétion de cette discipline en France la contraint à se contenter des chaînes câblées et de commentateurs manquant de vivacité, ne mettant pas toujours en valeur l’aspect stratégique des courses. De quoi finir d’achever tout amateur de grosses cylindrées tombant à 2h du matin sur la retransmission d’une épreuve.
Ainsi, comme chacun de ses prédécesseurs, NASCAR Heat 5 était avant tout destiné au marché américain. Le berceau des pistes ovales et de la country. Ce qui explique nombre des limitations inhérentes à la licence. À commencer par une absence de traduction depuis la langue de Shakespeare, qui ne gène pas outre mesure en course, malgré les commentaires de l’écurie pouvant aider à se sortir du pétrin. Néanmoins, c’est nettement plus problématique lorsque l’on se penche sur le mode carrière, qui n’a pas lésiné sur les ajouts depuis NASCAR Heat 3, le dernier épisode sur lequel nous avions posé les mains.
En effet, ce mode carrière se révèle étonnamment complet, nous permettant pour commencer de modeler notre avatar à notre guise. Les possibilités de personnalisation sont d’ailleurs assez fournies. Par la suite, après nous être lancés dans la compétition et nous être fait remarquer, il sera question de rentrer chez diverses écuries, de gérer vaguement nos réseaux sociaux, mais aussi et surtout de signer des contrats. Ces derniers ne sont pas à prendre à la légère, puisque selon l’accord établi il sera bon de terminer plus ou moins proche de la tête de course pour être rémunéré convenablement.
De bonnes idées qui donnent une réelle impression d’implication dans notre carrière, bien que celle-ci progresse assez lentement. Mais bien entendu, il sera nécessaire d’avoir un niveau d’anglais relativement bon pour pouvoir profiter de toutes les spécificités de ce mode solo. On regrettera néanmoins quelques absents, notamment la gestion de notre équipe. Enfin nous ne sommes pas dans un DiRT Rally, et ça se sent. Par ailleurs, il est assez ennuyeux de constater que le titre nous contraint à débuter sur la scène XTREM DIRT, autrement dit les circuits sur terre. Un réel pas en arrière vis-à-vis de l’épisode d’il y a deux ans.
L’autre grosse limitation vous paraîtra évidente si vous jetez un œil aux screenshots disséminés sur cet article : il s’agit d’un aspect graphique daté. À ce niveau les équipes de chez 704 Games font néanmoins un travail honnête avec les moyens restreints qui leur sont accordés. Ainsi il est vrai que la modélisation des pilotes est assez décevante, que l’extérieur des pistes est souvent baveux voire laid ; cela n’empêche pas au titre de bénéficier une nouvelle fois de jolis véhicules, mais surtout d’une impression de vitesse tout à fait plaisante. Restent les interfaces malheureusement très austères, qui font le café, mais sans fioritures.
Des moyens limités mais bien utilisés
L’histoire du jeu vidéo, principalement depuis l’avènement de la 3D, nous a appris qu’il était possible de faire de belles choses avec des moyens restreints. Et il est certain que des développeurs de talent comme Grasshoper Manufacture de Suda51 ne démentiront pas ce fait, avec leur gros carton No More Heroes, et bien d’autres d’ailleurs. Ainsi, cela n’empêchait pas l’épisode d’il y a deux ans d’être une bonne surprise, et il en va de même pour ce qui est de NASCAR Heat 5. Le titre embarque en effet quelques gros atouts.
Bien que pourvu d’une esthétique austère, son mode carrière offre, nous vous le disions plus haut, une impression d’implication bienvenue. Mais surtout, il permet de prendre du plaisir sans chercher nécessairement la performance maximale. C’est en cela que son système de contrat s’adapte à votre niveau et à vos objectifs. Ainsi, il est tout à fait possible de ne viser que la vingtième place sur 24 participants par exemple, et de gagner malgré tout suffisamment d’argent en quelques courses pour changer d’écurie.
D’ailleurs, ne vous attendez pas à terminer en tête dès vos premières épreuves, puisque ce nouvel épisode se révèle exigeant à plusieurs égards. Pour commencer l’IA ne vous fera aucun cadeau, puisqu’elle visera, pour sa part, la performance. Notez d’ailleurs que celle-ci n’est pas des plus intelligentes, mais ça n’est globalement pas un problème tant que vous ne décidez pas de vous la jouer auto-tamponneuse. Enfin la carrière est conçue pour une progression lente et douloureuse, vous faisant commencer par la plus complexe des épreuves.
Et par complexe, comprenez que rouler sur de la terre et de la boue est une nouvelle fois assez difficile, en toute évidence. D’autant plus avec les divers ajustements dans la conduite qu’a subi cet épisode. Les véhicules étant très puissants, il est logique de les voir déraper rapidement, voire partir en vrille. Ce qui se rattrape assez vite sur du goudron, tant que la concurrence ne nous fonce pas dedans, mais qui peut se révéler instantanément fatal sur une piste en terre.
Ainsi, les courses sont peut-être courtes, le plus souvent du moins, elles demanderont pourtant une concentration de chaque instant. Et c’est une très bonne chose, à coté de NASCAR Heat 3 qui manquait cruellement de challenge. Notez par ailleurs que vous pourrez toucher à de nombreux paramètres dans la personnalisation de votre conduite.
Enfin ce nouvel épisode est une pépite au niveau de son contenu. Une fois encore la compétition américaine est très bien représentée, autant au niveau des pilotes et des écuries que des véhicules. Même constat du coté des circuits qui sont plutôt nombreux, et ne se limitent pas uniquement aux simplistes ovales. Le mode carrière est, en substance, illimité, puisqu’il permet de jouer sur plusieurs années.
Mais c’est surtout au niveau de son contenu annexe que le soft surprend, avec une vingtaine de défis plutôt complexes, un mode championnat paramétrable à notre guise, un mode online assez classique, mais aussi un mode en écran splitté très appréciable. Reste une bande-son efficace, autant au niveau des bruits de moteur réussis que des nombreux morceaux disponibles, généralement rocks.
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