La rentrée de septembre sonne depuis des décennies celle des jeux de sport. Si en France FIFA mène la danse, NBA 2K reste un gros morceau parmi les simulations sportives américaines, et NBA 2K23 compte une fois encore marquer de son empreinte le genre.
Depuis plusieurs années, la licence profite d’un monopole en l’absence du concurrent historique NBA Live, porté disparu depuis 2018, et assure une transition plutôt correcte à la neuvième génération de consoles, en témoigne notamment la qualité technique du précédent opus.
Malgré ce manque d’opposition, la simulation développée par Visual Concepts ne jouit pas d’une forte renommée par hasard. Souci du réalisme, modes de jeu à la pelle, des centaines de joueurs reproduits sur 76 ans d’histoire, gameplay soigné, le titre de 2K Sports a tout pour plaire aux fans de basketball.
Alors que peut bien offrir de plus cette édition 2022-2023 pour asseoir son caractère incontournable ? Sachant que la licence continue d’exister du côté de la old gen, avec cependant moins de moyens investis, c’est avec ce test de la version new gen que nous allons mesurer son évolution.
Conditions de test : Nous avons joué près de 60 heures à la version PS5 de NBA 2K23, le temps d’explorer le scénario du mode Carrière et de tester la plupart des modes de jeu, en ayant uniquement joué en difficulté Pro. Nous avons bénéficié de l’édition Jordan, donnant notamment 100 000 VC dès le départ, mais nous n’avons pas utilisé cet avantage pour mesurer la progression naturelle du joueur créé en carrière, ou de l’équipe développée dans MyTeam.
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ToggleGloire au GOAT
Le premier contact avec le jeu dépend de votre expérience avec la série. Certains se dirigeront directement vers le mode MyTeam, Ma CARRIÈRE, MyNBA ou iront apprendre les bases du côté de 2KU. Nous reparlerons de tout cela plus tard, car un autre mode et semi-nouveauté de cet opus, le Jordan Challenge, en attirera assez vite certains.
Onglet qui prend le plus de place sur le menu principal, ce mode de jeu permet de retracer les événements marquants de la carrière exceptionnelle de Michael Jordan, égérie de la mouture 2022-2023 aux côtés de Devin Booker et des joueuses Sue Bird et Diana Taurasi.
De l’université de la Caroline du Nord, aux nombreuses joutes en finales NBA ayant constitué l’impressionnant total de six bagues de champion pour l’arrière des Chicago Bulls, en passant par les duels mémorables qu’il a disputé, que ce soit face à Dominique Wilkins en 1990, à un Patrick Ewing au sommet de son art en 1995, ou à un jeune Kobe Bryant en 1997, on est servi.
Par souci de fidélité et avec ce goût du détail, Visual Concepts a tenu à respecter le rendu d’une diffusion télé d’époque, d’abord en respectant la DA du tableau des scores ainsi que la manière de réaliser la retransmission, mais aussi en appliquant des filtres visuels fidèles à la période traversée. Très agréable concernant l’authenticité, il faut avouer que cela peut donner légèrement mal aux yeux à la longue, même s’il est possible de retirer ces filtres.
Enfin les développeurs ont également pensé à la manière dont peut se comporter l’IA au cours de ces rétrospectives. C’est donc intelligemment que la manière de scorer pour les équipes adverses correspond au style de jeu de l’époque concernée, tout comme le règlement en vigueur, et que les tactiques opérées sont les mêmes que celles qui ont tenté de contrecarrer Michael Jordan et ses coéquipiers ces soirs-là.
De la même manière, les mimiques et images iconiques de sa carrière sont reprises, avec par exemple en tête « The Shot », le fameux tir de la légende des Bulls éliminant les Cleveland Cavaliers des playoffs en 1989.
Pour aller encore plus loin dans l’authenticité, l’écran de sélection des matchs joue la musique Sirius de The Alan Parsons Project, utilisée de 1984 à 2004 pour la présentation d’avant-match des Chicago Bulls, et chaque match est précédé d’une interview d’un des acteurs majeurs de l’événement à revivre, dans le but d’amener de l’historicité.
Ce mode, déjà présent dans 2K11, revient ici dans une version peaufinée et nous propose une véritable plongée dans l’histoire glorieuse de Michael Jordan et, par extension, de celle de la NBA, que les fans apprécieront de revivre sans aucun doute avec, en cas de complétion, des éléments à utiliser dans Ma CARRIÈRE et MyTeam.
Ma CARRIÈRE, entre scénario concentré sur le drama…
Passée cette nouveauté, les habitués retrouvent deux gros piliers de la série dans ce NBA 2K23. Le premier, le mode Ma CARRIÈRE, propose une fois encore de créer un joueur personnalisé – surnommé MP, comme l’an dernier – selon vos goûts, en choisissant son physique, son poste, ainsi que les attributs maximums qu’il pourra atteindre au fil de sa carrière.
Au bout de cette création de perso, on désigne l’équipe que l’on souhaite rejoindre parmi les trente composant la NBA et le premier match disputé en Summer League permet de définir le temps de jeu dont on bénéficiera une fois intégré dans l’effectif.
Comme chaque carrière depuis plusieurs opus, la progression de notre joueur prend place au sein d’une histoire et donne ainsi un contexte et une motivation à notre joueur pour gravir les échelons. D’emblée, le scénario piétine avec ses gros sabots la subtilité puisqu’on nous fait comprendre que personne ne veut de nous.
Annoncé 18e choix de la Draft, cérémonie au cours de laquelle les équipes de NBA se distribuent les potentiels futurs talents de la ligue, on se fait copieusement huer par la foule à l’annonce de notre nom, chose qui, à moins d’une erreur de notre part, n’est arrivée que très rarement, pour ne pas dire jamais dans l’Histoire.
S’en suit alors différentes cutscenes où tout le monde aurait voulu voir Shep Owens, notre grand rival, prendre notre place, et lui le premier. Ainsi, toute la partie scénarisée du mode tourne autour du fait de devoir montrer sa légitimité, sous la pluie des trashtalks interposés, des dramas entretenus sur les réseaux sociaux ou sur les plateaux de talkshows, et il faut reconnaître que c’est assez insupportable.
Evidemment, on ne s’attend pas à une écriture de folie lorsqu’on lance Ma CARRIÈRE, mais cette idée de faire coïncider carrière de basketteur et roi de la com’, légitime lorsque l’on fait le parallèle avec le monde réel, tourne très vite au soupir.
C’est historiquement une constante dans la série, mais les dialogues sont malaisants la plupart du temps et les personnages sont horriblement caricaturaux, en témoigne Ashley, la pro des réseaux sociaux et des stats de popularité. Et dans cette bataille pour l’amour des fans, il faut « contrôler » trois quartiers, celui de la musique, de la mode et du business via diverses activités menées sous forme de quêtes principales et secondaires.
Quelle est la finalité ? Pouvoir être suffisamment légitime pour affronter Shep Owens sur un terrain mythique de playground et devenir roi de la ville. En résumé, une rivalité entre rookies de la plus prestigieuse des ligues de basketball, commentée de manière assez irréaliste par bon nombre de médias, est vouée à se régler sur un court de basket de rue, sans jamais avoir eu besoin de se rencontrer sur le parquet durant la saison régulière. Bon.
… et recette globalement gagnante sur le terrain
On repassera donc sur l’absence de fun lié à l’histoire puisqu’après tout, l’essentiel se déroule manette en main. Cela étant, si l’on dispose de la version Standard de NBA 2K23, sans le bonus de 100 000 VC offert par la version Jordan, les débuts sont un peu poussifs et on peine à s’amuser tout de suite. Avec initialement une note générale de 60, on fait difficilement le poids face aux adversaires et surtout aux superstars.
Ce n’est pas tellement dérangeant puisqu’il est difficile pour un rookie de s’adapter à la ligue et, en plus de ça, MP dispose d’une belle corde à son arc pour pallier cet écart. Leader depuis l’université, notre joueur dispose de compétences de Leadership délivrant des bonus temporaires au cours des matchs.
Ce Leadership prend deux formes, celle du Général, en bleu, et celle du Précurseur, en rouge. Ces profils donnent accès à des compétences différentes et s’acquièrent via des points obtenus grâce à vos choix effectués durant les phases de dialogue, symbolisés par la couleur correspondante.
Lorsque l’on a suffisamment de points, on les dépense alors dans la compétence de notre choix, et une fois celle que l’on souhaite définie, on doit alors réaliser des actions particulières en match afin de profiter d’un bonus plus ou moins important et plus ou moins longtemps selon la difficulté desdites actions. Ces objectifs sont collectifs (faire X passes décisives) s’il s’agit de la catégorie Général, et individuels (marquer X paniers d’affilée) du côté du Précurseur.
Pouvoir ainsi bénéficier d’un gros bonus de tir, d’agilité ou encore de force, pour soi et ses coéquipiers, transforme en sa faveur la physionomie du match. Une mécanique très appréciable pour accompagner nos débuts, et presque cheatée dès lors que notre MP a bien progressé. Le plaisir de jeu prend alors davantage d’épaisseur au bout d’une quinzaine de parties et celles-ci s’abordent de mieux en mieux au fil de l’avancée de la saison, et pourquoi pas jusqu’aux playoffs et au titre de champion si le cœur vous en dit.
Si tout se passe bien durant votre match, il est même envisageable de déclencher le Takeover d’équipe, une fois la jauge remplie. Cette fonctionnalité, présente depuis un petit moment déjà, livre l’opportunité de contrôler toute l’équipe, au lieu de notre joueur uniquement.
Problème, l’activation de ce Takeover est automatique et se révèle très peu confortable. Si l’on souhaite uniquement se concentrer sur la performance de notre joueur, avoir la responsabilité de l’intégralité des actions offensives et défensives devient plus un poids qu’autre chose.
Tout cela pris en compte, il demeure un problème évident mais regrettable, traîné depuis la création de ce mode. Le début de la carrière étant scénarisé, on doit automatiquement obéir aux lois du script. Ainsi, que l’on inscrive 30 points par match ou que l’on ne mette pas un pied devant l’autre, on se retrouvera forcément en instance de départ en raison de performances jugées insuffisantes par la direction. Des objectifs obligatoires sont alors à atteindre pour avancer, et nous imposent un rematch en cas d’échec. Toujours plaisant pour le challenge, mais cela nous sort un peu de l’aventure.
La Ville, repaire communautaire incontournable
Bien que Ma CARRIÈRE soit désespérant dans sa narration, et qu’il se veut surtout agréable lorsqu’il s’agit d’être sur les parquets, tout n’est pas à jeter au sujet des à-côtés. La Ville, hub communautaire, se charge d’être le liant entre les matchs de NBA, les quêtes secondaires à effectuer ici et là, et tout ce qui concerne le multijoueur sur les playgrounds et les différentes arènes.
Parmi elles, on découvre le Théâtre (en réalité le Cinéma), nouveau rendez-vous express en multi, qui héberge quatre salles aux règles différentes, renouvelées toutes les semaines, rejoignant ainsi les activités Pro-Am, Rec et autres, cette fois regroupées en un lieu inédit appelé le Bloc.
Jugée trop grande à explorer par les fans au sein de l’opus précédent, Visual Concepts a légèrement réduit la taille de la map et a installé des points de déplacement rapide sous forme de stations de métro. Arpenter la map est donc un peu moins redondant, mais les trajets en skateboard, moyen de transport plus rapide qu’à pied et disponible dès le départ, affichent un manque cruel de maniabilité et sont d’un certain ennui entre deux destinations.
Et Dieu sait que les escapades en ville sont nécessaires, surtout en œuvrant pour contrôler les différents quartiers. Il faudra par exemple jouer la mascotte d’un stand de hot-dogs végétariens en vogue, de répondre à des quiz ou bien d’aller tâter la balle orange en 3v3 avec les stars Devin Booker, Tyler Herro ou encore Kevin Garnett.
De même, pour avancer dans le domaine de la mode ou de la musique, divers objectifs et actions spécifiques sont à réaliser à certains points de la ville. Mentionnons le très particulier mini-jeu de rap, où il faut choisir les bons vers sur un beat qu’on nous balance.
Seul souci, NBA 2K23 est une production américaine, et donc les traductions en français cassent totalement le jeu de la rime et de la répartie, alors on tâtonne et on recommence jusqu’à avoir les bonnes réponses, de quoi en agacer certains. Mais les amoureux de ce style musical seront certainement contents de retrouver Bas et J.Cole, premier artiste musical en couverture alternative du jeu, et de composer votre propre beat en studio.
Pour le reste, des défis quotidiens et hebdomadaires sont à retrouver en ville, entre courses de skate, matchs de rue, objectifs donnés par les PNJ à réaliser au cours de matchs en ligne. Les transitions entre jeu solo et multi se font naturellement, sans accroc, malgré le temps d’attente parfois nécessaire pour jouer un match contre de vrais joueurs et la chute douloureuse du framerate lorsque plusieurs d’entre eux se croisent en ville.
Parmi les autres activités disponibles, l’exploration permet aussi de s’entraîner une fois par jour avec Chris Brickley pour parfaire ses mouvements, ou encore participer à une séance d’entraînement à la salle hebdomadaire pour bénéficier de bonus de performance en match. Les plus soucieux de l’apparence feront les boutiques histoire de donner du style à leur joueur moyennant des VC, la monnaie du jeu servant également à améliorer son joueur, mais se gagnant trop lentement.
Enfin parlons de l’Arena. À chaque match, on dirige notre joueur au sein de l’enceinte sportive de la franchise. Défilé de mode devant les journalistes, accès aux vestiaires, au bureau du coach ou encore à la salle de conférence de presse, les préparations de matchs gagnent en immersion, bien qu’au bout d’un moment la magie prenne un peu moins.
MyTeam, confortablement installé sur son trône
L’autre pilier du contenu de NBA 2K23, MyTeam, est évidemment parti pour rassembler une très grande partie des joueurs, avec son concept désormais répandu un peu partout : constituer une équipe grâce à des cartes que l’on récupère dans des packs ou sur le marché d’enchères alimenté entre les joueurs, et la faire jouer au sein d’une belle fournée de modes de jeu.
MyTeam en reconduit la plupart pour le plus grand plaisir des habitués. Domination, où l’on défie les équipes NBA actuelles et historiques, Triple Menace, opposant deux équipes de trois joueurs, en solo, ou en multi, ou encore Limité et Illimitée, exclusivement multi, les classiques répondent présent.
Triple Menace accueille d’ailleurs cette année une déclinaison Coop où l’on peut s’affronter entre amis en partie classée ou non-classée, et le mode Clutch revient accompagné d’une version solo, où deux équipes de cinq luttent durant un unique quart-temps, où les possessions durent 14 secondes au lieu de 24, le tout sur un terrain équipé d’une ligne à 4 points.
Ce dernier est particulièrement agréable à jouer vu que les matchs sont courts et que le rythme est soutenu, imposant des actions éclairs comme des attaques agressives au panier, ou bien des shoots longue distance.
Progresser dans Clutch revient à réaliser des séries de dix victoires, sans perdre à trois reprises maximum, pour évoluer vers le palier suivant, plus compliqué, mais plus juteux en récompense, et ainsi de suite.
Les récompenses, justement, constituent toujours autant le moteur ultra efficace de MyTeam. Quel que soit le sous-mode joué, l’espoir de gagner des MT (la monnaie de MyTeam) des jetons NBA ou encore des cartes nous pousse à jouer inlassablement. En Triple Menace, gagner nous donne une opportunité d’ouvrir un coffre, et si la « chance » est avec nous, il y a plus ou moins de risque de tomber sur telle ou telle récompense, avec bien entendu des possibilités infimes de récupérer la plus intéressante. Il en va de même avec la roulette, du côté du mode Clutch.
D’autres leviers de gains sont activés cette année, avec l’Exhibition qui consiste à envoyer des joueurs en mission sur le globe pendant une durée donnée afin qu’il nous ramènent une récompense. NBA 2k23 propose aussi de collectionner des éléments pour une vitrine à trophées, qui une fois rassemblés donnent accès par exemple à un joueur légendaire en fonction de la franchise complétée.
Ajoutons à cela le système de saisons repris cette année encore, où l’on gagne de l’expérience en réalisant des objectifs spécifiques, ce qui nous rapporte des joueurs, des consommables, ou de la monnaie in-game, et on repart aisément pour des heures et des heures de jeu à rester sur MyTeam.
Et pour constituer les équipes qui nous accompagneront dans ces différents modes, Visual Concepts et 2K Sports ont eu l’excellente idée de retirer la notion de contrats. Avant, utiliser un joueur tenait au fait qu’il dispose de contrats, et donc de matchs, restants.
Arrivé à 0, le joueur ne devenait plus utilisable, à moins de payer en MT un montant plus ou moins cher selon la rareté de la carte, ou alors d’appliquer une carte contrat souvent récupérée sur le marché d’enchères, et loin d’être gratuite. Cette épine désormais ôtée du pied est largement bienvenue et permet de profiter de la meilleure équipe possible sans avoir à faire de calculs.
Une économie qui sent les VC
Malheureusement, d’autres calculs restent à faire si l’on veut progresser au même rythme que certains. Les VC, ou Virtual Coins, constituent la monnaie la plus importante de la série NBA 2K. Elle a la particularité d’être gagnée et partagée à travers différents modes du jeu. On l’a vu, elle peut être obtenue régulièrement en petite quantité dans Ma CARRIÈRE et est essentielle à l’amélioration des attributs de notre joueur.
Mais aussi, et surtout, les VC se révèlent on ne peut plus utiles dans MyTeam. Certes, les MT, gagnés naturellement en jouant à MyTeam, peuvent donner accès à un pack thématique, ayant une chance de contenir un joueur spécial, mais les VC, eux, octroient plus de chance de tomber sur un de ces joueurs. En effet, il est possible de récupérer, en un coup, dix voire vingt exemplaires dudit pack, et uniquement via l’usage de ces VC.
Donc, cette année encore, les VC dictent le rythme de la progression. Et vu la quantité déraisonnable de VC demandée pour les plus gros packs, il n’y a pas d’autre choix que de sortir la carte bleue. En guise d’exemple, tirer dix packs coûte 99 000 VC et en tirer vingt coûte 198 000 VC. À 49,99€ les 200 000 VC, cela donne une idée des dépenses réalisables sur toute une année de jeu.
Car les packs thématiques sortent régulièrement au cours de la saison, contenant des joueurs encore meilleurs que les packs précédents, ce qui pose plusieurs problèmes pour les joueurs et joueuses ne souhaitant pas lâcher un seul centime.
Le premier, c’est qu’au-delà le fait de ne quasiment pas pouvoir y accéder sans dépenser d’argent, les joueurs récupérés dans les packs accessibles via des VC finissent par se retrouver sur le marché. En possédant suffisamment de MT, on peut essayer d’en récupérer quelques-uns, mais les plus rares sont horriblement chers, coûtant plusieurs dizaines (voire centaines) de milliers de MT, lorsqu’une victoire dans n’importe quel mode de MyTeam n’en rapporte que quelques centaines.
Ce qui nous amène au deuxième problème. Si par miracle on parvient à récupérer un de ces joueurs de qualité supérieure, avec des heures et des heures de jeu au compteur, le prochain pack thématique, et surtout la saison suivante, en aura déjà amené de meilleurs, remettant en quelque sorte les compteurs à zéro. Et vu que chaque mois, une nouvelle saison démarre, le rythme à tenir est impossible pour les personnes ne souhaitant pas dépenser.
Bien entendu, en jouant uniquement en solo, elles ne souffriront d’aucun impact. Et puis, tard dans la durée de vie du jeu, il est aisé d’avoir une excellente équipe pour être compétitif en Domination, Clutch ou Triple Menace hors ligne.
Mais pour la grande majorité de ce qui concerne le multi, un déséquilibre sur le papier est assuré entre les acheteurs et les autres. Alors, la valeur arithmétique seule d’une équipe de basket ne fait pas une victoire, certes, et il faut encore maîtriser le gameplay afin d’en tirer profit au maximum, mais on ne peut pas nier une certaine mécanique pay-to-win, latente depuis plusieurs opus déjà.
Pay-to-win qui devient pay-to-fast avec le mode Ma CARRIÈRE où injecter énormément de VC dès le début permet de catapulter la valeur de MP vers les sommets. Mais, au moins, le déséquilibre se règle sur la durée, aussi longue puisse-t-elle être.
Ce modèle économique n’a rien de nouveau, et n’est pas exclusif à la série NBA 2K, mais il est important d’informer les joueurs de la persistance de cette mécanique, et il s’avère particulièrement frustrant qu’un jeu aussi qualitatif soit entaché de ces pratiques depuis longtemps pointées du doigt. On sait que, de toute façon, il est impossible de supprimer un tel système, mais il mériterait au moins d’être atténué.
Et le reste dans tout ça ?
Cachés derrière ces deux gros modes de NBA 2K23 d’autres continuent d’exister, avec plus ou moins de panache. The W, mode carrière féminin, continue d’être hélas l’ombre de la version masculine même si l’absence de scénario et des à-côtés permet au moins d’aller à l’essentiel : le terrain. De plus, notre joueuse progresse bien plus vite et n’est pas concernée par les VC.
Mentionnons tout de même au rang des nouveautés la présence de challenges donnés par les joueuses de la WNBA, la possibilité de jouer le All-Star Game et la Commissioner’s Cup, ou encore de personnaliser de nouvelles équipes pour faire grandir la ligue.
Concernant MyNBA, les concepts d’époques et de filtres visuels attitrés aperçus dans Jordan Challenge prennent plus d’ampleur dans ce mode. On lance une carrière au sein de l’époque souhaitée, et on réécrit l’histoire de ces ères légendaires de la NBA.
Maintenant, et quel que soit le mode de jeu sous lequel le basket s’exprime, ce qui vaut à NBA 2K23 le statut de référence de la simulation de ce sport reste certainement son gameplay. Au niveau Pro, être bourrin paye rarement et il est nécessaire de déclencher des tactiques, de demander des Pick & Roll, de souvent chercher le partenaire démarqué pour s’ouvrir des attaques au panier ou des shoots ouverts. De plus, il est primordial de faire part d’un timing de shoot excellent si l’on veut faire ficelle à coup sûr, et cela demande une certaine habitude et minutie.
Ce savoir-faire de plusieurs années continue d’être grisant à expérimenter manette en main, et chaque opus apporte son lot d’améliorations liées à ce gameplay. Cette année la jauge de shoot a été revue et dispose de déclinaisons pour celles et ceux n’étant pas à l’aise avec le design par défaut. Des variantes supplémentaires arriveront au fil des saisons pour atteindre un total de 15.
Du côté de la défense, un travail a été fait sur les interceptions, la protection de balle pour les dunkers, mais surtout au niveau des contres. La manière dont un contre est réalisé gagne vraiment en crédibilité, grâce à des mouvements de bras et une éjection du ballon qui donnent vraiment un sentiment de puissance au geste.
On notera également des ajustements liés aux déplacements avec d’une part les boosts d’adrénaline. Un joueur ballon en main pourra aller au contact ou tenter des accélérations tant qu’il dispose d’adrénaline. Une fois les trois jauges consommées, la fatigue se fait ressentir et il deviendra impossible de faire la différence seul. Cette mécanique oblige à jouer intelligemment et empêche les joueurs les plus fougueux et agiles de systématiquement percer les défenses, et c’est un bon point.
D’autre part, de nouveaux dribbles et tirs ont été ajoutés via le Pro Stick. Les shoots font également l’objet d’une nouveauté cette année : les notes d’attributs. Chaque tir dispose de quatre caractéristiques : hauteur de libération, vitesse de libération, impact de la défense et impact du timing, notés de F à A+.
Ainsi, outre les stats, shooter avec Steph Curry ou Andre Drummond se ressent différemment et n’est pas influencé de la même manière par la défense adverse. De surcroît, ces attributs permettent également de rendre davantage concrète la création de tirs en suspension pour son joueur dans Ma CARRIÈRE.
En bref, c’est donc toujours un plaisir d’apprendre petit à petit un gameplay qui, il faut le rappeler, se laisse approcher de manière toujours aussi délicate auprès des néophytes. 2Ku, section tutoriel de NBA 2K23, reste un bon départ pour s’initier aux bases mais demeure insuffisant.
Toute cette science du basket s’articule encore une fois sous son plus beau jour, en témoigne cette ambiance sonore et visuelle toujours au top. Sur les parquets, déjà, avec cette impression de participer à un véritable match de NBA, mais aussi en dehors. Temps de chargement éclairs à la superbe DA, bande-son constituée de gros hits, on oublierait presque les menus surchargés qui ont de quoi déboussoler lorsque l’on n’est pas habitué.
Seul bémol de taille concernant l’immersion, en tout cas sur PlayStation et quelque soit la qualité de la connexion, un input lag gâche depuis des années les parties en ligne, obligeant les joueurs à retirer la jauge de tir et s’habituer à ce décalage. Assez hallucinant pour un jeu qui fait la part belle aux joutes online.
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