Le visual novel est un genre assez particulier qui ne parle pas à tout le monde. Cependant, cela n’empêche pas de pouvoir y trouver quelques perles qui proposent d’ajouter un petit plus à ce genre d’expériences narratives (étant donné que le visual novel ne se concentre en général que sur la narration d’un récit) en y intégrant du gameplay, comme le font par exemple les très bons Phoenix Wright (pour ne citer que lui) tandis que d’autres se focalisent purement et simplement sur le récit en tant que tel.
Aujourd’hui nous vous proposons de découvrir l’un de ces derniers, Necrobarista, développé par le petit studio Route 59 Games. Reste à savoir si l’histoire contée par le titre est à la hauteur des espérances.
Condition du test : Nous avons joué à Necrobarista durant environ 5h. Le test a été effectué sur PC via Steam et nous avons terminé le jeu dans son entièreté.
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ToggleNécromancie, café et au-delà
Le Terminal est un café branché dans les ruelles sombres de Melbourne. Ce café reçoit toutes sortes de personnes qui souhaitent simplement venir prendre un verre dans une ambiance décontractée, mais sert aussi de lieu de passage vers l’au-delà. Eh oui, vivants et morts se regroupent dans ce même lieu mais ne partagent pas les mêmes expériences. D’ailleurs, la plupart des vivants ne voient pas du tout les âmes se regroupant en ce lieu. C’est pour y passer leur dernières 24 heures avant de passer à l’étape suivante que ces âmes errent dans le Terminal, alors qu’elles cherchent à comprendre comment elles sont mortes.
C’est ainsi que se déroule la vie et la mort dans Necrobarista. L’aventure démarre avec Kishan qui tombe dans le Terminal sans savoir ce qu’il fait sur place. Maddy, notre protagoniste va alors lui expliquer tout le fonctionnement de ce café si particulier et lui faire comprendre qu’il est malheureusement coincé ici pour 24h avant de se diriger vers la prochaine étape de sa mort. C’est accompagnés des autres membres du Terminal que ces deux nouveaux amis vont former notre groupe de personnages principaux hauts en couleurs.
S’en suivra alors un tas de questionnements sur les raisons de la mort de Kishan, l’équipe sera témoin de ses luttes personnelles, de ses pertes et de ses angoisses. Lui, en retour, en saura plus sur l’histoire de Maddy et de ses acolytes et apprendra les particularités de la nature de la mort. Et évidemment, Kishan n’est que le début, chaque personnage apporte par la suite son petit grain de sel et fournit des réponses aux questions que l’on se pose. Chacun a son petit moment dédié qui nous permet d’en savoir plus sur sa vie ainsi que sur les problèmes que rencontre le café.
Necrobarista nous fait donc vivre une histoire basée sur un thème complexe et sensible, sans grande révolution ou pure originalité mais qui fait suffisamment le job pour nous tenir en haleine jusqu’à ce qu’on apprenne le fin mot de l’histoire.
Une narration digne de ce nom ?
On le sait tous, la narration dans un visual novel, c’est comme qui dirait la base. Si elle ne tenait pas la route, le principe même du genre tomberait à l’eau et l’on abandonnerait bien plus vite notre aventure. Heureusement, celle-ci a réussi à nous convaincre. La qualité d’écriture est présente et parvient à trouver un bon équilibre entre l’humour, la profondeur et le sérieux du sujet abordé. La souffrance, la peur et le simple impact de la mort ne sont jamais édulcorés, au contraire, l’humour contraste avec ces derniers de telle manière qu’il ne fait que souligner davantage ces sentiments plus profonds.
Le rythme est plutôt bon en ce qui concerne les introductions des éléments les plus fantastiques et la façon dont ils s’harmonisent à l’atmosphère décontractée du café, ainsi que le gravité de fin de vie. Il y a une profondeur énorme ici et l’histoire fait un excellent travail en immergeant ses lecteurs via une gamme variée d’émotions véhiculées. Au final, le résultat est un récit facile à lire et à vivre qui parvient à captiver et à ravir dans son histoire et ses personnages.
Et en bonus, le titre est traduit en différentes langues, notamment en français, ce qui rend la narration beaucoup plus digeste pour nous et nous permet aussi de ne pas passer à côté de certains points importants.
Un visual novel des plus classiques
Bien qu’étant un roman visuel interactif, Necrobarista nous donne la possibilité de faire plus que simplement suivre les dialogues avec de très petites phases de gameplay. N’allez pas imaginer des phases semblables à Danganronpa ou autre visual novel proposant énormément de gameplay pour son genre, il s’agit ici de quelques interactions possibles.
Tout au long de l’histoire principale, des mots sont en surbrillance et il est possible de cliquer et voir comment ils se rapportent à l’intrigue ou aux personnages. Ensuite, à la fin de chaque épisode, il faut choisir un certain nombre de ces mots, chacun d’entre eux accordant un point relatif à un personnage ou un thème spécifique. Ces points serviront lorsqu’un souvenir est découvert, car il faudra dépenser le type et la quantité de points nécessaires pour débloquer et lire ce souvenir. Ainsi, par exemple, si vous choisissez un mot utilisé pour notre protagoniste, vous gagnerez très probablement un « point Maddy » à dépenser sur un souvenir la concernant. Ces souvenirs sont là afin d’étoffer un peu plus la trame narrative principale, en dévoilant plus d’informations sur le café et les personnages et cela permet également une certaines rejouabilité si vous désirez obtenir tous les souvenirs.
Pour parler de l’esthétique du jeu, il dispose d’un visuel un peu particulier sans être trop extravagant, mais cela ne plaira pas à tout le monde. On mettra surtout ici en avant le choix des plans et angles de caméra choisi, qui retransmettent bien les émotions des scènes vécues. En ce qui concerne la bande-son, les musiques sont sympathiques et assez entraînantes pour la plupart, mais elles sont assez répétitives, on regrette le manque de variété.
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