La licence Warhammer continue d’être exploitée à tire larigot avec cette fois-ci Necromunda : Hired Gun. Le soft nous emmène ainsi dans le monde de Necromunda, assez peu exploité en jeux vidéo excepté via Necromunda : Underhive Wars, quant à lui assez tièdement accueilli par les critiques et les joueurs.
Aujourd’hui, c’est au tour des Français de Streum On Studio de s’occuper d’un second titre estampillé Necromunda, après avoir notamment développé Space Hulk : Deathwing qui restait une expérience correcte, mais sans être exceptionnelle pour autant. Et malgré des trailers assez alléchants de Necromunda : Hired Gun, le Fast FPS made in Warhammer aurait dû mériter un bien meilleur sort, et vous verrez vite pourquoi dans notre test.
Conditions de test : Nous avons terminé Necromunda : Hired Gun en 8h de jeu en faisant toute la campagne principale et une poignée de missions secondaires de factions. Le titre a été testé sur PC avec une GTX 1070, 16 Go de RAM et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
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ToggleUn hors-la-loi dans un sous-monde sans pitié
Le background de Warhammer a toujours eu ce don de proposer une narration intéressante et épique, mais le résultat n’est finalement qu’assez peu convaincant sur Necromunda : Hired Gun. Le titre vous met dans la peau d’un hors-la-loi lambda que vous pouvez choisir en début de partie. Après une introduction où vous poursuivez un autre hors-la-loi responsable de la mort d’un certain Veerax de la guilde des marchands à Martyr’s End, un Q.G. sous le joug des guilders faisant régner la loi, vous vous faites ratatiner par un mystérieux assassin nommé Shadow.
A partir de là, et après avoir été sauvé par Kal Jericho qui est une vieille connaissance de votre protagoniste, vous apprenez que l’assassinat de Veerax a été commandité par une certaine Silver Talon, elle aussi hors-la-loi. Qu’on se le dise, force est de constater que l’écriture proposée dans ce Necromunda : Hired Gun est faible comme nous l’avons évoqué plus haut. Les personnages sont assez peu développés, et les missions s’enchaînent sans donner plus d’épaisseur que ça au scénario ni aux nombreux gangs et factions.
En clair, on pourrait passer des heures à énumérer ce qui ne va pas dans la trame du titre de Streum On Studio. Le seul point qui nous a paru pertinent et intéressant est la psychologie de Silver Talon ou encore de Kal Jericho, apportant son lot de rebondissements attrayant comme la fin de la campagne principale, mettant votre personnage dans une situation plutôt cocasse quand on y repense. En somme, les jeux Warhammer nous avaient ainsi habitués à mieux, et le studio français a loupé l’occasion de bien traiter le lore de Necromunda, pourtant dense en factions.
Ceci dit, on pourra au moins donner du crédit à la direction artistique de Necromunda : Hired Gun, qui montre là tout son potentiel. Dans son mélange entre glauque, steampunk, dark fantasy et science-fiction, le soft s’offre des panoramas qui respectent religieusement les codes de Warhammer tout en étant cohérent. Toutefois, on regrette des décors qui ont la vilaine tendance à se répéter, et quelques environnements fades.
Des faux airs de DOOM qui aurait pu lui réussir
Du côté de son gameplay, on peut effectivement penser que Streum On Studio s’est largement inspiré du dernier DOOM Eternal dans le feeling global. Dans les gunfights notamment, notre protagoniste peut effectuer un double saut, un dash, mais également courir sur les murs ainsi qu’utiliser un grappin. Pour le coup, force est de constater dans un premier temps que le feeling est ultra nerveux, dynamique et se dote d’un retour des armes pour le moins efficace et dans la veine de ce que propose un Warhammer.
Qui plus est, le gameplay s’embellit de quelques pouvoirs que notre protagoniste peut utiliser entre ralentir le temps, viser automatiquement ses ennemis ou bien encore utiliser quelques sorts assez stylés, et faisant quelques dégâts considérables sur les ennemis. Necromunda : Hired Gun montre hélas vite ses limites dans les combats qui deviennent trop brouillons et qui ne ressemblent à rien la plupart du temps. Un système de résurrection à base de Stimms – l’équivalent des vies supplémentaires dans DOOM Eternal – ou de régénération de santé basique où vous devez tuer des ennemis à proximité sont de la partie, mais restent trop lambdas.
De plus, certains éléments de gameplay comme le fait de courir sur les murs ne servent à rien les trois quarts du temps, et les exécutions à la DOOM sont bien trop présents. En effet, le système d’exécution peut être effectué sur chaque ennemi sans leur faire de dégâts à la base, vous donnant ainsi la possibilité de nettoyer chaque arène ou presque avec cette mécanique de gameplay. En sus, on notera des animations tronquées et assez inférieures à DOOM Eternal concernant les exécutons, accentuant le ridicule de la chose et montrant un manque de budget évident.
Vous l’aurez compris, Necromunda : Hired Gun accumule hélas des imperfections de game design évitables malgré des gunfights qui avaient un flow plutôt agréable à première vue. En plus, le titre est également pourri par divers bugs hallucinants comme une latence incompréhensible dans les tirs de certaines pétoires. Le level-design posera aussi problème en étant très hasardeux et mal agencé, donnant ainsi un résultat peu reluisant sur les différents niveaux, doté d’objectifs classiques et sans génie.
L’autre problème du soft, c’est qu’il ne varie en aucun cas son expérience de jeu. L’aspect plateformes n’est qu’effleuré et pas exploité à son summum, et le titre vous demandera la plupart du temps de tirer sur tout ce qui bouge, faire un peu de plateformes brouillonnes, et aller d’un point A à un point B. En supplément, les boss à combattre ne sont guère impressionnants comme sa mise en scène dans les cinématiques, extrêmement pauvre. Pareil pour l’IA, qui n’est pas au mieux de sa forme comme celle de notre toutou bionique, pas super réactive ni utile en combat.
Pour ce qui est enfin de la durée de vie, sachez que Necromunda : Hired Gun est assez court. Comptez 8 heures de jeu pour finir la campagne principale, en sachant que vous pouvez effectuer des missions secondaires pour d’autres factions. Des missions annexes qui sont d’ailleurs terriblement courtes pour la plupart, répétitives et n’inventent hélas rien du tout… En somme, la durée de vie reste toutefois convenable dans l’ensemble vu le prix affiché – 39,99 €-.
Quand le système de jeu est bourré de maux pas des plus agréables
Concernant son système de jeu pur et dur, Necromunda : Hired Gun propose également un QG avec le Martyr’s End. Dans ce dernier, en plus de parler aux différents PNJS afin de déclencher les missions principales notamment, vous avez un système de marchand où vous pouvez acheter vos armes, amures et autres joyeusetés moyennant des crédits gagnés lors de vos différentes missions.
Soit quelque chose d’assez classique comme la personnalisation de votre personnage au niveau de ses compétences. En allant voir un autre marchand, vous pouvez en effet moyennant toujours des crédits, améliorer les différentes parties de votre corps et celui de votre toutou afin de donner à vos deux comparses des bonus, ou déverrouiller de nouvelles compétences qui peuvent vous être utiles pour les combats.
Encore une fois, la mécanique est finalement bien huilée, et sachez qu’il est également possible de personnaliser vos armes pièces par pièces afin de les améliorer. D’ailleurs, sachez que le loot est répartie en couleurs allant du plus rare – or ou violet – au moins rare – neutre ou bleu -. Néanmoins, on regrette que cet aspect RPG ne soit pas plus exploité que cela, car nous n’avons hélas pas plus d’information sur les dégâts que l’on fait sur les ennemis, ni même de barre de vie sur ces derniers…
Voilà un nouvel élément de game design qui aurait dû être implémenté, et on notera aussi un système de butin à chaque fin de mission qui vous fait un petit récapitulatif de tout ce que vous avez pu glaner sur les ennemis, ou en ouvrant divers coffres cachés. Par la suite, vous pouvez très bien décider de conserver certaines armes ou items comme les revendre instantanément et vous faire quelques crédits supplémentaires en sus de ceux récoltés en fin de mission.
Il faut bien l’avouer, le système de jeu global fonctionne dans l’ensemble, bien qu’assez générique et peu inventif. Par contre, on regrettera amèrement l’interface globale du soft, assez confuse et un peu trop chargée pour que l’on puisse s’y retrouver. Que ce soit dans l’équipement de votre personnage, l’inventaire, les divers items à acheter avant de commencer une mission en passant par la personnalisation d’armes et de marchand, il va falloir s’accrocher car le tout est parfois trop confus et superflu pour pouvoir s’y retrouver convenablement. Streum On Studio en voulant faire simple, a fait trop compliqué.
Une technique et des bugs qui font tache, au détriment d’une OST d’enfer
Etant donné que les problèmes s’enchaînent malgré un système de jeu convenable, autant continuer dans les tréfonds des enfers avec l’aspect graphique. Si les trailers montraient quelque chose de correct, il n’en est finalement rien. Les textures sont vraiment hideuses, les animations ridicules, les effets visuels vétustes et des modèles 3D d’un autre âge. On ne compte pas le nombre de bugs qui sont légion dans les animations comme en plein combat venant ternir l’expérience de jeu, et on obtient là un titre qui est sorti peut-être trop tôt.
Il faudra également souligner l’optimisation du jeu sur PC, oscillant entre l’acceptable et le moyen avec des freezes scandaleux que le soft se tape, alors que le jeu tourne bien à 60 FPS constant tout le long… Décidément, alors que Space Hulk : Deathwing était plus qu’honnête à son époque, il semblerait que Streum On Studio ait manqué cruellement de moyen et de temps sur le plan graphique.
Cependant, nous pourrons au moins terminer sur une bonne note avec la bande-son du jeu, excellente. Hormis des doublages français qui en font parfois des caisses pour pas grand-chose, la soundtrack du soft est quant à elle flamboyante. On reste clairement au même niveau qu’un DOOM Eternal en matière de musiques métal qui arrivent à bien rythmer les gunfights. Ce sera au moins ça de pris.
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