Need For Speed Heat est le quatrième opus de la série développé par Ghost Games. Après le succès de Rivals, le studio a eu plus de mal à proposer des expériences agréables avec Need For Speed (2015) et Payback. EA décide de revenir aux fondamentaux pour leur dernier jeu en date mais la licence est-elle au point mort ?
Conditions de test : Scénario et missions annexes bien avancés avec moitié des véhicules débloqués dont les premières hypercars. Mode de difficulté normal. Effectué sur PlayStation 4 standard. (Environ 10h de jeu)
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Après le désastre que fut Need For Speed (2015) avec son scénario amené à coup de cinématiques (sur)jouées par de vrais acteurs et autres têtes d’affiche du milieu automobile (Ken Block, Magnus Walker, le crew de Risky Devils…), Ghost Games a eu la bonne idée de revenir à de bons vieux personnages en CGI.
Le scénario n’a rien d’original dans ce nouvel opus. Vous allez débarquer dans la ville de Palm City, très Floride et inspirée de Miami, où vous allez tenter de vous faire un nom la nuit afin de pouvoir passer de courses avec la plèbe aux rodéos urbains avec les fils à papa et leurs bagnoles à plusieurs millions. La cinématique d’introduction vous montre le chef de la police locale, un peu énervé, qui en a ras le bol des dégâts causés dans la ville par les chauffards de votre genre et qui est bien décidé à endiguer tout ça.
Le scénario est complètement secondaire et les développeurs l’assument. Cela se voit d’ailleurs dans le doublage catastrophique de la VF. Entre le manque d’entrain des acteurs qui n’y croient pas une seconde et les vannes dignes d’un collégien, le niveau n’est pas très élevé. Vous pourrez choisir votre avatar parmi plusieurs pré-définis et le modifier par la suite à coups de baskets, chemises et autres coupes de cheveux. Cela reste néanmoins très anecdotique car notre avatar n’apparaît que dans quelques cinématiques.
Le monde de Need For Speed Heat sera divisé en deux parties. Le jour, vous participez à des courses organisées par une compétition automobile appelée Show Down et la nuit à des rodéos illégaux où la police vous traquera à la moindre bévue. Un système bien pensé car le premier vous rapportera de l’argent et la seconde de la réputation. En plus de cela, le jeu a la bonne idée de vous laisser gérer ce cycle diurne et nocturne afin de ne pas vous faire basculer de l’un à l’autre sans votre consentement.
Plastique reluisante
La direction artistique n’est pas mauvaise à défaut d’être originale. Les environnements sont plutôt variés et les routes vont de l’autoroute en ligne droite aux courbes serrées de la partie montagneuse de la carte. Tournant sous le célèbre moteur maison “Frosbite” de EA, il est étonnant de voir une telle différence entre la qualité visuelle du jour et de la nuit.
Loin d’être catastrophique, le rendu de jour est légèrement en deçà de ce que l’on peut attendre d’un titre d’une telle envergure. Si cela s’améliore sur PC avec les options graphiques adéquates, sur PlayStation standard les textures et retards à l’affichage de certains éléments peuvent vite devenir gênants. Pire, des freezes durant les temps de chargement ou des crashs surviennent de temps à autres sans crier gare et vous obligent à relancer complètement le jeu.
La nuit le problème est moins visible et le rendu est plutôt flatteur pour la rétine. Ne vous étonnez pas si vous vous trouvez régulièrement sous la pluie (malgré le fait que nous soyons en Floride) car c’est à ce moment là que le jeu se montre sous son meilleur jour grâce aux reflets des néons et phares de vos bolides sur la route humide.
Les voitures parlons-en justement car c’est bel et bien le cœur du jeu et elles sont parfaitement modélisées. Les 130 différents modèles sont reproduits aux petits oignons et les bruits moteurs sont convaincants pour la plupart des véhicules. Ferrari fait également son retour pour les aficionados de la marque au cheval cabré.
On entend nettement la différence entre les muscles cars et les sportives japonaises même si les plus experts d’entre vous pourront être déçus du rendu sonore de quelques voitures emblématiques. Notez tout de même que les bruits d’échappements sont personnalisables dans votre garage.
Tunez comme jamais
Très clairement l’un des points fort du titre, c’est le degré de personnalisation de ses bolides préférés qui nous est offert. Non seulement Need For Speed Heat peut se targuer d’avoir une diversité de véhicules plutôt impressionnante, mais en plus vous pourrez changer chaque élément (ou presque) de votre berline.
Un bon souvenir de Need For Speed Underground 2 qui fera des heureux qui passeront probablement des heures dans le garage à peaufiner les moindres détails. Les volets se séparent en trois parties distinctes : la carrosserie, les performances et l’habillage général.
Vous pourrez donc changer vos jantes ou autres spoilers à votre guise, le tout avec des éléments sous licences officielles. Les amateurs de préparations seront aux anges. Du côté des performances, on retrouve tout un tas de pièces mécaniques qui auront différents niveaux d’amélioration et qui seront déblocables uniquement en montant de niveau de réputation. Ces pièces pourront être achetées et installées sur différents véhicules en votre possession et certaines pourront être réglées afin d’adapter (un peu) la manière de se comporter de la voiture.
Quatre axes principaux se présentent alors : Course, Drift, Tout-Terrain, Route. La différence se fait surtout ressentir avec des voitures de plus haut niveau et des pièces améliorées au maximum. Vous pourrez également appliquer plusieurs peintures différentes ainsi que des stickers afin d’avoir un modèle unique.
Un onglet communauté est présent et vous permettra d’appliquer directement des calques créés par d’autres joueurs si jamais vous n’avez pas d’inspirations. Mais tout ce côté esthétique sert de cache misère au principal défaut du jeu.
Conduite au point mort
Partant sur les bases des deux précédents opus, Need For Speed Heat se voit doté d’une conduite arcade. Trop diront certains. Et on ne peut pas leur donner tort car même si nous sommes dans un jeu orienté arcade et non simulation, on regrette le fait qu’aucun effort ou presque ait été réalisé dans ce qui est censé être le cœur du jeu. Prendre un virage à 90 degrés simplement en utilisant le frein à main à la dernière seconde alors qu’on est lancé à 180km/h tue tout challenge et difficulté.
On a l’impression que le jeu s’adresse à des gens n’ayant jamais touché une manette de leur vie et qu’on doit prendre par la main en étant complètement assisté. On regrettera les sessions de jeu sur Need For Speed Carbon ou Most Wanted où la conduite avait une réelle importance et incidence sur les résultats en course.
Et sachez que rien ou presque ne peut vous empêcher de gagner votre course. Ne ne sont pas les barrières, murs en pierre ou poteaux électriques qui risquent de vous arrêter dans votre progression sur route. Ces derniers volent en éclats à la moindre collision et les seules choses à même de pouvoir vous stopper net sur votre parcours sont les voitures IA civils qui ont le don de se placer là où il ne le faut pas.
Le jeu est beaucoup trop permissif à ce niveau-là et perd complètement de sa saveur. En parlant d’IA, celle de vos adversaires est tout simplement aux abonnés absents. Il n’est pas rare en mode normal de finir la course avec 2 km d’avance, tout en étant dans les conditions de courses classiques et non avec un niveau de voiture beaucoup plus élevé. Quant à celle de la police, elle est à deux vitesses.
Tantôt facilement distancée, tantôt très énervée, on regrette que l’équilibrage ne soit pas au rendez-vous surtout quand on connaît les enjeux de la nuit. En effet vous allez devoir enchaîner un maximum de trajets illégaux et provoquer la police afin de faire monter votre multiplicateur de réputation. Mais ces points acquis ne le sont vraiment que si vous rentrez en un seul morceau dans l’une des planques disséminées à travers la ville. Et si vous vous faites arrêtez, vous perdez toute la réput engrangée et une grosse partie de votre cash.
Ce qui peut vite devenir frustrant lorsque vous avez accumulé un gros montant de réputation et que la police se montre complètement cheatée. Accélération improbable et dégâts beaucoup trop élevés peuvent vous mettre au tapis et vous faire perdre 15 à 30 minutes de jeu. Car si il est possible de faire réparer sa voiture avant que la jauge de dégâts ne soit vide en passant dans des stations services, ce passage sera limité à 3 lors de poursuites avec les forces de l’ordre.
Cependant cet aspect est à la fois négatif et positif, car il permet de ressentir une petite tension lors de courses poursuites endiablées, chose qui est complètement absente des événements classiques de jour. L’arrivée d’un patch afin de corriger tout ça ne ferait pas de mal au jeu d’EA. Un mode multijoueur est également présent et vous permet de vous balader dans le monde ouvert avec votre crew ou d’effectuer quelques activités ensemble ce qui reste sympathique.
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