NEO : The World Ends With You sort plus de 10 ans après The World Ends With You sur DS même si le titre a bénéficié d’une version Final Mix sur Switch en 2018. Créé par Tetsuya Nomura, le papa des Kingdom Hearts, le titre nous plonge cette fois dans un Shibuya revisité grâce à la 3D mais surtout plus moderne puisqu’il y a toujours ce désir de refléter la mode urbaine japonaise. Voyons donc si la licence est toujours dans le coup.
Conditions de test : Nous avons joué au titre sur PS5 dans sa version PS4 durant une trentaine d’heures.
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ToggleFaut-il avoir fait le précédent ?
C’est évidemment la première question que vous vous poserez si le titre vous fait de l’oeil. Pour nous, la réponse est « non pas forcément mais on recommande chaudement un cours de rattrapage sur le premier ». Soit en faisant la version Final Mix sur Switch soit en regardant l’anime The World Ends With You The Animation qui a le mérite de résumer assez rapidement tous les évènements majeurs du titre original. Vous pouvez d’ailleurs le regarder légalement en France sur Wakanim. Quand on recommande cela, c’est surtout parce qu’on profite bien mieux du scénario avec toutes les clés en main, et qui dépassent le stade des références.
Nous ne nous étalerons pas trop sur le scénario qui possède tout de même beaucoup de révélations percutantes. Histoire de mettre un peu de contexte, il s’agit d’une version revisitée du « jeu des reapers » du premier opus. Il se déroule à Shibuya durant une semaine dans ce qu’on appelle le UG (underground) et fait intervenir des personnes mortes dans le RG (realground). Cette fois-ci, nous avons de grosses équipes qui s’affrontent entre elles pour atteindre la première place du classement. Les vainqueurs peuvent ainsi demander n’importe quoi, mais l’équipe dominante demande toujours de recommencer une autre partie pour une raison inconnue.
Dans ce jeu de la mort, nous avons Rindo et son ami Fret, ils sont ensuite très rapidement rejoints par Nagi, l’otaku attachante de l’équipe et Minamimoto, un personnage du premier opus qui nous prête main forte ici pour des raisons obscures. Rindo découvre qu’il possède un pouvoir particulier, celui de voir le futur et de remonter le temps. Une mécanique qui nous servira au niveau du gameplay mais ses amis ne sont pas en reste puisque Fret et Nagi possèdent eux aussi des dons particuliers.
NEO : The World Ends With You va donc nous embarquer dans un roadtrip à travers tous les quartiers de Shibuya afin de résoudre des énigmes et surtout d’en apprendre plus sur le jeu ainsi que sur les motivations de très nombreux personnages. Autant vous prévenir tout de suite si vous êtes allergique aux textes, le titre est très bavard dû à son énorme casting. Toutefois, la lecture vaut vraiment le détour puisque l’on s’attache facilement aux personnages en plus d’être happé par tous les mystères de l’intrigue.
Un jeu qui a beaucoup de style
Même si affirmer cela est presque au niveau du « meme » récurent, NEO : The World Ends With You possède bon nombre de similitudes avec Persona 5, à commencer par le style. Comme pour le RPG d’Atlus, celui de Square Enix respire la classe à tous les niveaux. A commencer par le chara design exceptionnel qui fait mouche à chaque fois. S’ajoute à cela une grosse recherche au niveau des styles vestimentaires qui va même jusqu’au gameplay puisque les équipements de nos héros sont des vêtements de marques fictives du jeu. Bien que l’on soit loin de la claque visuel, Shibuya reste assez réussi en 3D et l’utilisation des caméra fixes durant l’exploration évite le côté trop « cheap ».
Tant que l’on est dans les comparaisons avec Persona, sachez que nous avons droit à un arbre social qui nous permet de débloquer de nombreux bonus passifs pour les combats et l’exploration. Cela passe par les personnages majeurs, mais aussi tous les gérants de magasin ou restaurant (qui possède également un chara design unique). Nos déplacements sont limités aux quartiers de Shibuya mais les différentes énigmes et missions mettent à profit notre connaissance de la ville qui, on le rappelle, s’inspire d’un coin de Tokyo célèbre. On y retrouve donc la fameuse statue du Hachiko ou encore la tour 104 (109 dans la réalité).
La palme revient cependant à la bande-son du titre qui nous avait déjà conquis durant notre preview. Avec une écoute plus longue en progressant, nous confirmons 1000 fois cette impression. Le compositeur du premier opus, Takeharu Ishimoto (Crisis Core Final Fantasy VII, Dissidia, Kingdom Hearts…) surpasse de loin ce qu’il avait fait auparavant même dans les remix de quelques morceaux de The World Ends With You. Ce mélange des genres (rock, métal, pop, hip-hop, électronique…) fait mouche d’autant que la soundtrack est assez garnie pour ne pas tomber sur les mêmes morceaux à la longue.
Un système de combat sympathique mais brouillon
Par les thèmes qu’il aborde, notamment en matière de mode pour la jeunesse japonaise, NEO : The World Ends With You est plus pertinent que jamais du fait des années qui le sépare du premier épisode. Les développeurs ont su moderniser les mécaniques de gameplay tout en nous faisant explorer la ville à travers une intrigue prenante. Avec le scan de Rindo, nous pouvons également résoudre tout un tas d’énigmes assez fouillées parfois, et lire les pensées des personnes du RG afin de résoudre leurs problèmes et débloquer des situations pour nous par-dessus le marché. Cela implique évidemment les ennemis du jeu appelé échos qui seront un moyen de gagner notre croute et d’EXP pour progresser. Alors que la DS utilisait une maniabilité au stylet, le passage à la 3D a changé pas mal de choses en plus de devoir s’adapter à la manette.
Tout n’est pas réussi, mais globalement le titre s’en sort bien avec des combats qui se renouvellent constamment grâce à la collecte de badges dont on équipe les protagonistes (un badge par personne). Un badge équivaut à une attaque, et une attaque équivaut à une touche de la manette. Il faut ainsi jongler entre les techniques et les esquives tout en remplissant une jauge de « beat » pour déclencher des super attaques spectaculaires. Malgré tout, les combats se révèlent souvent assez brouillons et parfois interminables avec des échos assez enquiquinants comme les requins intouchables lorsqu’ils nagent. Il faut également sans cesse se réadapter aux nouveaux sets de badges que l’on récupère et qui ne sont pas toujours pratiques selon les configurations. Les boss se révèlent aussi assez décevants au bout du compte et demandent surtout de balancer la sauce au bon moment.
Heureusement, à moins de vouloir « grind » pour gagner des yens et obtenir les meilleurs badges possibles, il est possible de baisser la difficulté du jeu pour outrepasser les défauts du système de combat. En plus des badges, quelques nouvelles mécaniques viennent s’ajouter histoire de casser la routine. On regrettera tout de même certains déroulements trop linéaires malgré le pouvoir de Rindo qui est de ce fait un peu sous-exploité.
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