Avec l’échec commerciale de la Wii U et le succès de la Switch, Nintendo a entamé une migration de plusieurs titres depuis les débuts de la dernière console histoire de renforcer facilement son catalogue. Captain Toad, Mario Kart, Bayonetta 2 sont quelques exemples, mais nous en attendons toujours d’autres, selon nous, plus indispensables comme Xenoblade Chronicles X ou encore The Legend of Zelda : the WindWaker HD. Aujourd’hui, c’est New Super Mario Bros. U qui a droit à son portage dans une version Deluxe.
Sommaire
ToggleLa routine que l’on aime ou pas
Malgré le fait que New Super Mario Bros. U Deluxe est le premier Mario en deux dimensions qui sort sur la très prolifique Nintendo Switch, il n’y a pratiquement aucune attente spécifique. Entendons-nous, cela reste une très bonne nouvelle pour les nombreux joueurs qui ont zappé la Wii U, mais nous n’avons clairement pas l’effervescence d’une nouveauté de la maison mère ou même un titre revisité à la Super Smash Bros Ultimate qui a largement dépassé le statut de portage. Si le manque de contenus nouveaux passe encore pour un titre frais et peu commun comme Captain Toad, on pardonne moins l’immobilisme des Super Mario depuis des années maintenant.
Aucune surprise, aucune prise de risque, et c’est sans compter sur le peu d’ajouts que l’on a par rapport à la version Wii U, pour ne pas dire presque inexistants. On note surtout que deux personnages jouables viennent s’ajouter au casting : Carrotin et Toadette. D’ailleurs, cette dernière aura fait couler beaucoup d’encre sur les réseaux sociaux avec la fameuse couronne qui, une fois ramassée, peut la transformer en Peachette, un simili de la fameuse princesse. Ce simple détail a créé un raz-de-marrée après qu’un dessin de fan ait transformé Bowser en « Bowsette » par ce même procédé. Même si le « meme » est déjà « périmé » depuis longtemps à l’heure où l’on écrit ces lignes, Nintendo a tout de même précisé que cette « Bowsette » n’était pas canon.
Malgré la qualité indéniable de New Super Mario Bros. U Deluxe, ce portage reste très anecdotique et sans surprise.
Depuis la Wii et son New Super Mario Bros. Wii en passant par la 3DS jusqu’à aujourd’hui avec ce portage, la lassitude est encore plus présente. La soupe est très bonne mais on aimerait bien que le menu change ou que le plat soit revisité. Car cet opus reste très bon, on parle quand même de Nintendo sur de la plateforme 2D où l’on parcourt de nombreux mondes de gauche à droite avec un petit bonhomme sautillant. Mais que ce soit les modes de jeu, le level design, les musiques, les mécaniques de gameplay, c’est du vu et revu. On précise également l’évidence même, mais si vous avez déjà complété la version d’origine, le rachat ne se justifie absolument pas. Certain trouveront donc leur dose de Mario classique de chez classique, maîtrisé de bout en bout, tandis que les autres préféreront la scène du jeu indépendant pour du sang neuf en la matière.
Nintendo ou l’art du compromis
En plus de Mario, Luigi, et Toad force jaune, nous avons donc les deux personnages précédemment cités. Si cela reste très maigre en ce qui concerne le contenu, ce sont en revanche de très bons moyens de mettre tout le monde d’accord. Sachant que l’on peut jouer jusqu’à quatre, cette diversité des profils n’est pas seulement esthétique car elle permet de proposer une difficulté adaptée à tous les types de joueurs sans toucher au corps du gameplay. Ainsi Toadette correspond au mode facile avec sa transformation en Peachette qui lui permet de planer et de s’envoler pendant un court instant. En outre, le temps pour compléter un niveau est plus élevé. Carottin, c’est le niveau ultra facile puisqu’il est littéralement invulnérable aux dégâts et passe à travers tout. Bien qu’il n’en ait pas besoin, il ne peut pas se transformer en ramassant des objets.
En plus de permettre à tous les profils de profiter du jeu en solo sans trop dénaturer le jeu, cette difficulté à la carte encourage le multijoueur afin de jouer en famille. On le remarque notamment avec ces différents portages, la switch met l’accent sur l’accessibilité et la coopération (Captain Toad encore une fois, mais aussi Pokémon Let’s Go plus récemment) ce qui n’est pas une mauvaise chose dans la mesure où c’est bien fait, et que cela ne pénalise pas l’habitué. Cependant, le jeu à plusieurs est clairement pour la rigolade et non pour la performance puisque, déjà à deux, c’est le chaos total.
Toadette et Carottin permettent de doser astucieusement la difficulté pour contenter tout le monde et rassembler tous les profils de joueurs en coopération.
Énormément de jeux Nintendo sont très fun, mais bien souvent ils manquent d’un peu de punch. A l’heure ou la difficulté est presque glorifiée par bon nombre de joueurs (on vous épargne la liste de tous les jeux, longue comme le bras, qui s’inspirent de Dark Souls…), cela devient presque une obligation, même minime. Le soft a de quoi régaler à ce niveau-là avec une tonne de défis différents offrant un challenge progressif ou encore New Super Luigi U, un DLC désormais greffé à l’aventure de son frère rouge. Dans cette aventure, qui ressemble presque en tout point à l’aventure de Mario, vous avez accès à 82 stages inédits et un gameplay différent. Il saute plus haut, mais il adhère moins au sol ce qui peut rendre certains passages tendus.
Une version portable Deluxe
Malgré qu’énormément de choses soient du déjà-vu, le contenu est conséquent. L’aventure principale avec Mario ou Luigi, les défis, la ruée vers l’or, la course aux pièces, on a vraiment un tas d’activités très variés. Le mode histoire nous emmène dans les environnements habituels (plaine, désert, mer…), le but étant de battre tous les boss présents dans les différents châteaux pour sauver, une énième fois, la princesse Peach d’un kidnapping orchestré par Bowser. Les stages sont courts mais ils ont une attractivité certaine. Certains font intervenir le talent des sauts, d’autres le timing, sans oublier les passages avec ce brave Yoshi, il y en a clairement pour tous les goûts. On retrouve aussi les différentes transformations donnant des capacités très utiles pour vaincre les ennemis ou se déplacer efficacement. Sur la carte de monde, on peut parfois interagir avec le décor ou visiter les maisons des Toad pour gagner des objets en réussissant des mini-jeux. L’accumulation des pouvoirs permet de les utiliser quand on veut via le menu avant d’entamer un stage histoire de récolter toutes les grosses pièces par exemple. Celles-ci se trouvant souvent dans des endroits cachés ou difficiles d’accès.
Malgré le gros sentiment de déjà-vu, New Super Mario Bros. U Deluxe propose un contenu énorme et varié, de plus il est particulièrement agréable à jouer sur le mode portable de la Switch.
La durée de vie est donc plus que correct, mais nous sommes plus devant un best of de tout ce qui a été fait depuis la Wii que devant quelque chose de véritablement nouveau. C’était déjà un souci sur Wii U, et donc sur Switch c’est encore plus flagrant. Pour autant, la machine a un solide argument qui est sa fonction portable. New Super Mario Bros. U Deluxe est particulièrement réussi alors que l’on remarque une baisse de qualité dans bon nombre de titres. En docké, le résultat est très satisfaisant également, c’est beau et coloré, mais s’agissant d’un portage, on sait que l’on peut attendre mieux de la Switch. En gros, on préférera la version portable pour jouer en solo et le dock pour le multijoueur.
Cet article peut contenir des liens affiliés