Si ce mois d’avril est plutôt calme en sorties jeux vidéo, amorçant des mois de mai et juin plutôt bien remplis, il y a quelques productions qui font mouche, et aux côtés des piliers attendus comme Dark Souls III, Quantum Break et Ratchet & Clank, nous avons quelques titres à découvrir. C’est notamment le cas de Nights of Azure, le premier véritable Action-RPG du studio Gust. Alors, êtes-vous prêt à plonger dans une nuit sans fin ? Prêt à parcourir ce conte fantastique auprès de nos deux héroïnes ?
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ToggleMais trois nuits par semaine …
Nights of Azure est donc la nouvelle production du studio Gust, à qui l’on doit notamment les très bons jeux de la série Atelier. Mais si nous étions habitués à un style particulier jusqu’à présent, l’équipe sort un peu des sentiers battus et tente de prendre des risques, en proposant un genre encore inexpérimenté (A-RPG) et une histoire bien plus sombre que ce que l’on avait l’habitude pour le moment.
Sorti en fin d’année dernière sur les terres nippones, de son petit nom Yoru no Nai Kuni, nous parvient enfin jusqu’à nous en Europe, une localisation de plus qui ravira les fans de jeux japonais. Et comme d’habitude, si son arrivée occidentale nous comble de bonheur, on sera une nouvelle fois déçu de ne pas avoir une once de traduction française. Si les voix originales et japonaises sont toujours de la partie, il faudra passer par la langue de Shakespeare pour comprendre les dialogues, le tout étant sous-titré en anglais. Difficile donc de passer par les différents menus et de comprendre toutes les subtilités que nous propose le studio si l’on a pas un minimum dans cette langue, particulièrement dans un titre qui se veut, rappelons-le, un RPG.
Ceci dit, le tout est plutôt intuitif. Que ce soit au niveau de l’interface et du didacticiel qui nous ai proposé dès les premières minutes, manette en main, on comprendra assez vite ce que Nights of Azure a dans le ventre. Et si le scénario est bien plus sombre que les jeux habituels du studio, on comprendra rapidement ce qu’il faut faire et comment se déroulera l’histoire.
La relation homosexuelle entre nos deux personnages impliquent bien des choses
La narration, bien menée, nous partagera une trame principale plutôt clichée : Le Nightlord, le grand méchant du jeu, est déchu mais son essence subsiste toujours et quiconque baignera dedans, se transformera en démon. Ainsi, la ville dans laquelle nous sommes plongés sera connue comme terre de désolation, où la plupart des personnes que vous croiserez seront des ennemis. Notre protagoniste, Arnice, est une jeune femme qui tentera de secourir le monde, comme il est habituel dans les J-RPG du genre et devra y aller seul pour sauver tout le monde.
Cependant, derrière ce scénario vu et revu, on se sentira plongé dans quelque chose de plus poussé, de plus sombre : Lilysse, présentée tout d’abord comme une vieille amie de notre héroïne, se fera ainsi capturer par notre Némésis et l’histoire nous fera comprendre que celle-ci devra être sacrifiée tôt ou tard. Mais là où le sujet devient intéressant et particulièrement réfléchi, c’est la relation homosexuelle qui relie nos deux personnages, nous menant implicitement dans quelque chose de plus fort, partagé entre amour et sacrifice.
« Il s’en passe des choses quand il fait tout noir… »
Après avoir posé les bases de l’histoire, vous serez plongés dans vos premiers combats et l’on se retrouvera ainsi avec des mécaniques de gameplay propres et sans originalité du genre, à savoir enchaîner les combats avec plusieurs touches d’action, des combos et autres techniques spéciales ainsi que des enchaînements propres à des spécificités et selon votre niveau.
Cependant, si les combats contre les boss seront un peu plus réfléchis, les trash – ou monstres que vous croiserez régulièrement si vous préférez, ressembleront presque à des phases d’action de beat them all, avec une difficulté plutôt simpliste – voire un peu trop, où il faudra enchaîner des groupes d’ennemis, parfois en grand nombre. Cela apporte cependant une certaine dynamique et si l’on a cette impression que ces phases d’affrontements s’enchaînent et sont répétitifs, quelques éléments viennent amoindrir cet aspect.
Là où le gameplay et techniques puisent leur originalité, c’est du côté des Servans, des petites créatures que vous pourrez contrôler. Considérés un peu comme des serviteurs ou des compagnons d’armes, ils sont un peu votre second souffle et vous permettent d’user de leur capacité pour vous soigner, attaquer ou mener à bien votre combat.
Un peu à l’instar de Final Fantasy XIII-2, où Serah pouvait dompter ses propres monstres, vous devrez également les capturer, cette capture se faisant au fil de votre aventure. Votre bestiaire grandit donc au fil du temps et vous aurez à choisir une équipe fixe avec plusieurs Servans. Bien évidemment, vous devrez choisir au mieux les capacités de ces derniers pour vous permettre d’avoir des compagnons qui se complètent et une équipe homogène. Ainsi, plusieurs stratégies s’offriront à vous et vous pourrez les enregistrer, vous permettant d’avoir la main sur plusieurs combinaisons possibles.
Chaque créature pourra également être améliorée et s’expérimentera à vos côtés en grimpant de niveaux. Elles pourront également porter certains objets afin de favoriser telle ou telle caractéristique et donc appuyer sur une capacité qui lui ai propre : Des Servans seront davantage axés sur la rapidité et l’attaque tandis que d’autres seront là pour vous protéger en tant que tank ou vous soigner lors des moments difficiles.
Nights of Azure vous permet donc de prendre des compagnons pour la bataille. Arnice peut en prendre jusqu’à quatre, assignés à une touche de la manette précise. Que ce soit de manière offensive ou défensive, ce sera à vous de choisir les meilleurs compromis possibles. Le schéma des combats est donc de façon générale le suivant : Arnice se déplacera dans un lieu prédéfini où les ennemis apparaîtront à des plateformes, elles aussi prédéfinies – ou aléatoirement selon les circonstances de l’histoire, et pourra attaquer d’elle-même et directement à la façon Action-RPG. Ce sera ensuite à vous de gérer vie et magie pour utiliser vos combos ou invoquer l’un de vos Servans. L’un d’entre eux sera considéré comme « Compagnon principal » et sera toujours à vos côtés, formant un duo d’attaquants tandis que les autres seront quand à eux disponibles quand vous les appelez et resteront un temps prédéfini, vous assistant à un, deux, trois ou quatre au cours de leur irruption.
Chacun d’entre eux aura une technique un peu spéciale selon la jauge atteinte et encore une fois, les joueurs de FF13-2 s’y retrouveront, là seule différence notable étant qu’ici, on ne se retrouve pas avec un système d’ATB. Ainsi, pendant l’utilisation de cette technique, votre créature entrera plus ou moins en furie et utilisera une compétence spéciale comme un soin important, une attaque dévastatrice et j’en passe.
« Au-delà du crépuscule »
Bien sûr, le jeu ne se limite pas qu’à son système de combat et sa semi-exploration dans les lieux proposés. Là où les plus grandes décisions seront prises, c’est à l’hôtel, considéré un peu comme votre Quartier Général. Si pour une raison quelconque vous mourez dans un donjon, vous retournerez à l’hôtel et vous garderez tous les articles et le sang acquis. Etant donné qu’il est clairement ennuyeux parfois de naviguer dans certains des domaines, ceci est un changement bienvenue : Chaque nouvelle zone à un indicateur indiqué sur la carte qui vous permettra de déverrouiller un voyage rapide et un retour à l’hôtel.
On se retrouve ainsi avec une trame principale qui se succédera plus ou moins de manière linéaire mais avec quelques libertés tout de même. Vous pourrez naviguer au bon vous semble. Dans des zones plus ou moins « couloirs », certes, mais si vous êtes passés à côté de quelque chose ou que vous n’en aviez pas encore la capacité, rien ne vous empêche de bouger comme vous le souhaitez.
Si l’on déplore un scénario qui se boucle assez facilement (comptez 15 heures en y allant directement), on sera heureux d’apprendre – et soulagé, cela reste un RPG hein, que nous aurons droit à bon nombre d’éléments annexes, des quêtes secondaires, des objets à collectionner et des actions à parfaire, notamment avec une New Game + présente. On pourra donc compter facilement 40 heures pour saigner complètement ce fameux Nights of Azure. Et d’un autre côté, avouons-le, avec ses quelques faiblesses, il a bien raison de s’en arrêter là, pour éviter d’en faire trop.
Si la nuit est omniprésente, cela ne dénature en rien la patte artistique des p’tits gars de chez Gust. Si l’on ressent quelques soucis de clipping, des animations rigides et des cut-scènes plutôt pauvres, le design des caractères propres au studio est bien là. Nos protagonistes et les boss ont vraiment quelque chose de spécial et la direction artistique du soft donne fière allure à Nights of Azure, le tout accentué par une bande-son plutôt agréable.
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