Le studio Frozenbyte était parvenu jadis à nous émerveiller avec la licence Trine, qui avait tout pour plaire dans son gameplay, jusqu’à ses magnifiques graphismes et sa direction artistique sublime. Du moins jusqu’au troisième volet, totalement scandaleux de par son changement d’orientation et de progression très discutable. Maintenant, et en attendant un possible Trine 4 qui rectifiera peut-être le tir, Frozenbyte tente de reprendre du poil de la bête en attendant avec Nine Parchments, qui reste un titre assez sympathique mais avec des défauts, comme vous pourrez le constater en lisant ce test.
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ToggleA la recherche des neufs parchemins perdus !
Un peu comme Trine, Nine Parchments n’a pas une histoire véritablement flamboyante. La production de Frozenbyte nous plonge dans une académie astrale – déjà vue au passage dans Trine 3 : The Artifacts of Power -, et nous y retrouverons Amadeus – l’un des héros de Trine ? -, et ses apprentis sorciers. Pendant que notre bon vieux Amadeus discute avec l’un de ses apprentis-sorciers à savoir Cornelius, une explosion retentit dans l’académie astrale, et neuf parchemins disparaissent. Chose problématique pour Amadeus, et nos valeureux apprentis-sorciers devront partir à la recherche de ces derniers, en bravant pas mal d’obstacles.
On ne va pas se le cacher, et comme ce fût le cas pour les Trine notamment, le scénario n’a jamais été véritablement le point fort des productions de Frozenbyte. Alors peut-être que les histoires des Trine étaient à la rigueur un peu plus travaillées certes, ce n’est malheureusement pas le cas de Nine Parchments, qui propose une narration trop bateau, pour que l’on s’y intéresse. La fin, nous n’en parlerons également pas, car celle-ci est finalement sans grand intérêt, preuve une fois de plus que la trame scénaristique n’était certainement pas la priorité des développeurs, et c’est franchement regrettable.
En dépit d’un scénario bancal, Nine Parchments se rattrape avec une technique époustouflante et des panoramas qui laissent sans voix !
Néanmoins, on pourra très certainement apprécier le rapprochement entre Nine Parchments et Trine. Effectivement, on pourrait aisément soupçonner le studio Frozenbyte d’avoir fait de Nine Parchments un spin-off de Trine. En effet, on retrouve un certain Amadeus dans l’académie astrale, le personnage et le lieu étant très familier à l’univers de Trine. Les fans hardcore de la franchise devraient certainement y trouver leur compte de ce côté-là, et c’est bien cet aspect qui sauve le scénario bancal de Nine Parchments. On pourra également regretter soit dit en passant que le background des divers apprentis-sorciers ne soient pas véritablement exploités tout le long du jeu et c’est dommage, car le chara design est de base bien fichu.
Pour le reste, et avant de s’essayer à Nine Parchments par ailleurs, il faut bien comprendre que le titre est presque exclusivement taillé pour la coopération jusqu’à 4. En effet, terminer le soft vous prendra à peine plus de 5 heures en solo. Le but étant de recommencer le jeu pour débloquer tout le contenu et s’essayer à d’autres possibilités. Et il faut dire que tout seul, cela peut vite devenir redondant, c’est pour cela que les développeurs ont bien mis l’accent sur le côté multi pour inciter les joueurs à parcourir les niveaux à plusieurs. En début de partie, vous avez le choix entre deux personnages, il faudra ensuite accomplir des succès pour en découvrir d’autres. A l’image de Magicka ou de Trine, la cohésion de groupe doit s’imposer pour décimer les nombreux ennemis qui viennent à votre rencontre, sauf que, contrairement au dernier jeu cité, il n’y a pas d’énigmes à résoudre, et encore moins des phases de plateforme, qui sont quant à elles très légères. Il n’y aura qu’uniquement des combats où les mages doivent user de la bonne magie pour détruire les monstres, ces derniers étant parfois insensibles à certains éléments. Vu que le tir ami est de la partie, les formations rigoureuses ne seront pas suffisantes ce qui pourra laisser place au chaos le plus total. Loin d’être un défaut, c’est au contraire un attrait qui pourra déclencher quelques fous rires.
Un gameplay à base de magie, y a-t-il du Magicka dans l’air ?
Dans Nine Parchements, nous incarnons donc exclusivement des mages ce qui met la magie au cœur du gameplay et ce qui exclut presque totalement le corps à corps. Presque à chaque plan de la carte, des ennemis apparaissent de tous les côtés tout en nous bombardant d’attaques en tout genre. La notion de distance est déjà un gros point auquel il faut s’adapter constamment. Certains monstres vous approchent sans vergogne pendant que d’autres lancent des projectiles dont certains pouvant vous ralentir – comme la glace – ou vous paralyser – notamment les sorts de foudre -. Heureusement, une mécanique de jeu salvatrice nous sort de nombreuses situations, il s’agit du flash rapide qui permet de se téléporter rapidement à un endroit proche. Toutefois, son utilisation est limitée à deux fois, il faut ensuite attendre que le tout se recharge.
Bien évidemment, il faut répliquer tout en esquivant ce qui nous tombe dessus, et ce, en prenant en compte les actions de nos camarades -allant, on le rappelle, jusqu’à 4 dont vous ce qui peut amener un boxon assez rigolo -. Selon les situations et les monstres que l’on combat, certains types de sorts peuvent être plus efficaces que d’autres en plus des éléments : le feu, la foudre, la glace, et la magie noire. Vous aurez des sorts à courte portée mais ayant un rayon d’action plus large, des sorts qui explosent au contact pour nettoyer un attroupement, et des lasers à longue portée qui rappellent encore une fois Magicka. La référence ne s’arrête pas là puisqu’il est possible de croiser plusieurs lasers entre frères d’armes pour en augmenter la puissance même s’il est souvent difficile de prédire précisément la trajectoire.
De plus, certains ennemis sont plus coriaces que d’autres puisqu’ils disposent d’un bouclier réfléchissant les sorts. Là encore, la coopération est de mise puisqu’il est souvent nécessaire que quelqu’un attire l’attention pendant que les autres attaquent à revers. Dans le pire des cas, si ça tourne mal, il est toujours possible de les achever avec quelques coups de bâton. Les combats deviennent tout de même répétitifs si ce n’est certains combats de boss qui peuvent être variés et vraiment ardus, dans le bon sens du terme. A la suite de ça, nous gagnons un nouveau parchemin où l’on peut choisir un nouveau sort parmi trois propositions. En effet, à la fin de chaque boss, vous aurez la possibilité de choisir entre trois sorts que ce soit du soin, de la magie noire, du feu, de la foudre ou encore de la glace.
Nine Parchments reste une bonne expérience en coopération avec un gameplay agréable, bien que trop classique, répétitif et ressemblant à Magicka.
Concernant les boss justement, ces derniers sont pour la plupart assez réussis. Ils ont tous un pattern assez différent, et il faut savoir que vous ne combattrez pas toujours des boss seuls. Effectivement, des hordes d’ennemis seront de la partie, et feront parfois aussi office de boss. Certains sont assez impressionnants, d’autres un peu moins, mais restent à chaque fois variés, et la prudence sera de mise si vous jouez à plusieurs, au risque de mourir tous d’un coup. Mais heureusement, si tous les héros meurent d’un seul coup, une option dernière chance s’activera, ce qui ressuscitera l’un des joueurs, qui aura la possibilité de ressusciter les autres en allant sur le cercle d’un des défunts joueurs.
Côté personnalisation et avant d’aborder l’arbre à compétences, sachez que vous pourrez modifier le look de votre apprenti-sorcier parmi les huit personnages jouables, mais ce sera très léger. En effet, vous pourrez juste lui mettre un chapeau, et ces éléments seront purement cosmétiques. Vous les dénicherez soit dans des coffres, ou en récoltant les plumes cachées dans les divers niveaux. Ce sera du même acabit pour récupérer les différents bâtons, qui eux auront plusieurs spécificités comme vous attribuer un peu de santé, ou laisser quelques traînées de flamme quand vous vous téléportez par exemple, et j’en passe. Ensuite, vous aurez un arbre à compétences assez fourni pour chaque personnage. En tuant des ennemis, en ouvrant des coffres ou bien en récoltant des bâtons que vous avez déjà en votre possession vous gagnez de l’expérience, ce qui vous fait monter de niveau. Par la suite, vous pourrez mettre vos précieux points sur les nombreuses compétences qui vous intéressent. Ce système de compétences reste assez classique en l’état – les compétences vous donneront plus de chances de faire des dégâts critiques, augmenter un peu la puissance de vos sorts etc… -, mais néanmoins bien rôdé, tout en étant suffisant pour l’apprécier. Dommage par contre que la personnalisation de nos apprentis-sorciers n’aillent pas plus loin, et ne reste que purement esthétique, car il y avait de bonnes idées à creuser par ici.
Vous vous en doutez, Nine Parchments a beau être fendard à plusieurs et plutôt fun à jouer – sauf en solo comme nous l’avons évoqué plus haut -, il n’en reste pas moins pétri de défauts. Déjà, dans sa progression, le titre est d’une répétitivité sans nom, en sus d’un level-design qui propose toujours la même chose. On avance, on tue des ennemis, et ainsi de suite. Les énigmes ingénieuses de Trine ou encore son aspect plateforme manquent cruellement à l’appel pour varier le tout. De plus, la lisibilité en combat est discutable. Si le tout passe bien en solo, cela devient bien vite compliqué à plusieurs, au point que l’on ne comprenne plus vraiment ce qu’il se trame à l’écran. La caméra n’est pas non plus en reste en multijoueur, car elle aura le vilain défaut de ne suivre que votre joueur et si vous vous éloignez de votre coéquipier en jeu, ce dernier sortira de l’écran et ne sera pas suivi aussi par la caméra… Autant dire que ça devient vite agaçant en plein combat. Mais cela dit, Nine Parchments se joue de manière assez fluide à la manette comme au combo clavier/souris, même si choisir ses magies via le menu circulaire à la manette est terriblement pénible. Pour le reste, la production de Frozenbyte se dote d’une difficulté en mode normal, parfaitement équilibrée.
Une claque graphique et artistique, avec un air de déjà vu ?
On connait Frozenbyte de base pour nous pondre des productions totalement bluffantes techniquement parlant, et il faut croire que sur Nine Parchments, le studio n’a pas dérogé à la règle, une fois encore. Les décors proposés sur son titre parviennent sans problème à être variés tout le long du jeu, et bénéficient qui plus est d’une finesse imparable au niveau des textures. On reste également sans voix sur le savoir faire des développeurs à nous proposer des effets de lumière et d’eau, qui arriveront encore une fois à nous émerveiller, comme ce fût le cas jadis sur la licence Trine, qui reste encore au jour d’aujourd’hui de véritables baffes techniques. On n’oubliera également pas les différents arrière-plans un peu dynamiques qui forcent le respect, tant le tout est franchement bien foutu. Qu’on se le dise, le moteur graphique de Frozenbyte poussé à fond sur PC, est juste une bombe atomique sans détour, et nous pensons que vous referez assez souvent les divers niveau du soft rien que pour voir à quel point le studio a réussi à nous en mettre plein les mirettes graphiquement parlant.
On va bientôt clôturer ce test avec une autre très bonne note, qui est la bande-son. Si, malheureusement, on pourra reprocher au jeu de ne pas avoir de doublage français à l’instar des Trine, les voix en V.O. sont de qualité, que ce soit au niveau des personnages, comme du narrateur contant l’histoire. Côté ambiance sonore, le soft de Frozenbyte nous gratifie de musiques tout simplement épiques, et qui collent assez bien à l’univers heroic fantasy de Nine Parchments, dont on soupçonne toujours que le titre soit un spin-off de Trine. Les thèmes musicaux sont tellement de qualité que vous allez sûrement finir par tenter de vous procurer l’OST, qui reste encore une fois une tuerie, et sans fausse note.
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