Il est toujours intéressant de découvrir de nouvelles licences, univers, mais aussi des propositions vidéoludiques purement nouvelles. C’est d’ailleurs du côté de la Malaisie où nous nous rendons aujourd’hui à l’occasion de la sortie de No Straight Roads. Le studio Metronomik, fondé par Wan Hazmer – ancien game designer chez Square Enix (Final Fantasy Type-0 et XV) – a pour volonté de créer des propositions vidéoludiques originales et nouvelles. No Straight Roads a ainsi été créé dans un climat de totale liberté et volonté de créer, que pouvons-nous donc retenir de cet action/aventure rythmique ? Nous allons voir cela tout de suite.
Conditions de test : Nous avons joué à No Straight Roads dans son intégralité sur PlayStation 4. Le jeu se finit globalement en une dizaine d’heures, mais de nombreuses choses sont à trouver dans le jeu, et on aura la possibilité de rejouer l’ensemble des boss dans plusieurs difficultés, mais aussi avec différentes variations musicales. Dépendant de votre volonté à scorer et avoir le meilleur ranking, vous pourrez passer environ 30-35 heures sur le jeu.
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ToggleAllons à Vinyl City !
No Straight Roads débute par l’audition de nos deux protagonistes, Mayday et Zuke, pour rejoindre NSR, l’entreprise faisant fonctionner la ville de Vinyl City et notamment subvenant aux besoins en électricité de celle-ci grâce à la musique. Sauf que, problème de taille, nos deux comparses jouent du rock et non de l’EDM. Une fois éjectés de cette audition, et dans la volonté de faire tout de même connaître leur musique, Mayday et Zuke décident de se rebeller contre le système et de conquérir l’ensemble des quartiers de la ville, tenus par les musiciens les plus connus de Vinyl City.
Et pour le coup, c’est tout pour la ligne scénaristique principale. L’intérêt du jeu résidant ainsi principalement dans la découverte et la rencontre des différents personnages secondaires et antagonistes du jeu, tous charismatiques et originaux. Des personnages deviendront d’ailleurs par la suite vos alliés, vous aidant concernant la mise en place d’une stratégie pour l’obtention d’un quartier, ou vous faisant de la promotion grâce à une radio pirate. Le jeu fonctionne ainsi d’une façon plutôt classique dans son déroulé scénaristique avec un twist de fin attendu et peu original, mais tout cela prend bien, grâce au charme de l’ensemble.
Car oui, l’univers est vraiment sympathique, les personnages également, et l’ensemble crée une atmosphère plaisante, nous faisant accrocher immédiatement au titre. Le jeu mélange d’ailleurs de nombreux styles graphiques, 2D comme 3D, pour créer cette ambiance et rendre pour assez vivante cette ville de Vinyl City. Le seul regret que l’on pourra avoir vidéoludiquement, c’est qu’en dehors de s’y promener pour récupérer ça et là différents objets et récompenses, on ne fera pas grand-chose d’autre.
Une belle forme mais optimisable
Parlons tout de suite du point négatif du jeu, qui ira du côté de son optimisation. Sur PlayStation 4, le jeu souffre de très gros soucis de synchronisation labiale. C’est dommage car les nombreuses séquences de dialogue du jeu semblent ainsi tomber à plat, voyant nos personnages bouger leur bouche pendant des secondes après que l’audio est terminé.
Le jeu mixe d’ailleurs une animation 3D et par moments, notamment dans les séquences de dialogue, avec une surimpression en 2D des personnages, également animés. C’est davantage une question de goût, mais cela peut perturber un peu, d’autant que l’animation de dialogue des protagonistes en 2D ne réside qu’en deux images différentes.
Mais alors, à quoi on joue ?
No Straight Roads est, comme nous vous le disions, un jeu d’action/aventure rythmique. Basé sur des affrontements de boss, la boucle de gameplay est la suivante : vous souhaitez capturer un quartier, pour cela il faut parcourir l’ancien pour arriver au nouveau, aller à la salle de concert du musicien contrôlant le quartier, effectuer toute une phase d’approche de celui-ci avec des petits affrontements contre des petits ennemis et ensuite arriver au combat de boss.
L’ensemble des combats, que ce soit contre des petits ennemis comme des boss sont régis par une seule règle, le rythme ! Il faudra apprendre donc les différents comportements pour esquiver les attaques en rythmes, et pouvoir attaquer au bon moment. Mayday attaque avec moins de coups mais plus puissant, utilisant sa guitare, tandis que Zuke utilisera ses baguettes de batterie pour enchaîner les attaques. Il sera aussi possible de collecter des notes de musique pour les utiliser comme arme à distance.
En plus donc de l’attaque, le saut et la parade, nos personnages auront également la possibilité d’utiliser des éléments du décor pour les transformer en tourelles d’attaque ou de défense. Au fur et à mesure de l’aventure, il sera également possible de débloquer des compétences qu’ils pourront utiliser. On retrouve ici tout autant des compétences de soin que d’attaque de façon assez classique.
Il faut penser que de plus, les attaques des deux personnages sont pensées comme étant logique par rapport à leur instrument. Les attaques spéciales de Mayday vous demanderont de garder une touche appuyée et de bouger votre stick comme un médiator, tandis que du côté de Zuke, il faudra multiplier les coups tel un rythme de batterie.
Nos deux protagonistes pourront également améliorer leur compétences entre les combats grâce à des autocollants trouvables dans le jeu, mais aussi en utilisant les fans obtenus grâce aux combats et à l’aide qu’ils auront fournie à la ville, utilisant un arbre de compétences.
Des boss récalcitrants
Comme nous vous le disions, le plus gros du jeu, ce sont les combats de boss. Pour le coup, dans No Straight Roads, vous ne serez pas déçus. Tout se reposant donc sur la musique, le rythme, avec une conception très intelligente de l’évolution de la musique entre EDM et rock dynamique dépendant de qui possède l’avantage dans le combat. Chaque boss représente un style différent musical, allant de la musique classique à la K-pop, tout étant bien entendu mis à la sauce EDM.
Très souvent, il vous faudra donc comprendre les différents pattern de chacun, esquiver ou parer les attaques pour ensuite enchaîner les coups ou réussir à invoquer une tourelle ou encore, troisième possibilité, taper un objet pour ensuite récupérer des notes à lancer sur le boss.
Chaque boss possède plusieurs barres de vie pour autant de phases différentes. Une fois vaincu, vous obtiendrez comme dans chaque jeu de rythme une note et un score, et vous aurez l’occasion de refaire comme vous le souhaitez le boss dans les différents niveaux de difficulté pour améliorer son score, obtenir plus de fans et ainsi améliorer ses compétences.
En tout, c’est 4 niveaux de difficulté disponibles, pour autant également de variation auditive de l’affrontement. Il sera ainsi possible de pouvoir jouer avec uniquement la partition rock ou la partition electro ! Metronomik a très bien pensé l’ensemble, et permet véritablement aux joueurs une rejouabilité s’ils aiment le challenge.
Mais il ne faut pas penser non plus que le jeu est totalement inaccessible, au contraire ! Qui dit jeu musical dit rythme, mais le jeu arrive à proposer une progression vraiment réussie permettant de vraiment s’adapter au jeu, aux contraintes de rythme.
Et bonus, vous trouverez également des niveaux de pur rythme avec le frère de Zuke, proposant des tracks de rap vraiment divertissantes et avec un bon petit challenge, permettant de débloquer une sorte d’ultime attaque combinée entre nos deux personnages.
Musique et voix, sublimation totale et identité d’une œuvre
On dit souvent que ce qui fait l’identité d’une œuvre, quel que média que ce soit, réside souvent dans l’audiovisuel dans la partie visuelle et sonore. C’est quelque chose qui n’a jamais été aussi vrai dans No Straight Roads, notamment par sa partie sonore. Avec de nombreux compositeurs et artistes, l’univers sonore du titre propose une véritable richesse. Tous les styles sont représentés, le tout avec de belles partitions, dynamiques comme nous vous le disions. Très clairement, nous vous conseillons de jouer au jeu au casque ou avec un bon système son pour pouvoir écouter et profiter des subtilités sonores de l’ensemble.
On se retrouve par exemple à entendre dans les morceaux de rap des petits riffs de guitares en arrière fond par exemple, ou encore quel plaisir de pouvoir entendre l’arrivée progressive de certains instruments dans un morceau pendant un boss. Les amoureux de musique trouveront ici véritablement leur compte.
Pour compléter cela, Metronomik et son éditeur ont eu la brillante idée de proposer plusieurs doublages complets du jeu : japonais, anglais, espagnol et français. Et quelle version française ! En terme de doublage on retrouve une très belle direction et ce qui se compte parmi les meilleurs doubleurs français : Donald Reignoux, Kelly Marot, Céline Monsarrat, Francoise Cadol, Anaïs Delva, Eric Legrand ou encore Patrick Borg. Tous donnent de leur voix et de leur talent à la fois pour faire du doublage parlé mais aussi chanté !
Et tout ceci fonctionne à merveille car on le ressent qu’il y a vraiment eu des moyens qui ont été mis là-dedans, un vrai souci d’une production sonore totale et c’est ce qui fait que No Straight Roads fonctionne autant.
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